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EAN : 9791093732275
90 pages
phB éditions (02/04/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
Se rendre à Paris obnubilait Bruno Schulz. Bien qu'il fût reconnu par ses pairs comme un écrivain polonais de premier ordre, il rêvait de la ville où tout artiste se devait d'aller pour exister aux yeux du monde. Bruno Schulz parvint à Paris lors de l'été 1938 après avoir traversé cette Europe où s'accumulaient les menaces.
Les archives sont très lacunaires, la quasi-totalité des sources a disparu pendant la guerre qui vit Schulz, acculé dans le ghetto de Dro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Un très mince ouvrage déniché par le plus grand des hasards à ma médiathèque... écrit par un écrivain-dessinateur-auteur de BD, que je lis pour la toute première fois.

Très intriguée par le vif intérêt et l'admiration de cet artiste pour cet écrivain polonais... pour lequel j'éprouve quelque
remords tenace: avoir, depuis des lustres, dans mes " réserves d'écureuil incorrigible", l'un de ses textes
emblématiques : "Les Boutiques de cannelle"...(toujours en attente de lecture !!)

Cette publication a plusieurs mérites, celui de me rappeler à l'ordre dans mes "manquements"...et de me faire connaître le spécialiste absolu de Bruno Schulz, Jerzy Fikowski ( 1924-2006), dont Dominique Hérody s'est inspiré, avec la biographie qu'il lui a consacré: "Les régions de la grande hérésie" [édit. Noir sur Blanc,2004 ]

Ce texte fragmenté (compréhensible, au vu des archives très lacunaires), relate le séjour très bref de Schulz à Paris, en une période montrant déjà des signes inquiétants : août 1938...Passage parisien dont pourtant, l'artiste attendait énormément.

Modeste professeur de dessin et de travaux manuels.... Il souhaitait se faire connaître, et dans cet objectif, il apporta
avec lui, ses dessins...
Pour vivre, il espérait devenir journaliste-correspondant à Paris pour son pays !
Il rencontra de nombreuses personnalités, mais manqua l'écrivain, Joseph Roth...Toutefois, il fut heureux d'arpenter le Louvre et Versailles....

On sent néanmoins et très fortement, les ambivalences de l'écrivain, dont le choix du titre exprime bien l'état d'esprit
de "notre artiste": ce dernier se sent égaré dans la Ville-Lumière !

J'achève ce modeste billet par le ressenti exprimé par l'intéressé lui-même !

‌"Épilogue- le 29 août 1938--

Chère Roma,
(...) J'ai tenu plus de trois semaines à Paris. Pourtant dès la première semaine, je me suis rendu compte que je
ne pourrais pas réaliser le programme que je m'étais fixé. Quelle naïveté de ma part de partir à la conquête
de Paris ! N'est-ce pas la ville la plus sélecte, la plus autonome, la plus fermée du monde ? (...)
Pourtant je suis content d'être allé à Paris, j'y ai vu beaucoup de choses étonnantes ; j'ai enfin vu de
près-et non plus en reproductions-l'art des grandes époques. Je me suis aussi débarrassé des illusions que je me faisais: j'ai renoncé à l'idée de faire une carrière à l'échelle mondiale. (...)
(p.85)"

J'allais omettre de dire le plaisir du style de l'auteur, fluide, poétique, avec un rendu tangible d' une atmosphère de mystère, de flou, à l'image de ce célèbre écrivain polonais !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Épilogue

Le 29 août 1938

Chère Roma,
(...) J'ai tenu plus de trois semaines à Paris.Pourtant dès la première semaine, je me suis rendu compte que je ne pourrais pas réaliser le programme que je m'étais fixé. Quelle naïveté de ma part de partir à la conquête de Paris ! N'est-ce pas la ville la plus sélecte,la plus autonome, la plus fermée du monde ? (...)
Pourtant je suis content d'être allé à Paris, j'y ai vu beaucoup de choses étonnantes ; j'ai enfin vu de près-et non plus en reproductions-l'art des grandes époques. Je me suis aussi débarrassé des illusions que je me faisais: j'ai renoncé à l'idée de faire une carrière à l'échelle mondiale. (...)
(p.85)
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- Te voilà bien funèbre, Kuszczak, ça ne te ressemble guère. Tu devrais me fréquenter un peu moins.
Kuszczak avait lu les livres de Schulz, bien lus, sans qu'il l'eût jamais évoqué. Lui, le disciple des Lumières, qui pleurait chaque année le jour anniversaire de la mort de Copernic (seul élan sentimental qu'il pût supporter), ne vouait guère d'indulgence aux élucubrations romanesques. Celles de son ami l'émouvaient cependant et, s'il lui en avait parlé, c'eût été comme avouer avoir regardé par le trou de la serrure.
La littérature de Bruno Schulz ne lui était pas destinée. leur commerce régulier était leur littérature à tous deux. A tous deux seulement. (p.11)
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Il se perdit néanmoins dans la contemplation des ponts, qu'ils tournent ou qu'ils enjambent, complémentaires et contradictoires, et plus longtemps encore devant les biefs où les péniches ne pesaient pas bien lourd dans la main de Dieu. Bien qu'il eût étudié scientifiquement ces mécanismes à l'Ecole polytechnique, il n'en gardait pas moins cette dose d'inconnu qui enchantait le monde, parfois. (p. 57)
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