En un peu moins de 800 pages, l'auteur donne une synthèse de ce qu'il appelle le Court XXe siècle, soit de 1914 à 1991. de la guerre qui a engendré le communisme à la chute de celui-ci.
Le livre est composé de 3 parties : l'ère des catastrophes, l'âge d'or et la débâcle. Tout d'abord, la partie entre 1914 et 1945 et les deux guerres mondiales et leurs conséquences. Il est en effet difficile de dissocier ces deux conflits tant la conclusion du premier a entraîné les prémisses du second. Sans oublier l'arrivée d'une nouvelle puissance, l'URSS, la domination économique des États-Unis, la crise de 1929 et les premiers soubresauts dans les colonies. Puis au sortir de la Seconde guerre, une période de croissance et de progrès de 30 ans, tant dans les pays occidentaux (surtout) mais aussi dans les pays communistes (un peu) et les pays du tiers-monde (un tout petit peu…). Enfin, la débâcle, celle du capitalisme des années 70 avec la fin de la croissance, l'arrivée du chômage de masse et les crises sociales afférentes, mais aussi celle du bloc communiste qui peu à peu se sclérose avant de se désagréger.
Une mine d'informations avec un regard volontairement personnel. Et c'est toute la limite de l'exercice. L'auteur étant marqué très à gauche (ce qui en soi n'est pas un reproche), certains faits semblent oubliés (quand on oublie d'indiquer que l'aide de Staline aux républicains espagnols était loin d'être gratuite, puisque l'or de la Banque d'Espagne a atterri à Moscou, de plus les militants du PCE ont bien été les premiers à tirer sur leurs alliés du CNT ou du POUM). Voire discutables (quand l'auteur nous affirme que l'URSS n'avait aucune visée expansionniste, même Cuba lui est tombé par hasard dans l'escarcelle, oubliant que durant la guerre froide, URSS et USA avaient tous deux une politique impérialiste). Une vision clairement assumée, permettant ainsi au lecteur d'évaluer parfois certains éléments, selon son propre vécu et savoir, et ses propres convictions.
Le livre n'en reste pas moins une analyse précieuse d'un siècle qui connut les pires conflits de l'Histoire (jusqu'à présent…), mais également les plus grandes avancées sociales, technologiques et scientifiques. Sans oublier une évolution démographique jamais atteinte jusqu'alors. Avec de nombreuses conséquences pour notre quotidien. Au final, une somme indispensable, permettant un survol éclairant sur un siècle de tous les contrastes.
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Ouvrage très intéressant qui m'avait été donné de lire lors de mes études. J'ai adoré cette relecture. En effet, bien qu'il soit assez généraliste (et très concentré sur les guerres totales et leurs conséquences), il permet une analyse du XXème siècle tant économiquement, socialement, artistiquement et politiquement. L'auteur n'expose pas simplement des faits comme le ferait un manuel d'histoire.
Une limite de cette ouvrage porte non seulement sur sa généralité, mais également sur sa concentration sur le monde occidental. Néanmoins, il apporte une réflexion intéressante sur le siècle passé.
Je pense également qu'un lecteur sans aucune connaissances sur siècle et n'ayant pas l'habitude d'ouvrages historiques pourraient rencontrer des difficultés de compréhension.
Néanmoins, je le recommande à tous les amoureux d'histoire contemporaine !
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Cet ouvrage mondialement connu a subi en France un curieux ostracisme (il n'était pas dans la « ligne » de la bienpensance universitaire dominante) qui ont retardé sa traduction. Même si on peut en contester les orientations ou les conclusions ,on ne peut nier la valeur de ce travail colossal et l'intérêt des perspectives qu'il ouvre (et la censure n'est que l'expression d'une faiblesse…non ?) . Un ouvrage à lire sur la période chaotique qui a profondément changé le monde et qui est le soubassement de l'état des choses actuel.
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A la fin de ce siècle, il est devenu possible pour la première fois de voir à quoi peut ressembler un monde dans lequel le passé, y compris « le passé dans le présent », a perdu son rôle, où les cartes et les repères de jadis qui guidaient les êtres humains, seuls ou collectivement, tout au long de leur vie, ne présentent plus le paysage dans lequel nous évoluons, ni les mers sur lesquelles nous faisons voile : nous ne savons pas où notre voyage nous conduit ni même où il devrait nous conduire.
La Première Guerre mondiale marque l'effondrement de la civilisation (occidentale) du XIXème siècle. Les
décennies qui mènent du début de la Première Guerre mondiale au lendemain de la seconde furent pour
cette société une ère de catastrophes : deux guerres, l'arrivée au pouvoir, pour un tiers de la population
mondiale, d'un système qui se prétendait destiné par l'Histoire à remplacer la société bourgeoise et
capitaliste, l'effondrement des immenses empires coloniaux, une crise économique mondiale d'une
profondeur sans précédent. Seule l'alliance temporaire et bizarre du capitalisme libéral et du communisme
put sauver la démocratie : c'est l'un des paradoxes de cet étrange siècle, le résultat le plus durable de la
révolution d' Octobre, dont l'objet était le renversement mondial du capitalisme, fut de sauver son
adversaire !
Ceux d'entre nous qui ont vécu la Grande Crise trouvent encore presque incompréhensible que les orthodoxies du marché pur, si clairement discréditées, aient pu de nouveau présider à une période de crise mondiale à la fin des années 1980 et dans les années 1990, qu'elles furent une fois de plus incapables de comprendre et de traiter. Reste que cet étrange phénomène devrait nous remettre en mémoire, parce qu'il illustre cette grande caractéristique de l'histoire: la mémoire incroyablement courte des théoriciens et des praticiens de l'économie. Il montre aussi avec éclat combien la société a besoin d'historiens, ces professionnels de la mémoire faits pour rappeler à leurs concitoyens ce qu'ils souhaitent oublier.
En 1910, le nombre total de physiciens et de chimistes allemands et britanniques ne dépassait sans doute pas 8000. À la fin des années 1980, on estimait le nombre des scientifiques et des ingénieurs effectivement engagés dans la recherche et le développement expérimental à près de CINQ MILLIONS, dont près d'un million aux États-Unis, première puissance scientifique du monde, et un peu plus dans les États européens. Même dans les pays développés, la communauté scientifique est certes demeurée une toute petite fraction de la population, mais ses effectifs ont poursuivi une croissance tout à fait spectaculaire doublant plus ou moins en vingt ans après 1970, même dans les économies les plus avancées.
Chapitre 18. Sorciers et apprentis : les sciences naturelles
"Les lampes s'éteignent sur l'Europe entière. Nous ne les reverrons pas se rallumer de notre vivant", déclara Edward Grey, secrétaire aux affaires étrangères de la Grande-Bretagne, les yeux fixés sur Whitehall, alors que son pays et l'Allemagne venaient d'entrer en guerre. A Vienne, le grand satiriste Karl Kraus s'apprêtait à dresser la chronique de cette guerre et à la dénoncer dans un extraordinaire drame-reportage de 792 pages qu'il intitula "Les Derniers Jours de l'humanité". Tous deux voyaient dans la Guerre Mondiale la fin d'un monde, et ils n'étaient pas les seuls. Ce ne fut pas la fin de l'humanité, bien qu'il y eût des moments, (...) où la fin d'une proportion considérable de l'espèce humaine ne parut pas très éloignée. Il y eut sûrement des moments où le ou les dieux, dont les hommes pieux croyaient qu'ils avaient créé le monde et tout ce qu'il contenait, ont pu regretter de l'avoir fait.
Le droit d'ingérence, selon Eric J. Hobsbawm, auteur de “L'Empire, la démocratie, le terrorisme”, quand il est pratiqué par les Américains, est pratiquement toujours intéressé. Un droit d'ingérence européen serait-il souhaitable, et pourrait-il faire contrepoids face à celui des États-Unis ?
Quel regard porter sur le XXe siècle et qu’attendre du XXIe ? Dans ce nouvel ouvrage, Eric J. Hobsbawm, l'auteur de L’Âge des extrêmes, se penche sur les grandes questions qui animent les débats de ces dernières années et les passe au crible de ses analyses.
Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=727
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