Les dossiers Blackwood, tome 1 : Les avides

Quatre mains et deux cerveaux pour ce roman qui commence comme un thriller traditionnel pour se tourner ensuite vers le fantastique. Un mélange détonnant d'ambiances, à travers les genres et le temps.

Avec ses films et ses scénarios Guillermo del Toro a toujours montré qu'il aimait la fusion, à l'image de son récent film La Forme de l'eau tout comme de son inclinaison à raconter des histoires d'anges et de démons.

Il s'est accoquiné depuis 2009 avec Chuck Hogan à l'écriture de romans fantastiques.

Les avides est le premier tome d'une série intitulée Les Dossiers Blackwood. La première manche de cette bataille contre diverses forces du mal est assez épatante, et plus étonnante qu'elle n'y parait.

Alors oui, c'est vrai, les deux auteurs n'inventent rien. Les ingrédients pris individuellement sont classiques et déjà souvent goûtés. Mais c'est bien le mélange, et le bon dosage des composants, qui rendent cette histoire prenante.

Car l'intrigue est bien plus complexe qu'il n'y partait au départ, et le thriller moderne et rythmé s'accouple vite avec le polar fantastique d'ambiance ou encore avec l'ésotérisme historique.

Les scènes de notre temps sont entrecoupées de flashbacks vers deux époques bien plus lointaines, qui serviront à poser les bases de récits dont on sent rapidement l'énorme potentiel.

Le divertissement ne tombe pas dans la facilité, même s'il garde toujours à l'esprit son objectif premier : divertir. Les scènes étonnantes s'accumulent et les surprises sont légion. Un vrai rythme cinématographique, qui sait pourtant varier la cadence.

Et ce sont bien les personnages qui servent d'huile au moteur. Au premier chef le mystérieux Hugo Blackwood, stéréotype du gentleman anglais à l'ancienne, dont le flegme à toute épreuve titille la curiosité du lecteur. La jeune inspectrice du FBI, Odessa Hardwicke, rapidement mise au banc de l'agence, va en perdre son anglais.

Leur rencontre, ainsi que celle d'un personnage secondaire aussi important qu'attachant, devient vite volcanique (difficile de garder son calme devant l'équanimité du personnage de Blackwood).

Les deux auteurs jouent avec les codes des genres, mélangent, malaxent, s'amusent à déjouer les pronostics et arrivent à créer une vraie atmosphère. Pas une seconde d'ennui dans cette intrigue endiablée.

Les avides se lit avec avidité, happé par le tempo élevé et ses variations bienvenues. Guillermo del Toro et Chuck Hogan ne cherchent pas à inventer la poudre, mais savent concocter une intrigue explosive et ludique. Preuve qu'avec des éléments classiques on peut encore happer le lecteur, quand l'adresse et l'habileté s'en mêlent.

A suivre, assurément !
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États-Unis, un homme se crashe en avion sans pour autant se tuer. Il rentre chez lui et commet l'irréparable envers sa famille. 2 agents du FBI Odessa et Walt arrivent sur les lieux et l'assassin est mis hors d'état de nuire. Sauf que voilà, Walt est happé par un étrange mal qui le pousse à s'en prendre à la dernière survivante de cette famille. Odessa est contrainte de stopper son collègue in extrémis. Elle semble alors voir un étrange halo s'échapper de son collègue ! Quel mal a frappé ?

L'histoire plonge alors en arrière dans les années 60. Les allers-retours entre présent et passé tissent une toile mystérieuse autour d'un homme, Hugo Blackwood. Qui est-il ? Qui est également l'agent Solomon, qui le premier dans les années 60, recherchait ce Blackwood ?

Le roman flirte avec deux styles, thriller et fantastique, un cocktail détonnant.

Les Avides, de Guillermo del Toro et Chuck Hogan, 17-10-2021
Une nouveauté d'une de mes bibliothèques.
Vanté comme un « thriller occulte », ça avait de quoi m'intéresser. Très mauvais début : le tueur s'empare d'un avion « Beechcraft Baron G58 … joli bimoteur à pistons ». Qualifié un peu plus loin de « jet privé haut de gamme ». Et l'héroïne, « Odessa n'entendit les réacteurs de l'avion … ». Un avion à pistons a des moteurs à pistons (comme une voiture) qui entrainent des hélices. Ce n'est donc pas un « jet » (avion à réaction), et il n'a bien sûr pas de réacteurs. Un coup d'oeil sur Wikipedia aurait montré la photo d'un Beechcraft Baron pour confirmer. Apparemment, ni les auteurs, ni leur éditeur, ni la traductrice, ni l'éditeur français n'ont fait cet effort. Je passe sur la façon dont le pilote est capable (sans être breveté) de piloter à basse altitude un tel avion tout en visant et tirant à la Kalachnikov (il devait avoir au moins quatre mains, une sur le volant/manche, une sur les deux manettes de gaz des moteurs, et deux pour tenir la kalachnikov). Il a aussi démarré les moteurs dans le hangar, une absurdité.
Là je me dis j'arrête tout de suite ? Et puis j'ai quand même continué. Bon, ce n'est pas Proust ni Balzac. En fait, c'est comme une bande dessinée en noir et blanc genre comics US. En tout cas, je n'avais aucun mal à me représenter les scènes comme des planches de BD en noir et blanc. Ça prend les classiques des zombies et des immortels, avec un peu d'astrologie médiévale et du Vaudou – ou son dérivé Hoodoo, des scènes de cimetières (et fosses communes). Par exemple, l'immortel ici (plutôt du côté des bons) a 450 ans, et notre héroïne trouve des photos de lui (et des peintures) lors d'épisodes historiques majeurs, remontant ainsi dans le temps. Il y a également des scènes copiées ou similaires à des extraits de film (on pense évidemment à Mississipi Burning). Et également le classique de la pièce dissimulée par un mur pivotant, renfermant des tas de bandes magnétiques. le mécanisme du roman raconte en parallèle trois époques. 1542, et le sort originel qui a créé l'immortel (Hugo Blackwood), ça rappelle un peu Les Visiteurs, magie, invocations, beaucoup d'obscurité et de nuit. 1962 une des interventions du dit Blackwood en support à un jeune agent noir du FBI, Earl Salomon, pendant des évènements de lynchage en liaison avec les droits civiques des noirs. Blackwood lui est anglais, très pale, et vêtu systématiquement d'un costume noir. 2019, le vrai sujet du livre, où Odessa, l'héroïne, rencontre Solomon, puis grâce à lui Blackwood. Et héritera du rôle de Solomon comme intermédiaire entre notre monde et Blackwood.
Il y a un peu de vintage : Outre le Beechcraft, une Rolls Royce Phantom (le n° n'est pas précisé, sans doute une V). Et un magnétoscope Sony des années 60 (il y en a eu effectivement). D'après Wikipedia, la durée de vie des données sur une bande 1/2" (le standard de l'époque) est de 10 à 20 ans, 30 ans avec des conditions exceptionnelles de température et humidité. Dans le livre, Odessa écoute à la fin en 2019 les premières bandes du stock d'Earl Solomon, qui datent de 1962, son parfait. Magie sans doute.
Ça se lit, c'est clairement écrit avec l'idée de trouver un producteur de film, pas de sexe explicite, beaucoup de violence très graphique, mais les auteurs ne se sont pas foulés. Et je n'ai pas creusé les incohérences de la façon dont interviennent les différentes forces de police, et l'implication un peu bizarre du FBI dans l'époque 2019 (que je sache, le FBI ne s'occupe pas de flagrants délits, on le charge d'enquêter et de temps en temps d'agir dans des cas de crimes fédéraux).

Les Avides (tome 1) : Alors qu'Odessa est avec son coéquipier en pleine pause déjeuner, ils doivent couper court à tout quand un petit avion semé le chaos dans le ciel de Newark et sa banlieue. Les deux agents du FBI font tout pour arrêter le forcené qui s'est réfugié chez lui. Il est en train de massacrer sa femme et ses enfants. Mais Odessa qui est rester en retrait pour constater la mort de la femme ne comprend plus rien. Pourquoi son coéquipier se comporte bizarrement tout d'un coup ? Pourquoi menace t-il de finir le carnage en tuant la benjamine de cette famille ? Odessa fait alors feu tuant sur le coup son coéquipier. Mais une chose étrange se produit. Quelle est cette ombre qu'elle voit s'échapper du corps et cette odeur de soudure ?
Des forces démoniaques sont à l'oeuvre qui ne connaissent ni la peur ni le repos. Juste un désir puissant de faire le mal pour se repaître de la mort.

Ce premier tome est mystérieux, mêlant les époques entre elles et reusissant à nous emprisonner dans le tourbillon d'événements fantastique et meurtrier dans le monde qui est le nôtre. J'ai adoré comme j'ai adoré lire la trilogie La lignée. Je n'ai qu'une hâte c'est de poursuivre cette lecture avec le second tome.

Odessa Hardwicke et son collègue Walt Leppo, agents du FBI sont appelés sur une étrange affaire de « pétage de plomb »… Face à un retournement de situation non moins étrange, Odessa se voit contrainte à un choix, qui va la précipiter au placard : elle tire sur son co-équipier, qui décède … Autour de lui, une ondulation de l'air…
Affectée à New York, elle fait la connaissance d'un ex-agent, qui va la guider vers une boîte aux lettres, et de là, vers Hugo Blackwood, homme énigmatique qui pourrait l'aider à comprendre le mystérieux comportement de Walt… Dès lors, sa rationalité va être bousculée…
Fan du cinéaste Guillermo del Toro (notamment pour le Labyrinthe de Pan et la Forme de l'eau), je m'étais jetée sur la Lignée, série de romans vampiriques déjà écrits avec Chuck Hogan. Si j'ai souhaité lire les Avides, c'est bien qu'à l'époque, j'avais apprécié leur style d'écriture à quatre mains. C'est encore le cas ici : après un début un peu poussif, j'ai été finalement happée par l'enquête d'Odessa Hardwicke, la quête de Hugo Blackwood. Un thriller fantastique, sur trois époques, qui nous saisit pour ne plus nous lâcher ; des personnages bien construits, que tout sépare ; un rythme soutenu ; des Avides tellement bien décrits que le moindre bruit autour de nous provoque le sursaut (surtout si, comme moi, vous lisez la nuit !!!)… Tous les ingrédients sont donc réunis pour une nouvelle série addictive !!!