1986

Court roman ou longue nouvelle qui traite des affres de la révolution culturelle et de ses conséquences .
Un professeur est amené par les gardes rouges, on est en 1966 , période où Mao et ses potes déconnent à plein tube . Sa femme et sa fille ne le reverront plus.
En 1986, le pays s'est ouvert , toute proportion gardée , la femme est remariée, la fille a adopté son nouveau père.
Un fou erre tout le long du roman , se mutilant de façon sordide. Or le professeur était aussi passionné par toutes les formes de torture.

Roman extrêmement dérangeant où avec le style Murakami , l'auteur entretient le suspens , le doute quand à la réalité des faits. La langue est précise comme chez le Japonais , poétique aussi mais brutale dans ses descriptions.
Le but , je pense , est de traiter les conséquences de la politique Maoïste et les ravages engendrés, même 20 ans plus tard. Sur les victimes mais aussi sur l'entourage. le contraste avec l'éveil des jeunes à la liberté quand d'autres se morfondent dans la folie est saisissant et interpellent.
Cet auteur a un énorme talent et comme d'autres maîtres , arrive à ciseler de terribles histoires et des portraits singuliers d'êtres humains en peu de pages , avec une écriture puissante.

Je hais ces quatrièmes de couverture, ces commentaires qui en disent trop sur les livres, qui les résument. Malgré tout j'ai été intrigué et attiré par ce livre
D'abord par la couverture et le titre qui rappelle 1984 d'Orwell ou 2084 de Sansal, mais 1986 n'est pas une dystopie, un roman d'anticipation.
Ensuite parce qu'en quelques quatre-vingt pages il me permettait de découvrir un auteur inconnu, de faire un voyage littéraire vers la Chine et, je le pensais, d'en connaitre un peu plus sur la révolution culturelle chinoise. Déception…La révolution culturelle est passée sous silence, seuls ses effets sur un homme devenu fou sont décrits…

Par contre la découverte de cet auteur m'incite à en savoir un peu plus sur lui, de découvrir d'autres titres
En quelques pages il nous fait vivre à la fois les motifs et l'arrestation de cet homme, son retour dans la civilisation. Un retour dans une tête et un corps de fou. ….Un retour qui permet à chacun, sans que l'auteur l'écrive, d'envisager toute l'horreur, toutes les violences physiques et morales qu'ont eu à supporter les hommes et femmes arrêtés et condamnés par les gardes rouges pour déviances.
Quatre-vingt pages également pour nous faire partager la vie de son épouse, de sa fille qui n'espéraient plus rien, une famille qui l'avait presque oublié, et qui avait reconstruit une autre vie
Ce non-dit est traduit par la folie de cet homme.
Un non-dit dérangeant, hallucinant, bien plus fort que la description des camps, des sévices, etc.« C'était par une nuit obscure comme celle-là que son mari avait été emmené. La soudaine irruption de la bande de gardes rouges et le bruissement des pantoufles que son mari avait aux pieds en partant s'étaient liés pour toujours à cette nuit noire. Plus de dix années s'étaient écoulées, et depuis tout ce temps, chaque soir était plongé dans les mêmes ténèbres. Elle ne pouvait surmonter la peur que lui inspirait la nuit. C'est ainsi que cette nuit, qu'elle avait soigneusement enterrée depuis plus de dix ans, avait resurgi. ».
Le fantôme du passé qui vous hante et resurgit
Lien : https://mesbelleslectures.co..

Ce roman très court narre le retour d'un homme dans sa ville à la fin de la Révolution culturelle. Alors que les habitants souhaitent profiter des premiers beaux jours, cet homme simule et s'inflige des souffrances issues des tortures d'État de cette période.

Tout le monde le traite de fou, en effet, par son comportement très étrange, il fait remonter à la surface des souvenirs pénibles à tous.

Bien que ce roman me fût d'une lecture difficile non dans son propos mais plutôt dans la forme, je pense lire d'autres ouvrages de Yu Hua qui ont eu un écho littéraire plus retentissant.

Livre pris par hasard dans ma mediatheque pour un challenge.
Si possible ne pas lire la 4ème de couverture qui nous fait croire à un livre sur la révolution culturelle et qui,par contre, nous dévoile le fin mot du livre , c'est bien dommage.
Du coup, on se retrouve en fait avec un livre qui traite uniquement d'un sujet, celui de la folie d'un homme dans un village. Folie assez dérangeante car elle s'exprime à travers des châtiments corporels assez extrêmes. Ce fou excite et angoisse en même temps les villageois par son attitude et ses délires.
En parallèle, nous suivons aussi l'histoire d'une femme et de sa fille âgée de 13 ans habitant ce même village.

Je n'ai vraiment pas aimé ce court roman de Yu Hua. Cela confirme ma préférence pour ses oeuvres à partir des années 1990 plutôt.
Je comprends le message que souhaite faire passer l'auteur, la folie engendrée par la Révolution Culturelle ainsi que la politique de Mao en général, et le désir de passer à autre chose des jeunes qui n'essaient absolument pas d'aider et de comprendre le fou de l'histoire. Mais voilà, il y a une façon de le faire. Et ici ce n'est absolument pas à mon goût. Pour ne pas trop divulguer l'intrigue, je ne préciserai pas les scènes qui m'ont horrifiée, mais je les ai trouvées vraiment horribles et il s'en ait fallu de peu que j'abandonne cette lecture.
Le résumé du roman me tentait bien, mais j'ai été extrêmement déçue. Pour conclure, ce n'est pas le sujet qui m'a gênée (même si je commence à avoir trop lu d'histoires en lien avec la Révolution Culturelle), mais c'est surtout la manière d'amener le message et la violence de certaines scènes.