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Angel Pino (Traducteur)Isabelle Rabut (Traducteur)
EAN : 9782330181697
480 pages
Actes Sud (06/09/2023)
4.11/5   38 notes
Résumé :
Deux voyageurs qui se disent frère et sœur frappent à la porte de Lin Xiangfu, jeune propriétaire foncier, qui accepte de leur offrir l'hospitalité. Mais au matin, invoquant un prétexte d'ordre familial, le frère s'éclipse, non sans préciser qu'il ne tarderait pas à revenir.
Or il ne revient pas. Lin Xiangfu et Xiaomei, restés seuls, finissent par s'attacher l'un à l'autre. Jusqu'au jour où la jeune femme disparaît, en emportant quelques-uns des lingots d'or ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque j'ai vu que Yu Hua avait sorti un nouveau roman, je me suis précipité dessus. J'ai découvert cet auteur avec « brothers » et « vivre ! ». Donc je ne fus pas déçu en lisant cet ouvrage.


L'histoire se situe au début du XXe siècle.
C'est le récit de Lin Xiangfu, jeune homme riche se retrouvant seul dans un village ou il possède beaucoup de terre. Et de Xiaomei qui arrive chez lui avec son frère…
Le livre se décompose en deux parties racontant chacun leur histoire.

C'est une histoire d'amour, de secret et une aventure palpitante dans un pays confronté à la guerre et aussi à la violence des brigands.

Un récit qui vous tient en haleine jusqu'à la fin et un aboutissement étonnant…

Je ne peux en raconter plus, de peur de vous en dévoiler davantage, je vous laisse donc le découvrir…

Bonne lecture !
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Roman d'aventures et roman historique, quête amoureuse et voyage en Chine. Bref action et romance garantis si vous choisissez le dernier roman de Yu Hua.

L'action se déroule en Chine, de la fin du XIXème au début des années 1930, époque au cours de laquelle la dynastie Qing fut renversée en 1912, après avoir régné pendant près de 300 ans. Cette période trouble fut marquée par l'affrontement de nombreuses bandes de brigands qui se livraient à des pillages, des enlèvements avec rançons, des assassinats et n'hésitaient pas à attaquer les villages.
L'auteur n'épargne pas les lecteurs dans la description des pires tortures vécues par ceux qui tombaient entre leurs mains.
" le sang de plus de deux cents personnes jaillit dans l'herbe, éclaboussant les arbres tout autour de l'aire de séchage et retombant goutte à goutte de leurs feuilles agitées par le vent. Il teignit de rouge la terre de l'aire de séchage, les cheveux blancs des vieillards, les pupilles des enfants et les visages livides des femmes. "
Très cinématographique, cette partie du roman lorgne du côté des films de "splatter", dans l'outrance et la démesure de la violence qui s'exprime, au point d'hésiter entre nausée et parodie.

Mais ce roman est bien loin d'être un roman gore. Il est avant tout le récit d'une quête, celle de Lin Xiangfu qui se rend à Wencheng, la ville natale de sa femme disparue, Xiao Mei. Il traverse la Chine du Nord au Sud, portant sa fille sur son ventre et ses possessions dans son dos à la recherche d'une ville qui n'existe pas. Wencheng n'est pas seulement la ville où sa femme est censée vivre elle est aussi le symbole d'un amour inaccessible, la métaphore d'une quête chimérique.
L'auteur met en place tous les ingrédients pour une épopée : le héros, la découverte d'un monde inconnu, l'objectif ( ici l'amour) et les péripéties qui seront nombreuses.

Et voilà les lecteurs harponnés par Yu Hua qui maîtrise parfaitement la technique d'hameçonnage et ne les lâchera pas.
D'autant plus que son héros est éminemment sympathique et possède d'énormes qualités de gentillesse, de persévérance et de tolérance. de même certains personnages secondaires se distinguent par leur hospitalité, leur chaleur et leur loyauté.
A son arrivée à Xizhen, malgré la tornade qui vient de causer d'énormes dégâts, Lin Xiangfu est reçu chaleureusement par les habitants.
"Il trouvait le bourg très accueillant. Quand sa fille pleurait parce qu'elle avait faim, il se trouvait quelqu'un pour venir à lui spontanément et le conduire dans une famille où il y avait une femme qui allaitait." Ainsi la petite fille, nourrie par toutes les mères du village, sera nommée Lin Baijia, Lin des cent familles

L'installation de Lin Xiangfu au village ressemble à l'arrivée de Candide dans l'Eldorado de Voltaire . Il se lie d'amitié avec Chen Yongliang et sa famille, et s'associe avec lui pour créer une entreprise de menuiserie. Lorsque la tempête est terminée, ils proposent leurs services aux habitants pour remettre en état portes et fenêtres et ceux-ci les rémunèrent sans qu'ils aient besoin de réclamer. La solidarité est également de mise lorsque les brigands attaquent et Gu Yimin, le gouverneur de la ville est un homme honnête et courageux.
Ainsi le profil des personnages est complètement manichéen à la manière des personnages de contes : les gentils sont très gentils et les méchants terriblement méchants.
Par certains aspects le roman relève certes du conte, mais le rêve de vie paisible est largement malmené par la réalité du terrain, dans un contexte de chaos croissant, celui des hommes mais aussi celui de la nature qui fait pleuvoir les catastrophes naturelles. La région de Xizhen est livrée aux exactions de bandits qui y sèment la terreur, surtout d'ailleurs quand ils affrontent les troupes de l'armée nationaliste qui ne font qu'ajouter au chaos.

Le seul personnage ambigu est bien sûr Xiao Mei qui a trompé son mari sur son identité, lui a volé des lingots d'or, l'a abandonné à deux reprises et surtout a abandonné son bébé.
C'est pour résorber cette ambiguïté que l'auteur a choisi d'ajouter une deuxième partie en forme d'épilogue et intitulée "Histoire de Xiaomi". Cette partie retrace son enfance d 'enfant-fiancée, son apprentissage de couturière, sa répudiation, sa fuite, sa rencontre avec Lin Xiangfu, la naissance de sa fille et tous les événements advenus par la suite.

J'ai d'abord pensé que cette deuxième partie, plus courte, perturbait le rythme narratif et restreignait l' imaginaire des lecteurs.
Mais lorsque le mystère a été dissipé, la quête d'amour et de paix mené par Lin Xiangfu, comme celle de Candide face à l'Eldorado, révèle une double aporie: la ville et la femme sont toutes deux introuvables.


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Pour atteindre l'inaccessible étoile
Chine, début XXe siècle, Lin Xiangfu enfant orphelin de père, est élevé par une mère aimante qui veille à lui inculquer de belles valeurs. Mais celle-ci disparaît à son tour. Lin Xiangfu vit seul comme un propriétaire terrien et menuisier talentueux, un art qu'il a perpétué en hommage à son père.
Ses terres prospèrent grâce à l'aide de la fratrie Tian. Les frères Tian seront dévoués au jeune maître toute sa vie. La réciprocité est vraie entre eux il y a plus qu'un lien de travail, il y a le respect de part et d'autre, l'amitié, la bienveillance, un lien indéfectible qui est un fil conducteur de l'histoire très important, et personnellement ce lien m'a subjuguée.
Comme tout bon parti Lin Xiangfu se voit sollicité par la marieuse, mais toutes les jeunes filles qui lui sont présentées le laisse indifférent.
Un soir, un couple se présente à sa porte et lui demande l'hospitalité, Xiaomei et Aqiang se disent frère et soeur. La soirée est joyeuse et bavarde, Lin Xiangfu heureux de converser avec des jeunes de son âge venus d'ailleurs. La lendemain Aqiang prétexte un problème familial pour partir en demandant à Lin Xiangfu d'accepter que Xiaomei reste jusqu'à son retour.
Lin Xiangfu tombe amoureux de Xiaomei, le frère ne reviendra pas.
Après quelques mois de vie commune Xiaomei s'enfuit.
Elle reviendra, porteuse de son enfant, il lui pardonnera, l'épousera.
Quelques mois après la naissance Xiaomei s'enfuira sans retour en laissant sa fille .
Alors chez cet homme amoureux germe l'idée de traverser le pays du Nord au Sud pour aller à sa recherche, avec un nom de ville introuvable.
Il confie ses terres aux frères Tian, et part avec son bébé et un ballot qui fait dire qu'il transporte sa maison avec lui.
Il devra affronter la traversée du Yang-Sté-Kiang et un ouragan.
Cette quête va entraîner les lecteurs dans une vie faite de coutumes, de solidarité, et l'auteur nous donne des détails qui permettent de visualiser cette vie.
Partout où il ira il fera de belles rencontres. Arrivé à Xizhen(il comprend que le nom de ville donné par Aqiang n'existe pas) il s'y installera et s'associera à Chen Yongliang pour créer une menuiserie qui permettra à chaque villageois de reconstruire ce que l'ouragan aura détruit. Comme il est talentueux et travailleur là aussi il prospérera sans oublier son objectif : retrouver Xiaomei.
« le temps s'écoulait sans bruit, en un clin d'oeil dix ans étaient passés. Durant ce temps, Lin Xiangfu n'avait cessé de chercher Xiaomei. Il se souvenait de ces maisons vides de Xizhen dont les propriétaires étaient partis pour ne plus revenir. Il s'était mis en tête qu'une de ces maisons vides appartenait à Xiaomei et Aqiang, et il attendait leur retour. »
Il nommera sa fille Lin Baijia, ce qui veut dire Lin des cent familles.
Cette période de la Chine voit la fin de la dynastie Quing, et les temps troublés qui vont suivre.
En particulier le pillage par des bandes de brigands d'une barbarie sans nom, cette partie du livre est assez insoutenable mais notre actualité nous montre que la violence est quelque chose de difficile à éradiquer, car il y a des suiveurs et des qui laissent faire.
Certains au contraire vont lutter jusqu'au bout.
L'histoire de ce roman est une belle histoire d'amour, il y a du souffle comme sait si bien le faire Yu Hua, de la veine de Brothers.
La maîtrise de la construction est parfaite car elle maintient le mystère et éclaire par les petits cailloux semés entre Lin Xiangfu et Xiaomei.
L'écriture vous offre des images fortes, des émotions puissantes, vous êtes totalement immergés dans cette époque avec les personnages principaux, mais comme autrefois dans les bons films, les rôles secondaires sont puissants.
Dans cette quête d'un homme qui se révèle tout de même exceptionnel ; il y a en creux l'Histoire de la Chine, le terreau sur lequel a été édifié la Chine contemporaine.
Le dernier quart sera consacré à Xiaomei, je ne vous dirai pas pourquoi, mais vous verrez combien l'auteur est malicieux et fait preuve de poésie aussi.
Totalement différent de Brothers mais un livre aussi grand, aussi épique et talentueux.
C'est le livre de la rentrée que j'attendais le plus et j'ai été passionnée par cette histoire de bout en bout.
Je remercie les traducteurs sans qui…
©Chantal Lafon


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Un homme, Lin Xiangfu, et une femme, Xiaomei, dans la Chine du XIXe siècle finissant. Il est du nord du pays, elle est du sud et rien, si ce n'est le hasard, ne pouvait les faire se rencontrer. Il n'en faut pas plus à Yu Hua, le merveilleux auteur de Vivre, du Vendeur de sang et de Brothers, pour démarrer une fresque de grande envergure, qui court sur plusieurs années. La majeure partie du livre raconte l'histoire de Lin Xiangfu, deux fois quitté par Xiaomei, et qui, avec un bébé sur les bras, tente de la retrouver, dans le lointain sud. La dernière partie du roman explique enfin qui était Xiaomei, les raisons de sa double fuite et son destin. La ville introuvable est dans la continuité des autres ouvrages du maître chinois : épique, picaresque, sentimental et diablement romanesque. Horrible aussi, parfois, quand il détaille les exactions des bandes de brigands qui pullulaient alors sur le territoire chinois, à l'époque troublée et chaotique du tournant du XXe siècle. A travers une histoire d'amour contrariée, le livre raconte donc, et ce n'est pas le moindre de ses intérêts, un pays en lambeaux, qui va connaître par la suite une occupation sanglante de l'armée japonaise, alors que des forces nationalistes se lèvent, pour aboutir à la prise de pouvoir des communistes. Dans l'agitation de la rentrée littéraire, La ville introuvable passera sans doute quelque peu inaperçu, d'autant plus sous sa forme de pavé, mais il trouvera forcément ses lecteurs au fil du temps, que cela soient ceux qui ont été subjugués naguère par la puissance de Brothers ou d'autres qui découvriront enfin cet auteur chinois qu'il n'est pas excessif de classer parmi les écrivains contemporains les plus talentueux, tous pays confondus.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Yu Hua n'en est pas à son coup d'essais. Son roman « Vivre » a en effet donné lieu à une très belle adaptation cinématographique de Zhang Yimou (1994) et « Brothers » (2008) a reçu en France un accueil critique enthousiaste.

En retraçant ici, selon un double point de vue narratif, le parcours de ses deux personnages, l'auteur interroge, une fois de plus, de la fin du XIXe siècle au début des années 1930, plusieurs décennies d'histoire chinoise. Lin Xiangfu, propriétaire foncier menuisier puis père célibataire vagabond, portera au début du roman sa fille sur son torse. Il cherchera courageusement Xiaomei, la mère de l'enfant invraisemblablement volatilisée dans « La ville introuvable » titre de l'ouvrage. L'enfant, façonnée par le mystère de ses origines, alors grandira au fil des pages. En un pays en proie aux soubresauts de l'histoire et aux calamités naturelles, dans un désordre épique sans nom, de formidables énergies individuelles aussi se libèreront. Yu Hua, avec un empressement narratif virevoltant, ménage pour nous dans son dernier roman un subtil et envoutant suspense.

Lire Yu Hua, c'est certes, du Nord au Sud du continent chinois, accueillir d'autres caractères et d'autres paysages mais c'est aussi s'ouvrir à d'autres parlés façonnés par une histoire collective contemporaine immense et tragique. Pour rendre compte de vies soumises à la nécessité des évènements, Yu Hua ne semble pas dans « La ville introuvable » prendre d'abord le parti de l'art. Il rassemble plutôt dans son roman, en de courtes phrases, les paroles, les gestes, les faits marquants des vies, tous les signes objectifs des existences de ses personnages. Il n'y a aucune ou presque intériorité du souvenir dans son roman. L'écriture blanche dans ces pages parait toujours s'imposer. L'auteur raconte le plus simplement possible, sans emphase, les événements des existences de Lin Xiangfu, Xiaomei et de leur fille. L'écriture ici est plus commandée par le regard qu'Yu Hua porte sur ces existences chahutées et ces évènements que sous l'influence d'un quelconque jeu formel. Roland Barthes, dans son premier livre (« le degré zéro de l'écriture »), proposait une définition de l'écriture comme une fonction chargée d'exprimer le rapport entre la création et la société. Elle était pour lui « le langage littéraire transformé par sa destination sociale […] la forme saisie dans son intention humaine et liée ainsi aux grandes crise de l'histoire. » Cette définition semble assez bien aller au travail de l'écrivain chinois car c'est par différence avec la « langue » (fait collectif) et le « style » (de nature individuelle) que l'écriture de Yu Hua parait ici trouver sa place ; car si la langue et le style sont des « forces aveugles » auxquelles nul ne peut se soustraire, si l'écriture au contraire fait l'objet d'un choix, alors « La ville introuvable » apparait certainement comme un « acte de solidarité historique » ayant partie liée à l'écriture.
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critiques presse (1)
LeMonde
09 octobre 2023
En dépit des massacres, du fracas de la guerre civile dont le roman est plein, et malgré le destin tragique des trois protagonistes, le lecteur se laisse porter et emporter, tout simplement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si la feuille en tombant retourne au pied de l'arbre, l'homme qui va mourir doit rentrer au pays.
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Avoir un métier en main est un moyen de s'assurer contre le sort, car le savoir-faire qu'on possède n'est jamais perdu.
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0:14 Introduction 0:49 **La Cité de la victoire** de Salman Rushdie 5:54 **Montevideo** d'Enrique Vila-Matas 10:26 **La Ville introuvable** de Yu Hua 19:45 **Je voudrais leur demander pardon mais ils ne sont plus là** de Mikoaj Grynberg
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Plus d'informations : https://www.actes-sud.fr/recherche/catalogue/collection/1299/date_de_publication/2023-09/rayon/1236?keys= #rentréelittéraire #litteratureetrangere
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