Je tiens à préciser en préambule que je ne suis pas un grand adepte de littérature française classique. J'avais du lire quelques livres pendant ma scolarité qui m'avait laissé un arrière goût désagréable ( et pourtant j'étais un lecteur à l'époque ).
Avec le recul je pense que cela tient à la fois au type d'écriture et à ma grande inculture historique. Parce que la plupart des romans littéraires classiques sont fortement ancrés dans leur histoire. Et parce que l'école cherche plus à inculquer le roman républiquain que l'histoire ... En cours d'histoire.
Et de manière fort amusante, c'est par une exposition Playmobil que j'ai eu envie de lire
Les misérables ( des scénettes retraçant tout le roman avaient été mises en place ).
Mon édition est sur 2 tomes ( un livre offert aux jeunes mariés en 1972 et qui est toujours en état neuf ) donc j'ai déjà attaqué la suite sans faire attention.
Fantine est une sorte d'introduction à l'histoire. Introduction à Jean Valjean qui passe de la bête à l'homme grâce au bon évèque et introduction à Cosette par sa mère Fantine.
J'ai apprécié le traitement "humaniste" de
Victor Hugo qui montre les travers d'une société qui méprise l'humain. J'ai d'ailleurs mis une citation d'un dialogue entre le bon évèque qui donne tout ce qu'il a pour les autres et un bourgeois se vantant de n'avoir ni religion ni pitié pour les autres. Toute analogie avec les boomers actuels ne serait que purement fortuite ( le fameux jouir sans entrave de mai 68 avec ses conséquences était décrié plus d'un siècle avant ).
Le livre reste un bijou de la noirceur humaine dans toute sa normalité. Souvent on entends que tel livre d'horreur est horrible par les monstres qu'il mets en avant et le traitement infligé aux personnages alors que la réalité est tellement pire de bassesse, d'ignominie, de trahison et de méchanceté.
Victor Hugo montre ici par ses personnages ce que représente les idéaux des uns et des autres, les retourne et leur montre la réalité. C'est violent, il n'y a qu'à voir comment est traité Jean Valjean puis Fantine.
De l'autre côté, il montre également que la bonté existe là où la révolution n'aura de cesse de montrer du mal : chez le clergé catholique d'abord puis chez Jean Valjean après ( il est sauvé par le bon évêque certes mais il reste sans religion et bon après ).
Il montre également l'intransigeance dans le devoir et le mal qui se cache derrière la volonté de suivre ce devoir avec Javert. Javert, droit comme la justice, intransigeant et mauvais quand il le peut.
Au final, la lecture est parfois aisée parfois lourde. L'introduction des personnages prend le temps de présenter leurs forces et leur faiblesses mais aussi leur entourage, ce qui peut paraitre un peu lent.
A mon sens, il y a un petit bémol sur certains passages vraiment lourds comme la passade parisienne de Fantine qui accumule les qualificatifs.