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EAN : 9782264018564
506 pages
10-18 (17/03/1993)
3.69/5   43 notes
Résumé :
Sur le célébrissime lac de Côme, en Italie, dans un hôtel 1900, des aristocrates cosmopolites s'adonnent aux joies électives de la villégiature et de l'entre-soi.
Un jeune couple, qui irradie la beauté et le mystère, va mettre à mal l'ordonnancement de cette bonne société. Natalia, la jeune et jolie veuve d'un richissime marchand. Et son frère, Eugène Ardent, qui la rejoint à Côme après des années de séparation. Les deux personnages sont liés par un terrible... >Voir plus
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Madame Solario est paru en 1956, en Angleterre, d'auteur inconnu. Diverses hypothèses ont été avancées dont celle de … Winston Churchill. Dans un article de Télérama daté du 16 décembre 1992, Jean-Luc Douin reprend les conclusions de l'enquête menée et publiée par Nata Minor. Parce que la mère de celui-ci (Churchill) était une « croqueuse d'hommes et de diamants » qui aurait inspiré l'héroïne d'un roman intitulé Savrola ; parce que Savrola, Solario, Spencer (second prénom de Churchill) ont le même nombre de lettres ; parce que le pyjama de Winston portait les lettres WSC et SCW Solario-Colette-Willy (madame Solario dévorent les livres de Colette Willy)… et autres élucubrations, il est prouvé que Winston Churchill a écrit madame Solario. Ai-je précisé que madame Minor est psychanalyste ?
Depuis 1986 le livre est attribué à Gladys Huntington, une américaine de 69 ans lors de la parution. Cette dame aurait choisi de publier anonymement par peur de l'échec avant de se suicider trois ans plus tard, à cause du manque de reconnaissance.
Quoi qu'il en soit, mon édition d'origine porte seulement le titre, sans mention d'auteur, et je le considère écrit par X. Précision donnée pour le challenge ABC.

Au bord du lac de Côme, les heureux de ce monde sont réunis en ce début de 20ème siècle, partageant leur temps précieux en bavardages codifiés, en promenades sur le lac, en thés sous le berceau de verdure. Parmi ces personnes, une jeune femme, un peu mystérieuse, qui attend des amis. Mais c'est son frère, disparu de sa vie depuis des années qui réapparait. L'histoire de son enfance est alors dévoilée petit à petit.
Il est question d'une relation entre une jeune fille de 15 ans et son beau-père. Rien de très surprenant, cela a de tout temps existé. Mais là où l'on sent l'évolution des mentalités, c'est qu'aujourd'hui la jeune fille serait exonérée de toute responsabilité, le tort retombant sur le beau-père et sur la mère qui a laissé faire, dans ce livre la faute n'incombe qu'à la demoiselle, un peu au séducteur tout de même, mais pas du tout à la mère présentée comme une victime. Victime de la méchanceté de sa fille qui a pris sa place, alors qu'elle est vieillissante.
On tourne les pages sans s'en rendre compte, et l'on passe un excellent moment dans cette Italie du nord, à la Belle Époque, malgré une atmosphère assez malsaine. J'ai refermé le livre sans avoir vraiment saisi la personnalité de cette jeune femme. Est-elle soumise à son beau-père puis à son frère, ou attrape t'elle les gens dans ses filets sans en avoir l'air ?

Pour ce qui semble être un premier (et unique) livre, la maitrise tant du style que de l'histoire est très étonnante.

Challenge ABC
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Gladys Huntington, née Parrish, (1887-1959) est une romancière américaine. Elle est l'auteur d'un unique roman connu, Madame Solario. Issue d'une famille de Quakers de Pennsylvanie, elle épouse sur le tard Constant Huntington, éditeur chez Putnam, et descendant de l'une des grandes familles puritaines de Nouvelle-Angleterre. Très déprimée, malgré ou à cause du succès de son unique roman publié anonymement en 1956, elle se suicide trois ans plus tard. Elle laisse un roman inachevé et inédit, The Ladies' Mile.
Personnellement je n'avais jamais entendu parler de ce roman et encore moins de cet écrivain mais il est qualifié de livre culte comme on dit souvent quand il s'agit de déterrer un bouquin oublié de tous. Sauf que cette fois, ce n'est pas faux. Paru anonymement en 1956, le roman fit l'objet de multiples spéculations sur son auteur et ce n'est que très récemment qu'il a été identifié avec certitude. L'enquête sur ce mystère est très bien détaillée dans la préface de Bernard Cohen et peut être consultée sur le site de Libération. Au secret concernant l'identité de l'auteur du roman, s'ajoute le piment caché au centre de l'ouvrage, le viol de Madame Solario par son beau-père ainsi que des rapports incestueux avec son frère. On comprend mieux ainsi pourquoi ce roman mérite le terme de « culte ».
Début du XXe siècle, année 1906 plus précisément, sur les bords du lac de Côme en Italie, l'aristocratie européenne prend des vacances. Balades en canot sur le lac, thé, bals mondains, la riche société se la coule douce dans un paysage de rêve et d'insouciance. Bernard Middleton, un jeune Anglais, profite de ses dernières semaines de vacances en Italie avant de retourner dans son pays, pour entrer dans le monde de la banque afin de satisfaire ses parents. Ensorcelé par le charme de Natalia Solario, de près de dix ans son aînée, il tombe amoureux d'elle, sans trop bien le réaliser au début. de son côté, le comte Kovanski, un Russe de Saint-Pétersbourg aussi mystérieux qu'antipathique, paraît très intéressé par cette même femme, discrète et séparée de son mari, la surveillant sans cesse, jaloux, il fut son amant à une certaine époque. Jusqu'au jour où débarque à l'improviste après douze ans de séparation, Eugene Harden, frère de madame Solario. Désormais le frère et la soeur vont former un couple fascinant pour la microsociété de l'hôtel, tant par leur élégance naturelle que par le voile discret taisant leur passé comme leurs origines. Eugene et Natalia sont liés par un terrible secret, violée par son beau-père, elle a presque été vengée par son frère, qui a blessé au pistolet l'auteur du forfait et depuis le jeune homme a été contraint à un long exil.
Le roman est construit en trois chapitres clairement dissociés autant que caractéristiques. le premier, nous permet de découvrir les lieux enchanteurs de l'intrigue et l'héroïne madame Solario, par les yeux de Bernard Middleton. Les pages dégagent une sensation de luxe et d'aisance, de calme et de bienséance comme il est de bon ton pour cette société d'aristocrates. L'écriture est superbe, des phrases légères mais pleines de sens, longues en bouche et distillant une musique parfaitement rythmée ; il y a du Proust là dedans, en moins précieux ou affectés, quand Gladys Huntington s'étale sur la langueur des sentiments de Bernard Middleton pour madame Solario.
Le second chapitre est comme un pavé dans cette mare d'eau dormante. Eugene Harden entre en scène et dans son sillage il y a une odeur d'aventures troubles et de vulgarité. Derrière un aspect très bon chic bon genre, l'homme se révèle très vite manipulateur et calculateur. Il est venu avec l'intention de demander des comptes à sa soeur à propos de l'héritage familial et il échafaude ensuite plusieurs plans de liaisons ou de mariages pour lui ou sa soeur, avec certains des clients de l'hôtel, pour tenter d'assurer leur situation financière. Bernard Middleton n'apparaît pas dans ce chapitre, l'auteur nous confie au frère et à la soeur. Les phrases sont plus courtes, mieux adaptées à l'intrigue et au machiavélisme trivial du frère à la recherche d'un magot leur assurant des vieux jours heureux.
Le dernier chapitre est la conséquence du pavé tombé dans cette mare, l'eau jaillit et s'échappe, tout comme madame Solario qui entraîne malgré lui Bernard Middleton dans une fuite folle. Tous deux quittent l'hôtel comme des évadés pour rejoindre Milan mais sont rejoints par Eugene Harden et Kovanski pour un règlement de comte (sic !) final. Bernard Middleton qui n'aura eu droit qu'à un baiser léger de madame Solario, retournera en Angleterre, le Russe n'ira plus nulle part et le couple maudit ira certainement partout où il pourra y trouver son intérêt.
Un roman magistral où le piment annoncé en début de chronique n'emporte pas la gueule par sa crudité, il est suggéré, sans plus. On s'attache aux personnages, que ce soit Bernard jeune et innocent amoureux naïf ou à cette étrange Natalia Solario, discrète, secrète, ambiguë aussi car on ne sait jamais réellement ce qu'elle pense ou veut. Agit-elle pour satisfaire Eugene, contrainte et forcée en somme, ou bien est-elle totalement en accord avec lui ? Rien n'est moins sûr.
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Madame Solario/Gladys Huntington
Le mystère entourant la publication de ce roman sulfureux à parfum de scandale en 1956 ne fut levé qu'en 1986. En effet, c'est sous la dénomination « anonyme » que le nom de l'auteur fut mentionné dans l'édition de 1956 et dans la traduction française de 1957. Les raisons de cette discrétion de Gladys Huntington sont restées longtemps mal connues. L'excellente préface de Bernard Cohen à cette édition apporte un éclairage certain à ce mystère.
Ce qui frappe d'entrée dans cette histoire, c'est le nombre de personnages que côtoie Bernard Middleton, jeune dandy fortuné, sur les bords du lac de Côme. Pas moins de vingt personnages apparaissent, les uns comme des ombres dans le décor, les autres bien présents comme Kovanski, un officier russe et puis bien sûr Madame Solario un peu plus tard. Et au fil du récit, de nouveaux personnages entrent en scène…Des personnages appartenant à une classe de gens riches et raffinés et qui dans les années du début du XXé siècle fréquentent assidûment le décor exquis des rives des lacs italiens.
Les 150 premières pages sont une longue, précise et subtile description de la psychologie des personnages principaux, des lieux et de l'ambiance, des conversations futiles et convenues, très aristocratiques et passablement surannées et insipides. Une atmosphère indolente et oisive règne sur ces rives du lac de Côme.
Les émotions romantiques de Middleton issues des rencontres féminines successives et les descriptions évoquées constituent essentiellement la substance de ces pages, certes bien écrites et bien traduites, mais cela reste tout de même assez inconsistant voire ennuyeux.
C'est alors qu'entre en scène Eugène Harden le frère de Madame Solario. Il évoque le passé trouble de sa soeur et la relation très particulière qui s'instaura entre elle âgée de 16 ans et le nouveau mari de leur mère. Il veut savoir exactement ce qui s'est passé alors. Son passé à lui aussi est abordé mais seulement par sous-entendus et allusions : en fait, rien n'est jamais vraiment dit, mais seulement suggéré. Par petites touches successives l'auteur brosse un tableau des faits et gestes passés et présents de chacun. Un travail d'orfèvre certes, mais parfois un peu fastidieux et lassant. Un parfum d'inceste émane de ces lignes : que s'est-il passé exactement entre Harden et sa soeur ?
Dans la troisième partie du récit vont s'affronter Madame Solario, Bernard follement amoureux, Harden et Kovanski.
J'avoue que j'ai eu du mal à parvenir au bout des 450 pages, mais je l'ai fait malgré la lenteur du récit et le peu d'intrigue.


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Comme la grande majorité des mes amis lecteurs, j'ai été moi aussi conquis par cet ouvrage tombé dans l'oubli et qui mérite bien qu'on l'exhume. Ce style tout en délicatesse nous évoque Stendhal et les soeurs Brontë, l'intrigue est digne de Wilkie Collins et la description psychologique des personnages souffre la comparaison avec Dostoïevski. C'est dire si cette oeuvre porte en elle tous les germes des qualités nécessaires à l'appellation de "Classique de la littérature". Bien sûr à première vue, cette écriture fourmillante apparaîtra nécessairement guindée, ampoulée, désuète au lecteur occasionnel et ne ravira probablement pas davantage les rats de bibliothèque dont certains baillent d'ennui à la lecture de ces dits classiques. Pour les autres, les amateurs de ce style proustien où la madeleine n'en finit plus d'accoucher de son idée, pour les amoureux des circonlocutions et des cheveux pliés en quatre, vous serez ici en terrain conquis : 200 pages pour effleurer la main, 400 pages pour un baiser (sans la langue), à ce rythme-là, la descendance est loin d'être assurée... Pour ma part, j'ai été transporté par l'intelligence et la sensibilité de l'auteur, par des phrases telles que, page 203 : "Il n'avait pas besoin de peser ses mots en face d'un homme à l'intelligence si limitée ; il pouvait penser tout haut, ce qu'il fit avec une sorte de nonchalance, comme s'il lançait des ronds de fumée en l'air." Alors oui, à force d'euphémismes et de non-dits, qui donnent tout leur charme à ce texte, on est parfois un peu perdus et démunis face aux motivations et aux implications de ces nobles personnages, notamment lors de cette conclusion ouverte et plutôt inattendue où l'on suspecte l'indicible sans jamais en avoir la confirmation. Et cela peut généralement frustrer et agacer les êtres aux penchants trop rationnels dont je fais partie, sans pour autant, et c'est là le miracle, atténuer l'effet produit par le reste de l'oeuvre. Thank you Miss Huntington.
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Début du XXe siècle, année 1906 plus précisément, sur les bords du lac de Côme en Italie, l'aristocratie européenne prend des vacances. Balades en canot sur le lac, thé, bals mondains, la riche société se la coule douce dans un paysage de rêve et d'insouciance. le début du roman fait penser à l'insouciance d'une époque que l'on rencontre chez Zweig, l'on peut penser à Henry James aussi. Bernard Middleton, un jeune Anglais, profite de ses dernières semaines de vacances en Italie avant de retourner dans son pays, pour entrer dans le monde de la banque afin de satisfaire ses parents. Il est sous le charme de Natalia Solario, de près de dix ans son aînée. le comte Kovanski, un Russe de Saint-Pétersbourg aussi mystérieux qu'antipathique. Eugene Harden, frère de Madame Solario débarque à l'improviste. Désormais le frère et la soeur vont former un couple aussi étrange que fascinant . Eugene et Natalia sont liés par un terrible secret, violée par son beau-père, elle a presque été vengée par son frère, qui a blessé au pistolet l'auteur du forfait et depuis le jeune homme a été contraint à un long exil.
le roman est construit en trois chapitres . le premier, nous permet de découvrir les lieux enchanteurs de l'intrigue et l'héroïne Madame Solario, par les yeux de Bernard Middleton. Les pages dégagent une sensation de luxe et d'aisance, de calme enchanteur. J'ai beaucoup aimé cette première partie, je l'ai trouvé très agréable à lire. le second partie, Eugene Harden le frère de Natalia qui se nomme en faite Nelly arrive à l'improviste. Là un climat de mal être apparaît. Eugene Hardan est un homme manipulateur et calculateur. J'ai trouvé cette partie longue et ennuyeuse parfois. Dans La troisième partie, Madame Solario doit fuir en toute vitesse, elle entraîne malgré lui Bernard Middleton. Avec cette troisième partie, j'ai trouvé que le roman reprenait un souffle nouveau. C'est un roman assez étonnant qui tourne autour de l'inceste, du secret du fantasme, l'ambiance est feutrée et l'on retrouve l'ambiance d'un monde à la dérive. Un roman qui a beaucoup marqué de nombreux écrivain comme Marguerite Yourcenar. J'ai bien aimé ce roman a beaucoup de charme, sans non plus un roman exceptionnel, mais tout de même assez étonnant.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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critiques presse (1)
LeFigaro
05 avril 2013
Dans un palace au bord du lac de Côme, une histoire de séduction et d'inceste. Un roman anonyme qui, depuis sa sortie en 1956, est devenu un best-seller mondial.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A l’autre bout du corridor, madame Solario venait vers lui. Ils marchèrent à la rencontre l’un de l’autre et, pendant les dernières secondes, avant qu’ils ne se rejoignissent devant la porte de la jeune femme, il eut conscience de certains détails, comme le frou-frou de sa jupe et le port de sa tête rejetée un peu en arrière. Elle attira Bernard dans la pièce, sans refermer la porte, qu’elle laissa entrouverte. Tandis qu’il demeurait pétrifié, elle leva le bras dans un geste d’une grâce admirable et pencha vers elle la tête de Bernard jusqu’au moment où les lèvres du jeune homme pressèrent les siennes. Puis, se dégageant de ses bras, elle le poussa dehors.
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«J'ignore quelles études vous avez faites, dit-il, mais vous savez peut-être que les géologues appellent «failles» des points faibles de l'écorce terrestre, qui provoquent des tremblements de terre et des affaissements de terrain.»
Ses gants une fois enfilés, il se mit à les boutonner avec des gestes énergiques:
«Et je vais vous dire une chose que l'expérience m'a apprise, poursuivit-il. Voyez-vous, il existe des gens qui, à l'exemple des failles, sont comme un point faible dans le tissu dont est faite la société: partout où ils se trouvent, ils apportent le trouble et le désastre.»
Sous ses sourcils hérissés, il lança à Bernard un regard féroce.
«Jeune homme, ne restez pas ici! Retournez sur un terrain solide, le plus tôt possible!»
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C'est ce que j'entends dire de tous les côtés, répondit Bernard. Trouvez vous qu'on doive l'admirer sous prétexte qu'il a cent ans ?
Qu'y a-t-il d'admirable à cela ? dit-elle. Sans doute n'a-t-il guère de cœur, sinon il n'aurait pas vécu aussi longtemps.
Ah je vois vous pensez que le cœur use la vie des humains...
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Vidéo de Gladys Huntington
Madame Solario (2012), bande-annonce
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