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Vagabond tome 6 sur 37

Eiji Yoshikawa (Antécédent bibliographique)Jacques Lalloz (Traducteur)Philippe Marcel (Adaptateur)
EAN : 9782845801561
214 pages
Tonkam (01/01/2002)
4.33/5   47 notes
Résumé :

Formidable Inshun ! Et force bien dérisoire deMusashi, qui le ressent douloureusement. Quant àMatahachi, sa vie prend un nouveau tournant...

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome est le sixième d'une série au long cours, qu'il faut avoir commencée par le premier tome. Elle est écrite, dessinée et encrée par Takehiko Inoué. Au Japon, elle paraît en prépublication dans le magazine "Weekly morning" depuis 1998, en noir & blanc. En France, elle est publiée par les éditions Tonkam depuis 2001, en respectant le sens de lecture japonais, de droite à gauche.

Ce tome commence avec le chapitre 50. Denshichiro Yoshioka (le fils cadet de l'école Yoshioka qui a été incendiée dans le tome 3) est arrivé à sa destination : la demeure de Sekishusai Yagyu, auprès duquel il souhaite perfectionner sa pratique du combat à la lance. Il est accueilli par Otsu. Cette dernière est la demoiselle de compagnie de Denshichiro Yoshioka avec qui elle joue régulièrement au go.

De son côté, Musashi se remet lentement de son combat Inshun, dans la maison de In'Ei. Musashi remet en question ses compétences de bretteur, et sa capacité à se montrer plus fort qu'Inshun lors d'un prochain combat, forcément inéluctable.

À partir du chapitre 55, le récit se concentre sur Matahachi qui est employé comme manutentionnaire à l'achèvement de la construction des fortifications du château de Fushimi. Un concours de circonstance va l'amener à reprendre la route et à se rendre à Osaka, où il se fait aborder par Yasoma Akakabe, avec une arnaque bien rodée.

Le tome 5 était presqu'entièrement consacré au premier affrontement entre Musashi et Inshun, un duel d'une grande intensité, malgré son enfilade de séquences conventionnelles dans un récit de ce type. Ce nouveau tome se partage entre les conséquences de ce combat et la reprise de contact avec des personnages absents du tome précédent. Dès la première courte séquence, le lecteur est en terrain connu. Il reconnaît immédiatement les personnages grâce à leur apparence visuelle développée et propre à chacun. Il peut détailler à loisir les vêtements de chacun. Il peut observer avec minutie le goban (plateau de jeu de go), de la position des pierres, aux veines du bois.

Comme dans les tomes précédents, l'intrigue reste contrainte par le respect du roman d'Eiji Yoshikawa, à commencer par les coïncidences purement romanesques. Ainsi le lecteur n'est pas étonné de voir que la route de Denshichiro Yoshioka croise celle d'Otsu (personnage récurrent cher au coeur de Musashi), ou que Matahachi récupère opportunément de quoi usurper l'identité de Kojiro Sasaki, un samouraï réputé. Ces coïncidences sont la maque du fabrique du roman d'origine, de type feuilletonnant, et l'adaptation est bien obligée de s'y conformer.

Dans les chapitres 50 à 55, Takehiko Inoué s'attache à montrer la lente adaptation de Musashi à la défaite qu'il vient de subir, au constat qu'il ne battra jamais Inshun en comptant sur sa seule force. le parti pris de l'auteur est de montrer, pas d'expliquer par de longs dialogues ou par des cellules de texte. Il ne se permet que quelques pensées intérieures de Musashi pour donner de la consistance à sa prise de conscience de sa défaite inéluctable s'il ne progresse pas.

Ainsi le lecteur voit Musashi se heurter à plusieurs reprises au fait qu'il ne peut progresser seul, simplement en se mesurant à des adversaires de plus en plus fort, et en montant les degrés de la caste des samouraïs de cette manière assez basique. Ce tome met en scène, de façon implicite, le besoin pour Musashi d'accepter de s'en remettre à un maître pour accepter ses leçons. Les souvenirs liés à son père prennent alors une autre dimension, le lecteur comprenant que l'enfance de Takezo Shinmen et sa relation avec son père l'ont conduit à se défier de tous les adultes.

Cette première partie est à nouveau magnifique d'un point de vue visuel. Les séquences se déroulent pour partie dans la maison d'In'Ei, et pour majeure partie dans la forêt. À nouveau il est possible d'observer l'aménagement spartiate de la maison, à nouveau il est très agréable de se promener en forêt. In'Ei emmène Musashi auprès d'une cascade. Dont Takehiko représente avec art, le flux d'eau, et l'humidité s'en dégageant.

L'auteur fait le choix de montrer que Musashi est un individu habitué à vivre en pleine nature qui ne craint pas de dormir à la belle étoile, qui sait grimper aux arbres, et que le contact avec l'humus rassérène. En cela il se départit un peu de son approche naturaliste, pour ajouter une touche de romantisme dans sa représentation, qu'il s'agisse du sol un peu trop uniformément tapissé de plantes et de feuilles, ou de Musashi allongé face contre terre à même le sol, sans ressentir aucun inconfort.

La deuxième partie s'ouvre avec une vue générale magnifique du chantier de construction du château de Fushimi, un vrai plaisir de lecture que de pouvoir prendre le temps d'apprécier les détails des échafaudages et des tâches des ouvriers. Takehiko renouvelle le spectacle des édifices avec la vue générale d'Osaka (chapitre 56) et la grande salle du temple Hozoin (chapitre 59).

Tout au long de ces chapitres (55 à 58), Takehiko s'attache aux pensées intérieures de Matahachi, montrant comment elles passent d'une résolution ferme, à la rationalisation de céder à la facilité. le langage corporel de Matahachi rend compte avec une grande expressivité de la fluctuation de ses résolutions.

À nouveau pour cette partie, Takehiko Inoué n'a d'autre possibilité que de s'en tenir au roman. le défi est de faire prendre vie à l'intrigue, de la rendre plausible d'un point de vue visuel. le résultat est à nouveau époustouflant. Alors que le lecteur suit les ratiocinations oiseuses de Matahachi, il voit les réalités auxquelles il est confronté qui influent directement sur ses résolutions.

En particulier, Matahachi est confronté à 2 reprises à la mort violente d'un autre personnage. La première fois, Takehiko Inoué montre le cadavre dans sa flaque de sang, avec Matahachi assis à 1,50m de distance. le lecteur comprend que cette vision produit une forte impression sur l'esprit de Matahachi. Ensuite Matahachi va devoir affronter un adversaire au sabre. Pour le coup, toute trace de vision romantique a disparu lors de ce combat, aussi mortel que bref. L'auteur en montre le déroulement (assez rapide), avec une issue aussi définitive que soudaine. La vie des adversaires ne tient pas à grand-chose.

Taehiko Inoué est tout aussi convaincant dans la mise en scène des événements qui vont permettre à Matahachi d'usurper l'identité d'un autre. Il sait montrer à quel point il s'agit d'une suite d'opportunités dont Matahachi profite sans rien avoir planifié. Au-delà de l'intrigue conforme au roman, le lecteur peut également apprécier à quel point l'auteur se montre habile pour rendre cette usurpation plausible. Comme Patricia Highsmith dans "Monsieur Ripley", il expose à quel point l'identité d'un individu est faite de peu de choses, aux yeux de ceux qui le côtoient. Malgré les différences manifestes existant entre Kojiro Sasaki et Matahachi Hon'Iden, les autres individus n'ont pas de raison de mettre en doute l'identité de Matahachi.

De prime abord, le lecteur pourrait être tenté de trouver que Takehiko Inoué force le trait de la faiblesse morale et de la lâcheté de Matahachi. Mais au fur et à mesure des séquences, il voit le personnage faire pour le mieux avec les circonstances et ses capacités. Au final, le lecteur condamne le comportement opportuniste de Matahachi, tout en reconnaissant en lui ses propres faiblesses, ses propres tentations.

Après le combat du tome 5, le lecteur est tenté de considérer chaque séquence comme un ralentissement du récit, pour passer le temps en attendant le prochain affrontement. Il peut aussi grimacer devant l'opposition primaire entre le caractère de Musashi (courageux et empruntant la voie la plus difficile pour affronter chaque défi) et celui de Matahachi (pleutre, lâche et préférant la facilité). Or Musashi apparaît toujours comme un fonceur ne prenant pas le temps de réfléchir ou de se remettre en question, arrogant dans la certitude sa force virile. Au contraire, Matahachi apparaît plus humain, conscient de ses faiblesses et de ses limites. Musashi obéit à un code de l'honneur personnel très exigeant, alors que Matahachi vise plutôt la gratification immédiate, sans sublimation de ses désirs.

Pour tout lecteur ayant déjà fait l'exercice de l'autocritique, ou au moins de la remise en question, ce sixième tome est passionnant dans sa manière de montrer les caractères, de brouiller les frontières morales, alors même que le roman établit clairement que Musashi est l'exemple à suivre, et Matahachi l'incarnation de la faiblesse morale.
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Ce volume débute avec l'introduction d'un nouveau personnage, maître Yagyu, chez lequel arrive le fils Denshichiro Yoshiokia, désireux de parfaire son art pour se venger de Musashi-Takezo. On découvre alors que c'est chez lui que se trouve actuellement Otsu...
Mais on retourne vite auprès de Musashi qui a fui devant la puissance d'Inshun et a été recueilli et soigné par le vieil In'Ei qui désire le former afin qu'il puisse confronter son disciple à la peur qu'il n'a encore jamais rencontrée.
L'éducation du héros prend alors un tour définitivement plus philosophique même si sa façon de chercher sa place est toujours aussi violente. Après Takuan, c'est In'Ei qui cherche à enseigner à Takezo-Musashi comment dompter son démon pour atteindre à l'art du sabre.
On retrouve aussi Mata Hachi qui manque de volonté dans sa quête et ne reste pas sobre bien longtemps. Il va être témoin de la mort d'un célèbre escrimeur et récupérer son diplôme sur son corps. Voulant le rapporter à sa famille de celui-ci il se laisse prendre dans un quiproquo...
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Le sixième tome de cette adaptation par Takehiko Inoué du roman d'Eiji Yoshikawa (La pierre et le sabre) narrant la vie du légendaire samuraï Miyamoto Musashi est divisé en deux parties.

La première partie de l'album se concentre sur un Takezo envahi par un sentiment nouveau suite à sa cuisante défaite face à Ishun, deuxième maître-abbé du Hozoin et grand maître d'arts martiaux. Aidé du vieux moine il fera tout pour vaincre ce sentiment de peur caractéristique de celui qui a effleuré la mort en affrontant un adversaire apparemment invincible.

La deuxième partie de l'album permet au lecteur de suivre les pas de l'ami d'enfance du légendaire samouraï Miyamoto Musashi : Matahachi Hon'iden.

Si la première partie, axée sur la remise en question d'un héros déchu, est intéressante, la deuxième, consacrée à ce personnage beaucoup moins charismatique, est moins accrocheuse même si elle permet de légèrement lever le voile sur le passé de notre héros.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Angoisse. Faiblesse. Passion. Peur. De tout temps, les hommes ont cherché à se débarrasser de ces tourments en se soumettant au fouet de cette cascade... et quand ils en remontent... ils ont l’esprit en éveil et comprennent l'inanité de tout cela.
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C'est en surmontant les plus terribles difficultés, en s'infligeant le martyre... que l'esprit arrive à la plénitude sereine. Inshun en est certes bien conscient mais le génie qu'il est ... n'a encore jamais vu sa vie menacée.
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C’était une chimère de me croire fort.

Je n’étais même pas prêt à mourir.
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Denshichiro Yoshioka, de Kyoto, fils cadet de Kempo, maître du style Kyohachi, sollicite vivement une passe d'armes de maître Sekishusai Yagyu.
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Tant que tu n'auras pas médité sur ta défaite, alors comment pourras-tu l'emporter ?
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Kana c'est l'ouverture à l'Autre. L'autre bande dessinée, celle venue d'Asie, dans toute sa richesse et sa diversité avec une envie forte : la partager ! Dans cet épisode, vous retrouverez la version longue de l'aparté de l'épisode précédent (disponible ici (https://smartlink.ausha.co/kana-en-aparte/kana-en-aparte-s02e02-slam-dunk-aux-origines-du-succes)) ! Cet échange est réalisé entre Maxime Bender, notre animateur et Yuki Takanami, notre éditrice en charge de l'édition Deluxe de Slam Dunk ! Par cette discussion, nous souhaitons mettre en avant les coulisses de sa fabrication, quelles ont été nos problématiques ? Comment on adapte une série aussi phénoménale que Slam Dunk ? Réponse ici !Retrouvez Slam Dunk chez les éditions Kana : ICI (https://www.kana.fr/series/slam-dunk-deluxe/)Synopsis : À travers la version Deluxe de Slam Dunk, Takehiko Inoue nous plonge dans son oeuvre comme cela n'avait jamais été possible auparavant. Suivez le jeune Sakuragi qui se lance dans le basket-ball ! Même si au départ, il le fait pour épater la belle Haruko, il va se prendre au jeu et découvrir que se dépasser est la plus belle des motivations ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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