Un court récit qui emmène le lecteur dans l'enfance de cet homme éminent.
Je pense l'avoir trouvé dans ma cabine téléphonique. Il restait sagement depuis un bon moment sur les livres à lire, enfin certains, car la pile est grande !
Albert Jacquard nous confie sa construction, qui n'a pas été téléguidée, par des choix parentaux mais par lui-même.
L'auteur invite Socrate dans son histoire, qui l'interroge sur l'homme qu'il est devenu.
Son père travaille à la Banque de France comme chef comptable. Il va donc le suivre au gré de ses mutations.
Dans un accident de voiture sur une voie ferrée, il va perdre son petit frère de 5 ans et ses deux grands-parents. Albert est défiguré. Il ne se réconciliera jamais avec son image, fâché avec les miroirs.
La vie ne sera plus comme avant après l'accident.
Albert est un enfant qui ne sait pas s'imposer, il le justifie dans son éducation catholique. Il nous confesse ne pas avoir ressenti un élan de foi.
Albert Jacquard est un brillant élève qui fera polytechnique, pour faire plaisir à son père.
Sa soeur Isabelle, de deux ans son ainée, il en parle avec les larmes aux yeux. «Elle est morte à vingt sept ans de l'un des derniers cas de méningite tuberculeuse en France » Un remède sera trouvé peu de temps après.
Ce livre est émouvant et la plume de l'auteur est singulière.
J'aime cette anecdote, où adulte il est appelé par l'
Abbé Pierre sur son lit de mort car il se sent bien seul. Ce dernier dit la messe et propose l'eucharistie à Albert.
Celui-ci refuse, c'est contraire à ses convictions. Il ne peut pas faire semblant.
C'est un grand homme, je vous invite à lire ce livre passionnant.
« Je pense enfin que pour sortir de l'enfance, il ne s'agit plus d'être le plus fort, il s'agit de savoir rencontrer ».