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Les enquêtes de Adam Dalgliesh tome 9 sur 14

Denise Meunier (Traducteur)
EAN : 9782253141174
534 pages
Le Livre de Poche (01/03/1997)
3.64/5   167 notes
Résumé :
Le manager français Gérard Étienne n'aurait pas dû vouloir restructurer la Peverell Press, très honorable maison d'édition londonienne installée dans Innocent House, une imitation de palais vénitien planté sur les bords de la Tamise. En tous cas, il en est mort. C'est ce que pense au début de son enquête le célèbre commandant Adam Dalgliesh, policier et poète. Mais les cadavres vont vite se multip... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un polar qui se passe dans le milieu de l'édition ne pouvait que me plaire et si en plus, il s'agit d'une maison d'édition anglaise ancienne avec des valeurs traditionnelles, c'est encore mieux.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce roman policier dans lequel la psychologie des personnages est importante, même si j'ai quand même trouvé que les protagonistes étaient très nombreux, et que certains n'apportaient finalement pas grand-chose à l'histoire.
Inutile d'avoir lu d'autres romans de la série pour lire celui-ci, les policiers nous sont présentés et l'enquête est totalement indépendante.
Un bon moment de lecture pour qui a envie d'un polar anglais qui se déguste au coin du feu, avec une tasse de thé ou de chocolat chaud à la main.
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Premier contact avec cette très chère PD James, et je ne serais pas fâché de remettre le couvert à l'occasion.

Je me demande si le fait d'avoir commencé par un opus tardif me fait manquer une progression de la psychologie de son enquêteur fétiche (Dalglish, comme le Kenny qui fit les beaux jours des flamboyants Reds de mon enfance). Pas forcément, parce qu'il n'est pas marqué par autre chose que sa prudence et son infaillibilité et on ne nous étale pas trop ni son histoire ni son caractère. Peut-être parce que la majeure partie de l'enquête et des déductions sont assumées par ses subordonnés. Ou alors parce que le gros de ce qui a trait à sa personnalité avait déjà été dit dans des romans antérieurs.

L'intrigue est plutôt bien construite. Comme dans tout whodunnit qui se respecte, la psychologie des différents personnages est le principal sujet pour inciter le lecteur à mener son enquête. Et il faut dire que c'est bien fait : la plupart des personnages sont crédibles, même si c'est un peu vieillot comme ambiance. Est-ce voulu par le contexte de l'histoire ou dû à la génération à laquelle appartient Mrs. James ? Il me faudrait en lire un qui se déroule dans un milieu plus en prise avec le monde contemporain pour en juger, si elle en a écrit. Ses considérations sur l'évolution du monde sentent un peu le "c'était mieux avant", quand même...

La cerise sur le gâteau, c'est un humour légèrement espiègle qui ne manque pas de laisser trainer quelques vacheries de ci de là sur ses personnages, et ça rend la lecture bien plaisante.
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Phyllis Dorothy James, allure de lady anglaise, rang de perles et couleurs pastel a le regard un tantinet espiègle, vif ; un regard scrutateur avec une pointe d'ironie, comme si elle voulait faire passer la sagacité de son écriture dans la légèreté d'une virgule soupçonneuse ; des côtes anglaises bordant la mer du Nord avec ses falaises vertigineuses et ses plaines battues par le vent, aux villages enfouis au creux de vallons verdoyants à la fausse passivité ; des banlieues tristes et pimpantes de Londres à l'urbanité clinquante et parfois tellement désuète de la ville-phare , P. D. James promène sa plume. Ses histoires policières sont solides, classiques, mordantes, d'un humour délicat mais un peu amer. Nous sommes plongés dans des atmosphères de fauteuils au coin d'un feu avec une tasse de thé, de chambres misérables, de demeures victoriennes sombres immobiles dans leur passé, de cottages noyés sous la verdure ou cernés par des jardins anglais trop apprêtés. le crime n'a pas de préférence. P.D. James parsème les institutions anglaises, tous les pans de la société des miasmes de la perdition. Ses enquêtes sont minutieuses, affûtées et s'attachent surtout à la psychologie des personnages. D'ailleurs le crime est comme secondaire ; d'abord, il y a la longue présentation des protagonistes de l'histoire. Ils vivent, aiment, travaillent, détestent, rêvent dans leur quotidien et nous les suivons assez longtemps jusqu'à ce que la fatalité du crime se heurte à leur vie. Les personnages principaux comme les secondaires se retrouvent tous suspects, quelque part tous coupables ; P.D. James n'est pas du style à les épargner, sans méchanceté, juste la lucidité d'une femme qui a beaucoup vécu, a été à l'épreuve de la vie et s'en est servie dans ses livres. Adam Dalgliesh (A.D. pour ses collègues) entre en scène, d'abord inspecteur puis commandant, homme peu expansif, silencieux, d'un abord qui peut paraître froid, distant. Il est en fait sensible, non dénué d'humour mais jaloux de son intimité et peu propice à dévoiler son âme blessée, orgueilleuse, secrète et poétique. La douceur est son arme fatale, mais il la distribue avec parcimonie. Son oeil sombre et déterminé scrute aussi bien les indices que les profondeurs du coeur humain. Fils de pasteur, amoureux des vieilles églises, entièrement dévoué à son métier, il le pratique comme un sacerdoce ; P.D. James aurait presque pu le rendre antipathique par son détachement et le peu de prise que le lecteur a sur lui. Malgré quelques brides de vie privée vite réprimées, on ne sait quasiment rien de lui. Poète reconnu, policier reconnu, P.D. James nous livre l'essentiel de son existence. Les lieux et les personnages qui les peuplent sont importants, plus importants qu'A.D. Les victimes et les coupables chez P.D. James sont sur le même pied d'égalité. Femmes et hommes se débattent dans leur vie quotidienne avec souvent l'envie de bousculer leur normalité, leur monde routinier, le confort illusoire de leur existence. P.D. James ne les juge pas, elle les décrit ; Adam Dalgliesh ne les juges pas, il les observe. La misère humaine chez P.D. James n'est pas celle de David Peace ; où plutôt si, mais si discrète, si pudique qu'elle en est peut-être plus affligeante et plus douloureuse. Les tourbes des plaines anglaises recèlent des noirceurs humaines qu'A.D. regarde d'un oeil connaisseur, parfois étonné mais surtout lucide et compassionnel en sachant que la rédemption est ailleurs, celle des autres et la sienne.
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Quand on aime les polars - ce qui est mon cas - se lancer dans la lecture d'un roman de P.D. James est toujours une bonne idée. Le nom de cet auteur est devenu, au fil de ma découverte de ses polars, synonyme de grande qualité, encore plus quand on peut lire son oeuvre en version originale (langue soutenue au programme, j'adore !)
Péché originel ne déroge pas à cette règle : c'est un roman très soigné. Les personnages sont très travaillés et présentés avec soin. L'intrigue met suffisamment de temps à se mettre en place pour permettre de suivre les différents événements sans se sentir perdu. L'écriture est élégante et soignée : pas d'argot (quoique je ne rechigne pas à lire un bon San Antonio de temps à autre) ni de fautes d'orthographes et/ou de grammaire, que l'on rencontre de plus en plus dans les romans en français, où le futur simple et le conditionnel sont apparemment allègrement confondus à la fois par les auteurs et les traducteurs... (attention, je ne prétends pas ne jamais faire de faute moi-même, mais quand même, dans un roman, ça me choque. J'ai toujours considéré les livres comme des instruments de savoir et les voir remplis de fautes de ce genre me consterne).

Le plus gros de l'histoire se déroule à un seul et même endroit et, en plus, à un rythme assez lent. Pourtant, on ne s'ennuie pas une seule seconde. C'est aussi cela la "magie" P.D. James : cette grande dame parvient toujours à captiver le lecteur, même en prenant tout son temps pour dérouler son intrigue.
Avis aux amateurs d'énigmes qui, comme moi, aiment tenter de démasquer le meurtrier avant la fin : c'est tout à fait possible dans ce roman. Un indice impossible à manquer est mis bien en évidence à un endroit du récit et permet de comprendre le mobile des meurtres (et donc d'identifier le coupable)... Un petit plaisir de lecture de plus que tous les amateurs de polars apprécieront !
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Peverell Press, une maison d'édition londonienne, connaît des moments difficiles.
Innocent House, le faux palais vénitien qui abrite les locaux des éditions est peut-être magnifique, mais son élégance n'empêche pas un farceur de se manifester avec des blagues de mauvais goût. Des épreuves disparaissent à la veille d'être confié à l'imprimeur et d'autres sont remplacées par des copies pleines de fautes.
Lord Stilgoe, victime de l'une de ses blagues, demande donc à l'un de ses amis de contacter Adam Dalgliesh, fin limier du Yard. Stilgoe voudrait que Dalgliesh examine de plus près les tristes événements qui se déroulent à Innocent House.
Dalgliesh refuse. Mais, malheureusement pour lui, il va bien finir par devoir se rendre sur place, puisque le corps sans vie de Gerard Etienne, qui a repris les rênes de la maison d'édition après le décès d'Henry Peverell, est retrouvé dans la salle des archives d'Innocent House. Tout laisse penser à un accident (intoxication au monoxyde de carbone), si ce n'est que Hissing Sid, le serpent en peluche mascotte de la maison, est retrouvé dans la bouche d'Etienne.
Mauvaise blague de plus ou meurtre ? Dalgliesh et son équipe vont devoir trancher.


Après quelques déceptions livresques, retrouver P.D. James a été un véritable plaisir ! Il faut bien avouer que lire un polar de cette grande dame permet toujours de combiner le plaisir et la qualité.
La plume de P.D. James est toujours aussi parfaite. Elle nous entraîne réellement là où elle veut nous emmener : dans le monde très particulier et très fermé d'Innocent House.

Car Peverell Press est un véritable microcosme. Ses employés et cadres semblent très fermés sur eux-mêmes et Mandy Price, la jeune dactylo intérimaire engagée par la firme, le ressent apparemment aussi. Peut-être ce comportement est-il dû à la somptuosité du décor dans lequel ils travaillent ? Innoncent House semble être hors du temps, et les personnes qui en foulent les planchers semblent, eux aussi, être presque irréels.

Pourtant, un vilain farceur bien réel les met tous dans l'embarras ! Tout comme le suicide de Sonia Clements, dont le corps est trouvé dans la salle des archives par Claudia Etienne et Mandy Price... alors que cette dernière arrive pour son entretien d'embauche ! Ensuite, survient la mort de Gerard Etienne, qui rend les choses encore plus compliquées pour la maison d'édition.

Dalgliesh, Miskin et Aaron entrent alors en scène. J'ai retrouvé Dalgliesh avec beaucoup de plaisir. Loin de l'image du policier balourd, celui-ci est un vrai gentleman, poète de surcroît. Réfléchi et compréhensif, Dalgliesh avance à son rythme, se permettant même un peu de tourisme lors de sa rencontre avec Jean-Philippe Etienne (le père de Gerard), mais se révèle pourtant très efficace.

La psychologie des personnages est extrêmement bien développée par P.D. James, qui consacre presque un chapitre entier (en alternance) à chacun d'entre eux. J'apprécie beaucoup ce genre de technique, qui permet à la fois de bien présenter les personnages et de plonger les lecteurs dans l'ambiance du roman.

J'avais vu juste en ce qui concerne l'identité du coupable, mais j'ai triché : j'en avais sélectionné plusieurs alors, évidemment, je ne pouvais que tomber sur la bonne personne... Mais j'ai quelques excuses quand même : à part un minuscule indice perdu au milieu du roman, P.D. James ne donne que peu d'indications permettant d'arriver à la bonne conclusion.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
S'il a été tué, j'espère que son assassin pourrira en prison pendant le reste de ses jours.

Il n'en sera rien, bien entendu.

Nous avons si vite fait d'oublier les morts et de pardonner aux vivants.

Nous éprouvons peut-être le besoin de témoigner de notre miséricorde
parce que nous sommes désagréablement conscients
que nous pourrons en avoir besoin un jour pour notre usage personnel.
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" Et qui êtes-vous, je vous prie ?

- Sergent Robbins de la police métropolitaine, madame. Comment êtes-vous entrée ici ?

- Par la porte. Je travaille ici. C'est mon bureau.
Je suis chef correcteur de Peverell Press. En tant que telle, j'ai le droit d'être ici.
Je doute fort que vous puissiez en dire autant.

- Je suis ici en service, madame. Mr Gérard Étienne a été trouvé mort dans des conditions suspectes.

- Vous voulez dire que quelqu'un l'a assassiné ?

- Nous n'en avons pas encore la certitude.

- Quand est-il mort ?

- Nous en saurons davantage quand le médecin légiste aura remis son rapport.

- Comment est- il mort ?

- Nous ne connaissons pas encore les causes de la mort.

- Jeune homme, il me semble que vous savez vraiment très peu de choses.
Il serait sans doute préférable que vous reveniez quand vous serez un peu mieux informé."
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Confrontée à une classe d'élèves récalcitrantes d'une dizaine d'années, elle leur avait dit :
"Vous allez apprendre à écrire votre langue simplement, correctement,
et avec une certaine élégance,
ainsi qu'à la parler de manière à ne pas être désavantagées dès la minute où vous ouvrez la bouche.

Si l'une d'entre vous a d'autres ambitions que de se marier à seize ans et d'élever ses enfants dans une HLM, vous aurez besoin du langage.

Si vous n'avez pas d'autre ambition que d'être entretenue
par un homme ou par l’État,
vous en aurez encore besoin davantage,
ne serait-ce que pour circonvenir les services sociaux à l’échelon local
et l'Assistance publique.

Mais pour l'apprendre, vous l'apprendrez."
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Elle s'assit devant la télévision
et les images brillantes lui passèrent devant les yeux,
les informations, un documentaire, une comédie, un vieux film, une pièce moderne.

Tandis qu'elle pressait les touches, passant d'une chaîne à une autre,
les visages tour à tour ricanants, riants, sérieux, doctoraux,
les bouches qui s'ouvraient et se fermaient continuellement
étaient une manière de stupéfiant visuel,
ne signifiant rien,
ne suscitant aucune émotion,
mais fournissant au moins une compagnie factice,
un soulagement fugace et irrationnel.
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Elle avait trouvé assez de courage pour affronter la mort,
mais ce n'était pas si difficile après tout.
Des milliers d'êtres humains, dont des enfants, faisaient cela tous les jours.

Il était temps qu'elle trouvât autant de courage pour affronter la vie.
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