Mais bon, euh… c’est un taxi ce truc ? Une enseigne jaune lumineuse sans rien d’écrit dessus indique que ça pourrait bien en être un. En tout cas, cette ruine, elle roule, et c’est tout ce qu’on lui demande. Le conducteur parque tant bien que mal le sac à dos de Yan et le mien dans le coffre, qui finit par se fermer à la troisième tentative. Surprise ultime : Yan doit tenir sa portière parce que sinon, elle s’ouvre et l’envoie dehors ! La chaleur nous assomme et nous rêvons d’un lit mais Yan doit s’accrocher à sa portière sous peine d’être éjecté sur les routes birmanes.
Cette manie de dire qu’ils savent alors qu’ils n’en savent rien est propre à la Birmanie. Par politesse, pour être aimables, pour ne pas que tu te sentes insulté, les Birmans, même — surtout ! — quand ils n’en ont aucune idée, te rassurent souvent par un « Yes yes ! » énergique accompagné d’un sourire qui montre toute l’étendue de la catastrophe causée par la noix de bétel sur leurs dents tachées de rouge. ‘Sont zarbes, ces Birmans.
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