Léonora tient un petit restaurant près de Boston avec une amie. Elle a survécu à un passé difficile grâce à l'amour exclusif pour sa fille Marie. Mais un jour un appel téléphonique de Paris où cette dernière exerce le métier de journaliste lui apprend qu'elle a été retrouvée morte dans sa baignoire, sous l'emprise de barbituriques et d'alcool. Pour la police le suicide ne fait aucun doute. Sans son ultime raison de vivre, Leonora s'effondre et renoue avec ses vieux démons. Mais le coup de fil d'une voisine de Marie lui laissant entendre que la jeune fille n'était pas seule la veille de sa mort va lui donner à nouveau la rage de se battre. Pour elle, le meurtre est évident et elle s'envole pour Paris afin d'en trouver les preuves et le motif.
Je poursuis ma découverte d'Andrea H. Japp. J'ai particulièrement adoré sa série historique "La Dame sans terre". Je reste plus mitigée sur ses polars et ce titre ne restera pas longtemps dans ma mémoire. J'en ai aimé l'aspect psychologique avec l'intensité dramatique du deuil d'une mère de son unique enfant, admirablement traitée. J'ai également aimé la façon dont nous est dévoilé le passé de Léonora, au fil des chapitres, au fur et à mesure qu'elle mène l'enquête. C'est un personnage admirable qui a dû faire preuve d'énormément de volonté et de courage pour échapper à une vie de misère. Son retour en France, où elle a vécu une enfance plus que difficile, va lui remettre en mémoire des évènements qu'elle aurait voulu oublier, mais aussi quelques belles rencontres qui lui ont permis de résister.
Par contre, le côté polar m'a beaucoup déçue ainsi que le dénouement. Je n'ai pas vraiment cerné la dualité du personnage de Francis Casadei. De plus et ce n'est pas la première fois que j'en fais le reproche, le style alambiqué de l'auteure a compliqué inutilement la compréhension de l'histoire. Une lecture qui pour moi, ne mérite qu'un 10/20.
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le passé et le présent qui s'entrecroisent tout au long du roman nous égare un peu. Mais l'histoire est prenante : Léonora n'a connu que la souffrance pendant toute sa vie. Son seul bonheur est sa fille que le destin lui arrache en faisant croire à un suicide. Mais pour Léonora jamais Marie ne se serait suicidée. Malgré la douleur qui l'étreint, Léonora va survivre au manque de Marie et son obstination lui fera découvrir la réalité.
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Déçue par ce livre. J'aime beaucoup les enquêtes de M. de Mortagne ; j'ai trouvé très intéressante la saga de la Dame sans terre. Ici on a une bonne histoire malheureusement noyée dans une verborragie pseudo-psychologique.
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Pour moi, ce n'est pas son meilleur livre.
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- Tu n'as pas l'intention de...
- De quoi ? De ma venger, de venger Marie ? Ce n'est pas exclu. c'est au fond de moi, tu le sais bien. Ça dormait si profondément que j'ai cru que cela avait disparu, j'avais tort. Je n'ai pas souhaité qu'on le réveille, mais c'est fait. C'est trop tard maintenant. (Elle se raidit et siffla entre ses mâchoires serrées) : je ne suis pas responsable de cette comptabilité débile qui voudrait que je perde toujours ce que j'ai de plus précieux, je ne suis pas coupable de la monstruosité des autres, je ne suis pas souillée par ce qu'ils m'ont contrainte à faire. Bordel, c'est juste qu'à un moment, il faut que ça s'arrête. A un moment, il faut que les bourreaux prennent peur parce qu'une de leurs victimes découvre les crocs et se tasse pour sauter à leur gorge... Et c'est maintenant.
Les nerfs de Léonora s'apaisaient aussi. Elle pouvait sentir les griffes amicales du félin au travers de son mince pull, les mouvements rythmiques qui s'arrêtaient avec une précision chirurgicale juste en surface de sa peau afin de ne pas la blesser. Il pétrissait l'air, et la laine fine, souvenir vestigial de cette époque où il tétait sa mère, le museau écrasé dans la chaleur de son ventre. Étrange comme les chats conservent durant leur vie entière le privilège ou l'entrave de leur mémoire de chatons, comme ils ne se séparent jamais de ces liens qui les tiennent à leur mère, à son organicité, à son odeur, à sa vigilance impitoyable. Marie soutenait qu'ils régressaient. Mais non, ils ne régressent pas puisqu'ils ne progressent jamais hors d'elle. Léonora pouffa et le gros chat entrouvrit les paupières, la fixant de ce large regard vert d'eau convexe, si myope, si vague.
Car parfois, une ligne écrite par d'autres doigts sécrète une si troublante familiarité qu'on y lit son âme, qu'on finit presque par se demander si on ne vous l'a pas empruntée à la faveur d'une sorte d'osmose secrète. L'idée que quelqu'un d'inconnu et pourtant si familier est venu puiser dans votre tête des petits bouts de mémoire.
Le passé ne se défait pas, au mieux il se supporte ou bien il vous détruit.
[...] on trouve ses racines là où on est aimé, là où on peut aimer. Ça n'enlève rien aux autres vraies amours de nos vies. On les conserve toujours dans nos cellules, aussi vibrantes qu'au premier jour.