Les Carnets de Laurel

Pendant l'Occupation, l'organisation Todt s'établit à Soulac-sur-Mer. Hitler a ordonné la construction d'une forteresse le long de l'Atlantique, pour contrer un débarquement allié. le régime de Vichy collabore et transmet, aux nazis, la liste des entreprises de BTP, maîtrisant le béton armé. Les travaux sont effectués par des prisonniers et par des ouvriers locaux. En observant les bétonnières du gigantesque chantier, Hilaire Leroy se lamente : « Nous devenons une force hostile pour les Alliés. » (p. 33) Il pense alors à ses enfants. Son épouse et lui s'inquiètent pour eux. Leur aîné, Jean-Paul, est négociant en vin. Leur fille, Giverny, n'a pas abandonné sa carrière de chanteuse. Hélas, ils ignorent où se trouve Cora, leur cadette.

Giverny se produit à Bordeaux, quand son frère, engagé dans la Résistance, lui demande de se rapprocher d'un officier allemand, afin de lui soutirer des renseignements. Malgré sa peur, elle accepte. Elle n'est pas formée pour ce jeu de dupes. Aussi, lorsqu'elle recueille un enfant juif, son inquiétude augmente. Prise dans les turbulences de la guerre, cette jeune femme agit en suivant son coeur. Elle n'est dans aucune organisation, seule sa générosité la guide. Elle semble, parfois, insuffisamment armée pour saisir les risques, cependant son instinct compense son manque d'informations. Son frère, lui, est entièrement, investi dans la Résistance. Il connaît les dangers et les affronte. Sa mission est de saboter la construction du mur de l'Atlantique.

Le récit se poursuit après la guerre. Des masques tombent, l'épuration est en marche, le temps se charge de révéler des évènements poignants ou sombres. Il montre, également, que les faits seuls ne sont pas vérités, ce que la douleur ne peut entendre. Qui est Laurel de qui le prénom est cité dans le titre ? C'est une personne qui voit beaucoup de choses, qui, souvent, n'est pas écoutée, mais ses révélations peuvent être déterminantes. C'est un être attachant, mais incompris. Quels secrets recèlent ses carnets ?

Les Carnets de Laurel est un roman émouvant. Il montre la fragilité de la frontière entre les sentiments et les aspirations patriotiques et la difficulté de juger des attitudes à la seule lumière de l'Histoire. Il contient beaucoup de suspense, car les rôles des personnages sont mouvants. L'être humain est empli de paradoxes, qui s'inscrivent dans un contexte. J'ai adoré ce roman.

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Alors que la France est occupée en 1941, Giverny Leroy continue de travailler. Elle est chanteuse dans un cabaret bordelais. Elle a découvert le jazz avant-guerre. Son frère, Jean-Paul est dans la résistance. Sa mission consiste à tenter de saboter la construction du mir de l'Atlantique, dans le Médoc. Giverny qui tente de se tenir à l'écart des turbulences de la guerre est sollicitée par Jean-Paul pour se rapprocher dans officier de haut rang, afin de lui soutirer des renseignements. Pour elle, cette demande est choquante, lui posant de plus un cas de conscience. Elle finit par accepter d'abord un verre, puis un diner au restaurant. Sa mission prend un tour nouveau lorsqu'elle découvre chez lui qu'il n'est pas un monstre froid, mais un amateur de musique. Leur relation devient rapidement plus forte alors qu'un enfant juif tombe dans sa vie. Giverny prend la décision de le grader avec elle. Il sera son neveu aux yeux du monde ! S'engage alors un double jeu très risqué pour lequel elle risque la déportation.

Corine javelot explore un domine très délicat : la rencontre de deux êtres que tout sépare, mais qui finissent par s'aimer. Ces deux-là prennent un risque énorme. L'officier comprend rapidement que l'enfant n'est pas le neveu prétendu, cependant, il ferme les yeux. Puis il y a Laurel, l'idiot du village, qui habitué de ne compter pour rien, sait se fondre dans le décor au point de disparaitre. Très intrigué par les énormes travaux sur le grand chantier de fortifications, il franchit régulièrement les limites du périmètre de sécurité pour observer. Son seul vrai mode d'expression est le dessin. Des dessins qu'il consigne en secret dans des carnets. Secrètement amoureux de Giverny, il ne peut s'empêcher de conserver un oeil sur elle et, ceux qui l'approchent. A la fin de la guerre, Giverny vient parfois voir. Elle est la seule pour qui Laurel semble avoir une existence. Un peu gauche qu'elle soit si près de lui, Laurel pour lui témoigner son attachement, lui montre ouvre son jardin secret…

Sur fond de secrets et de trahisons, Corinne Javelaud nous offre un roman où le risque est permanent. Les nombreux rebondissements font qu'il est difficile d'éteindre pour aller dormir ! Corinne Javelaud nous plonge dans une succession d'intrigues qui s'entremêlent. A la fin de cette guerre qui fut terrible, les langues se délient. Des destins se font alors que d'autres s'écroulent. Il faut reconstruire le pays, reprendre une vie qui, à jamais aura perdu cette forme d'insouciance faisant la joie de vivre avant-guerre… Afin de sauvegarder les apparences d'unité, il faudra parfois fermer les yeux. C'est terrible, certes, mais il faut savoir prendre de la distance afin de continuer de vivre. Les idéaux des uns ne sont pas forcément ceux des autres et, Giverny et sa famille en feront les frais. Un roman choc où s'entremêlent violence et tendresse sur fond de guerre.
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1941, Giverny Leroy quitte Soulac-sur-Mer pour Bordeaux afin de continuer à exercer son métier de chanteuse de jazz. Elle organise sa vie en s'efforçant à ne pas trop penser à la guerre.
Seulement son frère Jean-Paul, résistant, fait appel à elle. Elle doit soutirer des renseignements à un officier de la marine allemande qui vient régulièrement l'admirer au music-hall.
Très réticente, la décision est difficile à prendre.
La suite des évènements va être préoccupante !

Cette 10ème lecture, confirme mon attachement à la plume de Corinne Javelaud. Toujours un grand plaisir d'être guidée par ses récits au coeur de l'Histoire. Son travail de documentation est précis et forme un maillage rigoureux pour assoir sa fiction.
Cette fois-ci, c'est un retour dans les années de la 2ème Guerre Mondiale. le récit est émouvant, le suspense bien mené et le courage et la bassesse sont bien exprimés.

Dans la 1ère partie du roman, les protagonistes vivent sous l'occupation allemande.Ils sont attachants et bien détaillés.
- Giverny Leroy, chanteuse de jazz avant la guerre, ne veut pas renoncer à sa carrière. Elle s'installe à Bordeaux et se produit sur la scène du music-hall. Volontaire et femme libre, elle n'en est pas moins fragilisée par son passé.
Elle va devoir faire un choix, accepter la mission de son frère ou la refuser ! La mission est périlleuse d'autant plus qu'elle vient de recueillir un petit orphelin juif.
- Jean-Paul Leroy, négociant en vin, intègre rapidement la Résistance. Il participe au sabotage visant le mur de l'Atlantique dans le Médoc. Son engagement est tel, que malgré les dangers il se fait insistant auprès de Giverny.
- Laurel Atelou est un jeune adulte déficient mental, dont personne ne fait cas hormis pour se moquer de lui.
Tout ce petit monde va devoir s'adapter aux envahisseurs, en sacrifiant sa vie quotidienne d'avant, dans la peur, le dénuement et pour certain dans la réquisition de leurs biens, leur personne ou leur entreprise.

Dans la 2ème partie du roman, c'est l'après Libération avec toute la joie des retrouvailles qu'elle procure, mais également tous les règlements de compte qui agitent les esprits.

Au fil des chapitres, l'honneur et l'amour côtoient la lâcheté et la trahison. La peur va changer de camp. Giverny va mener un combat entre son coeur et sa raison et Cora, sa soeur, va refaire surface...
Ce n'est qu'au dénouement que le titre a toute sa raison d'être ! 😉

PS: Merci à Corinne Javelau et aux éditions CALMANN LEVY territoire, pour cette proposition de lecture.

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Un excellent roman fort documenté historiquement qui relate la construction du mur de l'Atlantique selon l'Organisation Todt (groupe de génie civil et militaire du 3e Reich) son but, édifier un ensemble de fortifications côtières tout le long de la côte occidentale de l'Europe destiné à empêcher une invasion du continent par les Alliés depuis la Grande-Bretagne.

C'est entre la partie de Soulac à Bordeaux en 1941, que l'auteure va nous amener à vivre pendant cette construction du mur, à travers le destin d'une jeune femme Giverny, de sa famille dont les membres sont actifs et de certains individus du cru sachant tirer parti de cette occupation pour s'enrichir, (commerçants, entrepreneurs, collaborateurs).

Une jeune femme qui n'a d'autre ambition que de chanter, qui continue son métier d'avant-guerre dans des clubs de Jazz à Bordeaux, mais elle va bientôt être prise dans ce tourbillon de folie.

Son frère maquisard de la première heure sait qu'un officier allemand de haut-rang n'est pas indifférent aux charmes de sa soeur, aussi la sollicite-t-il pour le fréquenter et lui soutirer des renseignements ; un jeu fort dangereux, surtout lorsqu'elle est amenée à s'occuper d'un enfant juif d'une part et qu'il lui faut faire un choix entre le coeur et la raison...

Puis il y a aussi Laurel, amoureux de Giverny, un homme resté enfant dans sa tête, un peu "attardé" dont tout le monde se moque et que l'on ne prend pas au sérieux mais qui voit tout, sait tout et consigne tout ce qu'il remarque, dans des carnets !

Un panel de personnages fort intéressants dont l'auteure aborde avec beaucoup de justesse, les défauts ou la bassesse, les qualités et les valeurs des uns et des autres ; peur, douleur, sensibilité, émotion et parfois amour... sont au programme. Cruel dilemme pour Giverny !

Un grand merci Corinne pour cette page d'Histoire et ce très bon roman qui sait nous tenir en haleine. Merci aussi aux Éditions Calmann-Levy Territoires et en particulier à Doriane toujours à mon écoute et pour son envoi en SP.
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Un roman dans lequel l'ombre joue avec la lumière…
1941, dans le Médoc. Giverny Leroy ne veut pas renoncer à sa carrière de chanteuse malgré l'Occupation allemande. Jean-Paul, son frère, est engagé dans la Résistance et il lui demande de soutirer des renseignements à un officier de la marine allemande. Elle ne peut qu'accepter mais quand un enfant juif lui est confié, les défis vont se multiplier et les dangers aussi. Qui devra-t-elle choisir ? Entre amour, honneur et lâcheté, les choix seront terribles.
Dès le visuel de couverture, le ton est donné avec deux images qui s'opposent faisant écho au piège du prénom Laurel semblant être celui d'une jeune femme. le rouge passion et le vert-de-gris seront les couleurs du roman.
Découpé en deux parties, pendant l'occupation et après la libération, le roman nous entraîne derrière le Mur de l'Atlantique et nous fait découvrir l'importance du môle d'escale du port du Verdon bombardé et détruit en 1945. C'est le cadre d'une histoire dans laquelle les jeunes se battent pour leur pays et où tous ont leur place, même s'ils ne sont pas tout à fait comme les autres.
Entre l'aspect technique des travaux côtiers pour lesquels les civils étaient utilisés et l'épopée héroïque des résistants de tous âges, s'est faufilé une histoire romanesque dont je ne vous dirai rien puisqu'elle sert de fil rouge aux relations familiales. Il y a de l'émotion, des révélations, et surtout la perception de la vie quotidienne sous les bombes. Deux enfants apportent la fraîcheur, celle de la vie insolente malgré les dangers et les privations.
L'écriture de la romancière est fluide, précise avec peu de dialogues comme si elle voulait montrer qu'en ce temps-là, parler était toujours dangereux. Les thèmes du sacrifice, de la trahison et de l'amour envers et contre tout sont bien exploités. Quant à Laurel, il montre l'humanité que les plus humbles possèdent à jamais.
Je vous engage à suivre Giverny, liée par la vérité à Laurel, dans ses combats intérieurs et extérieurs.
Pour ce Service Presse, je remercie très chaleureusement Corinne Javelaud qui me fait l'honneur de me compter parmi ses partenaires, et les Éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de « Les Carnets de Laurel » qui est sorti le 22 mai.

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