Raymond Jean/5
7 notes
Résumé :
A tu et à toi.
Dans les pays où il existe, le tutoiement relève de conventions ou de choix, et l'on ne passe pas sans risque du "tu" au "vous"
Le tutoiement des militants n'est pas celui des religieux, lui-même différent de celui des amoureux, des policiers ou des pédagogues.
En cinq récits enlevés, Raymond Jean trace avec bonheur le champ d'application du tutoiement "à la française", et nous révèle tout ce que peut sous-entendre... >Voir plus
Dans les pays où il existe, le tutoiement relève de conventions ou de choix, et l'on ne passe pas sans risque du "tu" au "vous"
Le tutoiement des militants n'est pas celui des religieux, lui-même différent de celui des amoureux, des policiers ou des pédagogues.
En cinq récits enlevés, Raymond Jean trace avec bonheur le champ d'application du tutoiement "à la française", et nous révèle tout ce que peut sous-entendre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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Cinq récits très vivants narrant la richesse et les subtilités de notre langue française...mettant en scène les différents tutoiement, porteurs de significations, connotations tellement disparates, entre le tutoiement des militants, celui des religieux, ou encore celui des amoureux, celui plus familier ou humiliant des policiers, ou celui des pédagogues....sans omettre celui très spontané des très, très jeunes enfants, qui n'ont pas encore conscience du vouvoiement, de ses règles , de ses usages et de ses codes....Un petit livre jubilatoire, fourmillant en même temps d'informations...Raymond Jean achève ce texte avec les variations infinies des tutoiement-vouvoiement dans la Littérature....
Ce livre très court et précis donne quelques aspects de réflexion sur l'utilisation du tu ou du vous tout au long de petites histoires .Cela m'a donné envie de lire d'autres ouvrages sur ce thème....
Citations et extraits (10)
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Puis, au bout d'un moment, je pense au tutoiement de cette fillette. Normal à son âge. Elle doit avoir entre six et huit ans. Et moi, avec mes soixante-dix, je viens de l'entendre m'interpeller de sa petite voix musicale, sur le mode de la familiarité la plus directe. Elle voit sans doute en moi un grand-père. Mais plus probablement elle tutoie tout le monde. Elle ne sait pas que le -vous- existe. Elle va l'apprendre. Elle l'apprendra toujours assez tôt. Pour l'instant, elle ne sait que tutoyer, et me voilà tout à coup, à un moment de ma vie où cela sonne plutôt drôlement, enrobé dans ce tutoiement enfantin, désarmant de spontanéité. (p. 8, Arléa, 2000)
-Tutoiement pédagogique-
Elle le tutoie à son tour, en lui disant bonjour, et cela fait un drôle d'effet. Pourquoi ? parce qu'elle est une femme et que la familiarité prend avec elle une nuance un peu plus transgressive. (p.94)
Elle le tutoie à son tour, en lui disant bonjour, et cela fait un drôle d'effet. Pourquoi ? parce qu'elle est une femme et que la familiarité prend avec elle une nuance un peu plus transgressive. (p.94)
J'ai connu un vieux baroudeur politique qui ne cessait de dire que le tutoiement était la plus belle conquête des révolutions. L'égalité et la fraternité n'étaient, à ses yeux, nulle part plus fortement inscrites que dans ce -tu" qui devait un jour devenir obligatoire dans le monde de la "camaraderie" communiste. Obligatoire et spontané en même temps, ce qui n'est pas toujours aussi simple qu'on pourrait le penser. Et quelquefois assassin, remarquait-t-il. Mais il aimait à rêver sur ce tutoiement de camarades. (p.51)
(...)mais que le plus beau tutoiement de tous les domaines reste celui de Marguerite Duras dans -Hiroshima mon amour-:
Tu me tues, tu me fais du bien. (p.122)
Tu me tues, tu me fais du bien. (p.122)
-[Tutoiement policier]
Quel est ce tutoiement-là ? Il a dû traverser des siècles, mais il n'est pas celui de l'amitié...Il semble retentir de tout un monde où l'on voit des serviteurs, des domestiques, des portiers, des paysans, des gens de la rue insolemment apostrophés par les hommes bottés et coiffés de casques blancs. (p.77)
Quel est ce tutoiement-là ? Il a dû traverser des siècles, mais il n'est pas celui de l'amitié...Il semble retentir de tout un monde où l'on voit des serviteurs, des domestiques, des portiers, des paysans, des gens de la rue insolemment apostrophés par les hommes bottés et coiffés de casques blancs. (p.77)
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