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EAN : 9782070319633
384 pages
Gallimard (15/02/2007)
3.64/5   28 notes
Résumé :
« Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît en effet que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des règles de conduite ; elles ne doivent pas avoir besoin d'être formulées pour qu'on les suive. Il y a seulement deux choses : c'est l'amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de La Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. »
Ingénieur, trompettiste de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Très bonne biographie de Boris Vian que tout lecteur de ses livres devrait connaître pour mieux apprécier encore ses oeuvres. Il meurt à 39 ans mais ce formidable romancier aura eu le temps d'être ingénieur, trompettiste, acteur, chanteur, parolier, critique, pasticheur entre autres choses.....il disait aussi que dans la vie il ya seulement deux choses: "l'amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington."
Cette biographie n'est jamais ennuyeuse et se lit comme un véritable roman....
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Il y a là de quoi entrer dans l'histoire de Boris Vian, ce musicien, ce poète, ce compositeur, cet écrivain, ce touche-à-tout génial et cependant terriblement fragile .
Claire Julliard a su dans cet ouvrage faire entrer de nombreuses références historiques. On ne peut que s'attacher au personnage, à sa sensibilité, à ses défauts aussi, à sa soif de liberté et de justice.
J'ai été, adolescente, une fan inconditionnelle de Boris Vian, il a enchanté mes lectures, et encore aujourd'hui je me régale de ces textes de chansons.
Un livre à s'offrir et à offrir, avec, en prime, quelques belles photos au milieu du livre, c'est épatant.

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Au même titre qu'adapter une oeuvre de Boris Vian au cinéma est un défi pour l'entendement, relater la vie aussi courte soit-elle de ce touche à tout notoire devient vite un exercice périlleux. Ici Claire Julliard a fait le choix, certainement par commodité, de la linéarité chronologique. Ainsi on suit l'évolution du jeune Boris, de son enfance heureuse au sein d'une famille aimante et iconoclaste, son adolescence et son goût bien marqué pour les surprises parti, ses facéties drolatiques d'ingénieur irresponsable au sein de l'Afnor, son amour du jazz et de la trompinette, ses débuts compliqués dans l'écriture.
On retiendra surtout l'urgence avec laquelle Boris Vian aborda ses activités et ses passions et l'énergie vitale qu'il déploya pour les servir. L'homme ne s'économise pas car il sait intuitivement que son passage sur terre sera bref. Alors avec une générosité et un engagement hors norme, il s'attachera à marquer son temps par un discours et des actions protéiformes, mais toujours surprenantes et décalées. Finalement, c'est plus l'homme lui-même que ces oeuvres qui restera dans les esprits de tous.
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Écrite dans un style minimaliste privilégiant la chronologie, cette biographie ne m'a pas enthousiasmé et un peu frustré. Vu la masse de personnalités ayant gravité autour de Boris Vian, j'espérais bien plus de guillemets, de témoignages, d'anecdotes partagées. Édition littéraire et musicale, auteurs, musiciens, acteurs, actrices, réalisateurs, directeurs de théâtre, de festivals, le choix était aussi vaste que qualitatif, de Queneau à Sartre, de Salvador à Barclay, de Canetti à Gréco, de Piccoli à Gainsbourg, etc... Au final, pas grand chose et très peu de confessions. L'auteur s'est limité aux faits bruts majoritairement puisés dans l'abondante production existante de et sur Vian, et énumérés dans des phrases courtes au détriment d'un véritable travail d'investigation et d'interview. C'est dommage.
Cette approche synthétique a pour mérite de ne pas prendre parti ou d'enjoliver le personnage, montrant Vian tel qu'il était vraiment ; narcissique un brin vaniteux, charismatique, jazzman passionné, fêtard invétéré, bourreau de travail, têtu obstiné, jusqu'au-boutiste déraisonnable, intolérant à la critique qu'il assénait pourtant sans vergogne, antimilitariste apolitique, cupide voire vénal, génial précurseur en avance sur son temps validant la maxime : "nul n'est prophète en son pays"... de son vivant...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Un ingénieur-trompettiste-traducteur-écrivain-scénariste-librettiste-journaliste-compositeur-interprète, cela a un côté dilettante qui ne plaît pas beaucoup sous nos latitudes. Pourtant, Boris Vian a fait tout qu'il a fait à fond, quoi qu'on en pense. (...) On peut être centenaire en passant à côte de l'existence, y assister en spectateur. Boris Vian a vécu trente-neuf ans dans un état d'éveil permanent. (p.10-11)
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En l'invitant parmi d'autres intellectuels, l'Union centrale des Arts décoratifs panse les plaies d'un homme que l'image de plaisantin et de pornographe accolée à son nom commençait à déprimer.
C'est encore pour tenter de se défaire de cette réputation qu'il traite de « L'utilité de la littérature érotique » le même mois, au club Saint-James de l'avenue Montaigne. Boris, dont les écrits érotiques se résumeront à cinq ou six poèmes salaces et à un conte, « Drencula », y exprime, une fois pour toutes, sa vision du sujet. Car Boris Vian n'a jamais aimé la pornographie [...].
Après avoir réglé ses comptes avec le président du Cartel, Vian en vient aux romans érotiques comme il les aime. Le Blé en herbe de Colette, qui lui semble l'un des plus merveilleux qui existent même si l'auteur a été « assez habile pour présenter son œuvre sous une apparence peu susceptible d'attirer l'œil des censeurs ».
Le conférencier prône ainsi un érotisme suggéré, tout en subtilité. Le contraire de ce qu'on lui reproche [...].
Au terme de toutes sortes de considérations drolatiques, Boris en arrive à cette conclusion :
« Il n'y a pas de littérature érotique. Ou plus précisément [...] toute littérature peut être considérée comme érotique. [...] Et oui, la vérité est là... il n'y a de littérature érotique que dans l'esprit de l'érotomane [...]. Esprit qui est sans aucun doute, celui de toutes les personnes présentes, le conférencier compris. »
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Pour le père de Chloé et de Colin, l'Amérique est avant tout la patrie du jazz qui insuffle à son texte des volutes de phrases sinueuses et bleutées.
L'avant-propos du livre peut être considéré comme une profession de foi de Boris, une définition de sa vision du monde et de sa conception de la littérature :
« Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît en effet que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d'être formulées pour qu'on les suive. Il y a seulement deux choses : c'est l'amour, de toutes les façons, avec de jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaisée et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c'est un procédé avouable, s'il en fut. »
Inoubliable, en effet, cette présentation « biaisée » d'un univers en perpétuelle expansion ou à l'inverse en rétraction (la chambre rétrécit en même temps que Chloé se meurt). L'insolite est une composante essentielle du récit : les objets ont une âme [...], les souris aux moustaches noires sont douées de raison. On a dit de L'Ecume des jours, avec parfois une moue dédaigneuse, que c'était le surréalisme dans la rue. André Breton et son groupe avaient toujours manifesté une franche aversion à l'égard du roman. Boris Vian ne s'est jamais réclamé du mouvement surréaliste, mais il est imprégné de cette atmosphère onirique prônée par ses instigateurs et l'on retrouve également sa vision distordue du monde dans ses quelques peintures.
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« À la Bastille, si vous jouez autre chose que de l'accordéon, vous vous faites tuer. Aux Champs-Elysées, soit vous jouez autre chose que de la musique douce, soit vous vous faites tuer. Et dans les autres endroits, en général, si vous jouez autre chose que de sambas, vous vous faites tuer. Il ne reste guère que Saint-Germain-des-Prés. »
[...] Saint-Germain n'était alors qu'un petit morceau d'arrondissement aux allures provinciales. Un coin de Paris peuplé de bars, d'échoppes, un bout de pavé sans histoire, loin de la flamboyance du Montparnasse des années 1930. Certes, les éditeurs, imprimeurs et libraires y avaient déjà leurs habitudes et leurs cafés, mais rien d'extravagant, rien de tape-à-l'œil. Certes Breton avait installé ses tablées de surréalistes aux Deux-Magots, certes Jarry tira au revolver contre le plafond du même café, mais rien de plus qu'une série d'anecdotes circonscrites au triangle formé par la brasserie Lipp, les Deux-Magots, déjà cités, et le café de Flore.
Précision utile : l'afflux des artistes et des écrivains autour de cette fameuse triade ne tenait en aucun cas au luxe des lieux. Saint-Germain-des-Prés était un vieux quartier... pas cher. C'est une des raisons pour lesquelles les Gréco et autres Prévert y vivaient dans de petits hôtels inconfortables et que, dès le matin venu, ils se retrouvaient au café pour y discuter ou pour travailler.
[...] Boubal n'était pas toujours emballé par sa clientèle d'intellectuels fauchés [...]. Ces écrivains ont l'art de s'attabler une journée entière devant un unique café.
[...] Il se flatte cependant de cette clientèle sans le sou, et en particulier de la compagnie des frères Prévert. Voyant des notables, magistrats et colonels s'attabler devant un demi, Jacques bondissait en criant : « Sauve qui peut ! voilà les barbus ! »
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Dans la magnifique propriété des Fauvettes, la vie ressemble tous les jours aux grandes vacances. Les parents, totalement disponibles pour leurs enfants, sont prêts à inventer sans cesse avec eux de nouveaux jeux. Paul est plutôt un copain qu'un père, d'ailleurs les enfants ne l'appellent jamais que par son prénom [...]. Les enfants Vian vivent comme de jeunes aristocrates des siècles passés : une institutrice vient à domicile, un coiffeur se déplace. La tante Alice, dite Tata, supervise la femme de chambre et la cuisinière. Elle confectionne glaces et gâteaux et fait partager aux petits son goût pour la lecture [...]. Les enfants organisent des parties de balon, ils jouent aux cartes, font de longues parties d'échecs [...], ils attrapent des crapauds dans les étangs, étudient les oiseaux. Ils ont la possibilité de circuler librement de leur jardin à celui des Rostand. La bibliothèque du savant leur est ouverte. Sans doute Boris plongea-t-il un jour le nez dans ses travaux sur la faune et la flore des étangs [...].
La douce quiétude des Fauvettes sera, hélas, de courte durée. Le krach boursier de 1929 sonne le glas de l'insouciance financière des Vian. Paul est riche mais mauvais gestionnaire. Il a confié des intérêts à un ami qui lui a fait acheter des actions des Cotonnières et des Compagnies d'hévéas de Saigon, dont les cours s'effondrent au moment de la crise. Paul est ruiné [...]. Pas question de vendre la chère propriété. Celle-ci dispose d'une maison de gardien que les parents décident d'aménager. Paul fait élever un étage pour loger ses enfants [...], et, en guise de clôture, ceint sa nouvelle maison d'un rideau de jonc.
Par bonheur, les nouveaux locataires, les Menuhin, se révéleront des voisins charmants et passionnants.
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