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EAN : 9791032908112
208 pages
Éditions de l'Observatoire (20/01/2020)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Un soupçon s’est insidieusement levé, un matin : que la vie pourrait être tout autre que la vie qu’on vit. Que cette vie qu’on vit n’est plus peut-être qu’une apparence ou un semblant de vie. Que nous sommes peut-être en train de passer, sans même nous en apercevoir, à côté de la « vraie vie ».

Car nos vies se résignent par rétractation des possibles. Elles s’enlisent sous l’entassement des jours. Elles s’aliènent sous l’emprise du marché et de la tec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Vivre ne peut se poser en but suffisant de nos vies car vivre nous est déjà donné.
Tel est l'un des points de départ que François Julien nous propose pour approcher la notion de Vraie Vie.

L'auteur tour à tour, exprime sa crainte pour notre dérive sur « le marché du bonheur et du développement dit «personnel» qui a fait du thème de la « vie » un vrai commerce pseudo-philosophie;
Il rejette également la possibilité de « croquer la vie à pleines dents» car la vie n'est pas un bien. C'est plus par recul, dans le souvenir que l'on va voir se profiler ce que serait peut être essentiellement la vie.
Il nous interpelle aussi sur la place de la Sagesse dans le concept de vrai vie, sur l'absence de vie belle, de vie bonne, de vie heureuse.

Pas toujours très simple à suivre, François Julien nous rappelle que nous avons le choix entre 2 vies, la vie bornée, la vie normée et adaptée et celle, qui s'en est écartée.
Le but n'est pas d'accéder à une belle vie mais de vivre, de tenter de vivre et ainsi de ne pas perdre sa vie.

Cet essai philosophique ne fait aucune concession à la pédagogie. Il pousse le lecteur à lire et relire plusieurs passages. Il bouscule. Il interroge.
Même si le style est parfois lourd, les phrases longues, très longues, le sujet est abordé sous des angles multiples et les références nombreuses.
À lire comme un ouvrage de philosophie et non comme la réponse à une question sur ce que nous devons faire de notre vie pour être heureux.
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Délicate critique que celle de cet ouvrage, dont le sous-titre pourrait presque être "ou de l'usage de l'obscurité en philosophie".

La thématique m'intéressait ab initio et un certain nombres d'idées donnent à penser (différence entre l'éthique et la morale, impossibilité d'évaluer la vie, possibilité de donner un contenu positif à un propos sur la vie, la différence entre le vivre et l'existence). Ma note se justifie au regard de ces idées qui donnent envie d'approfondir ce qu'est un rapport éthique à l'existence, et les fragments choisis pour citation par F.Jullien permettent souvent une nouvelle lecture de l'oeuvre en question (Proust et son temps retrouvé, Rimbaud et la vie absente, les premiers mots d'Infini et Totalité de Levinas).

Cependant, la lecture m'a déplu quasiment à chaque instant, tant le style n'est pas exempt de détours, tant la structuration du propos semble parfois proprement expérimentale, tant la progression par définitions négatives de la 'vraie vie' est frustrante, tant les références sont souvent évoquées de manière trop allusives, alors qu'il s'agit pourtant d'un ouvrage à destination du grand public, mis en exergue dans les librairies. Sa lecture m'a rappelé en quelque sorte la progression d'Heidegger dans Qu'appelle-t-on penser ?, qu'on ne comprend qu'en cours d'ouvrage.

Peut-être est-ce ainsi une façon intrinsèque au propos, ce point me semble pouvoir être discuté ! Je pense tout de même essayer de lire d'autres livres de cet auteur, sur le vivre ou sur le détour.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La vie ne se laisse jamais « croquer » – et même se laisse-t-elle aborder ? – dans ce qui serait son immédiateté présente. On dit aussi qu’il faut « profiter de la vie »… « Tant qu’on est en vie… » Mais on ne peut « profiter » de la vie, car la vie n’est pas quelque chose comme un « bien », même temporairement possédé, dont on puisse ainsi directement, l’ayant sous la main, tirer parti ; dont on puisse « cueillir » le fruit, selon la formule familière : comme si l’on pouvait consommer la vie.
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Le roman lui-même, lui dont on dit qu’il décrit la vie, l’a-t-il assez réfléchi : que cette vie-ci, celle qu’on s’entend à nommer « la vie », n’est plus peut-être qu’une apparence ou qu’un semblant de vie ? N’est plus peut-être, s’étant vidée d’elle-même, à notre insu, que son simulacre ou sa parodie. Que nous sommes peut-être en train de passer, sans même nous en apercevoir, à côté de la « vraie vie », à côté de la vie qui vit. Ou du moins commençons de le dire ainsi, dans ces mots les plus ordinaires qui sont comme un premier coup de filet lancé sur ce que, peut-être, on voudrait le moins savoir : que nos vies peut-être ne sont que des pseudo-vies.
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Que la vie redevienne « comme elle est », dit-on de façon facile pour retrouver sa tranquillité. Cet ébranlement qui laissait entrevoir, un matin, qu’une autre vie serait possible, on peut attendre que lui-même se tasse, de même que la vie « se tasse ». De ce que la vie vécue soit une vie rabattue, on peut toujours vouloir s’accommoder… Qui ne fait d’ailleurs, plus ou moins, comme si ce soupçon quant à la vie même, quant à ce qui serait comme une fausseté de la vie dans laquelle a sombré la vie, il ne l’avait pas vraiment éprouvé ? Il y a comme une entente tacite à se le dissimuler.
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Ce qu’on nommera la « vraie vie », dès lors, n’est pas la vie telle qu’elle « devrait être », mais n’est pas, et qu’on n’a cessé de la célébrer pour s’en lamenter. Elle est au contraire la vie qui est effectivement la vie, telle qu’elle ne se serait pas laissé falsifier, et d’abord au point de dissimuler cette désertification dont elle est affectée. D’où vient que, alors même que nous sommes en vie, subsiste comme une nostalgie de la vie dans la vie – qui n’a pas un jour éprouvé celle-ci ? Ou bien ne s’agirait-il là que d’une pensée hantant la modernité ?
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(Proust) la vraie vie et cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant tous les hommes, mais qu’ils ne voient pas, parce qu’ils n’ont pas cherché à l’éclaircir.
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Vidéo de François Jullien
{Cours de Patrick Hochart et François Jullien - Lire la philosophie}Les cours méthodiques et populaires de philosophie permettent à toutes et tous de se familiariser avec la philosophie, son histoire, ses auteurs, ses concepts. Avec Patrick Hochart, enseignant-chercheur en philosophie, maître de conférences à l'université Paris-Diderot (Paris 7), et François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue, professeur à l'université Paris-Diderot (Paris 7) et titulaire de la chaire sur l'altérité à la Fondation Maison des sciences de l'homme.Cours enregistré le 19 avril 2022 à la BnF I François-Mitterrand
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