Un recueil de textes aériens de Leslie Kaplan dévoile toute la gravité d'un monde courant lourdement à sa perte.
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mes ennemis je les connais …
mes ennemis je les connais, je les connais
je les vois
et cet ennemi invisible, alors ?
c’est ça
s’il est invisible
c’est clair
il est partout
partout, partout, partout
je suis tellement fatiguée
ça me prend la tête
je ne peux faire confiance à personne
les enfants ont bien de la chance
ils ne s’occupent pas de tout ça
des ennemis invisibles.
dire les mots…
dire les mots
brandir les mots
pousser des mots
escamoter des mots
oublier des mots
rêver des mots
signifier des mots
interdire des mots
empêcher des mots
heurter des mots
hahahaha des mots
les mots
les mots
par exemple je peux écrire : un mt, un
mouvt, un mouvement
tout le monde comprend
traduire un mot, des mots
hourra les mots
le réel des mots
la pensée des mots
vive les mots
fiction des mots
sexe des mots
corps des mots
tout et rien des mots
des mots et des histoires
la dimension romanesque
le vélo
la mobylette
let’s go.
l’enfer est vert…
l’enfer est vert
comme le regard
jaune
de l’homme à la tête de serpent
qui d’ailleurs parfois est une femme
et qui fait tss, tss, tss
à tout ce qu’on dit
à tout ce qu’on pense
à tout ce qu’on veut .
Leslie Kaplan - L'Assassin du dimanche - éditions P.O.L - où Leslie Kaplan tente de dire de quoi et comment est composé "L'Assassin du dimanche" et où il est question notamment de femmes qui s'organisent et de collectif, de littérature et de hasard, de Franz Kafka et de Samuel Beckett, d'une usine de biscottes et du jardin du Luxembourg, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "L'Assassin du dimanche", à Paris le 21 mars 2024
"Une série de féminicides, un tueur, « l'assassin du dimanche ». Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre…"
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