Et moi j'aurais voulu que cet instant ne finisse jamais, que nous puissions rester là pour l'éternité, debouts au cœur de Paris, entourés de tout ce rouge et que tu me dises encore cette phrasequi, tel un morceau de verre bleu me lacère, Matisse porte le soleil dans le ventre et qui, dès années après m'ébranle comme si je l'entendais pour la première fois.
Comme s'ils devaient trier l'important et l'insignifiant pour chercher un sens à ce monde fait d'arbitraire et de bêtise.
Je ne suis pas sûre de pouvoir le prendre en moi, pas seulement physiquement mais prendre en moi ses nombreuses années, ses souvenirs, son désir irrémédiablement amer.
Tu es encore là, malgré tous les appartements où j'ai vécu, depuis tous les bureaux où je me suis assise.
Comment aurions nous pu ne pas nous revoir, nous avions tant besoin de sentir, chaque fois à nouveau, l'existence de l'autre pour continuer à vivre.
Judith Katzir :
Chère AnneDans un salon de la Cité internationale universitaire de Paris dans le 14ème arrondissement,
Olivier BARROT présente le
roman de l'écrivaine israélienne
Judith KATZIR "
Chère Anne" et en lit un extrait.