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EAN : 9782859205379
135 pages
Le Castor Astral (15/08/2003)
3.71/5   7 notes
Résumé :

Je ne sais pas nommer les choses.

Je vais écrire l'histoire d'une famille qui va en vacances pour la dernière fois. Je ne dirai rien de la souffrance infinie de la narratrice. Je la garde pour moi.

Je lui donnerai un amour magnifique pour s'accrocher à la vie.

Je pleurerai toutes ses larmes jusqu'à la mer, et j'écrirai cette histoire pour lui dire qu'il peut y avoir, entre les branches des arbres, des histo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelle énigme, cette histoire. Une narratrice à qui "l'idée même d'écrire un livre était devenue étrangère", depuis qu'elle ne trouve plus de papier. Ses enfants ("les enfants du monde"), eux, pourtant, en trouvent. Ils passent leur temps à dessiner, et aussi à voler celui de la narratrice. Arrivés sur un lieu de vacances, les enfants ont appris à dormir, et le reste du temps plongent dans un rectangle bleu ou dessinent, encore, sur des feuilles de papier. Que la narratrice, quand ils vont dormir, ramasse et empile à l'extérieur. Les piles de papier deviennent un arbre, dans lequel elle découvre bientôt un homme qui l'observe, et qu'elle va aimer, et qui n'est pas son mari, ni le père des enfants. Qui l'emmène au bout de la rivière, du fleuve, de ses larmes à elle peut-être, jusqu'à la mer.
Et puis il y a la boulangère, qui a des problèmes de santé, puis des enfants. Qui retrouve le sourire et la santé, mais pas l'amour du boulanger. Elle a alors des problèmes de coeur. Jusqu'à ce que le médecin s'en mêle...
Quelle étrange histoire, insaisissable, portée par une plume hypersensible, sensuelle aussi.
On n'y comprend pas grand-chose, même pas le titre – qui peut prétendre vivre trois siècles d'amour ?
C'est pourtant ce dont il est question: d'amour. Et aussi d'enfants, de maternité, d'identité, de liberté, de désir, d'envie d'écrire, et peut-être de ce que c'est que d'être femme, et de ce qui fait qu'une femme s'épanouit, ou pas (en étant mère, libre, aimée, désirée?).
Mais je ne suis pas sûre que ce soit le thème du roman, je ne sais pas si c'est le sens qu'a voulu lui donner l'auteure, ni même s'il y a un sens, tout n'y est que symboles et métaphores et multiplie les interprétations possibles. Mais ce n'est pas grave, sa petite musique nous berce dans une douceur hypnotique qui endort la raison et ouvre le coeur.

"Il y a des livres qui racontent plus qu'une histoire. Ou plusieurs histoires. On ne le sait que lorsqu'on les relit. D'abord on lit l'histoire, après, on trouve autre chose. Il y a des livres que l'on peut relire sans fin."
Un de ces textes qu'on pourrait relire pendant trois siècles sans pour autant en épuiser le sens...
Lien : https://voyagesaufildespages..
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A vrai dire, dès les premières pages, j'ai été complètement déconcertée : "Mais qu'est-ce qu'elle raconte? ", "Où est-ce que ça se passe? ", "Qu'est-ce que cette histoire un peu tordue?"...
Puis lentement, je me suis laissée apprivoiser par la douceur des mots, par la simplicité apparente des phrases, par la sensibilité extrême habitant l'auteur, une femme. Evidemment ! Je ne suis pas du tout sexiste, mais il n'y a qu'une femme qui peut approcher d'aussi près le désir d'être regardée, le désir d'enfants, mais en même temps le désir de l'homme "privé", "solitaire" et pas l'homme "qui travaille".
L'amour, la lecture, l'écriture, la souffrance...tous ces thèmes affleurent de manière très poétique. C'est dire si on doit faire attention à chaque phrase, car TOUT est métaphore.
Donc, si vous recherchez un bon roman à lire pendant les vacances, passez votre chemin ! Mais si vous aimez réfléchir sur la vie, sur les êtres humains, sur vous-même, de manière approfondie et même douloureuse, cette histoire d'une femme qui aime raconter des histoires est pour vous.
"Il y a des livres qui racontent plus qu'une histoire. Ou plusieurs histoires. On ne le sait que lorsqu'on les relit. D'abord on lit l'histoire, après, on trouve autre chose. Il y a des livres que l'on peut relire sans fin. "
Et moi, c'est ce que je vais faire. Dans quelque temps, je vais relire cette histoire, et j'apprendrai à l'apprécier encore plus.
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On croit s'approprier un livre, parce qu'on y entre. C'est là naïveté. C'est le livre qui s'empare de nous, qui nous possède, refusant les réponses, suscitant les questions. C'est le livre qui nous trouble. Enfin, pas tous les livres. Mais certains. D'autant plus, si nous sommes prêts à jouer le jeu, à nous perdre, à laisser derrière nous les balises, à nous laisser porter par les images et par les mots.

Les livres d'Eva Kavian ont cet effet sur moi. le rôle de Bart m'a entraînée dans une quête d'identité, celle de la narratrice autant que la mienne, par moments. Autour de Rita ouvre sur les liens et les influences que nous avons les uns sur les autres, parfois même à notre insu.

Trois siècles d'amour est le plus métaphorique des trois romans de Kavian que j'ai lus. À la fois un roman portant sur les mots, sur le silence, sur l'amour comme sur l'écriture et les enfants, il livre poétiquement des émotions. Pudiquement, en nuances, devrais-je ajouter.

Combien de phrases retenir de ce livre tant certaines nous parlent? Lesquelles privilégier, voire laquelle? Et pourtant, je vais m'aventurer à en extraire une seule : « À quel point on peut être bien n'est pas quelque chose que l'on peut mesurer. »


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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants ne sont pas là pour le bonheur de leur mère. Ils ont leur vie à vivre. Même si les femmes croient souvent que sans eux elles ne seraient pas des femmes. Elles croient qu'il leur faut des enfants, pour être heureuses. De toute évidence, ça ne suffit pas.
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Elle dit qu'elle aime les hommes pour ce qu'ils ont de chien. Que les hommes crèvent comme des chiens, parce qu'ils n'ont plus d'abri. Plus de place. Qu'ils ne savent plus où aller. Alors ils travaillent, et parlent de leur travail, vont à leur travail, reviennent de leur travail, se reposent de leur travail, font des plans, pour leur travail, cherchent du travail, ont un travail, avancent dans leur travail, perdent leur travail, croient au bien fondé de leur travail, rêvent de leur travail, organisent leur travail. (...)
Ils croient, les hommes, que le travail éradique la souffrance et la solitude insupportable, mais elle sait, pour avoir parlé aux chiens, qu'il n'en est rien. Que c'est une quête impossible. Alors ça l'insupporte, elle, la place du travail pour eux. Pour leur parler, elle attend qu'ils aient bu. Quand les hommes ont bu, ils savent rire et pleurer. Parler d'eux, comme les chiens qu'ils sont alors.
A l'entendre, j'en viens à réfléchir à tout ça, moi aussi. Me vient cette idée que je n'ai jamais parlé aux hommes. Est-ce possible? Je n'ai pas le moindre souvenir de leur avoir jamais parlé. Je ne sais pas ce que cela fait, de parler aux hommes. Mais je ne suis pas sûre que je verrais en eux des chiens.
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Nous avons commencé à dire quelques-uns des mots retenus. Mais les mots retenus qui se disent ne sont pas de ceux qui peuvent s'écrire.
Les mots retenus qui se disent arrivent sur la peau et au creux de soi, ils entrent dans les corps et on ne sait plus rien d'eux que la douceur dans les rivières et les fleuves des veines.
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Qui peut nommer les choses? Il me dit que personne ne peut le faire. Mais que tout le monde essaie, sauf ceux qui écrivent des histoires. Ceux-là savent qu'ils n'ont les moyens de rien, alors ils écrivent des histoires pour tenter de dire ce qu'ils ne peuvent pas nommer.
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Les femmes qui travaillent et veulent s'occuper de leurs enfants font ce qu'elles peuvent et n'y arrivent jamais. Si elles sont seules à assurer l'amour et le reste des nécessités pour les enfants, elles finissent par mélanger la vie professionnelle avec la vie familiale, parce qu'elles ne peuvent pas faire autrement. Même quand elles chantent encore. Parce que beaucoup finissent par ne plus chanter.
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