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EAN : 9782330096595
336 pages
Actes Sud (03/10/2018)
3.67/5   6 notes
Résumé :
[N.B ***** ouvrage répertorié en double...? 2 autres critiques existantes sur le doublon - Constaté le 5 juin 2019]**** correction à faire... mais problème pour conserver les citations de SeriallectriceSV ?? [Fanfanouche24 ]

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Au milieu des étals, des bons mots et des souvenirs en rubans de fumée, Patrick Cloux ravive d’une main amie le devenir palpitant d’un quartier magist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre - Hommage à la Ville-lumière et à tous les "prolétaires" de la Terre... à travers la description d'un quartier parisien, ancien,populaire , fourmillant.n'existant plus.. : Les Halles !!---Un nouveau livre de Patrick Cloux, petit joyau d'érudition et d'empathie ...!!


Inutile de rappeler à quel point j'apprécie cet auteur-poète, Patrick cloux, qui fut libraire...
J'ai déjà, à plusieurs reprises, exprimé ma sympathie et le grand plaisir de lire son style et sa sensibilité ,toute particulière!![ cf. voir "Dans l'Amitié du merveilleux", "Le Grand ordinaire", "Mon libraire, sa vie, son oeuvre"]

Dans ce nouvel opus, il nous offre une balade des plus évocatrices dans les anciennes halles de Paris... à la fois poétique, historique, sociologique... en s'appuyant sur nombre d'artistes, plus ou moins connus, qui ont célébré , décrit le quartier des Halles , mais aussi la "Ville-Lumière", dans son ensemble... jusqu'à sa banlieue [ Doisneau-Cendrars].

Des hommages à des artistes qui ont aimé, écrit, chanté Paris... mais aussi Hommage au petit peuple multicolore qui a fait vivre de jour et de nuit"le Ventre de Paris" Entrailles de la capitale...au propre comme au figuré....

Un univers à l'ambiance, aux usages, à la langue vernaculaire unique, indissociables de ce lieu qui a tant inspiré les artistes [ écrivains, peintres, cinéastes...)

Il est peut-être réducteur de parler d'hommage à tous les "prolétaires" de la terre, mais ce qui est bien réel et fort rare dans cet ouvrage c'est le choix déterminé de l'auteur d'avoir choisi l'un des quartiers de Paris, le plus chargé de symboles, où Patrick Cloux a bien mis en exergue les artistes, écrivains, photographes , sensibles , curieux,en symbiose et en empathie avec les "fourmis laborieuses du Ventre de Paris"... qui ont apporté à la Capitale, un supplément d'âme...des couleurs, de la solidarité, la truculence de l'argot... la convivialité des troquets...

Tous ces préambules pour dire à quel point ce texte d'une richesse humaine incroyable est un cocktail détonant de Littérature, de culture, d'histoire et d'analyse sociologique !!

Autre facette significative de cette anthologie parisienne : un hommage à différentes communautés d'"émigrés" de province... dont celle très conséquente des "Auvergnats de Paris"... qui m'évoquent des souvenirs personnels très touchants et inoubliables, lorsque mon père m'emmenait avec lui lors du gala annuel, rassemblant tous les Auvergnats de la capitale !!! Une assemblée chaleureuse, joyeuse à la fois , avec son folklore, son acharnement au travail et à sa volonté d'ascension sociale !!...

Ce père... qui est "monté" (selon l'expression si familière !) à Paris de son Auvergne natale... qui me parlait alors que j'étais enfant... ce fameux "Caveau des Halles" où il a commencé son parcours professionnel... dans le monde des bistrots et des bougnats...

"Lieu magique ! Voici les halles ! (...) On s'y injuriait comme des charretiers. On y fraternisait d'une tape sur le dos, bien au-delà d'une babel des langues et des patois. Les gestes et les tâches à faire suffisaient à se faire comprendre. le boulot débordait largement sur les rues. Un temps, il n'y eut qu'à se baisser pour en trouver. Tout se faisait à la main. A traction des bras, du dos et des jarrets. (p. 11)"

Je vous promets... rien n'a été prémédité dans ce choix de lecture, mais il existe des hasards et des réunions de circonstances parfois troublants... après ces jours troublés, violents de désordre social et de révoltes légitimes dans l'hexagone et dans la Capitale..où la "Ville- Lumière" a subi blessures et "fractures".., je suis heureuse de cette lecture, réunissant les classes populaires, et tous les écrivains, photographes, en sympathie sincère avec ces dernières et tous réunis, amoureux de leur ville !!

J'allais omettre un autre aspect de cet ouvrage très dense : des passages passionnants sur le panorama de l'édition d'après-guerre, qui a vu fleurir des maisons d'édition originales et des écrivains singuliers... Ce que décrit Patrick Cloux... fort bien et et avec moult anecdotes...


Ma lecture de ce livre est des plus buissonniers... Je ne lis absolument pas chronologiquement, mais au contraire dans un désordre absolu, ce qui me paraît infiniment mieux convenir à cette déambulation savante et populaire... je choisis mes échappées dans le Paname éternel... selon l'humeur du moment...

Si je n'ai pas connu "en vrai" les Halles que me racontait mon "auvergnat de père"... j'ai toutefois re-découvert de longues années après, alors que je démarrais ma carrière de libraire, Un pavillon Baltard réinstallé à Nogent-sur-Marne.... lors d'un salon du livre. le Plaisir des Livres dans une architecture originale , très élégante de fer et de verre...

Je cesse là mes "papotages"... car il y a encore tant à dire de cette lecture épatante et si vivante... Pour prolonger ces lignes, j'ai réalisé, en mémo, une liste thématique qui met en avant les auteurs, les ouvrages nommés, appréciés par Patrick Cloux , et d'autres , personnels[voir : ****" Paris... par ceux qui l'ont fait, arpenté,....aimé !!..." ]
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Désolé, je n'y arrive pas. Encore un auteur qui se regarde écrire. Trop de phrases illisibles. Quel style, mon Dieu, quel style ! Page 72: "Le roman populaire nous fut rapproché par la ferveur de quelques uns...", "Il aida en termes d'édition à réinstaller dans nos lectures en format de poche...". Dommage, l'entreprise était séduisante... Et rappelons à l'auteur que Noisiel, en Seine-et-Marne, est le siège du chocolat Menier, et non Meunier (page 14).
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je ne peux qu'en venir à Calaferte. A ce qu'il dit alors de son engagement, dans la préface de son -Requiem- (...)

" Il y a juste six ans, mars 1950, j'écrivais ce livre. J'habitais alors une minuscule chambre d'hôtel, sous les combles de Paris. Je crevais de faim. Le jour, je vendais des journaux, la nuit j'écrivais. Sans espoir. sans aucun espoir; (...) " Au sortir de la guerre, des auteurs singuliers se saisissant d'un faisceau de forces à capter, usèrent d'un réalisme à l'arraché. souvent aux mêmes conditions d'invincibilité que seule sait donner ou capter la jeunesse. Une sorte de grand mouvement intérieur vit le jour, celui d'un engagement absolu. Il tendait vers plus de vérité. d'où une riche foison de talents nés de cette exigence. que ce soit chez Violette Leduc ou chez Robert Giraud, la part d'eux-même est majorée, souvent revenue de loin, sans concession et sans posture. (p.99)
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Cendrars est reconnu et admiré par la génération montante... (...) Il a vite fait de vous renvoyer dans les cordes. Mais là le partage est entier. Il avait été l'ami des plus grands, lui-même intercesseur majeur d'une renaissance de l'écriture et de la poésie aux premiers jours du siècle. [...]
Il avait déjà vécu au moins sept vies entières, traversé le monde plus que quiconque. Mais ces années le laissaient bien sérieusement amoché, il venait de perdre son fils aviateur et habitait en face des hauts murs de la prison de la Santé. (...)
"Je suis un déclassé, un transplanté, et la déformation professionnelle et aussi la fatigue de l'écrivain qui exerce un métier esquintant , me pousse au noir, pour ne pas dire d'un pessimisme systématique. Sur le plan social, je n'ai pas la foi, j'en ai trop vu. "[ La Banlieue de Paris, Denoël, 1983] (p. 87)
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Lieu magique ! Voici les halles ! (...) On s'y injuriait comme des charretiers. On y fraternisait d'une tape sur le dos, bien au-delà d'une babel des langues et des patois. Les gestes et les tâches à faire suffisaient à se faire comprendre. Le boulot débordait largement sur les rues. Un temps, il n'y eut qu'à se baisser pour en trouver. Tout se faisait à la main. A traction des bras, du dos et des jarrets. (p. 11)
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Doisneau est un regardeur ébloui. Sans trop tergiverser, ni inventer des trucs, il voit ce qui tient et peut tenir cadré. Sans biais, sans claudication, sans trop d'a priori, ni populiste, ni prolétaire, il reste un instinctif , sent ce qu'il fait. La vie est toujours première. (...) C'est un trésor national, non pas parce que maintenant il est très connu, mais parce qu'il change le rien en or. Il est comme Chaplin dans l'ironie, le plein fouet, la mélancolie lucide. (...) On a tort de lui reprocher sa gentillesse. C'est sa façon à lui de faire le tri. De se sortir du jeu. (p. 282-283)
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Les dites grandes Halles d'avant se chargeaient d'une sommes d'énergies et de polarités contraires comme le ferait de façon intense et positive une immense pile solaire. Vitale. Virale. Produisant chaque jour de la vie plus que partout ailleurs. Sidérales, sidérantes comme un astre vivant. (p. 43)
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