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Michèle Fructus (Autre)
EAN : 9782710700487
258 pages
Tchou (01/01/1977)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Dans la ligne de Les racines du hasard (1972), Koestler récidive en ce recueil avec deux articles de 1973 sur les cas spontanés et les problèmes qui dépassent notre compréhension actuelle. Les deux autres parties de cet ouvrage sont consacrées à la troisième voie de l'E.S.P. et au hasard et à la chance, contributions de Hardy et Harvie. Trois appendices viennent préciser certaines hypothèses de ces études parapsychologiques sérieuses.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le discours de la science, sous-engeance du discours capitaliste et précurseur de la parlotte technologique, entérine le déni de la castration et le fantasme d'accès à une vérité pleine et unanimement déclinable à chacun. Il se gausse de tous les phénomènes qui ne se laissent pas capturer dans son champ. Lorsque le discours de la science se heurte à l'impossible de la méthode scientifique, aucun de ses adeptes ne remettra en cause cette méthode. En revanche, il tiendra la valeur du phénomène pour nulle ou proposera de ranger le phénomène dans la catégorie des expériences occultes, c'est-à-dire des expériences qui seront matériellement explicables lorsque les progrès du discours scientifique auront encore abrasé un peu plus la liberté des choses à ne vouloir rien dire.


Arthur Koestler a rédigé deux courts essais consistant en une interprétation philosophique d'expériences scientifiques dont l'objectif était de prouver statistiquement la télépathie. L'expérience est la suivante : des images sont projetées sur un écran devant des individus représentant des « émetteurs » tandis que, dans des cabines isolées, un échantillon de récepteurs doit essayer de reconstituer l'image projetée par des mots ou des dessins. le tri des résultats est plus délicat. de premiers biais peuvent intervenir dans l'interprétation des dessins et des mots dont le degré de pertinence avec l'image réellement projetée peut être plus ou moins grande. L'évaluation statistique vise ensuite à estimer si le nombre de « réussites » est supérieur à celui qu'aurait pu donner le simple hasard. Dans ce cas, les « scientifiques » estiment que la télépathie est scientifiquement prouvée, donc qu'elle existe, évidemment. Tout phénomène à l'ère scientifique se trouve dans la même délicate situation que le chat de Schrödinger : inexistant tant que l'oeil scientifique ne s'est pas posé sur lui.


Si Koestler introduit heureusement quelques interrogations sur le hasard dans les deux premières parties du livre (comment le distinguer de la chance, par exemple), le dernier chapitre rédigé par Robert Harvie s'y consacre plus complètement. L'orientation du chapitre reste malheureusement toujours portée par l'envie de résoudre, c'est-à-dire de faire entrer un phénomène dans une catégorie close pour ne plus avoir à y penser. Nous pensons alors à ce formidable passage des Shadoks :
« Pour les aider à se débarrasser de tout ce qu'il ne fallait pas savoir, les Shadoks avaient créé l'Antimémoire. C'était un grand machin à base de mécaniques subtiles, telles que poubelles à tiroirs, concasseurs de connaissances, broyeurs à savoir, etc. On le promenait de chaumière en chaumière et il récupérait tout ce que les Shadoks pour leur hygiène culturelle étaient obligés d'oublier. Quand par maladresse, paresse ou inadvertance, le Shadok, dans un moment d'oubli en quelque sorte, se souvenait de quelque chose, l'Antimémoire rappliquait dare-dare. On lui disait "je veux pas le savoir" et l'Antimémoire aussitôt jetait ça dans ses tiroirs. le reste du temps, il vivait dans les champs où il ruminait de la mathématique et de la cybernétique, de la logique formelle et du calcul différentiel. La civilisation shadok grâce à ses soins allait bon train. L'Antimémoire grandissait en âge et en vigueur. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il prit le nom d'ordinateur ».


Robert Harvie porte son espoir sur les dernières spéculations de la physique tutti quantique pour tenter d'intégrer les phénomènes qui échappent encore au discours scientifique. La tentative semblera réussir si le phénomène en est réduit artificiellement à des données quantitatives, au prix d'accommodements rendant la science toujours plus bancale. Ains, le discours scientifique continuera de perdre en crédibilité à mesure qu'il refusera d'accepter que son locuteur, le scientifique, ne puisse accéder à l'entière objectivité de son étude des choses, étant lui-même toujours séparé des choses par le langage qu'il utilise pour les décrire.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L’accumulation de coïncidences – ou de résonances – la plus remarquable survint dans les colonnes de mots croisés du Daily Telegraph, juste avant le débarquement des Alliés en Europe, le jour J du 6 juin 1944. Les mots codés qui désignaient les différentes opérations furent peut-être parmi les secrets les mieux préservés de la dernière guerre. Le nom de code de l’ensemble du plan d’invasion était Overlord (suzerain). Celui des opérations navales, Neptune. On appelait les deux plages de Normandie où devaient débarquer les troupes américaines Utah et Omaha. Et les ports artificiels qui seraient installés sur les plages, Mulberry (mûrier).
Le premier mot de code parut dans la solution des mots croisés 5775 du Daily Telegraph, le 3 mai : UTAH. Le deuxième, le 23 mai : OMAHA. Le troisième, MURIER, le 31 mai. Le quatrième et le cinquième, les principaux, tous les deux le 2 juin, quatre jours avant le jour J : NEPTUNE et SUZERAIN.
On demanda à M15 de faire une enquête. Les mots croisés avaient été composés par M. Leonard Sidney Dawe, instituteur, qui habitait Leatherhead, dans le Surrey. Il était depuis plus de vingt ans le doyen des auteurs de mots croisés du Daily Telegraph. Il ignorait avoir utilisé des mots de code, et n’avait pas la plus petite idée de la façon dont ils lui étaient venus à l’esprit.
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[trou noir]

Ce terme fut inventé par John A. Wheeler, professeur de physique à Princeton. Il désigne d’hypothétiques points du cosmos où la masse d’une étoile victime d’un effondrement gravitationnel est aspirée à la vitesse de la lumière, pour s’annihiler et disparaître de notre univers vers un ailleurs bleuté. « Pour un objet de masse comparable à celle du soleil, écrit Wheeler, ce temps (de l’effondrement) est inférieur à un millième de seconde. » On appelle les endroits où se déroulent ces évènements apocalyptiques des « particularités » du continuum. Là, d’après les équations de la Relativité générale, la courbure de l’espace devient infinie, le temps se fige, et les lois de la physique sont suspendues. L’univers se transforme, certes, en un endroit fort bizarre, et nous n’avons plus besoin de fantômes que nos cheveux se dressent sur la tête.
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Chacun sait que les théoriciens de la physique sont incapables de manipuler le matériel de laboratoire : il se casse dès qu’ils y touchent. Pauli était si bon théoricien que, dès qu’il franchissait le seuil d’un laboratoire, quelque chose se brisait. Un évènement mystérieux qui, au premier abord, ne semblait pas lié à la présence de Pauli, se produisit un jour dans le laboratoire du professeur J. Franck, à Göttingen. En début d’après-midi, sans raison apparente, un appareil compliqué qui servait à l’étude des phénomènes atomiques s’effondra. Franck écrivit tout cela à Pauli, à son adresse de Zurich, et reçut quelque temps après une lettre dans une enveloppe portant un timbre danois. Pauli répondait qu’il était allé voir Bohr à Copenhague, et qu’au moment où l’accident s’était produit dans le laboratoire de Franck, son train s’était arrêté quelques minutes en gare de Göttingen. Vous pouvez croire ou non cette anecdote, mais il existe de nombreuses autres observations sur la réalité de l’Effet Pauli !

[George Gamoz, Thirty years that shook physics, 1966, p64]
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Un de ces critiques, adoptant un point de vue sceptique, suggéra que de nombreuses expériences de lecture de cartes et de lancer de dés démontraient non pas la télépathie, ou autres phénomènes, mais quelque chose de très différent, bien que tout aussi intéressant. Prêtant le flanc à la polémique, George Spencer Brown affirma que les succès apparents des expériences ESP sont en réalité des échecs, ceux de la théorie des probabilités, qui ne rend pas compte de la réalité : « Ils (les résultats de la parapsychologie) représentent, en fait, la meilleure preuve empirique qu’il faut commencer à mettre en doute le calcul de probabilités classique : il ne peut s’appliquer de façon universelle. » Que la théorie des probabilités ne puisse s’appliquer aussi bien que nous le voudrions, Spencer Brown l’impute à l’ « imprécision du concept même de la nature du hasard ».
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[tachyons]

Il s’agirait de particules d’origine cosmique, censées se déplacer plus vite que la lumière, et, par conséquent, selon la théorie orthodoxe de la Relativité, en sens temporel inversé. Elles transporteraient donc des informations du futur vers le présent, tout comme la lumière et les rayons X en provenance des galaxies éloignées nous apportent des informations sur le lointain passé de l’univers.
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Videos de Arthur Koestler (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Koestler
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