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EAN : 9782266165235
84 pages
Pocket (01/07/2010)
3.61/5   9 notes
Résumé :
À la ferme familiale, les jours passent, uniformément monotones. Raymond, le fils mal équarri et sans charme, se languit. Cet être faible, fuyant dans l'alcool une réalité oppressante, rêve cependant de prendre femme. Seulement, en cette contrée perdue, les filles sont rares. Aussi Raymond décide-t-il d''acheter' sa future épouse. Maïs, voilà que cet esclavagisme déguisé tourne mal, et que souffle un vent mauvais, menaçant comme jamais le fragile ordre des choses.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un jeune agriculteur vit seul avec sa mère, et n'arrive pas à s'extraire de son emprise. Avec son père il ne se parlait pas beaucoup, mais se comprenaient, avaient des rêves communs et surtout ils se soutenaient devant "la mère", une femme aigrie de ne pas avoir pu aller en ville faire de la couture son métier. Elle rêvait d'une vie avec un homme que ses voisins jalouseraient par sa réussite, et la sienne par la même occasion. Au lieu de cela elle estime qu'il a laissé tout échapper de ses mains par manque d'ambition et de volonté. Alors elle en veut à toute sa famille. Elle est par contre très aimable et serviable avec les étrangers. Elle en veut aussi à son fils de ne pas suivre ses envies à elle, de ne choisir que des filles qui sont "gourdes", "ne savent pas tenir une maison", et ne pensent qu'à "flemmarder au lit". Alors à force de devoir se battre pour tout, pour une opinion, de résister aux exigences de sa mère et pour éviter les sempiternelles discutions où elle ne s'arrêtera que quand son fils aura changé d'avis, il fait comme son père : il évite de lui parler et si changement il doit y avoir le concernant il la met devant le fait accompli. Il aimerait bien avoir une compagne. Mais il n'arrive pas à avoir des gestes d'amour et exprimer des sentiments. Un dialogue qu'il n'a jamais connu dans sa famille. de désespoir de ne pas trouver des filles qui veulent rester avec lui, il achète une femme de l'est. du car il voit arriver une femme avec un enfant.
Il se sent encore bafoué, comme va le penser sa mère. Il rêvait d'une femme qui lui serait reconnaissant de l'avoir sortie de la misère, il a l'impression d'avoir été un gibier au lieu d'être le chasseur.
Il ne connait rien d'elle et il n'arrivera jamais à lui demander d'où vient cette cicatrice, son histoire, car on ne sait pas demander gentiment chez lui, juste pour aider soulager sans arrière pensée. Il n'a pas réussi à faire accepter sa femme à sa mère. Il n'a pas eu la force de changer de maison, de lieu et de travail et se retrouve à gérer les conflits d'existence entre sa femme et sa mère. Sa femme ne tente plus de se rendre utile puisque chaque geste est mal interprété et vue comme une intrusion de trop, et attend tous les jours dans un coin de la ferme, son fils sur ses genoux que les jours passent. Sa mère l'accable encore plus de reproche.
Je vous laisse découvrir la fin de cette histoire dramatique courte et prenante.
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Raymond est un vieux garçon, fils de viticulteur, qui se décide à prendre femme en passant par un réseau qui propose des filles de l'Est à acheter. Il se rend à la ville pour la transaction. Problème : la jeune femme est accompagnée d'un marmot, un jeune garçon handicapé. Rien ne sera comme prévu, de retour sur l'exploitation, la mère sera toujours aussi mauvaise, excécrable. Pour Ileana non plus, rien ne sera comme prévu, rien ne ressemblera à l'idée qu'elle se faisait d'une douce vie française en compagnie d'un homme...
Par son écriture cinglante, ses phrases concises, désertées par la tendresse, Dominique Kopp étonne tout d'abord. Elle dépeint un univers froid, presque glauque. Elle m'a rappelé les livres de Yann Quéfélec. Peu de dialogues. Peu de communication du reste. Un trio sourd et presque muet que celui formé par un homme bourru alcoolique, une femme émigrée perdue et une mère hargneuse et intolérante.
Hélas non, le bonheur n'est pas dans ce pré.
Un roman court mais au combien efficace ! S'il n'y pas de communication entre les personnages, Dominique Kopp parvient à faire passer à son lecteur énormément de choses dans ce peu de pages. C'est dense mine de rien. Ca en dit long sur des catégories sociales en mal de confiance, en mal d'amour, des victimes de guerre ou des victimes d'enfermement, d'isolement. Dans l'ordre des choses, l'union de Raymond et Ileana est impossible. Trop de mésententes, de malentendus, de non-dits, de drames tus, de souffrance cachée, indicible, soit par machisme soit par incapacité linguistique. Ces hôtes, savent-ils vraiment ce qu'Ileana a enduré ? Ce qu'était sa vie auparavant, qui est cet enfant et s'il avait un frère jumeau ?
L'auteure signe ici son premier roman pour adultes, bien prometteur si les choses suivent leur cours, dans l'ordre....

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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un texte très court mais très intense et remplit de malheur....
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Parce que, pour survivre, elle avait eu besoin d'espérer, tout au long de la route qui, de cols désolés en vallées bourbeuses, les menait en exil, elle avait rêvé d'un homme aux mains douces ; lui les a calleuses, aux ongles cornés, des mains de paysan. Elle avait rêvé d'un homme qui la protègerait. Lui est un faible, fuyant dans l'alcool la peur d'affronter sa mère, trop lâche pour s'imposer dans sa propre maison. Même dans la chambre qui est la leur, il ne s'est pas soucié de la laisser mettre son empreinte. Une chambre de vieux garçon, des murs au papier jauni, ni coussins, ni tentures, ni tapis.
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Comme la mère, à la saison des catalogues, qui, après le dîner, nettoyait la toile cirée, la séchait soigneusement puis s'asseyait, les 3 suisses d'un coté, la redoute de l'autre, et feuilletait, comparait, annotait, plusieurs soirs de suite avant de passer commande de quelques bricoles.
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Elle avait bavassé un moment sur les filles qui ne veulent pas de la campagne, des étourdies ne pensant qu'a la ville, des pas grand-chose qui ne savent que traîner au lit, nommant l'une ou l'autre pour justifier son opinion, oubliant qu'elle en avait découragé plus d'une à force de remarques acides, de reproches incessants.
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L'occasion, le moment de se jeter à l'eau : il avait lancé sa petite phrase longuement méditée. La voix trop basse, les mots trébuchants. Pour rien. Elle n'avait pas entendu ou pas compris; ou pas voulu comprendre. En tout cas, ça n'avait pas suivi le cours qu'il voulait. Tous les mots qu'il avait ressassés durant ses insomnies ou ses heures de travail solitaire s'effaçaient, fuyaient comme des anguilles. Les arguments s'entrechoquaient dans son cerveau sans qu'il pût retrouver la logique imparable et convaincante qui aurait dû la terrasser.
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