400 pages sur la monarchie anglaise du XIXè siècle, on pourrait se dire c'est barbant, long, lourd... Et bien pas tellement ! Foncez !
Le rythme est soutenu, les anecdotes et surtout les citations l'enrichissent et l'on est vite transporté par les péripéties d'une reine si particulière au caractère très bien trempé.
Son enfance a été rude et déchirée entre le Clan Kensington de l'irlandais Conroy et de sa mère la duchesse de Kent et la Cour du Roi Guillaume IV (qu'elle appréciait), d'Adélaide et de Léopold.
Elle devient reine en 1837 et est extrêmement complice du 1er ministre travailliste de l'époque Lord Melbourne. Sa rencontre puis son mariage avec Albert de Saxe-Cobourg en 1840 vont changer sa vie et le destin du royaume.
Très beau et intelligent, Albert fut un soutien inconditionné et un habile Prince consort aux services du Royaume-Uni. Son influence, couplée à celles du conseiller royal Stockmar et à l'oncle de Victoria Léopold II, était telle que l'on a parlé d'un "règne allemand" sur l'Angleterre...
La reine adore les voyages et surtout la France et la Côte d'Azur, elle y rencontre un Louis-Philippe isolé en Europe et en quête de légitimité. Il s'agit de la 1ère visite officielle d'un monarque anglais depuis la rencontre d'
Henry VIII et
François Ier au camp du Drap d'Or...!
Les années 50 sont des années d'âge d'or du règne, entre expansionnisme, popularité et rapprochement politique avec de vieux ennemis : Victoria devient très amie de
Napoléon III et d'Eugénie ! Les années 60 seront tout le contraire : mort brutale d'Albert, longue dépression de la reine...
Et c'est là qu'intervient un homme, un autre homme dans la vie de la "Grand-mère de l'Europe" :
John Brown, son ghillie écossais. Ce domestique à l'allure rustre et froide a tout la confiance de la reine et la suit partout, à tel point que l'on appela Victoria "Miss Brown"... !
On suit ensuite les difficiles cohabitations de Victoria avec le libéral Gladstone qui est papiste, anticolonial et farouchement pro-irlandais. Au fil du temps, l'unité qui faisait la renommée et la force de la famille royale se distend, notamment en raison de la rivalité grandissante entre Bertie (prétendant au trône) et son impétueux neveu Willy, ou
Empereur Guillaume II d'Allemagne, fils de Vicky.
Victoria meurt finalement à Osborne, sur l'île de wight, dans la propriété façonnée par son amour Albert.
Je recommande !
Et pour finir, à la fin du livre, comment ne pas admirer cette monarchie anglaise si pérenne, si stable et si séduisante ? cette famille de monarques a quelque chose de plus, qui tient peut etre du sacré ? La reine Elizabeth II en était l'exemple idiosyncratique : grande reine, grand royaume ! Vive le Royaume-Uni, un si beau pays, une si belle histoire, un patriotisme si formidable !