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EAN : 978B089LR8HNV
163 pages
Presses Universitaires de France (03/06/2020)
4.04/5   14 notes
Résumé :
Que se passerait-il si nous décidions d'apprendre à nous connaître à la manière des anciens Grecs ? Et si nous choisissions de prendre pour maîtres Pythagore et Parménide, Epictète et Pyrrhon, Épicure et Diogène ? À travers une chronique de six semaines, chacune suivant les préceptes d'une école philosophique différente, Ilaria Gaspari nous entraîne dans une expérience existentielle étonnante, parfois sérieuse, parfois désopilante, mais toujours pleine de sagesse.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Que fait-on en premier lorsqu'on doit déménager de toute urgence ? Brutalement quittée par son ex petit ami, alors qu'elle met en cartons dix ans de sa vie, l'autrice commence par vider, étagère par étagère, sa bibliothèque. Elle retrouve ses livres de philosophie, étudiés bien des années auparavant. Des livres qui ont pris la poussière. Et c'est là qu'elle a une révélation, en éternuant, assise au milieu de livres. Elle va leur demander de l'aide, elle va reprendre, à leur contact, une éducation philosophique et partir à la recherche du bonheur. Sa méthode : choisir six écoles de philosophie grecque ; pendant six semaines, elle essaiera de suivre les enseignements pratiques de ces écoles.... en les adaptant à notre époque....

Nous allons suivre un parcours insolite, une reconstruction à la lumière de Pythagore, Parménide, Pyrrhon, Epictète, Epicure et Diogène.
Leçons de bonheur - exercices philosophiques pour bien conduire sa vie est un ouvrage original - ni traité philosophique aride réservé à des initiés, ni ouvrage proposant des leçons de bonheur rapides et faciles. En effet, Ilaria Gaspari tient une sorte de journal philosophique dans lequel, chaque semaine, fait part de ses découvertes, de ses attentes, de la manière dont elle applique les théories des grands maîtres anciens - et elles peuvent parfois paraître insolites et décalées, comme lorsqu'elle achète un livre de cuisine grecque et cuisine d'énormes de quantité de nourriture pour mettre en pratique les enseignements stoïciens !

J'ai beaucoup aimé découvrir cette expérience philosophique qui dépoussière les enseignements classiques. Si les enseignements des pythagoriciens ne m'ont pas convaincue, j'ai lu en revanche avec beaucoup d'intérêt "la semaine sceptique" et "la semaine stoïcienne".
Au terme de l'ouvrage, lors de la "semaine cynique" l'autrice fait face à un sinistre, dégât des eaux qui laisse un trou béant dans son plafond, détruit son ordinateur, son portable et ses travaux en cours... et là, nous comprenons que ces six semaines ont vraiment porté leur fruit et que l'autrice, en dépit de tout ce qui lui arrive, va pouvoir tourner la page, et aller de l'avant : elle conclut par ces phrases : "J'ai perdu beaucoup, y compris les choses que je croyais dominer, posséder, connaître : mais cela, au moins, me permet de continuer à chercher, demander, étudier, scruter la vie sous toutes ses coutures. Je vis en cherchant quelque chose, mais quoi, je l'ignore ; peut-être seulement le bonheur de continuer à chercher. Je pense aux mots de Socrate : une vie sans examen ne mérite pas d'être vécue".

Ilaria Gaspari est une jeune femme qui a fait des études de philosophie à l'école normale supérieure de Pise, et docteur en philosophie de l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Pour ceux, celles qui souhaitent en savoir plus, je conseille le podcast de France Info : l'heure philo, le bonheur selon les philosophes antiques avec Ilaria Gaspari. Vous découvrirez la voix de l'autrice qui nous fait part de son expérience, dans un français parfait.
Bonne lecture, bonne écoute à toutes et tous.

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L'auteure, philosophe de formation, décide de se replonger dans ses syllabus alors qu'elle empaquette sa bibliothèque en vue du déménagement imposé par sa rupture amoureuse. Elle part d'un constat, irréfutable : nous, humains du 21ème siècle, vivons des peines et des doutes, mais les hommes sont y confrontés depuis toujours. Et des philosophes renommés ont consacré leur vie à penser à ces questions et, en particulier, à la notion de bonheur. Comment être heureux ? Ou comment ne pas être malheureux ?
En bonne élève, l'auteure décide de s'inscrire dans une école philosophique par semaine, et d'explorer le bonheur selon les maitres antiques.
Avec Pythagore, nous apprendrons à nous abstenir de fèves, mais surtout que nous ne pouvons pas nous accuser de TOUT ce qui arrive dans nos vies.
Avec Parménide et ses disciples, nous découvrirons l'expérience de l'émerveillement, et aussi que l'existence n'est pas aussi linéaire que nous le voudrions et que chaque action a un sens, même si elle n'atteint pas forcément son but.
Les sceptiques nous enseigneront à questionner nos sens et notre expérience, et par-là même à suspendre notre jugement. Aphasie et ataraxie, silence et tranquillité.
La semaine stoïque a été ma préférée, nous y apprendrons que ce n'est pas l'évènement en lui-même qui occasionne la souffrance, mais bien l'évaluation qu'on en fait. Un grand pas sur le chemin de l'apathie, qui n'est pas un concept négatif puisqu'il signe l'absence de pathos du stoïque. Ce chapitre nous donne également l'occasion de redécouvrir le manuel d'Epictète et ses conseils plein de bon sens.
Epicure nous définira quant à lui la vie bienheureuse, faite de simplicité et d'amitié, loin des ambitions et des conflits. Ataraxie et aponie, tranquillité et absence de douleur.

Finalement, nous découvrirons le cynisme, pour qui la vertu consiste à vivre avec la nature. Autarcie et autosuffisance. Deux préceptes qui questionnent notre société actuelle dont l'abondance provoque chez nous une soif de possessions matérielles...

Ce livre est arrivé dans mes mains à point nommé vu que je traverse la même crise que l'auteure. Peut-être est-ce pour cela qu'il m'a tellement parlé ? Si certains chapitres m'ont semblé plus complexe (notamment celui sur l'école éléatique), j'en suis systématiquement ressortie avec une leçon de bonheur. Et quand un livre tient sa promesse, j'applaudis.
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Bien que ce petit livre soit bourré de références et d'érudition, il est étonnant de le trouver chez les PUF tant on est loin des essais ennuyeux et autres manuels (je me dis que je dois avoir une vision erronée des PUF). On pourrait le trouver au rayon "développement personnel" d'une librairie (encore que ce serait lui faire peu d'honneur) ou tout simplement classé parmi les romans qui vous font du bien.

Ilaria Gaspari nous invite à visiter les écoles des grands philosophes grecs de l'antiquité, certes.
Mais surtout, la narratrice se présente comme une femme ordinaire, qui vient de se faire larguer et cherche à garder la tête hors de l'eau en quittant l'appartement où elle a vécu 10 ans avec celui qui l'a quittée.
L'exercice proposé n'est donc pas de faire de la philo pour la beauté de la pensée, mais de s'essayer vraiment aux conséquences pratiques d'un mode de vie qui s'imprègne de ces préceptes jusque dans le quotidien.

Des règles incompréhensibles de Pythagore ("ne touche pas le coq blanc" ???) à l'humour décapant de Diogène dans son tonneau, en passant par les lapalissades de Parménide (l'être est, le non-être n'est pas...), le paradoxe d'Achille et de la tortue, les doutes des stoïciens et les sévères plaisirs d'Epicure, ce livre nous offre une boîte à outils complète pour remettre en cause notre façon de vivre et de penser. Interrogeant notre rapport au plaisir, au désir, au temps qui passe, aux choses matérielles, à notre corps et aux autres, il nous invite à repenser notre définition du bonheur.
Ecrit dans une langue savoureuse, accessible malgré la complexité de certaines notions, il sait trouver un juste équilibre entre le subtil et le trivial, avec une pointe de suspense.

Un livre à lire et à relire sans modération, pour celles et ceux qui veulent changer leur vie... ou la voient changer sans pouvoir rien y faire.
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Voilà un livre très étonnant... Attirée par un titre prometteur, je ne pensais pas que j'allais devoir mettre mon cerveau à l'envers, me concentrer sur des pensées antiques, et enfin apprendre autant sur les philosophes et ... moi même ! Il y a encore pas mal de route jusqu'au bonheur finalement 😉
Le niveau de ce livre est assez élevé pour qui ne lit pas tant de philosophie comme moi et pourtant je vais vous dire de vous accrocher à cette lecture qui apporte tant.
D'accord l'auteure est d'un très haut niveau en philosophie mais elle a su je trouve avec beaucoup de pédagogie nous faire passer des messages essentiels sur les principales pensées philosophiques. Pour cela elle utilise un événement de vie particulier à savoir la rupture. Cela reste cependant je trouve en toile de fond mais nous permet d'avoir un fil conducteur.
Nous faisons également la connaissance des philosophes principaux et de leur écoles respectives. L'auteure nous décortique des petits bouts de la vie des penseurs incroyables et intéressants. En un mot, elle sait nous les rendre vivants !
N'oublions pas l'humour que l'auteure a utilisé à bon escient qui m'a ravit tout au long de ma lecture.

Une très belle rencontre avec un petit livre de seulement 170 pages mais qui m'a amené à une expérience étonnante, instructive et drôle. Un livre à lire et à relire. Je conseille évidemment!!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il y a tant de choses que je n'ai pas, tant de choses que je ne sais pas ; mais depuis que j'ai perdu mes vieilles certitudes et appris à me laisser plier par les règles des écoles antiques, j'ai retrouvé un plaisir perdu depuis longtemps. Celui d'apprendre, d'essayer, de retourner mes pensées comme un gant, de découvrir que je me trompais et que cette découverte me donnait l'occasion de faire un peu mieux. J'ai perdu beaucoup, y compris les choses que je croyais dominer, posséder, connaître : mais cela, au moins, me permet de continuer à chercher, demander, étudier, scruter la vie sous toutes ses coutures. Je vis en cherchant quelque choses, mais quoi, je l'ignore ; peut-être seulement le bonheur de continuer à chercher. Je pense aux mots de Socrate : une vie sans examen ne mérite pas d'être vécue.
Je marche avec Chien dans les rues du quartier, je n'ai rien à moi, je suis heureuse. J'ai peut-être un peu appris à vivre grâce aux philosophes anciens ; et c'est peut-être cela, au bout du compte, qu'il vaudrait la peine de raconter.
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Ecrire est un métier qui offre peu en retour, réclame de grandes peines et une immense solitude. Il oblige à se confronter sans cesse à ses limites, fait naître des frustrations démesurées : ce qui semble dans l'esprit limpide et beau ne ressemble jamais, dans la réalité, à l'image si exaltante de perfection avec laquelle on s'était mis au travail. Et la déception est cuisante. Pourquoi le faire, alors ? En ce qui me concerne, j'ai commencé à écrire parce que je voulais essayer, si tant est que ce fût possible, d'accepter ce que je ne pouvais pas changer ; la vie qui me terrifie me semble plus tolérable, une fois écrite. Je voulais essayer de raconter des choses singulières, des histoires impalpables à l'image de mes stupides fantaisies, afin que d'autres puissent les lire - et peut-être qu'ainsi, elles auraient perdu les stigmates de la solitude pour devenir simplement humaines. Je voulais qu'elles apaisent la douleur, ne serait-ce qu'un peu ; qu'elles aident à chasser les soucis, qu'elles aident à se sentir moins seuls après un chagrin d'amour. Qu'elles viennent en aide au lecteur (inconnu et invisible), en lui permettant de passer quelques heures agréables, de se rappeler certaines choses et d'en oublier d'autres. Je voulais me perdre, m'annuler dans les mots, quand j'ai commencé à écrire. Je n'y suis pas parvenue ; pas une seule page, parmi les centaines qui se trouvaient dans mon ordinateur inondé, ne m'a permis d'accomplir cette mission. A ce compte-là, autant tout jeter et recommencer du début. Sans regrets, sans les subsides de l'avance sur droits. Tant pis. Parce que vivre, comme disait Diogène, n'est pas un mal : le mal, c'est de vivre mal.
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Après trois jours passés à cuisiner comme une maniaque et à remplir le frigo de Tupperware, au milieu des plats et des moules sales, je me mets à songer avec effroi à la solitude. Le vrai problème, c'est que je ne peux partager ce festin avec personne. Mais est-ce vraiment le cas ? Jeter à la poubelle toute cette bonne chère serait un gâchis ; mais ce n'est pas une raison pour s'empiffrer. Je lis plusieurs fois de suite un passage d'Epictète : "Rappelle-toi : il faut te conduire comme dans un banquet. Le plat que l'on passe à la ronde est arrivé près de toi : tends la main, prends ta part avec mesure. Il t'échappe : ne le retiens pas. Il n'est pas encore là : ne projette pas à l'avance ton désir, mais attends qu'il arrive près de toi. Ainsi avec tes enfants, ainsi avec ta femme, ainsi avec le pouvoir, ainsi avec la richesse ; et tu seras un jour digne de boire avec les dieux. Or si tu ne prends pas de ce qui t'est offert, mais que tu le regardes avec dédain, alors tu ne seras pas seulement digne de boire avec les dieux, mais aussi de partager leur pouvoir." Bon, je n'ai pas la prétention de boire avec les dieux, mais avec mes amis, si. Je m'étais fourré dans la tête que j'étais trop triste pour imposer à quiconque ma compagnie ; mais au nom de quoi devrais-je me comporter comme une pestiférée simplement parce que j'ai vécu l'expérience - assez traumatisante, certes - d'être quittée pour une bonne amie et de devoir changer de maison toute affaire cessante ? A cette pensée, soudain, ma tristesse ne me fait plus l'effet d'une monstrueuse difformité à cacher....
.... Je dresse la table et j'invite à dîner sept amis que je n'ai pas vus depuis longtemps.
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Et si nous étions des flèches immobiles ? Si ce n’était que par accident, et non pour suivre une direction qui nous attirerait, non pour rejoindre un lieu vers lequel il conviendrait d’aller, non pour atteindre un but, un objectif, que nous nous retrouvions à viser un point quelconque ? Et s’il n’existait nulle cible, nul complément de lieu, nul centre où venir se ficher ; et s’il n’existait rien d’autre que l’immobilité suspendue des instants ?
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En fait, vider une bibliothèque revient à s'inventer archéologue de soi-même. A chaque nouvelle étagère qu'on dépoussière, ce sont des mois, des semaines, des années, des après-midi - des moments entiers de nos vies oubliés depuis longtemps - que l'on exhume. Lorsqu'on prend de vieux livres en main, le passé nous revient instantanément, immédiat, aussi intact qu'une relique.
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Videos de Ilaria Gaspari (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ilaria Gaspari
Faisons de la Saint-Valentin une fête littéraire et philosophique. Ce mercredi 14 février 2024, le romancier Nicolas Mathieu et la philosophe Ilaria Gaspari explorent le thème de l'amour dans la littérature : en amour, tout est-il déjà écrit ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Nicolas Mathieu, écrivain Ilaria Gaspari, docteure en philosophie de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et romancière
Photo de la vignette : Roberto Serra /Getty Images
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