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EAN : 9782246833147
96 pages
Grasset (01/02/2023)
3.66/5   31 notes
Résumé :
« Je paie ma dette. Le petit garçon qui regardait est devenu l’homme qui se souvient. J’ai désormais atteint l’âge de mon grand-père lorsque je le côtoyais dans mon enfance. On croit parfois conquérir avant de comprendre que l’on retrouve. J’écris ici comme un être de la mémoire secondaire qui a vécu quelques étés d’avant dans un monde finissant. Sans ces fantômes, la main qui paraphe ne grifferait qu’une page blanche. Ces pauvres m’ont fait riche. J’ai le souci de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour conseiller ce très beau petit livre, qui se croque en une bouchée et se déguste à la fois, je commence par la fin : « Je paie ma dette, le petit garçon qui regardait est devenu l'homme qui se souvient », écrit Marc Lambron, dont je n'avais jusqu'à présent rien lu — j'évite autant que possible les membres de l'Académie française ((un principe à la con).

Marc Lambron raconte d'où il vient, l'époque qui l'a précédé, quand le temps et l'espace se confondaient encore. « On vit d'habitudes » répétait une grand-mère à bésicles. « Chacun gîte près de son clocher. Chacun vit au gré de sa mémoire. » Pour Lambron, c'est Imphy dans la Nièvre, cité métallurgique depuis le 19e siècle où on forgea un pied de la tour Eiffel. « Là où sont les hautes cheminées », situe François Mitterrand en peu de mots.

Lambron descend le 20e siècle jusqu'à la naissance de Pierre Denis et le remonte fissa, mais avec méticulosité, les mots choisis qui éveillent le passé et laissent des traces au présent. Pierre Denis, bientôt orphelin, élevé dans la fermette d'une tante, apprenti maçon, tailleur de pierre chez les Compagnons du devoir — ce qui lui valut de recoudre des boutons à l'armée (CQFD). « Ce jeune homme des années 20, c'était mon grand-père. » Un rouge, qui reste sur le parvis de l'église aux obsèques des camarades. « On a bien le temps de pâlir », prévient-il.

Pierre Denis : un ouvrier. Fier. « Il faut bien marquer que nous étions des ouvriers », réclame la cousine Rachel. Imphy était une ville ouvrière au bâti plus diffus que les corons. « On allait vers le monde d'Orwell, mais il était ourlé d'une campagne à la George Sand. » Lambron rapporte aussi : « La condition des uns et des autres s'inscrivaient dans le paysage. » Pour preuve, les ingénieurs réservent à leurs enfants les cars pour Nevers, de peur qu'ils fréquentent à l'école les rejetons des ouvriers, dont les délégués restent debout quand les patrons daignent les recevoir.

« Ces pauvres m'ont fait riches », raconte Lambron. En quelques pages, il franchit les années d'une guerre qui tranche en deux un enfant pour le prix d'un pied de nez. Une guerre à laquelle on revient, souvent, pivot entre les décennies de l'avant et de l'après, qui somme toute se confondent au regard des changements à venir.

Pierre Denis, surnommé par homonymie « Docteur », va à la pêche accompagné de Falzar, de Papillon dont un rat a grignoté un lobe, du Professeur, de Baron et de Dix-heure-dix qui marche comme Charlot. le romancier pousserait sur scène ses personnages, en simple mémorialiste de ces petites gens et de leur temps, Lambron en archive le souvenir. Celui des oncles, des tantes, des voisins. Les figures locales : les simplets (« berdignots » en patois), les originaux, l'ivrogne qui pendait chaque samedi soir sa femme par les cheveux, Vava et ses 23 enfants, Augustine et son cochon d'Inde Il raconte ce qu'on fait, ce qu'on mange, ce qu'on porte, ce qui rythme les jours et les semaines.

Imphy vit « au rythme des coulées de métal fondu » et redoute les dames blanches à l'orée des forêts, vit un emploi du temps immobile dont se sépare la mère de l'auteur qui, comme sa soeur, devient institutrice. « Elle n'entendrait plus la sirène de l'usine. Elle allait vivre dans une grande ville. » La mère, « enfant du savoir », ouvre la voie à son fils : « Ce chemin m'était tracé. » Mais c'est à Imphy, chez ses grands-parents, qu'il apprend à 8 ans que le temps est autre chose que la répétition des jours, que le monde a une « histoire », à la lecture horrifiée d'un hors-série de l'Humanité sur les camps nazis.

Le temps file. Ce sont les années 60, de Françoise Hardy, Jacques Duclos, de la Grande vadrouille et des astronautes en orbite. Une autre époque. « Je ne sais comment les hommes d'autrefois habitaient ce temps, les silences de mon grand-père ne m'en ont pas donné la clef. » le passé a été, Marc Lambron devient. « Ces êtres à l'existence concrète et assignée (…) j'ai à leur endroit une dette de racine autant que d'altérité. En m'étant proche et différente, leur singularité me dessinait un possible. »
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Ce roman nous permet de traverser le XXe siècle en suivant l'histoire des grands-parents puis des parents de l'auteur. On suit notamment le destin du grand-père, devenu orphelin très jeune, et son parcours : apprenti maçon, puis ouvrier dans les forges d'Imphy petite ville de la Nièvre qui « faillit devenir capitale ». On traverse ainsi la guerre, la Résistance, les combats, l'évolution de la famille, l'ascenseur social comme on disait alors qui permettait à chaque génération de progresser par rapport à la précédents, via l'école de la République.

Chacune des anecdotes que rapporte Marc Lambron m'a touchée, car quelques années nous séparent, et certaines m'ont rappelé des souvenirs, des évènements vécus ou rapportés. Les expressions en patois existaient encore à l'époque de mes grands-parents, et les lundis après-midi à faire la lessive dans les lavoirs avec les voisines, avec les discussions interminables sont encore très présents dans ma mémoire, ainsi que la solidarité de l'époque.

Idem avec les souvenirs d'école où commençait à arriver des filles (école de filles à l'époque !) venant d'Italie, d'Espagne, qui passaient quelques mois dans nos classes le temps de maîtriser le français. Personne n'était obsédé par l'immigration à cette époque où les ouvriers votaient communiste à fond, ce qui ne les empêchaient pas d'envoyer les enfants au catéchisme… ça sent le vécu je le reconnais…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#Lemondedavant #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Tombeau de la France d'hier

Marc Lambron évoque dans ce court récit un monde d'avant : celui de ses grands-parents, de cette France villageoise des années 40, 50 et 60. L'auteur partage des tranches de vie, issues de la mémoire de sa mère et sa tante et de ses propres souvenirs.

Ses grands-parents maternels Pierre Denis et Léonie Lagarde naissent au début du XXe siècle, à Imphy, dans le Nivernais. Petite commune industrielle, du temps où la France avait des usines et des ouvriers ; « 𝑙𝑎̀ 𝑜𝑢̀ 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛𝑒́𝑒𝑠 » dira un Président, ancien Député de la Nièvre.

Marc Lambron raconte la vie de ses grands-parents à Imphy, la seconde guerre mondiale, la présence des Allemands, l'usine, les superstitions villageoises, les personnages attachants ou loufoques. Il évoque cette vie d'autrefois, laborieuse et digne, faite d'autosubsistance - la pêche et le potager du jardin, qui fournissent poissons, légumes et fruits - et de plaisirs simples.

Cette France des villages et des petites villes que nos aînés ont tous connu et qu'on redécouvre avec la nostalgie des choses qui n'existeront plus. Cette France des particularismes locaux, celle d'avant la modernité unificatrice. Cette France où il existait encore des métiers, pas encore des emplois. Cette France où un ouvrier pouvait posséder une maison avec jardin dans le centre des villes. Cette France avec ses langues et patois oubliés « 𝐿𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑖𝑙𝑠, 𝑙𝑎 𝑡𝑒́𝑙𝑒́𝑣𝑖𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑙'𝑎𝑚𝑒́𝑟𝑖𝑐𝑎𝑛𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑢𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠, 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑐̧𝑎𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑒́𝑛𝑜𝑚𝑠, 𝑒𝑛 𝑜𝑛𝑡 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑣𝑖𝑠𝑒́ 𝑙'𝑢𝑠𝑎𝑔𝑒, 𝑗𝑢𝑠𝑞𝑢'𝑎̀ 𝑙'𝑒́𝑡𝑒𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒. »

L'auteur nous livre certaines expressions et mots de patois de son nivernais et du Morvan : 𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑑 (enfant de l'assistance publique), 𝑏𝑎𝑟𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑡𝑡𝑒 (coccinelle), 𝑐𝑎𝑑𝑟𝑎𝑖𝑛 (récipient à soupe), 𝑗𝑜 (coq), 𝑗'𝑎𝑖 𝑑𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑡𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑖𝑡𝑟𝑖𝑛𝑒, pour expliquer qu'on a de l'asthme….

Marc Lambron fut le premier de sa lignée maternelle à naître hors d'Imphy, la fin d'une époque ; le pays de ses aïeux ne devenant qu'un site pour les vacances de juillet.

L'auteur s'intéresse à la poésie du temps à la beauté du révolu ; il est empli de gratitude envers ce monde d'avant, ses harmonies transmises, les silences de son courage, sa pudeur.

Cet hommage au 𝑴𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒅'𝒂𝒗𝒂𝒏𝒕 a paru aux Editions Grasset.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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Dans ce texte, assez court, Marc Lambron évoque et rend hommage à ceux qui ont bercé son enfance, grands-parents, proches, personnages de ce lieu où il a passé ses vacances d'enfant et qui sont les témoins d'une époque révolue qui est pourtant à la source de nos existences. le fait qu'il n'y ait que quelques années qui séparent la naissance de l'auteur de la mienne a très certainement contribué à l'émotion que m'a procurée cette lecture.
Chaque anecdote m'évoque des images qui me sont chères car elles m'ont été racontées si souvent avec tendresse et nostalgie. J'y ai retrouvé l'atmosphère des villages de mes grands-parents, mon grand-père entré en résistance, ma mère que les bombardements poussaient à se réfugier dans les caves de son internat, mais aussi l'apparente lenteur du temps qui berce les journées du bourg. Puis j'y ai aussi retrouvé l'ambiance du Paris d'après guerre qui a vu se rencontrer mes parents et l'avenue des Ternes qu'ils ont arpentée des années durant.
En tournant la dernière page j'ai regretté de devoir quitter cette douceur et cette intensité qui m'ont si profondément touchée.
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Ce sont peu de pages, mais très tenues et très belles, qui décrivent un monde d'avant comme il y en a eu tant, ces mondes qui semblent lointains (très lointains) et (au final) très proches, ceux de nos parents et grands-parents, dans des France cousues de France, des France de champs et de rivières, de peu de métiers et rares cheminées, de personnages aux vies minuscules et puis pas tant que ça, souvent détachées et parfois héroïques.

Marc Lambron, qui a un style et une culture étourdissants, a choisi de les moucher comme on le ferait de bougies pour composer ce livre bref et serré en hommage à sa mère et aux siens.

« Il reste des îles possibles dans une France troublée » écrit-il, ajoutant « le petit garçon qui regardait est devenu l'homme qui se souvient ». Savoir où l'on va est bien mais se rappeler d'où l'on vient n'est pas mal non plus.

Bravo.
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critiques presse (4)
Bibliobs
21 mars 2023
Dans un livre économe, où même l’émotion est comptée, l’académicien rend un hommage puissant à ses grands-parents nivernais et leur dure vie de labeur, ces ouvriers pauvres qui l’ont « fait riche ».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LePoint
27 février 2023
Marc Lambron revisite une France perdue a partir du portrait de son grand-père maternel, orphelin, compagnon du devoir et resistant.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
06 février 2023
L’écrivain célèbre sans feux excessifs des vies forgées au mérite, ce mérite qui fut un carburant pour la France d’hier.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
SudOuestPresse
03 février 2023
L’écrivain et académicien célèbre les vies de ses aïeux forgées au mérite et livre une profonde réflexion sur la transmission familiale.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Étés des années 1960, pays de l’étrange bonheur, époque d’enfançons libérés des fatalités proches, familles involuées en escargots, fantôme conjuré de la guerre, récits tus ou transmis, projections mentales dans les romans d’autrefois – je lisais Paul Féval et Victor Hugo –, Paris comme la ville lointaine des conjurations et des Misérables, la France du Général et de Leny Escudero, des DS21 et des bidonvilles, aubes radieuse sur les cités nouvelles, passage ennuagé de Nounours et du marchand de sable, conscrits au bal du samedi soir et catherinettes coiffées, apothéose d’Astérix, douleur des Rapatriés, douce voix de Françoise Hardy, cinémas avec court-métrage et actualités, cerises sapides sur les marchés, télévision en noir et blanc, Jean-Luc Godard et ses lunettes noires, bikinis sur les plages avec Teppaz, Jean Nohain et sa moustache, le pont de Tancarville et les Caravelles dans le ciel, lents après-midi sous une ombre d’avant, porte-drapeaux à bérets devant les monuments aux morts, accent rocailleux de Jacques Duclos, twist et collants orange, intrigues des Six compagnons et du Club des Cinq, boucheries chevalines et kiosques à journaux, Le Jour le plus long et La Grande Vadrouille, ombres portées des guerres et des héros, Malraux devant le Panthéon, passage des nuits sans alertes, sentiment de la vastitude du monde, astronautes en orbite et starlettes sur la Croisette, je ne sais comment les hommes d’autrefois habitaient ce temps, les silences de mon grand-père ne m’en ont pas donné la clef, ni le vent qui passait sur les hivers, ni le soleil qui écrasait les campagnes, et les éclats de lumière que l’aube réveillait sur un pays d’ancienne mémoire.
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Dans le porte-revues de mon grand-père, un hors-série de L’Humanité attire mon attention. Il date du printemps précédent et a été édité pour le vingtième anniversaire de la libération des camps nazis, 1945-1965. J’en tourne les pages, où des textes commémoratifs violemment accusateurs, mais comme recueillis, s’accompagnent de nombreuses photographies en noir et blanc. Intrigué, puis effaré dans le silence du regard, je découvre des scènes de supplices, des corps inertes sur des barbelés électrifiés, des bâtiments à hautes cheminées, des fours remplis d’ossements, des châlits dont émergent des morts-vivants en pyjamas rayés. Rien ne m’y a préparé. Que s’est-il passé dans cet autrefois pourtant proche ? Et pourquoi le souvenir en est-il consigné dans cette revue qui me semble comme réservée, détentrice d’un secret très retenu ? Rétrospectivement, je me dis que cette mémoire m’est parvenue à travers les pages d’une publication communiste, forte de toute son intransigeance. Sans doute ai-je accédé ce jour-là, par la voie émotive, à une première notion de ce que l’on appelle l’Histoire, non pas les sagas médiévales ou les romans de mousquetaires dont j’avais déjà tâté, mais le récit d’une proximité révolue affectant des vivants. J’ai remis le magazine dans le porte-revues et suis sorti dans le jardin de mon grand-père, un peu étourdi sous la lumière soudain étrange d’un juillet de province, la quiétude d’une cité ouvrière où les visages des aînés, se saluant de clôture à clôture, recelaient peut-être les silences d’un monde d’avant, les abysses d’un effrayant passé.
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Sentiment de la vastitude du monde, astronautes en orbite et starlettes sur la croisette, je ne sais comment les hommes d'autrefois habitaient ce temps, les silences de mon grand-père ne m'en ont pas donné la clef, ni le vent qui passait sur les hivers, ni le soleil qui écrasait les campagnes, et les éclats de lumière que l'aube réveillait sur un pays d'ancienne mémoire.
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Je paie ma dette, le petit garçon qui regardait est devenu l'homme qui se souvient.
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Le monde d'avant me retient par ses harmonies transmises, les silences de son courage, sa pudeur. Cette grâce procède aussi du lexique. Apprendre à lire prodigue un bouquet de signes, les mots chiffrent des souvenirs dont ils entretiennent l'énigme.
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Vidéo de Marc Lambron
L'intervention de Marc Lambron lors du Meeting de solidarité avec les résistants de Kiev et le président-courage Volodymyr Zelensky organisé par La Règle du jeu, le mardi 1er mars 2022, au Théâtre Antoine à Paris.
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