AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782267017595
148 pages
Christian Bourgois Editeur (04/03/2005)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Ylane ne disait pas à Ivan, je t'aime, parce qu'elle le lui avait murmuré pendant les nuits où elle luttait contre la pensée qu'elle n'était rien, un être annihilé, une coquille vide. Ivan était pareil à elle. Elle ne lui disait pas qu'elle l'avait attendu – elle ne savait même pas qu'elle l'attendait. Elle attendait cet autre je qui la délivrerait de son moi. Elle attendez ce tu si doux à prononcer quand il s'adressait à celui qui tuerait en elle toute tristesse. E... >Voir plus
Que lire après Conte de l'amour bifronsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lire ce conte, c'est accepter une mission bien précise: "va tu ne sais où et rapporte tu ne sais quoi". Pour ce faire, il est préférable de ne pas "redouter l'inconnu comme la peste" (p.11). Comme toutes les rencontres amoureuses, celle entre Ylane et Ivan est mémorable, cela d'autant plus que "c'était deux ans avant que nous la retrouvions en butte à la présence envahissante du cousin dévoreur de tripes" (p. 38).
Quoi de plus simple que de mettre en scène des personnages qui lisent pour écrire sur des livres? L'intertextualité marque cette oeuvre, comme nombre de livres de Linda Lê: l'une de ses formes est la célébration de la force rédemptrice du travail des traducteurs pour lesquels Linda Lê serait plutôt un modèle de vocabulaire et de finesse. S'agissant des noms, je ne citerai que les Oeuvres de Felisberto Hernandez, Osamu Dazai, ou Isidore Ducasse, comte de Lautréamont.
Commenter  J’apprécie          320

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La déracinée en elle errait dans les rues à la recherche d'une consolation. Ici-bas pas de consolation, lui avait répondu Gottfried Benn, « Deux mains sont une coupe trop petite », « Un cœur est une colline trop petite pour y reposer ». Ivan aurait voulu marcher aux côtés d'Ylane dans le quartier du Tiergarten où Walter Benjamin aimait à se perdre. Il aurait voulu l'emmener voir la maison où Musil écrivit « L'Homme sans qualités », la vieille gare du Zoogarten où pullulaient les mendiants et les vagabonds, Alexanderplatz, le cœur à vif de Berlin, qui se souvenait d'avoir connu Franz Biberkopf, l'ouvrier meurtrier d'Alfred Döblin. Ils seraient allés voir les tableaux de Grosz, avec ses prostituées, ses bourgeois à la vitalité obscène, et ses infirmes de guerre, sentinelles d'une décadence annoncée. Devant les peintures de Caspar-David Friedrich ils auraient suivi sa recommandation : ils auraient fermé l'œil physique pour contempler avec l'œil de l'esprit et admirer les personnages peints le dos tourné au monde, comme s'ils cherchaient à s'échapper du cadre trop étroit et à entraîner le visiteur du musée dans une fugue vers nulle part.
Commenter  J’apprécie          100
[...] je ferraille avec les mots jusqu'à ce que tout me paraisse parfait. Mais la perfection n'est jamais atteinte. Même dans les livres que je lis, que je révère comme des créations sans nulle autre pareille, il me semble qu'il y a toujours des faiblesses et ce sont justement ces faiblesses qui font la saveur du récit. Quand on lit un auteur qu'on connaît bien, qu'on relit sans cesse, on tombe immanquablement sur de tels passages. Mais il faut le lire avec attention, ne pas s'interrompre pour aller prendre un verre d'eau, répondre au téléphone, ou manger une pomme, car alors on perd le fil, on ne voit pas le moment où l'auteur a pris un coup dans l'aile. Je me demande souvent, quand je lis les écrivains que j'admire, qui me sont nécessaires pour vivre, s'ils ont fait eux aussi la connaissance de l'oiseau de mauvais augure. Mon oiseau à moi s'est installé à demeure, il ne me quitte pas. Il me répète constamment que je ne parviendrai pas à finir mon livre, que c'est au-dessus de mes forces. Il embrouille mes pensées, il cherche à m'égarer. Je tiens bon. De nous deux, j'ai décidé que c'est moi le plus fort.
Commenter  J’apprécie          70
Quand il faisait trop froid pour errer dans la ville, Ivan passait ses journées à la bibliothèque. Pour faire taire la voix du père, il s'obligeait à lire, relire Flaubert et à apprendre par cœur des pages de Lautréamont, « Je suis fils de l'homme et de la femme, d'après ce qu'on m'a dit, ça m'étonne… Je croyais être davantage ! Au reste, que m'importe d'où je viens ? »
(p. 26)
Commenter  J’apprécie          130
Il souffrait d'avoir ignoré jusqu'à l'existence d'Ylane, de n'avoir pas posé ses lèvres sur les siennes.
Commenter  J’apprécie          70
Écrire c'est rassembler ce qui, autrement, serait resté à l'état de puzzle dans votre imaginaire, c'est construire un monde où l'on vit plusieurs fois.
(p. 33)
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Linda Lê (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Linda Lê
Vidéo de Linda Lê
autres livres classés : visageVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}