Lire ce conte, c'est accepter une mission bien précise: "va tu ne sais où et rapporte tu ne sais quoi". Pour ce faire, il est préférable de ne pas "redouter l'inconnu comme la peste" (p.11). Comme toutes les rencontres amoureuses, celle entre Ylane et Ivan est mémorable, cela d'autant plus que "c'était deux ans avant que nous la retrouvions en butte à la présence envahissante du cousin dévoreur de tripes" (p. 38).
Quoi de plus simple que de mettre en scène des personnages qui lisent pour écrire sur des livres? L'intertextualité marque cette oeuvre, comme nombre de livres de
Linda Lê: l'une de ses formes est la célébration de la force rédemptrice du travail des traducteurs pour lesquels
Linda Lê serait plutôt un modèle de vocabulaire et de finesse. S'agissant des noms, je ne citerai que les Oeuvres de
Felisberto Hernandez,
Osamu Dazai, ou Isidore Ducasse, comte de
Lautréamont.