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EAN : 9782368688281
150 pages
Stellamaris (01/10/2023)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Cet ouvrage ne constitue pas une anthologie. Je laisse ce soin aux lettrés. Il s’agit tout au plus d’hommages. Hommages personnalisés, certes, mais que j’ose croire sincères. […]Quelques uns des écrivains évoqués dans ce livre œuvrèrent au XIXème siècle, les autres au XXème siècle. Tous disparus car je ne souhaite pas déranger les vivants, sachant toutefois combien la parole des morts nous permet si souvent d’exister.Guillaume Apollinaire – Louis Aragon – Antonin Ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les chercheurs d'or Hommages «À la manière de», de Gérard le Goff, Ed. Stellamaris, 155 p., 4e trim. 2023,
ISBN 2-36868-828-1

Simple amusette ? Variations sur un thème, à l'instar de celles que pratiquent parfois les compositeurs ? le Goff demande d'emblée pardon au lecteur, aux grands lettrés qui pourraient se montrer sourcilleux face à sa démarche. C'est que son livre est pour le moins original : écriture « à la manière de » pour une bonne cinquantaine d'auteurs français ou francophones des XIXe et XXe siècle. Tous disparus car je ne souhaite pas déranger les vivants, sachant toutefois combien la parole des morts nous permet souvent d'exister. Prudence et fascination devant l'écrit, de la part de l'auteur ! Nous passons de Charles Baudelaire à Henri Michaux, d'Arthur Rimbaud à Andrée Chédid, de Blaise Cendrars à Georges Perros. le portrait de chacun est tout d'abord habilement dessiné par le Goff et flanqué d'une vraie citation.

Rassurons-nous : on sent en tous points l'amour de la littérature, l'admiration pour ces auteurs majeurs, le respect. Les textes originaux de le Goff, miment de gré à gré le style de ces seigneurs du Verbe. Affirmation enjouée mais discrète de la culture face à l'inculture rampante actuelle. Les formes sont diverses. Tour à tour un poème de Maurice Fombeure plus vrai que nature, une soi-disant lettre d'Antonin Artaud à son psychiatre, une pseudo-interview avec Louis Aragon ou René Char, une rencontre putative avec Yves Bonnefoy, une missive que Philippe Jaccottet ne recevra jamais.

Le ton est amusé, avec un zeste d'humour, la relation est amicale mais humble face aux éléphants. On admire l'éclectisme de l'auteur, son agilité d'esprit, sa faculté de changer de style pour mimer les grands écrivains. Un exemple pour l'incontournable et ombrageux Victor Hugo :

L'orage accourt depuis l'horizon de l'autre monde,
Bouscule ses cohortes démentes, ses démons immondes
Qui prirent forme dans les amas de nuages gris (…)
On est effectivement dans le style du maître romantique…

Ou bien Valéry Larbaud dans un Orient-Express plus vrai que nature :

Emmène-moi,
Avec pour seul titre de transport mon rêve,
Ô Compagnie Internationale des Wagons-Lits !
Je sais les plafonds en cuir de Cordoue,
Le velours italien tendu aux embrasures
Les luminaires et la pâte de verre bleutée de Lalique (…)

Et, devant les châteaux imprenables qui passent, imperturbables devant les fenêtres du train :

Ces forteresses aux serres de pierre
Crispées sur les crêtes, hérissées,
Qui semblent défier les nuages (…)

Nous reconnaissons Gérard le Goff poète dans l'âme. le classement de cet ensemble de textes « à la » n'est ni chronologique, ni thématique et ne suit pas la logique alphabétique des patronymes. L'ensemble n'est ni une supercherie littéraire, ni une compilation présomptueuse. le Goff s'amuse et nous amuse. L'on sent que l'auteur a une réelle proximité avec ses aînés, les chercheurs d'or (joli concept en référence à l'épitaphe inscrite sur la tombe d'André Breton), les chercheurs de mots et d'idées de la littérature française. À l'unisson, tous ont les mains dans la rivière, les pieds dans la glaise, à l'affût de pépites.

Et si Gérard le Goff était, à l'instar de ses pères spirituels, lui-même un orpailleur ?

Claude Luezior





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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
EUGENE GUILLEVIC (1907-1997)
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Lithographie

Tu regardes la mer
Et lui cherches des yeux.

Tu regardes des yeux
Et tu y vois la mer.

Eugène Guillevic

Carnac

Sur le portrait,
Le visage penche
Rond et lourd
Comme un cromlec’h,
Strié de fissures,
Fins sillons de lande inculte.
Est-ce d’avoir communié
Tôt avec la pierre levée
Que la parole se veut rare,
A travers le trait des lèvres,
Là où s’esquisse
Quand bien même
Le désir de sourire ?
Est-ce d’avoir embrassé
Tant les grèves écorchées
Que les yeux se plissent,
Derrière le verre,
Pour lire plus encore
Toujours la mer
Mais déjà le ciel ?
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