AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Philippe Le Guillou (Autre)
EAN : 9782706719530
180 pages
Salvator (28/05/2020)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Aimez-vous de Gaulle ? « Je l'ai aimé, répond Philippe Le Guillou, comme je n'ai aimé aucun de ses successeurs. C'était le monarque de mon enfance, un personnage d'une stature écrasante et mythique. Je l'aime autant que je chéris les mots aventure et destin.» Alliant le geste aux élans de son cur, l'écrivain part chaque année, depuis trente ans, à Colombey-les-Deux-Églises. En pèlerin du Général, selon un rituel quasi religieux, il visite l'église, le cimetière, La ... >Voir plus
Que lire après Colombey : L'autre colline inspiréeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie chaleureusement les Éditions Salvator, l'auteur Philippe le Guillou, ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance !

Philippe le Guillou nous envoûte avec son « Colombey. L'autre Colline inspirée » en cette année 2020 où l'on célèbre notamment les 80 ans de l'appel du 18 juin 1940 et les 50 ans de la mort du Général le 9 novembre 1970. le titre fait écho à « La Colline inspirée », un roman historique de Maurice Barrès publié en 1913 et qui débutait par la célèbre phrase : « Il est des lieux où souffle l'esprit ». Philippe le Guillou est un romancier et essayiste, lauréat du prix Médicis en 1997, il est également l'auteur de nombreux ouvrages, parus notamment chez Gallimard. Son essai « La pierre et le vent » (Tallandier, 2019) a reçu le prix Témoins de Lumière. A l'image d'un Jean Paul Kauffmann arpentant l'île de Sainte Hélène en souvenir de Napoléon Bonaparte, Philippe le Guillou chemine à Colombey, à la Boisserie, l'antre gaullienne en nous décrivant avec passion les différents lieux du village et de la propriété. C'est un De Gaulle intime que nous découvrons là. De Gaulle alors lieutenant-colonel se porte acquéreur d'une maison de campagne en 1934, à quelques encablures de la frontière stratégique, aux limites de la Lorraine, tout près des célèbres évêchés de Toul, de Metz et de Verdun. C'est là qu'il passera « La traversée du désert », temps de solitude et d'écriture de ses mémoires de guerre. C'est aussi là qu'il perdra sa fille adorée en 1948, atteinte de déficience mentale, Anne qu'il aimait complimenter sur ses vêtements, sa tragédie personnelle et sa blessure la plus intime. L'écriture de Philippe le Guillou est pleine de beauté et de lyrisme. 12 ans d'attente pour De Gaulle avant le retour. C'est à La Boisserie à Colombey que l'Histoire, la grande histoire s'écrit. Il y a l'appel du 15 mai 1958 depuis Colombey, alors que la révolte gronde à Alger où s'est constitué un comité de salut public. De Gaulle écrit ainsi dans son Appel : « Devant les épreuves qui montent de nouveau vers le pays, qu'il sache que je me tiens prêt à assurer les pouvoirs de la République. » C'est cette même année, les 14 et 15 septembre 1958 que le Général reçoit à la Boisserie le chancelier allemand Adenauer. C'est le premier acte de la réconciliation avec l'Allemagne. L'auteur nous fais visiter et mesurer la dimension quasi spirituelle de ce lieu tout au long de la vie du Général. Quand vient l'heure de retraite politique en 1969, c'est à Colombey qu'il passe, dans cette Champagne humide, ses derniers mois avant sa mort le 9 novembre 1970. Il est enterré le 12 novembre. le récit de sa mort, de ses derniers instants sont poignants. L'auteur raconte la dernière rencontre entre André Malraux et le Général le 11 décembre 1969. Il nous décrit avec talent l'Église et le cimetière, la tombe simple dans un cimetière banal d'un géant de l'histoire. Il y a cette phrase De Chateaubriand : « Il faut de grands tombeaux aux petits hommes et de petits tombeaux aux grands. » Philippe le Guillou conclut de façon magnifique : « Aventure et destin sont des mots de ce lointain et vieux monde. Je les chéris plus que tout, autant que j'aime De Gaulle. » Un récit poignant mais sans emphase, les mots de Philippe le Guillou résonnent longtemps dans notre esprit, c'est une lecture spirituelle en quête de ce qui a fait et constitue encore l'âme de ce lieu. A méditer pour s'imprégner de ces lieux chargés d'histoire.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
Commenter  J’apprécie          313
Quel joli titre et quel beau livre. Précisons vite qu'il n'est pas du tout nécessaire d'être fervent admirateur de de Gaulle, de quelque époque, pour être enthousiasmé par cet ouvrage dont je remercie Babelio et Salvator-Diffusion.. Paraphrasant Barrès et sa Colline inspirée il s'agit d'un livre où souffle l'esprit en ce plutôt austère promontoire d'une France à mille lieues de la capitale, en fait à deux heures de route. Philippe le Guillou, essayiste (Chateaubriand, Gracq), fait régulièrement le voyage à Colombey. Et, à lire Colombey, l'autre colline inspirée, on a très envie de le suivre. Je suis allé à Colombey l'été dernier, avant ce livre, et j'en partage chaque ligne. C'est un livre poème.

le Guillou rappelle sa passion pour le destin de de Gaulle née à la mort de ce dernier. Impressionné par les images de Colombey et les photos de Paris-Match, il s'attache alors qu'il est élève de sixième en Bretagne à compiler articles et extraits de presse et photos du Général. Colombey. L'autre colline inspirée vaut par la scène historique, mais aussi par une véritable réalisation géographique, une mise en images inspirée, c'est le cas de le dire. Ses mots sont superbes pour décrire cette rude campagne haut-marnaise, si méconnue. Relief modeste, donc usé, résigné même comme l'écrivait le Général. Colombey n'est pas un lieu pour les rêveries aquatiques, bien au contraire... C'est un lieu pour le grand air, les assauts des rafales et les tempêtes, un lieu pour l'esprit, l'inspiration, les méditations de haut vol - les promenades et les marches sur la crête, à l'air vif et libre, dans le lit du vent.

Ici de Gaulle a écrit, beaucoup, et bien avant son congé musclé de 1969. Face à l'austérité de cette Champagne loin d'être pétillante il dialogue avec L Histoire. Dans ce calme village que Philippe le Guillou fixe ainsi de bien belle facture le village a quelque chose de resserré comme une bogue protectrice autour du clocher, de l'église, de la présence primordiale des morts, avec le nom des malheureux tombés sur les théâtres de guerre et ceux de ceux qui reposent dans le joli petit cimetière aux allées couvertes de petits graviers blancs. Car bien sûr, Colombey-les-Deux-Eglises c'est déjà l'Est, choisi en 1934 par De Gaulle entre autres parce qu'équidistant de la capitale et de la frontière orientale, donc non loin d'une éventuelle ligne de front. Quatre-vingt années d'une vie, de plusieurs vies, prendront forme dans le refuge de la Boisserie, resté secret pour une bonne part. Discret, plutôt que secret.

Si j'ai aimé ce livre c'est que je ne suis pas loin de penser que seule l'austérité est belle, et que le minimalisme est essentiel et émouvant. Aux antipodes du clinquant et de la parade la Boisserie, méthodique et ponctuelle, savait aussi la drôlerie aux traits d'humour fréquents de l'homme du 18 juin. Nous sommes loin du fétichisme ostentatoire. La maison sait provoquer respect et retenue. Qu'il évoque d'une part les croix, dont l'immense monument sur les hauteurs, les forêts voisines, les villageois, le culte (un peu distrait chez le Général parfois) du dimanche matin et familial, ou d'autre part les meubles sans tapage, la bibliothèque, livres d'histoire et bien sûr Péguy, Bernanos, Mauriac et Malraux dont on croit voir le dos voûté marchant et devisant dans les allées (Les chênes qu'on abat) Colombey. L'autre colline inspirée est une splendide invite en cette terre de confins, à mettre ses pas, à distance respectable, dans ceux de Charles de Gaulle.
Commenter  J’apprécie          72
Merci à Babélio et aux éditions Salvator de m'avoir adressé cet ouvrage.

A la naissance de l'auteur le Général de Gaulle était président de la république depuis plusieurs semaines. moi j'étais déjà une petite fille.

En lisant les souvenirs personnels de novembre 1970 de l'auteur, je retrouve mes propres souvenirs télévisuels: la sortie du cercueil, posé sur un engin blindé, par la grille de la Boisserie (il y a quelques années en visitant le musée des blindés de Saumur j'ai pu voir cet engin blindé) la foule immense et silencieuse. Comme lui j'ai aimé les reportages photographiques de Paris-Match.

L'auteur se promène dans les lieux où vécu le Général (la Boisserie, son jardin, le village de Colombey, l'église) tout en évoquant divers événements historiques ou autres. Les pages sur la vie privée m' émeuvent, celles de la vie publique ravivent ma mémoire.

En conclusion des grands moments de nostalgie à la lecture de cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je préfère penser au cortège infini des vrais, des purs, des fervents, de tous ceux pour qui l'ultime départ du Général fut un drame intime ou national, oui de tous ceux pour qui de Gaulle, parce qu'il est un jour entré dans leur vie de manière définitive, comme la foudre ou la tempête, demeure un exemple, un modèle, une figure inspiratrice, j'ose le mot, un proche.

p. 121
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Philippe Le Guillou (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Le Guillou
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu Philippe le Guillou Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris
autres livres classés : colombeyVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}