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EAN : 9782743623920
300 pages
Payot et Rivages (12/09/2012)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Il fallait mettre le monde la tête en bas, le monde la tête en bas avait sans doute meilleure allure.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est le deuxième que je lis dans le cadre de la lecture commune pour découvrir cet auteur. J'avais apprécié « Vous n'étiez pas là » sur Nico. Cette fois, nous découvrons l'univers de Rainer W Fassbinder. Ce réalisateur allemand est le personnage central de ce livre. Mais à nouveau, Alban Lefranc nous entraîne aussi dans la période de l'Allemagne des années 70 et des années de plomb. J'ai apprécié ce mélange de biographie d'un réalisateur et aussi la description d'une époque. Ce croisement de l'univers personnel d'un homme et de son époque enrichit notre lecture. Nous sommes en présence de personnages des années 60 et 70 de l'Allemagne et en particulier les protagonistes des Fraction Armée rouge et leur emprisonnement. Alban Lefranc nous décrit bien la vie de personnages mais aussi le climat politique et social de cette époque. Il met aussi en exergue les « obsessions » de Fassbinder et sa façon de vivre et travailler. A nouveau, ce roman-récit nous incite à lire d'autres ouvrages, en particulier le Berlin Alexanderplatz, livre culte pour RWF et surtout à voie et revoir les films de ce réalisateur. Hasard et chance, le prochain festival de Cinéma d'Histoire de Pessac a comme programmation cette année, l'Allemagne et plusieurs films de RWF sont programmés et en particulier, son téléfilm Berlin Alexanderplazt. Je remercie chaleureusement les copinautes qui font voyager les livres car j'ai encore une fois fait une belle découverte, celle d'un auteur et d'un univers très particulier. La lecture ainsi de plusieurs livres d'un même auteur nous permet d'appréhender son univers et son écriture.
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Fassbinder, frénésie tragique témoignant de l'hypocrisie de toute une société en une énorme fiction.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/06/03/note-de-lecture-fassbinder-la-mort-en-fanfare-alban-lefranc/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On voit d’abord une vingtaine d’hommes en armes, un pied à terre, debout, certains casqués, d’autres tête nue : ils s’abritent derrière des voitures avant de riposter à une menace hors champ, dans une rue exhibant tous les signes de la plus parfaite normalité urbaine (arbres en fleur, passants qui passent, poubelles de couleurs différentes pour le tri des déchets, chaussée et trottoirs impeccables, ciel bleu infrangible, dentelle de nuages, etc.). On sait, on récite son catéchisme, on est un bon petit soldat des repères historiques, on a vérifié : le déchaînement de violence en Allemagne de l’Ouest dans les années 1970, la vitrine brisée du fameux miracle économique qui avait vu le pays renaître de ses cendres, un groupe de terroristes diaboliquement photogéniques contre un État pris de frénésie répressive. On sait le triple barrage opéré sur les faits et leur sens, le ronronnement des doxas. On regarde toujours. Plusieurs tanks circulent également mais dans une autre plan, et on pense alors montage, montage forcément, collage de séquences initialement étrangères l’une à l’autre, on pense reconstitution, fiction plus ou moins documentée parmi d’autres consacrées à la période, à ces années dites de plomb, inconcevables dans ce pays devenu profondément allergique à la violence d’État, et qui eurent lieu pourtant, sous les yeux de tous. Mais il n’y a pas tellement de films sur le sujet, une dizaine tout au plus, on les connaît tous, même les plus infâmes. Et puis on aperçoit deux hommes, le second d’un roux presque rouge est évacué sur une civière dans la cinglante lumière de juin, le premier très maigre avance en slip au milieu des uniformes, et on comprend alors que les images ont été prises sur le vif car les visages sont bien ceux qu’on a vus sous les chiffres de la récompense promise pour leur capture, on comprend que des dizaines de caméras filmaient en direct l’arrestation des deux terroristes les plus recherchés d’Allemagne, que des photographes dans la très belle lumière de juin avaient peut-être le temps de choisir l’angle épique approprié, que les couvertures des gazettes n’ont eu que l’embarras du choix le lendemain, et sur l’écran s’affichent ces quelques mots qui authentifient tout : arrestation d’Andreas Baader et Holger Meins, juin 1972."
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En 1974, quand il interprète le jeune putain naïf à la merci de la rouerie bourgeoise dans "Le droit du plus fort", il pèse 70 kg, le corps est souple encore et répond sans peine à l’appel de la jouissance. La Cinémathèque française projette une rétrospective de ses films, l’Allemagne organise et remporte la Coupe du monde, de grandes blondes sportives made in RFA défilent chez tous les couturiers, les salariés votent, Helmut Schmidt devient chancelier, le savoir-faire germanique envahit les cuisines et les salles de bain européennes, ça ne va pas. Il prend quinze ou vingt kilos en quelques années, rien que dans le cou et les joues, et exige que son visage soit photographié de très près sur les couvertures des magazines. Non content que sa laideur prolifère dans les rues, il viendra sauter à la gorge des ménages allemands sur le petit écran. Une tête de Rainer Werner Fassbinder surgit sans crier gare entre la machine à laver Siemens et le grille-pain Schneider. Les associations de parents d’élèves obtiennent tout de même que son visage ne soit pas diffusé avant 22 heures.
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D’autres commandos continuent d’agir depuis l’arrestation en 1974 des membres fondateurs de la Fraction Armée Rouge. "On évalue à 1 200 le nombre de personnes potentiellement dangereuses qui sont passées dans la clandestinité", déclare devant une commission parlementaire le docteur en droit Horst Herold, président de la police fédérale allemande, début septembre 1977. "On évalue à plus de 6 000 le nombre de sympathisants prêts à leur fournir une aide passagère, à les cacher pour quelques jours. Il n’y a aucun capitaliste qui n’ait pas son terroriste prêt à agir dans le cercle de ses proches ou de ses connaissances. Il n’y a aucun milieu, le plus select soit-il, qui ne compte parmi ses membres un terroriste à l’affût du moment propice", confie le docteur Herold aux députés allemands. En 1979, il annonce que ses services ont enregistré l’identité de 4,5 millions d’individus et de 3 100 organisations, les empreintes digitales de 2 millions de personnes, la graphie de près de 60 000 suspects.
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On entre dans un mort comme dans un moulin. On s’est introduit d’abord par effraction, la nuit, en forçant une porte de derrière, une vieille porte oubliée qui n’intéressait plus personne. Et on s’est plu dans les lieux, on y a même très vite gagné l’impression qu’on était seul à les connaître. On s’est surpris à croire qu’on les connaissait mieux que le mort lui-même, qui ambitionnait justement de construire une maison avec des films, après avoir mis le feu au pays. Il faillit bien réussir, avec pour viatique essentiel le Berlin Alexanderplatz de Döblin, bestiaire féroce où faire ses armes.
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On ne peut pas en parler, dit sa mère au petit gros, c’est comme pendant Hitler, les gens ont peur de parler de ça, peur de passer pour des sympathisants, peur en critiquant le gouvernement d’être mis dans le même sac que les terroristes. Les gens sont à bout. On ne peut pas en parler."
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Videos de Alban Lefranc (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alban Lefranc
A l'occasion du salon "Les Correspondances" à Manosque, rencontre avec Alban Lefranc autour de son ouvrage "L'homme qui brûle" aux éditions Rivages. Rentrée littéraire automne 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2347439/alban-lefranc-l-homme-qui-brule
Notes de musique : © mollat
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