L'écriture est si fluide que j'ai eu du mal à m'arrêter. Dévorer cent pages d'une seule bouchée, sans s'arrêter, sans avoir le temps de prendre mon souffle : voilà qui fut fait. Je ne me suis pas ennuyée : il y a de l'action, et surtout du rythme. Je me suis laissée portée par l'écriture, j'étais dans Font-Romeu, au coeur de cette "drôle de guerre", je côtoyais les personnages. le récit, le paysage, les anécdoctes : tout est vivant.
L'Histoire se mêle avec l'histoire du roman, sans donner pour autant un caractère pompeux ou trop savant. Je propose qu'on mette "
Les Montagnes chantaient la liberté" au programme des troisième en Histoire ; ce sera toujours plus palpitant qu'un paragraphe dans un manuel scolaire.
Hélène Legrais décrit avec précision ce qu'était la vie quotidienne de Font-Romeu à cette époque ; un pari difficile, mais gagné.
De plus, l'écriture est tellement accessible et savoureuse que l'on s'imaginerait presque pouvoir écrire ces lignes. Les phrases ne contiennent jamais que le "sujet-verbe-complément". Sous une apparente simplicité, elle recèle et relève d'une complexité étonnante. Tout est dans le dosage de l'intensité et du rythme. Elle a aussi une profondeur psychologique presque palbable : on connaît le caractère des personnages non seulement par les descriptions, mais aussi par leurs paroles et par leurs actes.
J'ai adoré détester certains personnages (Léonie, ou encore les collabos ou des juifs); j'ai aimé en adorer d'autres (Amédine, Daniel et Vincent).
Toute l'histoire découle des personnages : de leurs caractères, de leurs désirs, de leurs défauts...Et plus particulièrement, du personnage principal. Amédine, une jeune femme intelligente, à la fois "lumineuse et douleureuse", est une héroïne malgré elle. Elle s'engage dans la résistance et sauve d'autres personnes. de bout en bout elle apparaît comme inadaptée à la société : elle brille tellement par son intelligence qu'elle en devient éblouissante. La fin, loin d'être heureuse ou fataliste, est tout simplement réaliste. Elle tire à boulet rouge sur l'incapacité d'accepter la différence ; en temps de guerre ou non.
Les Montagnes chantaient la liberté est l'un des livres à avoir dans sa bibliothèque, et surtout, à avoir lu.
Lien :
http://tsilla66.canalblog.co..