J'ai lu pas mal d'ouvrages de
Jean Anglade, et je trouve cet auteur, même s'il n'est pas incontournable, plutôt agréable à lire. Intarrissable sur sa région, l'Auvergne, il a su apporter parfois quelques analyses au sujet des évolutions de notre société.
Là, j'ai des doutes : Nous entrons dans un récit strictement chronologique, qui va nous présenter une suite de situations concernant les membres d'une famille de l'Auvergne profonde.
La grande difficulté que j'ai éprouvé à la lecture de ce roman, c'est que je n'ai pas pu lui trouver d'unité, de sens logique.
Le nombre de sujets abordés, sans lien direct avec la famille au coeur du sujet est impressionnant : Portrait d'un instituteur, mini
histoire de la première guerre mondiale, la maladie, le cancer, le suicide, les engrais, les effets de la modernisation agricole, le Larzac, l'origine du monde (p 197) les prostituées, le Kosovo et les états Baltes....
Et l'on s'aperçoit que l'on a lu cent trente pages avant d'aborder ce qui semble être le centre du récit : la vie d'un curé de campagne au vingtième siècle.
Et là, une fois de plus de nombreuses digressions seront prétexte à évoquer, voire à raconter :
José Bové,
Jean Paul II, L'abbé Pierre,
Benoit XVI, Alexandre Vialate,
Marguerite Yourcenar, Jean Marie Djibaou, Cohn Bendit,
Padre Pio, la religion le onze septembre 2001 et les philosophes anciens.
Chaque personnage est l'occasion de raconter l'histoire d'un lieu, d'une institution ou d'un événement.
On a l'impression que
Jean Anglade a fait plus ou moins consciemment une sorte de bilan de ce qu'il a appris, compris, vécu. C'est peut-être indirectement et paradoxalement le plus autobiographique de ses romans.
Je n'ai pas pour habitude de "casser" un livre de façon non nuancée. Je pense que chacun doit pouvoir se faire son idée en connaissance de cause.
Alors si ça vous dit...!