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EAN : 9782849504888
342 pages
Syllepse (23/10/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
L’année commémorative du centenaire de la Première Guerre mondiale est achevée. Vous aurez cherché, presque vainement, dans les propositions de célébrations, conférences et autres offres éditoriales, l’évocation du dilemme tragique que la guerre a posé au mouvement ouvrier : soutien ou opposition à l’Union sacrée. De la même façon, tant les prises de positions internationalistes, les combats pacifistes que les luttes sociales n’ont été guère visibles. Fruit d’un tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Elles et ils ne sombrèrent pas tout-e-s dans l'« union sacré »

Dans son introduction, publiée avec son aimable autorisation ainsi que celle des Editions Syllepse, (voir blog "entre les lignes entre les mots"), Gérard Leidet indique que « Cet ouvrage a pour ambition de réunir quelques unes des problématiques relatives à l'évolution du mouvement ouvrier pendant la Grande guerre ». Il parle, entre autres, de la figure du « majoritaire de guerre », des minorités pacifistes révolutionnaires au sein de la SFIO et de la CGT, des instituteurs et institutrices syndicalistes de la Fédération des syndicats d'instituteurs (FNSI-CGT)… Sans oublier des éléments de la seconde partie « vue de Marseille et sa région », des femmes, « Invisibles, oubliées les femmes dans la guerre », ou des articles de la troisième partie « se situant à la lisière du mouvement ouvrier et faisant écho à la mémoire de la Grande-guerre à Marseille »

Et contre les contes et légendes nationalistes, « L'ambition de ce livre était de revisiter quelques uns des défis que le mouvement ouvrier, à l'épreuve de la guerre, eut à affronter. En le livrant aujourd'hui au regard (critique) du lecteur nous ne prétendons pas à l'exhaustivité, mais nous souhaitons simplement qu'il puisse servir de point d'appui pour des débats, d'autres études et recueils de témoignages »

Quelques éléments choisis très subjectivement.

Jean Louis Robert parle, entre autres, des mutations du travail, des mutations des travailleurs et travailleuses, des usines et de la production de guerre, de l'embauche massive des femmes, du « grand dynamisme social des femmes pendant la guerre », de l'entrée de ces femmes dans les syndicats et « au lendemain de la guerre, les syndicalistes masculins CGT manifesteront une indifférence presque totale face au renvoi brutal des femmes des usines », du bouleversement des secteurs professionnels, des usines de guerre qui « produisent la mort », de l'apparition des OS, des chaines de production, des nouvelles formes de représentation, du syndicalisme « de présence ou de collaboration »,des luttes contre la « vie chère », du triomphe « du productivisme et de l'idée de nationalisation », des alternatives révolutionnaires…

Stéphane Sirot insiste, lui aussi, sur les transformations touchant directement le monde ouvrier, la relance des procédés tayloriens, la « modernisation » des méthodes de travail, l'entrée massive des femmes dans des secteurs où elles n'étaient que peu présentes, la place des métallurgistes, les luttes pour les augmentations de salaires ou la « semaine anglaise » et la place prépondérante des femmes dans ces mouvements, la durée courte des grèves, l'institution de délégué-e-s, la pratique de l'union sacrée et ses opposant-e-s, l'héritage « des déchirements et des clivages de la Grande Guerre »…

Loïc le Bars souligne le rôle des instituteurs et des institutrices syndicalistes contre la guerre et l'union sacrée, les orientations résolument pacifiste et internationaliste de la FNSI (voir la référence de son récent ouvrage enfin de cette note). Je reprends un extrait d'une brochure de Marie et Françoise Mayoux : « Mais ce que nous n'avons jamais accepté, ce que nous n'accepterons jamais, ce que nous repoussons du pied avec répugnance méprisante, c'est cette prétention du gouvernement de la République à nous transformer en agents politiques de la plus basse espèce, en propagandistes « anti-boches » qu'on voudrait nous voir jouer, en missionnaires de la haine la plus aveugle, enfin – honte et infamie – en bourreurs de crânes à l'usage de nos propres élèves »…

J'ai aussi été intéressé par le regard sur l'« historiographie du majoritaire de guerre », les actions du « comité pour la reprise des relations internationales…

Bernard Régaudiat analyse les actions et les revendications dans les Bouches du Rhône « à l'ombre de l'union sacrée », compare le niveau des grèves et des grévistes dans plusieurs pays belligérants. Il insiste, entre autres, sur leur durée et la place des femmes..

Sont aussi abordés dans cette partie, le pacifisme et l'antimilitarisme à la Bourse du travail de Marseille, les évolutions de militant-e-s socialistes marseillais, le combat des instituteurs et institutrices, le rôle des mineurs ou l'analyse des positionnements des « anarchistes ». Je souligne notamment l'article de Colette Drogoz sur le mouvement ouvrier féminin, « bien que fort nombreuses au travail, les ouvrières sont transparentes »…

Dans la dernière partie, les auteur-e-s parlent, entre autres, de « monuments au morts », des départs et de la mobilisation, de la vérité sur la « Légende noire » (15eme corps d'armée, le corps des provençaux)…

Un ouvrage plus qu'utile, tant sur le plan général que sur le « mouvement ouvrier provençal ». Nous n'en avons pas fini avec les lectures des vainqueurs, les visions nationalistes, les écrits omettant les salarié-e-s et leurs résistances, sous-estimant les atrocités militaristes (y compris celles commises par les généraux contre « leurs propres soldats ») et les refus, certes minoritaires, de la grande boucherie, de l'« union sacrée », de l'alignement sur les intérêts des dominants…

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais ce que nous n’avons jamais accepté, ce que nous n’accepterons jamais, ce que nous repoussons du pied avec répugnance méprisante, c’est cette prétention du gouvernement de la République à nous transformer en agents politiques de la plus basse espèce, en propagandistes « anti-boches » qu’on voudrait nous voir jouer, en missionnaires de la haine la plus aveugle, enfin – honte et infamie – en bourreurs de crânes à l’usage de nos propres élèves
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L’ambition de ce livre était de revisiter quelques uns des défis que le mouvement ouvrier, à l’épreuve de la guerre, eut à affronter. En le livrant aujourd’hui au regard (critique) du lecteur nous ne prétendons pas à l’exhaustivité, mais nous souhaitons simplement qu’il puisse servir de point d’appui pour des débats, d’autres études et recueils de témoignages
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Invisibles, oubliées les femmes dans la guerre », ou des articles de la troisième partie « se situant à la lisière du mouvement ouvrier et faisant écho à la mémoire de la Grande-guerre à Marseille
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