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Martine Leroy-Battistelli (Traducteur)
EAN : 9782290320303
318 pages
J'ai lu (19/11/2002)
3.41/5   11 notes
Résumé :
Kiki Takehashi, jeune new-yorkaise d'origine japonaise, s'apprête à épouser Eric, un brillant avocat qui la comble d'attentions. Pourtant l'approche de cette échéance la terrifie ; elle reste littéralement hantée par le premier - le seul ? - amour de sa vie. La venue de Yukiko, grand-mère qu'elle n'a jamais connue, agira peut-être comme un révélateur. Cette ancienne geisha, excellant dans l'art de vivre au service des hommes, n'est-elle pas la mieux à même de pouvoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Que c'est bon !
Comme pendant une soirée sushi où une fois on en a plein la bouche, une autre fois petit bout par petit bout on avance, pour savourer chaque instant avec chaque bouchée le plus longtemps possible.
La pauvre femme, qu'on ne va pas pleurer pourtant. C'est comme ça, et c'est pour tout le monde pareil.
Est-elle tant à plaindre, cette Kiki, tant aimée d'un peu partout, avec ses aventures de jeunesse, son mariage imminent, et même de l'au-delà, alors qu'"il ne lui reste des moments passés ensemble, rien d'autre qu'un fantôme nu qui habite chez moi et dépérit lentement" (p. 149) ?
Elle se laisse un peu aller à la passivité, a ses petits moments de "révolte" : "Ce n'est pas parce que tu es mort que je dois l'être aussi" (p. 107), et de... d'accablement ? : "Va te faire foutre. Tu ne sais donc pas que tu me gâche a vie ?" (p. 158), de désarroi, ça me semble assez sûr : "Obaasame, dirai-je (sans bafouiller désormais, car ce mot coulera comme du beurre sur ma langue), comment as-tu fait pour survivre sans avoir appris à oublier ?" (p. 133).
Mais elle serait peut-être là à un moment charnière : "... je m'accroche à Eric, mon seul refuge sûr, car le passé est un tourbillon et l'idée de l'avenir, longtemps éclairée par l'image de ma grand-mère, s'est soudain obscurcie." (p. 150)
Pauvre femme, pourtant parfois bien drôle, et du coup tout de même assez attachante : (parlant de concombre) "Un légume aussi ridicule, une vraie blague en soi, comme les aubergines, mais avec en plus la honte de ressembler à un phallus." (p. 148)
C'est tellement la vie dans ce livre. Kiki a une telle présence. On croirait qu'elle nous parle. On croirait presque qu'on est en train de penser, de vivre ce que Kiki raconte...
[JE COMPLETERAI]

Encore d'autres, tellement ! passages que j'ai bien aimée : "Il s'agissait d'une amitié profonde et constante, de l'eau coulant sous un pont de mots." (p. 182), "... tous ceux qui sont vraiment amoureux pensent que l'objet de leur amour est extraordinaire, très peu seulement ont la chance de pouvoir apprivoiser l'extraordinaire pour se construire un bonheur domestique à usage quotidien." (p. 185), (elle n'a plus d'empreinte digitale (d'identité ?) : "Mes doigts sont un vide. Là où courait un fin réseau verticillé témoignant d'une identité unique et précise, il n'y a plus que la banale uniformité d'une feuille de papier vierge. J'en ferais bien autant pour ma mémoire, si c'était possible." (p. 244)

Je n'ai pas bien compris cette phrase (p. 115):
"Obaasama, dirai-je (par politesse, car je connais sa réponse avant même d'avoir posé ma question), sais-tu ce que c'est que d'oublier que tu es morte ?" (p. 115)
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J'avais emprunté ce livre il y a bien longtemps à la bibliothèque.
Je l'avais pris au pif, en lisant le résumé en diagonal.
Je me rappelle ma surprise quand j'ai découvert la couverture et le titre, j'ai cru que ça allait être un récit d'amourette à l'eau de rose, le genre de truc qu'on lit vite fait et auquel on ne pense plus !

Je crois bien que huit ans ont passé depuis, et comme vous le voyez, j'y pense encore à ce beau roman, qui s'est lu d'une traite grâce à la force de son histoire et à la densité de son écriture ; douce et poétique, et tellement forte qu'elle m'imprègne encore maintenant.

Une belle histoire qui est mené d'une main de maître par notre héroïne américaine d'origine japonaise - Kiki.
J'aimerais vous la raconter mais j'ai peur de trop vous en dire, je garde encore mon souvenir d'émerveillement, de surprise à chaque page tournée, et de mélancolie, car c'est bien ce sentiment sourd qui nous envahit de la première à la dernière page du récit.

C'est trois générations de femmes qui sont évoqués à travers la voix de l'héroïne. Nous ne cesserons d'ailleurs de faire des retours en arrière, de nous remémorer des souvenirs, fugitifs et terminés.

Nous voyagerons même au Japon, et au fur et à mesure de l'avancée de cette histoire nous comprendrons l'angoisse de tous les jours, la mélancolie dépressive, et la progressive renaissance de Kiki.
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A la veille d'épouser un jeune avocat attentionné mais conventionnel, Kiki, une jeune New-Yorkaise d'origine japonaise, doute de ses choix et demeure hantée par le souvenir de son premier amour.
La venue à New York de sa grand-mère, une ancienne geisha qu'elle idéalise quelque peu, l'aidera peut-être à saisir certains mystères.
j'ai envie de dire que "j'étais bien" dans ce roman psychologique, sensible et sensuel, qui aborde le désir féminin à travers l'histoire de trois générations de femmes, je l'ai lu par petites étapes pendant presque 3 semaines, quelques pages avant de m'endormir....!!
C'est pas évident de trouver une histoire qui "s'adapte" à ce genre de lecture -lecture par petit bout- de plus, moi quand je lis je suis plutôt du genre "dévoreuse de livre d'une seule traite"...ce fut donc d'autant plus agréable pour moi d'être surprise par cette "nouvelle" façon d'apprécier un livre, son histoire.

lu en 2006.
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Récit intérieur liant le destin de trois femmes, Vos désirs sont désordres évoque avec langueur, les notions de deuil, de perte d'identité, de désir et d'amour. Des thèmes souvent traités en littérature, ici ravivés par une plume délicate malgré les nombreuses longueurs du récit.
Ainsi et même si certains passages apparaissent très réussis (les apparitions de Phillip, le premier amour de la narratrice disparu de sa vie, en fantôme muet indéchiffrable), d'autres peinent à convaincre (le passage d'un destin à l'autre, le dialogue imaginaire entre la narratrice et sa grand-mère encore inconnue). En alliant les destins de trois générations de femmes, Mako Yoshikawa tisse un lien invisible entre les amours vécus et fantasmés.
Un roman intrigant mais finalement plutôt convenu dans son approche du thème, qui ne parvient jamais totalement à emporter le lecteur vers de nouveaux horizons.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si vous êtes de sexe masculin, blanc, hétérosexuel et beau garçon par dessus le marché, si vous êtes voué au succès par la naissance, l'éducation, le talent et vos prédispositions personnelles, si on vous a depuis toujours couvert d'éloges, admiré, fêté et que vous connaissez la réussite et rien que la réussite, alors je dirais que vous figurez parmi les personnes les plus vulnérables au monde, autant que parmi les plus chanceuses. Ce doit être un peu terrorisant d'aoir obtenu tout ce qu'on voulait, ou pouvait vouloir. Quand la vie vous a toujours souri, comment savoir quelle dose de malheur on est capable de supporter, et jusqu'où on peut tomber sans mourir?
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"En me mettant devant la glace, je m'attendais à voir Yukiko, non pas ma grand-mère séduisante et sûre d'elle, mais l'adolescente trop grosse qui, par une ironie du sort, portait le même nom, une fille à l'air emprunté, rentrant les épaules comme pour cacher son absence de grâce et de beauté. Quand j'entrai dans la salle de bain et vis à la place les traits harmonieux de mon visage, que ne venait pas déparer le corps monstrueux qui se cachait, me semblait-il sous mes vêtements, j'eus la certitude que le miroir me jouait des tours. Car lorsque le destin décrète, sur un caprice soudain, qu'un être de l'âge de Phillip doit mourir, en qui et en quoi peut-on avoir confiance ?" (p. 241)
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Je vais leur parler d’Eric, mais surtout de Phillip, comment je l’aimais, comment je l’ai perdu et comment je l’ai pleuré pendant plus d’un an. Je leur raconterai qu’il est revenu quelque temps, nu, muet et dépérissant lentement, pour se tapir dans les ombres et les recoins de mon appartement, et puis qu’il s’en est allé.
Je leur dirai que je continue à le guetter, mais qu’un jour, je cesserai de le faire. Je leur dirai que je l’ai déjà laissé partir, avec tristesse, mais sans amertume ni regret, reconnaissante de l’avoir connu et aimé pendant tout ce temps.
Comme l’a fait ma mère avec l’homme qu’elle aimait, et sa mère avant elle.
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Quand décembre viendra, lorsque l'air sera coupant et lumineux, ma grand-mère et moi seront devenues de vieilles amies. Je lui prêterai mon écharpe la plus chaude, et nous traverserons Central Park dans sa largeur, bras dessus bras dessous, comme deux écolières.
Obaasama, dirai-je (sans bafouiller désormais, car ce mot coulera comme du beurre sur ma langue), comment as-tu fait pour survivre sans avoir appris à oublier ?
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Jamais plus dans ma vie il n’y aura quelqu’un comme Philipp. Il était pour moi ce que Sekiguchi était pour Yukiko, ce que Kenji représentait pour ma mère, et s’il est une chose que m’ont enseigné les histoires que ma mère me racontait le soir, avant que je m’endorme, c’est que, dans ma famille, les femmes ne renoncent jamais. Jamais plus il n’existera quelqu’un comme lui, et il ne me reste, des moments passés ensemble, rien d’autre qu’un fantôme nu qui habite chez moi et dépérit lentement.
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