Des courts textes qui parlent des Premières Nations, de ceux qui étaient l'Amérique bien avant l'arrivée des Européens. C'est le dernier de la série des « remarquables oubliés », mais c'est aussi dernier livre de Serge Bouchard, paru à titre posthume. On regrettera ce grand homme!
Des chapitres qui suivent à peu près la ligne du temps, des premiers visiteurs européens jusqu'à la conquête par les Britanniques vers 1765. Ils racontent les peuples et les chefs autochtones qui ont fait face aux conquistadores venus pour piller l'or des Incas et des Mayas, puis aux colonisateurs qui recherchaient les richesses du Nord, les fourrures des Algonquins et les Cris.
Les livres d'histoire, même ceux des historiens bien sérieux, recèlent leur part de fabulation, d'interprétation. Serge Bouchard n'a pas son pareil pour remettre en question cette histoire, celle des vainqueurs, qui laisse dans l'ombre les remarquables oubliés, ceux qui n'étaient pas du côté des chefs victorieux.
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Ce fleuve grandiose aurait pu conserver les beaux noms amérindiens d’Hochelaga ou de Canada, mais les Français le baptiseront plutôt Saint-Laurent, s’inspirant tout bêtement du calendrier chrétien. Saint-Laurent est le patron des diacres, des pompiers, des cuisiniers, des rôtisseurs, des charbonniers, des torréfacteurs, des bibliothécaires, des archivistes et des verriers, sans aucun lien avec l’Amérique. Un mauvais tour de l’histoire que d’octroyer à un plan d’eau aussi unique, aussi stratégique dans la géographie nord-américaine, le nom banal d’un saint qui n’a absolument rien à voir avec la nature des lieux.
(Lux, p.83)
« S’il est vrai que les histoires nationales sont des mensonges énormes, s’il est vrai que chacun y va de son mythe déformant, alors autant choisir les fables et les choisir avec soin, autant retenir les plus belles, les plus grandes, »
(Lux, p.15)
Conférence de Serge Bouchard 4/4