Si on m'avait dit qu'un jour je ferais un post sur
Marc Levy...
Je reconnais des qualités à
Marc Levy, ma mère l'adorait. Ses romans la faisaient voyager. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je les ai presque tous dans ma bibliothèque. Une de mes meilleures amies en est également fan, mais moi... Je trouve que souvent, ce n'est pas assez abouti. Cela me laisse un goût d'inachevé dans la bouche. Les fondations sont bonnes, la plume agréable, mais il manque ce petit quelque chose qui fait que je n'arrive pas à oublier ce qui m'entoure quand je le lis. Ses romans ne m'habitent pas, ils glissent sur moi comme l'eau sur une toiture.
Mais ça, c'était avant de lire
Les enfants de la Liberté.
Si on m'avait tendu le livre en dissimulant l'identité de l'auteur et en me disant simplement « Lis », je n'aurais jamais deviné qu'il s'agissait de
Marc Levy.
Le sujet m'intéresse beaucoup, c'est un fait. Les origines de mon père, ce lourd secret familial qu'il emporta dans sa tombe y sont pour beaucoup. J'ai envie de comprendre, de comprendre mon père et ses fêlures, de comprendre ce qui l'a forgé ainsi, ce qui a tanné ce cuir tellement épais et tellement difficile à transpercer.
Mais ce n'est pas seulement cela. Je me souviens des histoires de Mémé, ma grand-mère maternelle, cette conteuse formidable, qui, assise sur un banc, l'été, à la lueur de la lune, me racontait des histoires de couvre-feu et de sorties en vélo interdites. Cette Histoire fait partie de mon histoire familiale, de mon patrimoine, de ce que je suis finalement. Les parents de ma grand-mère ont caché des résistants dans le toit de la grange, ma grand-mère paternelle a eu un enfant avec un allemand. C'est notre histoire.
J'ai donc fait fi de mes préjugés pour me lancer dans ce roman. Je ne le regrette pas. le sujet est grave, traité avec une délicatesse bienvenue.
M. Levy a offert à son père, Jeannot, le plus beau des cadeaux : il a raconté son histoire. Et sa plume, celle de l'écrivain qui ne savait pas m'embarquer, m'a capturée dans ses filets pour ne plus me lâcher. Véritable mer d'émotions, j'ai plongé dans cette époque qui a vu naître mon père, je me suis enfouie dans la mouvance de cette résistance du sud qui ne pouvait pas s'engager, mais le faisait quand même à sa manière. J'ai tremblé, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai vécu...
Et c'était pourtant du
Marc Levy...
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