Tout voyage en Italie devrait commencer par la découverte de Florence. Erigée avec Venise, Rome et Naples dans un quatuor d'excellence, Florence fait partie des destinations à ne manquer sous aucun prétexte pour qui souhaite appréhender le mystère de la beauté italienne.
A mi-route entre la cité des Doges et celle des Papes, entre celles qui furent l’opulente suzeraine des mers et l’immense capitale de l’Empire, Florence reste l’élégante cité des arts, le symbole même de « la Renaissance », de ce renouveau de civilisation qui a gagné peu à peu toute l’Europe. Surgi pour l’essentiel dans le siècle d’or du « Quattrocento » - le XVème siècle - mais dont le mouvement commence un siècle plus tôt. Les principales figures tutélaires sont toutes florentines.
Que serait l’histoire de l’art mondiale sans les révolutions esthétiques lancées par Giotto, Masaccio, Paolo Uccello, Donatello, Alberti, Brunelleschi, Ghirlandaio, Botticelli, Raphaël, Leonard de Vinci ou Michel Ange ? Que serait la littérature sans le « dolce stil nuovo » de Dante, de Pétrarque ou Boccace qui dès le XIIIème siècle ont profondément renouvelé la langue ? Que serait la science politique sans le « secrétaire florentin », Machiavel, et ce brûlot de livre jugé hérétique, « le Prince », publié en 1513 ? et que serait Florence même, sans le gouvernement des Médicis, cette famille de marchands-banquiers dont l’ambition, la fortune et le génie politique furent tels qu’ils firent entrer le rayonnement artistique et intellectuel de cette ville dans la légende des siècles, donnant à l’Italie deux grands papes de la Renaissance – Léon X puis Clément VII, et à la France, les deux grandes reines Catherine, puis Marie de Médicis
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Début de mon introduction au "Goût de Florence"
Son nom de Florence déjà est à lui seul un parfum. Celui du lys rouge, l’aristocratique emblème guelfe de la ville, à la couleur guerrière - "le rouge de la division" écrit Dante - comme Rome se définit par la Louve nourricière de Romulus et Remus, Venise par le Lion de Saint-Marc, ou Naples par la sirène Parthénope.
Florence est « la cité des fleurs » dont le seul nom évoqué plonge Marcel Proust ou André Suarès dans un univers de parfums de printemps ou d'automne, les deux saisons d'élection pour découvrir la ville. Cette fleur est omniprésente: elle donne son nom à l'immense cathédrale dont l’extraordinaire coupole achevée en 1436 est le chef d’œuvre de Brunelleschi. – "Santa Maria del Fiore – Sainte Marie de la Fleur" - Florence est l’ancienne « Fiorenza !» Un nom qui claque comme bannière au vent quand il est proclamé par les hérauts au son des trompettes Renaissance dans les cortèges en costumes historiques
Extrait de mon introduction au "Goût de Florence"
Même si Stendhal la juge sans passions, on comprend sans peine que la beauté de Florence en fasse une ville rêvée pour la naissance de grands amours. C'est ce qu'imagine Anatole France dans son grand roman d'amour, unique en son oeuvre, qui prend ainsi le nom même de l'emblème de la ville, le Lys rouge (publié en 1894).
Son nom de Florence déjà est à lui seul un parfum. Celui du lys rouge, l'aristocratique emblème guelfe de la ville, à la couleur guerrière -"le rouge de la division", écrit Dante- comme Rome se définit par la louve nourricière de Romulus et Remus, Venise par le Lion de Saint-Marc, ou Naples par la sirène Parthénope.
"Michel-Ange éclata comme un orage dans le ciel assoupi et surchauffé de Florence", prévient Romain Rolland dans sa préface, amateur de vies d'hommes illustres. Le ton est donné : avec un génie aussi puissant et tourmenté, la tempête sera permanente.
Extraits issus de « Jacqueline de Romilly, professeur dans l'âme »