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Vorkosigan (McMaster Bujold) tome 3 sur 17

Michel Deutsch (Traducteur)
EAN : 9782277234548
J'ai lu (28/11/2007)
4.18/5   190 notes
Résumé :
Cordelia Naismith, ex-pilote d'astronef, n'est pas une femme comme les autres : non contente d'avoir vaincu les soldats de Barrayar, elle a épousé leur chef, l'amiral comte Aral Vorkosigan. Tous deux vivent maintenant à Barrayar. Aral vient d'être nommé régent, et Cordelia attend un enfant. Une vie tranquille, enfin...
Et puis, une nuit, c'est l'attentat. Une grenade à la soltoxine. Si Cordelia et son mari s'en tirent sans dommages, l'enfant, lui, risque d'êt... >Voir plus
Que lire après La saga Vorkosigan, tome 3 : Barrayar Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le premier chapitre de "Barrayar" débute 24 heures après le dernier chapitre de "Cordelia Vorkosigan". La continuité est parfaite ! Et pour ne rien gâcher, la temporalité est mieux gérée que dans l'opus précédent même si un calendrier plus explicite n'aurait pas été de refus.
Aral entreprend de réformer la très traditionaliste Barrayar tandis que Cordelia affronte simultanément son rôle de Régente consort et son rôle de future mère.
Et contrairement à beaucoup d'autres, l'auteure ne joue par la carte du pathos facile avec son héroïne qui tombe enceinte après le premier rapport consécutif au retrait de son implant contraceptif. Elle joue au contraire à fond la carte de l'humour : problèmes de tuyauterie, comparaison des méthodes de procréation, affres de la grossesse entre délires maternelles et hystéries parentales…
Le mélange action et émotion, amour et humour, complots et intrigues est très agréable. le style est simple sans être simpliste et le tout est très accessible : les easy readers devrait apprécier…
Tout est raconté du point de vue de Cordelia, donc on se retrouve avec un space-opera résolument féminin certes, voire même féministe par moment, mais mis à part un petit flottement pendant la cavale très western style de Cordelia, Gregor, Bothari et leur guide campagnard, c'est carrément le zéro tirage à la ligne : il se passe toujours quelque chose !

Pour résumer ce tome est l'histoire d'un coup d'Etat vu par les femmes, vécu par les femmes et vaincu par les femmes. Qui sont les drôles de dames d'Aral ? La Régente consort Cordelia Vorskosigan, Ludmilla Droushnakovi la machine de guerre catherinette, la princesse douairière Kareen et l'aristocrate Alys Vorpala.
Ce n'est pour autant un roman qui s'arrête à ses personnages féminins : Bothari le schizophrène et Koubelda l'invalide prêtent main forte à l'intrépide Lady Vorkosigan tandis qu'Aral le régent et Piotr le patriarche organisent la résistance puis la reconquête.

Quelques mentions du passé évoquent un roi fou, un purge politique, une vengeance familiale, une rébellion, une guerre civile et un changement de dynastie… les auteurs américains sont encore plus passionnés par la Guerre des Deux Roses que les auteurs anglais ! (voir GRR Martin qui ne cesse de la recycler/ revivaler dans son "Trône de Fer"). Henri VI le roi fou anglais est le petit-fils de Charles VI le roi foi français : magie de la schizophrénie génétique !
Et pour en rajouter un couche, Drou m'a donné l'impression d'être la mère cachée de Brienne de Torth…

L'auteure continue sa croisade personnelle puisque que les mots « progressisme » et « progressiste » apparaissent à tous les chapitres du roman ou presque ! La Russie galactique mi tsariste mi soviétique qu'est Barrayar n'est sans doute qu'un paravent pour dénoncer d'autres maux qui frappent l'Occident en général et les Etats-Unis en particulier.
Dans un régime résolument spartiate qui prône un esprit sain dans un corps sain, qui sont les amis de Cordelia ?
Un handicapé mental et un handicapé physique.
Dans une société résolument machiste, qui Cordelia choisit-elle de prendre sous son aile ?
Une garçonne manquée qui veut faire carrière dans l'armée...
Et j'aime bien le personnage de Bothari, véritable caméléon psychique : si vous en avez peur, il devient un monstre, si vous en êtes fier, il devient un héros. En quoi va-t-il se transformer face à la courageuse et résolue Cordelia qui a foi en lui, à l'énergique Miles pour qui est plus qu'un garde du corps, presque un parrain, et à sa fille adoptive Elena ???

Gregor, Miles, Ivan et Elena vont-ils être les héros d'un monde nouveau placé sous le double patronage de la glasnost et de la perestroïka. Un pour tous, et tous pour un ?
Que va devenir le pauvre Miles, avorton hyperactif coincé entre un père héros de guerre et sauveur de son peuple et une mère héroïne de guerre qui fait figure de Judith intergalactique ayant déjà 2 Holopherne à son tableau de chasse ?
C'est tout le sujet de la suite de "La Saga Vorkosigan" ! J'ai hâte de poursuivre ce space-opera si sympathique…
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Dans la famille Vorkosigan, je demande le père...

Je vois déjà les chipoteurs : dans le deuxième épisode de cette saga (le troisième si l'on compte le prequel), c'est toujours la mère – alias Cordelia – qui a le rôle principal et dont on suit le point de vue. M'enfin bon, je ne connais pas la suite et je me dis que c'est peut-être bien le meilleur timing pour s'intéresser au père, car après le fils risque de voler la vedette !

En réalité, Aral Vorkosigan est tout aussi central et aurait fort bien pu donner son nom au roman. D'une part, Cordelia est désormais épouse de seigneur et en accepte toutes les implications. Elle se voit et est vue avant tout comme la « femme de », ce qui contribue à garder son époux sous les projecteurs. D'autre part, et contrairement à ce qui se passait précédemment, l'action est entièrement circoncise dans la planète natale des Vorkosigan, Barrayar. C'est donc bien l'univers d'Aral que l'on découvre (par les yeux de Cordelia). Avec sa société, ses us et coutumes. Et même si Cordelia, fidèle à elle-même, ne pourra s'empêcher de prendre l'initiative dans la dernière partie, c'est bien Aral qui est à la manoeuvre.


Mes impressions : un bon roman, certes, mais je suis sceptique quant au prix Hugo qu'il a raflé en 1991. D'ailleurs, je l'ai trouvé inférieur au précédent…

Je commence à bien cerner le genre, le style de cette saga, même s'il faudra sans doute lire quelques épisodes dédiés au héros Miles Vorkosigan pour se faire une idée plus complète.
L'autrice a un style bien à elle, je dirais même qu'elle a su créer une sorte de sous-genre. Une saga de Space Opera, oui, mais à la façon des comédies américaines, de leurs héroïnes, de leurs romances et de leur légèreté. Et le mélange fonctionne à merveille, c'est une réussite de ce côté-là, et c'est l'essentiel. Personnellement je ne m'y retrouve pas beaucoup, d'où ma note en demi-teinte, mais il est certain qu'il y a un public pour ce genre de romance.


Commençons par l'aspect space opera, justement. Dans l'épisode précédent, il était évident : un récit éclaté sur plusieurs planètes, des races en conflit et des guerres spatiales… Ici, rien du tout ! Un monde, une planète, une société, très peu de contexte.
Plus généralement, dans ce roman, l'aspect SF est réduit à peau de chagrin, c'est assez frappant. Je me suis souvent fait la réflexion que l'autrice aurait pu raconter peu ou prou la même histoire en transposant dans un tout autre univers, y compris sur notre bonne vieille Terre, et sans aucune référence à la SF.
Barrayar, c'est l'histoire ultra classique d'un seigneur (et son épouse) qui se voit propulsé au sommet du pouvoir, qui subit un putsch, et qui manoeuvre pour revenir au pouvoir. Intrigues de cour, intrigues de cour, intrigues de cour !

J'ai tout de même appris deux ou trois choses sur l'univers. Par exemple, il semble que les Barrayarans et les Betans (comme Cordelia) soient des races humaines fort peu différentes finalement. Je n'en étais pas encore sûr à la lecture du précédent roman. J'ai un peu l'impression que finalement, l'univers de la série (et les sociétés décrites) n'est pas aussi original ni exotique que je l'imaginais au début. Comme si pour l'autrice, l'essentiel était la romance et les péripéties, le décor et le décorum n'étant qu'accessoire.

Aussi, les sociétés bétane et barrayarane, qui semblent ne pas pouvoir se comprendre tant elles s'opposent, nous sont étonnamment familières. L'autrice semble avoir simplement pioché dans notre propre société, contemporaine et passée, et opéré un clivage essentiellement selon l'axe progressiste – conservateur. C'est sur le thème de cette opposition que repose toute l'intrigue, d'ailleurs.

Rien de bien original, donc. du très grand classique, et les intrigues ne sont guère plus impressionnantes.


Côté personnages, la première partie est la plus ardue, avec la plongée dans la société des « vors » (la noblesse barrayarane). Beaucoup de noms, mais on finit par s'y faire. Rapidement on reconnaît les personnages principaux comme Piotr, Koudelka, Bothari, ou Droushnakovi.
Par rapport au premier roman, l'aspect romance monte en niveau. La relation entre Cordelia et Aral occupe toujours une certaine place, mais s'est surtout celle entre Koudelka et Droushnakovi qui est développée. Et là on nage vraiment dans le plus caricatural de la comédie romantique américaine, avec ses malentendus, ses amoureux maladroits qui ne se comprennent pas, ses entremetteuses… Les scènes, les dialogues, tout est ultra cliché, l'autrice maitrise son sujet, c'est sûr !

Sinon, il y a toujours cette touche féminine assez nette, avec l'accent mis sur les thèmes du mariage, de la grossesse et de l'accouchement (il n'est presque question que de cela !). Une vision féminine de la comédie typée space opera, certes, mais peut-être pas une vision si féministe que cela. Certes, l'autrice reprend tous les ingrédients militaristes propres au genre en les passant au crible des grands thèmes du cycle de la vie. Certes, elle donne le rôle principal à une femme, dans un univers d'hommes. Mais le personnage de Cordelia n'a finalement rien d'émancipateur : chaque fois qu'elle se distingue dans le verbe ou l'action, c'est en tant qu'épouse (comme son altercation avec l'armurier).


Cette réflexion sur la dimension féministe ou pas (je considère que non dans ce cas, et ce n'est nullement une critique) m'a rappelé L'effondrement de l'Empire. La trilogie de Space opera de John Scalzi a de nombreux points communs : un vaste univers galactique fait de sociétés humaines, une lutte pour le pouvoir entre maisons nobles avec un empereur au sommet, des intrigues de cour, des putsch, des otages, des révolutions, des morts par milliers, beaucoup de romance également… Par contre l'esthétique est tout autre, et à mon sens L'effondrement de l'Empire fait beaucoup mieux dans presque tous les secteurs : l'univers SF est vraiment concret, l'organisation de la société plus originale, les scènes d'actions sont plus développées, les intrigues sont bien plus complexes et les personnages sont plus crédibles. Enfin il y a un parti pris féministe étonnant qui vaut le coup d'oeil.

Une comparaison plus honnête et plus intéressante serait de confronter l'oeuvre de Lois McMaster Bujold avec celle d'Orson Scott Card : La stratégie Ender. Deux visions très différentes !
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Je poursuit la lecture de la saga Vorkosigan avec ce tome 3 qui fait immédiatement suite au précédent. Et c'est toujours aussi bien. Ce roman de SF politique, mâtiné de space opéra dont le protagoniste principal est une femme réussit encore une fois son objectif : nous divertir avec un second degré assumé et une dénonciation à peine voilé des schémas politiques, religieux et économiques de notre Terre actuelle (enfin de celle de s années 80).
Cordelia Naismith a donc épousé Aral Vorkosigan et quitte sa planète démocratique pour vivre avec son époux à Barrayar. Une planète qui avait été coupé du reste de la galaxie pendant des siècles, étaient retourné à un mode de vie féodal, et avait du s'adapter à sa réintégration au concert des nations à une vitesse record. Une sorte de Japon de l'ère Meiji. Une société qui a du se militariser pour survivre et qui est resté avec ses traditions féodales. Aral Vorkosigan, nouveau régent, souhaite moderniser sa planète et se fait donc de nombreux ennemis. Les traditionalistes qui ne veulent rien changer, les modernistes qui veulent aller plus vite, les nobles, inquiets de a perte de leur influence, les nations ennemis qui espèrent s'emparer de leur planète, etc.
Cordelia doit s'adapter et, enceinte, se préparer à mettre au monde l'héritier du comte Vorkosigan.
Lois McMaster Bujold, l'auteure joue surtout la carte de l'action et de l'humour. L'humour lui permet de dénoncer tous les préjugés racistes, homophobes, religieux, politiques, économiques, sociaux de quelques côtés qu'ils viennent. Les personnages féminins sont mis à l'honneur, mais ce n'est pas forcément féministes non plus. L'histoire étant raconté du point de vue de Cordelia, ancienne militaire, femme libre dans un monde qui ne le lui permet pas encore, elle sera pourtant l'héroine, au centre de cette évolution féministe qui jouera le rôle principal pour empêcher le coup d'état de se faire. Mais qui sont les ennemis ? Comment se défendre ? Comment protéger son fils à naître ? Les attentats sont inévitables. Et si l'enfant naissait handicapé, la rigide société barrayarane l'accepterait-elle ?
Le style très fluide et dynamique, l'action, l'humour et l'émotion permettent un très agréable moment de lecture. Il se passe toujours quelque chose. Les rebondissements sont nombreux et souvent surprenants. La découverte de cette situation politique est jouissive et immersive. On en redemande. Si la suite de la saga est du même tonneau, je me prépare d'excellentes heures de lectures.
Du space opéra politique (un game of throne dans l'espace) accessible et dont les thématiques très contemporaines permettent une critique à peine voilée de notre propre société ! Que demander de plus ?
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Second tome de la "saga vorkosigan" - Prix Hugo
Il a été publié, en français, un ans plus tard que Miles Vorkosigan, pourtant postérieur dans la chronologie.
Barrayar a été écrit pour faire la liaison entre l'histoire des parents de Miles et lui-même.

Quatrième de couverture :
Cordelia Naismith, ex-pilote d'astronef, n'est pas une femme comme les autres : non contente d'avoir vaincu les soldats de Barrayar, elle a épousé leur chef, l'amiral comte Aral Vorkosigan. Tous deux vivent maintenant à Barrayar. Aral vient d'être nommé régent, et Cordelia attend un enfant. Une vie tranquille, enfin...
Et puis, une nuit, c'est l'attentat. Une grenade à la soltoxine. Si Cordelia et son mari s'en tirent sans dommages, l'enfant, lui, risque d'être anormal. Qu'importe, Cordelia ne veut pas renoncer. Ce sera un garçon, elle en est sûre. Il sera beau et intelligent, plus tard il règnera sur Barrayar...
C'est ainsi que naîtra Miles Vorkosigan. Miles, un garçon différent des autres, au destin passionnant...

La saga vorkosigan : l'histoire dans deux premiers romans : Cordelia Vorkosigan puis Barrayar des parents de Miles Vorkosigan, véritable héros de cette saga fleuve comptant 15 romans.
Les épisodes ont été publiés en france un peu dans le désordre. Si chaque roman se suffit à lui-même, il est préférable de les lire dans l'ordre, notamment après la naissance de Miles et L'Apprentissage du guerrier : La Saga Vorkosigan

Space opéra flamboyant, sf militaire, roman d'aventure, amour, roman d'intrigues politique.
Tout est réuni dans cette saga pour en faire une oeuvre majeure de la sf, que la critique a justement reconnu en attribuant plusieurs hugo et nébula à différents tomes de la série.
Un univers réaliste - des empires multiplanétaires - différents types de société (militaire, moyen âgeuse, dictatoriale, humaniste), des vaisseaux spatiaux, des combats, des stratégies, des hommes et des femmes...

Un style très accessible, une lecture prenante, tout sauf rébarbative, des personnages fouillés avec forces et faiblesses, des explications convaincantes sur l'univers.
Un incontournable de la sf.
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Barrayar fait suite aux épousailles de Cordélia et d'Aral Vorkosigan, et ce dernier a accepté de devenir le Régent de Barrayar… à leurs risques et périls. Trop novateur au goût de quelques comtes (Vor), Aral va devoir affronter l'animosité de certains de ses pairs et faire face à de nombreux obstacles. Dans l'ombre, un complot se trame pour le priver de son pouvoir et « rétablir » un prétendant au trône autre qu'un jeune garçon.

Une des premières victimes de ses trahisons et tentatives de meurtre : leur enfant à naître, Miles. Au désespoir, acculée à l'inaction et à l'inquiétude, Cordélia décide de prendre les choses en main… Et une fois sa décision arrêtée la dame est inarrêtable et inénarrable. Et donc, le roman se corse.

Barrayar est la planète natale d'Aral. Elle était évoqué dans le tome précédent, et le lecteur y avait fait un bref séjour, mais peu d'éléments permettaient de s'en faire une idée précise. Nous découvrons enfin cette civilisation qui conjugue avec une certaine rigidité des archaïsmes féodaux – où la femme s'apparente parfois à une poule pondeuse ou à un bibelot – , avec un système de caste slave (les vors), une organisation sociale hiérarchisée également dans les rapports familiaux ainsi qu'une culture martiale vouant un culte à l'autorité et la force. Pour ne rien gâcher, l'ensemble est saupoudré d'une paranoïa toute soviétique.

Ainsi, le roman propose une intrigue aux ramifications politiques et familiales complexes, avec une double lecture, la première typique du planet opera, la seconde à travers les yeux d'une mère – que dis-je! d'une tigresse prête à tout pour protéger son petit.

Le rythme est enlevé, le style fluide, et la traduction des plus correcte. le suspens est bien entretenu, et les rebondissements nombreux.

Critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
[Aral Vorkosigan à Cordelia]
- La pauvreté n’existe donc pas sur la colonie de Beta ?
- La pauvreté ? Eh bien, il y a des gens qui ont plus d’argent que d’autres, naturellement. Mais de là à ne pas avoir de console de comm… ? […]
- Ne pas avoir de console de comm est-il donc à tes yeux le critère du plus grand dénuement ?
- Mais c’est l’article premier de la Constitution : « ne saurait se voir dénier l’accès à l’information. »
- Cordelia, c’est tout juste si ces gens ont de quoi manger, s’habiller et s’ils ont un coin ou dormir. Toutes leurs richesses ne réduisent à quelques haillons et à deux ou trois casseroles. Ils vivent en squatters dans immeubles lézardés pleins de courants d’air et qu’il serait trop onéreux de rénover ou de raser.
- Il n’y a pas de climatisation ?
- L’absence de chauffage en hiver est un problème bien plus grave, ici.
- Oui, je suppose. Vous n’avez pas de véritable été… mais comment les gens font-ils pour appeler à l’aide s’ils tombent malades ?
- Quelle aide ? […] S’ils tombent malades, ou bien ils guérissent, ou bien ils meurent.
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- Et je quoi vous plaignez-vous, à présent ?
Je n’aime pas Barrayar, je veux rentrer chez moi, mon beau-père projette de tuer mon bébé, la moitié de mes amis ont pris la fuite pour sauver leur peau, et je ne peux pas rester dix minutes seule avec mon mari que tous dévorent tout cru sous mes yeux, j’ai mal aux pieds, j’ai mal à la tête, j’ai mal à l’âme… Tout ça était évidemment trop compliqué. Ce malheureux médecin ne voulait pas écrire une thèse, il voulait simplement remplir un formulaire.
- Je suis fatiguée, finit par répondre Cordelia.
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- Qui a cherché à tuer Aral ? Qui veut l’assassiner ? Quel avantage les commanditaires de l’attentat pensaient-ils retirer de sa disparition ?
- Voulez-vous la liste courte ou l’inventaire in extenso, soupira Illyan
- La liste courte est-elle longue ? s’enquit Cordelia avec un fascination morbide.
- Beaucoup trop, mais je peux vous énumérer les principaux suspects, si vous le désirez. (Il compta ses doigts.) D’abord, et comme toujours, les Cetagandans ; ils escomptaient que le décès d’Ezar déclencherait le chaos politique et ils ne sont pas du genre à hésiter à pousser à la roue, d’autant qu’un assassinat revient beaucoup moins cher que d’armer une flotte d’invasion. Ensuite, les Komarrans, désireux d’assouvir une vieille vengeance ou de provoquer un nouveau soulèvement ; certains d’entre eux surnomment encore l’amiral le « de Komarr »… […]
Les anti-Vor, poursuit Illyan, parce que le régent est trop conservateur à leur goût. Les militaires de droite, parce qu’il est trop libéral pour le leur. Les rescapés du vieux parti de la guerre du prince Serge et de Vorrutyer. Les anciens activistes de l’ex-ministère de l’Education politique, encore qu’il me paraisse douteux que l’un d’eux ait pu manque son coup : ils ont été formé à l’école de Negri. Un quelconque Vor mécontent qui estime avoir été mis sur la touche par les nouveaux dirigeants. N’importe quel cinglé ayant accès aux arsenaux et aspirant à goûter l’instant de gloire éphémère qui couronner les chasseurs de gros gibier… Dois-je continuer ?
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[Aral à Cordelia]
- C’est vraiment comme ça que tu nous vois ? lui avait-il demandé. J’ai un faible pour ta règle numéro 7. Il faudra que me la rappelle… Dommage que je ne l’aie pas connue quand j’étais jeune. J’aurais alors pu me passer de toutes ces foutues vids éducatives à l’Académie.
- Arrête de glousser si tu ne veux pas finir avec le nez en sang ! avait rétorqué Cordelia sur un ton aigre-doux. Ce sont vos règles à vous, pas les miennes, et vous ne badinez pas avec elles. Je cherche simplement à les comprendre.
- Ma petite ethnologue chérie ! Hum… Sûr que tu appelles un chat un chat. Nous n’avons jamais essayé de… Aimeriez-vous violer la règle 11 avec moi, capitaine de mon cœur ?
- Laquelle est-ce ? Voyons voir… Oh, oui ! Si j’aimerais ? Tu parles ! Maintenant ? Et, pendant qu’on y est, pourquoi ne pas transgresser aussi la 13 ? J’ai les hormones qui bouillonnent. Je me rappelle que la coparente de mon frère m’a parlé de l’effet que ça fait d’être enceinte, mais je ne l’ai pas réellement crue à l’époque. Elle m’a aussi dit qu’on le paie ensuite, post partum.
- La 13 ? Tiens ! Je n’aurais pas cru que…
- Parce que, étant barrayan, tu t’attaches trop à la numéro 2.
Ils oublièrent momentanément l’anthropologie. Mais, plus tard, Cordelia découvrit qu’elle pouvait faire perdre la boule à Aral avec un « règle 9, monsieur » susurré au moment opportun.
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Il suffit à Cordelia de regarder le capitaine Vaagen pour que, d’une seconde à l’autre, son univers bascule à nouveau, dans la bonne direction, cette fois. Les types de ce genre, elle connaissait. Des gens qui se trompaient une fois sur deux, passaient d’une monomanie à la suivante, telle une abeille qui butine de fleur en fleur sans rapporter beaucoup de nectar mais en fécondant par le pollen qu’elle laisse derrière elle. Pour lui, elle ne serait rien de plus qu’un sujet qui serait la matière première d’une monographie. Les risques qu’elle encourait le laissaient parfaitement froid. A ses yeux, elle n’était pas une personne, mais un cas pathologique. Lentement, sauvagement, un sourire étira les lèvres de la jeune femme : elle savait maintenant qu’elle avait un allié dans le camp ennemi.
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