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Le Cycle de Chanur tome 1 sur 5

Michel Deutsch (Autre)
EAN : 9782277214755
317 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.55/5   82 notes
Résumé :
Au spatioport, on a vu l'inconnu errer, hagard, apeuré, apparaissant et disparaissant dans le dédale des conteneurs, des ponts et des passerelles. Et c'est lui que la capitaine Chanur et son équipage découvrent à bord de leur vaisseau qui vient de prendre l'air. Quel est cet être à la peau pâle et nue, sans crocs ni griffes, et qui ne semble pas comprendre leurs questions ?
Qui sont-elles, se demande-t-il à son tour, ces navigantes mi-femmes mi-lionnes, dont ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Avec "Chanur", la grande dame de la SFFF qu’est C.J. Cherryh livre un space opera classique mais solide ayant l’ambition d’être réaliste. Enfin pas si classique que cela car nous sommes dans les années 1980, et dans la population de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’Occident triomphant du premier XXe siècle qui faisait la part belle à l’impérialisme, au colonialisme, au machisme et au racisme…
Elle fait donc la part belle à l’autre, à commencer par les femmes dans une Communauté Spatiale où 7 civilisations tantôt oxgéniennes (Hani, Kif, Stsho, Mahendo’sat) tantôt méthaniennes (T’ca, Chi et Knnn) cohabitent tant bien que mal et échangent pacifiquement à La Jonction les marchandises de tout le cosmos :
- les Hani sont des lions bipèdes organisés de manière sophistiquée et conflictuelle en clan matriarcaux et patrilinéaires… L’auteur fait du féminisme par l’absurde avec une civilisation qui juge toutes les rôles importants comme hors de portés des mâles mâles jugés trop changeants pour être compétents, et ils sont des rois fainéants qui gèrent la maison sous le contrôle et la surveillance des femelles qui assurent la prospérité en naviguant à travers les étoiles et le pouvoir passe ainsi de tantes en nièces (d’où l’importance de la jeune Hilfy fille de Kohan et nièce de Pyanfar qui est appelée à un jour dirigé tout le Clan Chanur, et il faut un sacré paquet de pages pour comprendre cela)...
- les Kifs peut-être reptiliens sont ambitieux, cupides et belliqueux, et confondent allègrement commerce et piraterie (ce sont les méchants du cycle jouant le même rôle que les Klingons dans "Star Strek")
- les Mahendo’sat manipulateurs sont l’espèce la plus proche des hominidés de part leur aspect simiesque, et ils se font un malin plaisir de jouer une politique de balance entre hani et kif pour avancer leurs pions et tirer leurs épingles du jeu (ils auraient pu récupérer le rôle jadis révolu aux Romuliens dans "Star Strek" s’ils n’y avait pas les Stsho)
- les Stsho sans doute inspirés des Dirdirs de Jack Vance dans le "Cycle de Tschaï" sont des hermaphrodites trisexués dont on peine à suivre les changements de personnalité, mais violemment xénophobes ils considèrent les reste du cosmos comme des inférieurs à soumettre ou à exploiter… D’ailleurs ils ont offert la technologie du voyage dans l’espace aux hani pour emmerder les Mahendo’sat et les Kifs !
- les T’ca sont des serpentiformes géants doté d’un cerveau matriciel divisé en 7 centres nerveux... la communication avec eux est compliquée, et je vous laisse le plaisir de découvrir comme l’auteure parvient à rendre cela dans les dialogues…
- les Chi qui ressemblent à des assemblages des bâtons fluorescents accompagnent toujours les T’cai, et les débats sont vifs pour savoir s’il s’agit d’un peuple, d’esclaves, de symbiotes ou d’animaux de compagnie...
- personne ne comprend les Knnn aux membres multiples et hautement velus, mais ils disposent des technologies les plus avancées de la galaxie donc personne n’oserait aller se frotter à eux (pas mêmes les Kifs les plus expansionnistes)...


Dans cet univers les humains sont les aliens, et nous suivons les heurs et malheurs de Tully dernier survivant de sa mission d’exploration qui plus qu’un homme-objet et presque un McGuffin que se disputent chaque faction qui veut pour elle seule les informations qu’il pourrait révéler sur l’humanité. Il s’est échappé des geôles d’un vaisseau kif, et c’est complètement perdu qu’il rejoint « L’Entreprise » du Capitaine Kirk, euh pardon « L’Orgueil de Chanur » du Capitaine Pyanfar (parce qu’il vu Hilfy rire et c’est l’attitude la plus humaine qu’il ait rencontré dans l’espace de la Communauté). Nous suivons donc la cavale intersidérale dans un huis clos, avant d’aborder les conflits internes à la société hani où toutes ses rivales attendent impatiemment que son fils Mahn renverse son frère Kohan, et tout est raconté du point de vue de Pyanfar 50 % princesse marchande 50 % strong independant woman flibustière qui nous livre ses pensée et ses sentiments : que va-t-elle bien faire d’un mâle étranger sans griffes, sans crocs et sans fourrure ? et que va-t-elle faire d’un mâle tout court qui risque bien de foutre la merde dans son équipage de femelles ? Le fait d’inverser les présupposés habituels où l’homme est la mesure de toutes choses est très bien rendu et plusieurs passages ne sont pas rappeler la saga de "La Planète des singes" (sauf qu’on remplace les primates par des félins), car Tully fait tout pour montrer qu’il appartient à une espèce intelligente et compétente dans le domaine spatial, et la communication s’avère très très compliquée….
Dans le rétroviseur de l’auteure j’ai reconnu Robert Heinlein et sa SF réaliste et humaniste pour lui rendre hommage et Jack Vance dont elle détourne le l’exotisme et le machisme pour les brocarder. Évidemment ici difficile de retrouver la poésie du "Cycle de Morgane", mais j’ai retrouvé les défauts de ses qualités : elle n’a pas son pareil pour mettre en scène une mentalité étrangère, mais du coup c’est compliqué d’avoir des explications pour nous autres lecteurs (merci aux appendices qui permettent de s’y retrouver) car les personnages ne se donnent pas la peine d’expliciter les us et coutumes des sociétés dans lesquels ils évoluent qui pour eux sont naturels (et cela s’applique également aux tenants et aux aboutissants du récit : heureusement qu’ici les personnages et les enjeux sont simples, sinon cela aurait été difficile à suivre !). Chez Robert Heinlein c’est plus facile car les personnages sont humains donc on peut comprendre leurs motivations, leurs espoirs et leurs peurs sans qu’on nous les explique et il a toujours été pédagogique pour tous les aspects techniques, mais là avec C.J Cherryh on Hard SF à la fois technique et exotique et Space Opera aux allures de roman d’aventure maritime donc c’est moins clair…

Gros potentiel, mais il manque quelque chose pour passer un cap. Je crois que cela se joue sur les dialogues car finalement il y a assez peu d’interactions entre l’héroïne, sa famille, son équipage, ses alliés et ses ennemis : tout est raconté du point de vue de Pyanfar, et entre très nombreux passages en sabir, les expressions idiomatique extraterrestres qu’on ne peut pas comprendre, les problèmes de tablettes traductrices humain / hani et les modes de communications méthaniennes que personne ne comprend y compris Pyanfar ça manque clairement de coolitude, de fluidité voire de clarté. Après c’est peut-être aussi générationnel : on veut donner un seconde souffle au space opera vintage, mais on le fait à l’époque de l’émergence du cyberpunk qui va influence le genre pour donner naissance au New Space Opera dont les "Cantos d’Hypérion" de Dan Simmons sont un peu le porte-étendard… Ou un souci de sensibilité car je surkiffe les sagas "Vorkosigan", "Babylone V", et "Farscape" qui avait les mêmes ambitions (et parfois ont pioché chez l’auteur américaine)...


PS : le résumé du tome 1 parle de femmes-louves… ça arrive aux éditeurs de lire leurs livres ?
Décidément cette série n’a pas été gâtée en VF (qui n’est qu’une petite partie d’une saga bien plus grande quasiment inaccessible en VF elle : l’univers de "L’Alliance-Union") : entre les illustrations de couverture hors-sujet, les 4e de couverture erronés ou mensongers, les titres pas très inspirés et l’absence de numérotation des tomes c’est du boulot bâclé ! Chez l’éditeur J’ai Lu on a donc "Chanur" / "The Pride of Chanur", qui est un roman indépendant et qui se suffit à lui-même, on a une suite en 3 parties intitulées "L’Épopée de Chanur" / "Chanur's Venture", "La Vengeance de Chanur" / "The Kif Strike Back", "Le Retour de Chanur" / "Chanur's Homecoming" (vous aurez remarqué le jeu de mot avec l’épisode V de "Starswars" que personne n’a vu chez J’ai Lu), et une suite « next generation » appelée "L’Héritage de Chanur" / "Chanur Legacy"… Si on avait eu un peu de bon sens, la série aurait dû être nommée ainsi : tome 1, L’Orgueil de Chanur ; tome 2, Le Retour de Chanur ; tome 3, L’Épopée de Chanur, tome 4 La Vengeance de Chanur, et tome 5, e de Chanur et la pour raccord avec le contenu...
Et si vous ne voulez pas hanter les bouquinistes, préférez les 2 intégrales parues aux Nouveaux Millénaires.
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Ce commentaire porte sur l'ensemble du cycle et sur ce premier tome ..

Cette suite de romans est intégralement disponible aux usa et cumule à juste titre des dizaines de commentaires positifs .
On trouve en français l'intégrale de ces textes, mais " d'okaz " ( dans une édition non révisée par l'auteur ) , avec des couvertures débiles qui dissimulent très efficacement le talent de l'auteur et surtout la richesse thématique de ce cycle . hugh !

C'est un « must have « sur la thématique de l'alien .
Sept espèces extraterrestres cohabitent dans une communauté spatiale très lâche et Comment établir et maintenir des rapports fonctionnels entre des espèces si différentes ?

Les intrigues sont multiples et se déploient sur 2 générations .
Les personnages sont véritablement bluffant de réalisme et de présence et ils nous font partager tout un panel d'affects divers et variés assez retentissants .

Il y a un énorme et réel effort créatif dans la création de cette " ménagerie " d'êtres étranges , étrangers et intelligents , même des méthaniers , donc une espèce qui respire du méthane . Les fondements exo biologiques de ces espèces sont extrapolées à la perfection par le biais de francs exposés , comme par le recourt à de multiples inserts dans la trame narrative et selon des modes variés .

Le thème : c'est l'alien " en soi ".
Peu de romans de SF ont approché à ce point et de front , de façon aussi crédible , cette thématique . Ces pages exposent constamment le lecteur à l'altérité .
Il faut dire qu'il n'y a pas de princesse , mais que à la place , nous avons des équipages compétents dans des environnements crédibles .

Il y a une espèce féline , la principale du point de vue de la narration , elle constitue ( entre autre ) une métaphore qui permet à l'auteur de gloser indirectement et subtilement sur la condition féminine et nous autres messieurs , recevons ce que : bien souvent nous méritons .
L'espèce humaine n'est d'ailleurs pas le centre du monde dans cet univers , et c'est ainsi qu'au début du roman un homme erre dans les méandres d'une station spatiale , personne ne s'est encore rendu compte que la bestiole est intelligente , et cette personne devra travailler pour faire reconnaître ce simple fait qui n'est pas une évidence .

Le charme incomparable de ce cycle vient de ce que tout y est fabuleusement étranger . Les différentes cultures se font échos car les points d'observation et de référence varient fréquemment . C'est donc un peu comme un jeu de miroirs ou bien une collection de poupées russe , les points de vue culturels , les préjugés , les variations et variables qui découlent des natures biologiques originelles qui sont variées . Par exemple : s'agit-il d'espèces diurnes ou pas ? les contraintes résultants de la biologie reproductive , de la place dans la chaine alimentaire et j'en passe .... C'est très solidement bâtit et bien écrit et c'est donc un plaisir pour l'amateur , d'autant plus que le redoutable et redouté « sens of Wonder « est totalement sous contrôle .

Les environnements de station et de vaisseaux créés par l'auteur m'ont toujours conquis ( hypnotisé est le mot qui conviendrait le mieux ) par leur caractère saisissant de présence . La froidure le plus souvent mordante des docks , le clac des couloirs d'amarrage et d'appontage , le métal omniprésent qui sépare du vide spatial qui laisse l'impression fréquente d'être en plongée et de se trouver environné par le vide absolu , inhumain et immense . le facteur espace-temps dilaté par les sauts entre les étoiles qui génère des décalages temporels minimes mais qui se cumulent et qui génèrent aussi une diachronie ( décalages temporel ) malmenée , hachée et bouleversée qui malmène à son tour le lien social et la circulation de l'information en s'ajoutant à des distances inconcevables .

Mais surtout ces personnages très denses , systématiquement ballotés par la vie , les évènements et le Fatum . Ils sont parfaitement lisibles , compréhensibles et intimes avec le lecteur , qui comprend leurs problématiques qu'ils soient antipathiques ou non . La complexité pousse souvent en effet à arrondir les angles , à nuancer et relativise souvent l'idée bonne ou mauvaise que l'on se fait de ces gens et de leurs réactions dans le cadre de leur exposition à des contextes palpables et variés .

Excellent ! une ballade dans une foule de cultures , des rencontres fabuleuses hautes en couleur et sans doute les plus longues balades dans l'espace que j'ai jamais lues avec le huis clos des équipages sur les navires de plusieurs espèces .

PS : le pied , en toute franchise , toute à fait franche ...
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Les lecteurs en général, et ceux de SF en particulier, savent bien qu'il ne faut pas se fier à une couverture. Certains éditeurs avaient la fâcheuse habitude d'habiller certains titres de couvertures atteignant des sommes de mauvais goût. C'est le cas de "Chanur". La couverture du roman de Carolyn J. Cherryh est tout simplement hideuse et risible. Tout le contraire du roman en lui-même.

"Chanur" est un excellent space-opera. L'univers créé par Cherryh est riche, cohérent, très crédible qu'on a grand plaisir à parcourir. L'auteure a imaginé différentes races extra-terrestres auxquelles on croit totalement. Les relations entre ces différentes espèces sont très bien construites.
L'originalité réside ici dans le point de vue adopté par l'auteure. S'il y a bien un humain dans cette histoire, il a dans le récit le rôle de l'alien. le personnage principal reste Pyanfar, une Hani (espèce à l'allure léonine) et, grâce au talent de Cherryh, c'est à elle que le lecteur va s'identifier et va donc également adopter son point de vue. du coup, on comprend sa méfiance, parfois même son rejet, vis à vis de l'humain. La thématique qu'on pourrait résumer par "on est tous l'étranger de quelqu'un" est donc parfaitement bien abordée de façon subtile et intéressante.
La psychologie des personnages est fouillée et les émotions sont au rendez-vous.
Le récit est bien mené, les changements de rythme très bien gérés, ce "Chanur" devient très vite addictif. Et pas seulement grâce à quelques belles scènes de batailles spatiales. La communication entre espèces est au coeur du récit et devient un enjeu fort générant un suspense très intense.

Bref, j'ai passé un excellent moment avec "Chanur". Je poursuivrai le cycle avec grand plaisir.

Challenge Multi-défis 2017 - 42 (item 67 : le livre à la couverture la plus kitsch de votre PAL)
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Chanur ou l'épopée galactique des lionnes anthropomorphes dans un univers peuplé de races singulières.
Chanur, histoire captivante, haletante, pleine de découvertes et d'émerveillement, aux personnages mémorables et à l'univers fouillé.
Chanur, nom du clan hani (comprenez "lionnes") auquel appartient Pyanfar Chanur, commandante de l'Orgueil, vaisseau dans lequel une créature non-répertoriée va s'introduire, lançant le départ d'une véritable chasse à l'homme (au sens propre) à travers l'univers et les systèmes stellaires.
Chanur, roman de SF captivant, enrichi d'une indéniable beauté (les images que renvoient les descriptions des hani resteront gravées dans ma mémoire - autant que cette couverture kitchissime), de valeurs profondément humanistes et de réflexions philosophiques.

Je comprends pourquoi @h-mb a choisi ce roman comme livre-quête, même si je n'ai pas le background de fan de SF et que je ne peux pas comparer aux prédécesseurs ou contemporains de l'écriture.

Et malgré toutes ces qualités, je ne suis pas totalement conquis, pour quelques raisons : Tout d'abord, j'ai souvent eu la désagréable impression de ne rien comprendre (aux choses relatives aux technologies notamment) ou, pire, que l'auteure se contredisait ("X est mort" ; ligne suivante : "X était blessé"... ?). Couplez cela à une version pleine de coquilles, et je vous assure que l'histoire devait être d'un haut niveau de qualité pour que je continue à la lire. Autre bémol, la trop grande identification des hanis aux humains. Même si, souvent, l'auteure faite montre d'excellentes trouvailles (toute la trame relative à la lutte de pouvoir des mâles Chanur est géniale), d'autres fois nos lionnes me paraissaient trop humaines (qu'elles boivent dans des cannettes, ou portent des pantalons ne sont qu'une partie des exemples de petites choses qui m'ont fait tiquer).

Mais ce n'est rien à côté du plaisir que m'a procuré cette histoire, avec ses problèmes de compréhension entre les races, ses intrigues cachées, ses zones d'ombres et ses révélations, sa tension et ses phases de pur stress (bip, bip, "vaisseau en approche"...).
Chanur, un roman qui, j'en suis certain, fait partie de ces livres qui gagnent à être relus, car l'auteure ne s'embête pas à faire du didacticiel ou du pas à pas, nous sommes directement plongés dans un univers qui ne nous a pas attendu pour exister, et à nous de faire un effort pour remettre les choses dans l'ordre et parvenir à comprendre son fonctionnement (notamment dans les clans hanis, les relations entre les races ou les technologies en présence).

Je serai ravi de retrouver les personnages de cette histoire dans la suite de leurs aventures, en espérant d'autres contacts avec les races non-humaines et non une suite qui ferait trop intervenir nos semblables...
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J'ai aimé dans ce roman l'esprit Space Opéra, avec ces ambiances portuaires de l'espace, plutôt bien imaginés, bien conçus. Il y a des combats dans l'espace, des navigations interstellaires, des poursuites, des parties de cache cache… Les personnages sont aussi bien campés, l'humain n'est pas au centre de l'intrigue, c'est une Hani, Pyanfar Chanur. Les hanis sont un genre d'êtres félins, avec crinière, griffes rétractiles et structure sociale inspiré de celle des lions, où les mâles sont de gros fainéants parasites et où seule les femelles turbinent. Il y a six autres espèces qui se côtoient dans cet univers. Les échanges entre les races constituent une sorte de “marché commun”, les échanges sont compliqués, cultures différentes, aspirations différentes, langages pas forcément compréhensibles, c'est une structure qui s'avère cantonnée au minimum des échanges commerciaux, mais qui par l'intrusion d'une huitième espèce, va s'avérer bien fragile, et c'est ce point particulier qui est la base du récit et qui confère la réussite du roman. Cette huitième espèce, ce sont les humains, leur rôle dans la trame de l'histoire reste en second plan, l'action reste centré sur le vaisseau de Pyanfar Chanur qui a accueilli malgré elle un humain qui attire bien des convoitises. C'est un bon roman de space opéra, efficace, d'une conception solide, avec de l'action, de l'émotion. Il possède tout de même un défaut énorme, je pense de Carolyn J. Cherryh devrait intenter un procès à celui qui a réalisé cette illustration de couverture catastrophique qui n'a rien à voir avec le roman, et qui a certainement dû nuire au succès de la série.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Toute la matinée ,une créature en fuite avait erré en liberté sur les quais de la station ,se dissimulant parmi le fouillis des grues ,des ponts roulants,des conteneurs en attente de chargements ,se tapissant dans l'ombre des passerelles d'embarquement des innombrables bâtiments qui faisaient relâche à La Jonction .Tous les membres de l'équipage de l'orgeuil de Chanur qui avaient eu l'occasion de l'apercevoir fugitivement s'accordaient pour dire qu'elle était pâle ,qu'elle était nue et qu'elle avait l'air famélique .Personne n'avait signalé sa présence aux autorités portuaires ...
Quelle que fût cette créature ,il s'agissait d'un bipède brachié et elle était habile à disparaître aux regards .On l'avait certainement subtilisée à quelqu'un ...

Dans ce cycle l'extraterrestre c'est l'homme !
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On naviguait à l'aveuglette. De temps en temps, une particule heurtait la coque avec un bruit feutré. Le vaisseau n'était qu'un grain de poussière dans l'immensité de l'amas. Le silence était une vieille tactique. Parfois, elle donnait de bons résultats.
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- C'est un knnn, dit Pyanfar à Tully qui émit en réponse une sonorité aussi laconique que chagrine.
La créature courait en zigzags pour échapper aux formes ondulantes, indistinctes dans l'ombre, qui tentaient de lui couper la retraite. C'était des tc'a. Soudain, un être qui avait l'air de marcher sur des échasses se jeta dans la mêlée. Il se rua sur le knnn qui détalait pour lui arracher sa proie, mais sans succès et il prit la fuite. Un chi, par tous les dieux ! Un de ces mendiants forcenés ! Ses membres phosphorescents traçaient des entrelacs enchevêtrés sur l'écran tant sa hâte était grande.
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La mort des mâles ne comptait pour rien, rien, mais elle changeait les choses. Le han se rééquilibrait et les survivants procréaient. Un mâle en valait bien un autre et servait aussi bien ses objectifs.
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Cette affaire était bien le dernier souci que l'honorable capitaine Pyanfar Chanur avait en tête tandis qu'elle descendait à la passerelle. C'était une noble hani à la splendide crinière d'un roux doré dont la barbe soyeuse et bouclée flottait sur la poitrine au poil luisant.
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