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EAN : 9782413040705
248 pages
Delcourt (03/11/2021)
4.53/5   888 notes
Résumé :
Quels sales secrets cachent les contes de fées ? Lou Lubie déterre avec humour les contes originels, aussi sombres que croustillants, et questionne leur éthique parfois... surprenante !

De l'Antiquité à Perrault et Grimm, Lou Lubie présente les versions authentiques et croustillantes des contes, où la fin heureuse s'arrose à la vodka et le prince n'est pas si charmant. À travers ces récits savoureux, l'autrice aborde avec humour une réflexion sur l'ét... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (183) Voir plus Ajouter une critique
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Quand j'étais enfant, j'adorais qu'on me lise des contes. Je me souviens surtout du petit chaperon rouge, des 3 petits cochons et du petit poucet. Certes, cela se terminait toujours très bien afin de passer une nuit agréable sans cauchemar. Comment aurait-il pu en être autrement ?

L'auteure Lou Lubie a voulu décortiquer les origines du conte. On se rend compte que dans la réalité, ce n'était pas vraiment ce genre de fin heureuse qui a d'ailleurs été popularisé par Walt Disney dans ses dessins animés depuis Blanche-Neige et les sept nains en 1937. du coup, j'ai un peu l'impression d'un reproche à peine voilé à la naïveté de tous ces contes qui dégoulinaient de bons sentiments.

Walt Disney savait que le monde était très difficile mais il voulait faire rêver les gens et notamment les enfants en apportant un peu de douceur et de bienveillance. C'est tout le thème d'un film « Dans l'ombre de Mary » qui retrace les droits d'acquisition de l'oeuvre de Mary Poppins.

On apprendra qu'un célèbre psychanalyste Bruno Bettelheim estimait qu'il fallait que les enfants ressentent les dangers à travers les monstres pour les préparer mentalement au monde qui les attendait. Je conçois qu'une telle argumentation peut être tout à fait légitime. On n'a pas forcément envie de plonger les enfants dans une extrême niaiserie qui ne les quittera plus une fois l'âge passée. J'ai d'ailleurs rencontré ce genre de spécimen d'enfant attardé dans mon entreprise et ce n'est pas très beau à voir ou à subir.

J'ai beaucoup aimé l'analyse de fond qui a été mené par l'autrice Lou Lubie qui va surtout se concentrer sur trois conteurs principaux de différentes époques (Basile, les frères Grimm et Perrault) pour montrer les similitudes et les différences. A noter également un trait assez fin et épuré qui donne de la lisibilité à l'ensemble sans fioritures. Bon point également pour la belle reliure.

On apprendra par exemple que la célèbre Cendrillon vient de Chine à l'origine ce que j'ignorais totalement. Comme quoi, les contes voyagent beaucoup d'une culture à l'autre tout en étant réinterprétés à la sauce locale. On sent également un gros travail de recherches.

Au final, on a là un travail tout à fait intéressant sur une autre vision des contes. Il y a certes de la pertinence mais l'auteure nous laisse une marge de manoeuvre pour avoir notre propre avis sur la question. C'est bien d'avoir des pistes pour un autre regard plus adulte.
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Les contes, de fée, de prince charmant ou de belle-mère, n'étaient, à l'origine, aucunement à seule destination des enfants. Loin s'en faut ! En lieu et place de la gentille princesse, du prince charmant très charmant et très fort, de l'amour, l'on y trouvait des mutilations (notamment émasculation, énucléation...), des meurtres, des adultères, de la torture, du cannibalisme et du sexe.
Aux racines très lointaines, passant de la tradition orale à la tradition écrite, la plupart des contes ont changé de version, quand certains n'ont pas été tout simplement réinventés, notamment par les frères Grimm, Perrault ou encore Basile.
Aussi, l'on est loin du merveilleux, de l'édulcoré, du cul-cul parfois, de Walt Disney.

Dans cet album dense, au format conte, aux tranches joliment dorées, Lou Lubie ne revisite pas les contes mais en étudie le sujet, de leurs origines à nos jours. Entre autres, La barbe bleue, Raiponce, Cendrillon ou encore le petit chaperon rouge. de son regard contemporain, elle interroge également sur la place de la femme dans la société, sur la présence ou non du racisme, de l'homosexualité dans ces contes.
Un album riche et instructif, bourré d'humour, d'auto-dérision, au graphisme aéré et au trait tout en rondeur.
Passionnant et édifiant !
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Au commencement (des contes) était le verbe et les veillées devant le feu, entre adultes. Car les dégoulinations sucrées de Disney connues des dernières générations d'enfants sont un héritage d'histoires orales cruelles, pleines de « mutilations, meurtres, adultère, cannibalisme... et même d'authentiques scènes de cul ! » (sic).
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J'adore les contes traditionnels
- parce qu'on m'en lisait, enfant
- parce que la prof de français de sixième nous a fait découvrir les contes des frères Grimm
- parce qu'il s'agit de one-shot et qu'ils sont donc plus brefs et plus simples que les mythologies antiques aux filiations compliquées
- parce que j'ai aimé en découvrir les dessous, les parts d'ombre, avec les analyses de Bruno Bettelheim (Psychanalyse des Contes de Fées), puis celles d'Anne-Marie Garat (Une Faim de Loup).
Les adaptations libres, les versions détournées pour enfants, pour adultes, je prends aussi, de même que les thrillers qui s'y réfèrent ('Contes barbares', de Craig Russell).
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Avec cet album dessiné parfaitement construit, complet, très documenté, Lou Lubie m'a appris plein de choses que j'ignorais sur les contes, notamment qu'avant Perrault et les frères Grimm, Basile (1575-1632) en a transcrit, et ses versions étaient particulièrement trash, réservées aux adultes.
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La présentation soignée est digne des vieux livres de contes, avec tranches intérieures dorées, qui laissent de minuscules paillettes sur les pages - poussière de fées 🌟✨ -, graphisme rond & adorable, beaucoup d'humour...
Tout est bon, délicieux, enchanteur, un de mes coups de coeur de l'année !
A offrir à Noël : un cadeau bien meilleur que des belles robes, des royaumes, des princes neuneus, des bijoux, et même plus savoureux que des galettes au beurre... 💖
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Coup de coeur absolu en cette fin d'année 2021 pour Et à la fin, ils meurent - La sale vérité sur les contes de fées ! L'objet en lui-même est magnifique avec sa couverture rigide, ses dorures – jusqu'à la tranche ! – et ses enluminures diverses reprenant des motifs attendus, grenouille, pomme, couronne et rose, ou plus originaux, comme en témoigne le quatuor de personnages figurant sur la première de couverture. Sincèrement, qui n'a pas envie de savoir ce qui se cache derrière ces horribles amputations et énucléations ? le trait léger annonce la couleur : derrière cette couverture aux allures de précieux manuscrit, se cache une bande dessinée affreusement drôle qui vient désenchanter les êtres crédules qui ne voient dans les contes que le triomphe du Bien et la morale gentillette. Rétablir « la sale vérité sur les contes de fées » est l'objectif de Lou Lubie et elle s'en sort avec brio, apportant aux lecteurs des connaissances historiques et littéraires précises, ainsi que des anecdotes multiples et savoureuses. Les dessins réalisés uniquement à partir du violet et de l'orange illustrent parfaitement bien le propos à la fois sérieux et facétieux, propos qui n'est jamais lassant car l'autrice et illustratrice a l'intelligence d'alterner remarques générales et cas pratiques. Ainsi, le chapitre intitulé « Perrault vs Grimm » est encadré par les contes « La Vieille Écorchée » et « La Barbe bleue ». Lou Lubie décrypte des contes plus ou moins connus et confronte les différentes versions, réhabilitant au passage un précurseur en la matière, l'auteur italien Basile, et croyez-moi, cela vaut le détour ! C'est très clairement un ouvrage que je vais garder précieusement dans ma bibliothèque et recommander autant que possible.
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Delcourt pour cette lecture enrichissante et distrayante !

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Si vous pensez que les contes ne sont que pour les enfants, vous n'allez pas être déçus ! Lou Lubie les démonte dans cet album graphique (les contes évidemment, pas les gamins !), en explique les processus. C'est fait avec humour et simplicité. J'ai adoré ! Et cela m'a permis de découvrir des histoires que je ne connaissais pas, d'en relire d'autres sous une forme abrégée… Je me suis vraiment régalée. Certains dessins et propos m'ont fait rire à tel point que j'en pleurais. J'aime beaucoup cet humour que j'avais déjà trouvé dans des albums comme celui de Caroline Guillot, Trash Cancan.

Si vous avez d'autres références, je suis preneuse !
Lien : https://promenadesculturelle..
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critiques presse (4)
ActuaBD
02 mai 2022
L’analyse est souvent percutante et étayée : quel est le rôle de la femme (la notion de consentement notamment porte à discussion), les contes sont-ils racistes, ou encore quelle est la place de la religion ? Il est très amusant de jongler entre son souvenir, très édulcoré, et le récit original qui en est fait.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LigneClaire
17 décembre 2021
La réflexion de Lou Lubie est acérée, remet les pendules à l’heure et le petit chaperon rouge pas net dans le pré. Sans oublier les autrices de contes. Ben oui. Au total on sourit, on frémit, mais on est obligé s’y croire. Les contes c’est d’abord pour les grands.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Bedeo
17 novembre 2021
Puits de connaissance où l’on tombe volontiers tant il est rafraîchissant plein d’humour, Et à la fin ils meurent se révèle être une belle façon de retrouver ou découvrir les contes originaux.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
08 novembre 2021
Et à la fin, il meurent tous – La sale vérité sur les contes de fées est un ouvrage indispensable à tous les curieux qui aiment savoir ce qui se cache derrière les habitudes et le train-train du quotidien.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Si vous trouvez que les contes de fées sont un peu cucul et sans profondeur, c'est probablement que vous avez en tête les archétypes de Disney.
[...]
Spoiler alert : dans les contes originaux, aucun ne se termine par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Aucun prince ne s'appelle "prince charmant" et d'ailleurs, certains sont carrément craignos. Et ce n'est pas tout...
Quand on creuse un peu, on retrouve d'anciennes versions franchement plus sordides, [avec] :
- des mutilations...
- des meurtres...
- de l'adultère...
- et du cannibalisme.
Et en fouillant plus profond, on finit même par déterrer...
... d'authentiques scènes de cul !
(Si tu t'appelles Timothée et que tu as huit ans, c'est le moment de changer de livre.)
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Cendrillon a traversé 1 200 ans pour nous parvenir de Chine.
Les contes sont donc très anciens, mais à quel point ?
Il y a 400 000 ans, l'Homo erectus domestique le feu. En même temps, il invente le concept de soirée.
"Mais qu'est-ce qu'on va faire de tout ce temps libre ?"
Il y a 30 000 ans, l'Homo sapiens est capable d'imagination. Il invente des fictions et des mythes.
"Ce soir, c'est l'histoire du bison qui rencontre un mammouth !
- Encore ?"
C'est probablement pendant la Préhistoire qu'un de nos ancêtres raconte le premier conte de l'humanité.
A partir de cette première graine, les contes se répandent dans toutes les civilisations. Traditionnellement, on les relate au coin du feu, pendant qu'on finit ses dernières tâches de la journée - vannerie, tri des grains... Les personnages ressemblent à leur auditoire : des adultes, issus du peuple, braves paysans et chasseurs intrépides.
On est alors bien loin des princes clinquants.
(p. 26)
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D'après sa correspondance, il est probable qu'Andersen ait aimé des hommes.
'La petite Sirène' pourrait avoir été inspirée par son amour impossible pour le fils de son bienfaiteur.
- Si tu veux être une femme, tu douilleras pour chaque pas que tu feras à ses côtés.
- Je ne peux t'avouer mon amour puisqu'on m'a coupé la langue !
- C'est moi qu'il [le prince] épouse, parce que je suis une vraie femme.
Mais ce n'est qu'une hypothèse.
'La petite Sirène' reste un conte hétéronormé, comme il se doit dans la société danoise puritaine du XIXe siècle.
Dans les contes, les hommes épousent des femmes. Point !
(p. 190)
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Les contes de fées commencent par le célèbre « Il était une fois »
... qui se décline aussi sous plein d'autres formes :
« Il y avait dans le temps »
« Il y a longtemps, bien longtemps »
« Dans l'ancien temps, quand les désirs s'exauçaient encore... »
« Dans une contrée éloignée où les oies battent le blé avec leurs ailes et où les chèvres moulent la farine avec leur barbichette. »
Ces formules évoquent un passé et une géographie lointains, flous, laissés à l'imagination de l'auditeur.
La psychanalyse a une explication.
« Ça permet à l'enfant de se sentir en sécurité : il sait que le loup ne viendra pas le manger car il n'existe pas dans son univers. »
(p. 115)
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Il était une fois un roi et une reine qui ne parvenaient pas à avoir d'enfant, jusqu'au jour où...
[ test de grossesse positif, le roi danse et saute de joie ]
- Je vais être papa ! Je vais être papa ! On va faire un graaaand baptême et on va inviter toutes les fées du pays !
- Chéri... Nous n'avons que douze assiettes en or, et elles sont treize.
- NOOOON ! Fichus packs de 6 Ikéa ! Tant pis, on n'invitera pas la vieille !
(p. 137)
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