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Tamara Korniloff (Autre)
EAN : 9782812201417
230 pages
Ramsay (10/06/2020)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Nina, trentenaire parisienne, semble épanouie et heureuse, pourtant elle fréquente un groupe de parole sur les douleurs de l’enfance. Elle se fait remarquer par Hélène qui termine sa thèse en sciences sociales sur la guérison de l’enfance. Les deux femmes vont se livrer à une série d’entretiens complices et intimes. En prenant connaissance du vécu de Nina, Hélène va découvrir l’existence de sa mère : Teresa, une femme complexe, une beauté passionnée aux allures déch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jules Vallès placé en tête de l'oeuvre pour une citation extraite de l'Enfant et voilà présenté le thème et affirmée l'immense douleur du manque d'amour ; « je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit ».

En une phrase, tant de souffrance, celle de ces enfants qui n'ont jamais été aimés par leur mère …
Le roman de Tamara Magaram est triste. Douloureux même à force de fouiller dans des enfances, une en particulier, dont on se demande comment les enfants ont pu survivre. Grandir.
Et rester d'aplomb. D'ailleurs, ils le sont rarement tous ces gens rencontrés aux groupes de paroles. Dans ces réunions les gens se retrouvent autour du même problème ; ils racontent, ils évoquent, ils miment parfois, ils souffrent et font souffrir les autres, participer, partager, et parfois la douleur peut s'assécher, s'oublier…
Des groupes censés adoucir la douleur, dénouer la peine immense, en montrant que d'autres soufrent aussi, en partageant un moment de la souffrance de l'Autre…

Hélène, la narratrice « prépare une thèse pour être docteure dans une voie complexe » la résilience de ces enfants grandis sans amour : cela explique sa présence dans ce groupe de paroles.
Et la charmante jeune femme à l'aise, heureuse et souriante qu'elle prend pour une animatrice et qui l'accueille, s'appelle Nina.
Jolie, élégante, épanoui, soignée.
Elle rafraîchit d'emblée les espoirs d'Hélène :
« Je pense que vous perdez votre temps. Ici vous ne trouverez rien de glorieux ni de lumineux comme vous le dites .
L'enfance est sacrée, elle est fondamentale… ces personnes ont vécu des choses qui sont inqualifiables et, pour la plupart, justice n'a pu être rendue. C'est la double peine des douleurs de l'enfance » …

Alors pourquoi Nina est-elle là ?
Pour sa mère Teresa, qui ne l'a jamais aimée et souffre dans sa propre existence…
Amour, manque d'amour, mari, amants, hommes, souffrances, chagrin, remords, oubli, douleur… La résilience est difficile.
Vivre est difficile…
Mourir serait-il plus simple ?
Jacqueline Aimar
Lien : https://www.arts-spectacles...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je l’ignore Hélène, je l’ignore réellement. J’ai eu des années si douloureuses, je me sentais coupée avec moi-même. Une partie de moi, celle qui se donnait à l’extérieur vivait et agissait, comme un automate, l’intérieur était en lambeaux. Mais peu à peu, comme un édifice, cet intérieur brisé se reconstituait et ces lambeaux s’amenuisaient, puis cela rejaillissait à l’extérieur, comme une résurrection. Le monde autour se mettait à changer, je pense que la beauté m’a aidée dans cette construction ou cette guérison. Vivre dans une ville aussi belle, voir ces immeubles, ces avenues, ces parcs, « la superbe haussmannienne », c’est curieux ce que je vous dis, mais lorsque j’étais petite fille, ma mère m’ignorait ou me maltraitait alors je fuyais, et je restais des heures à contempler. Ce pouvait être un toit parisien, une lumière de printemps, un faisceau du soleil qui pénétrait une pièce, le simple fait de voir la lumière me remplissait de joie. Et cette habitude m’est restée, plus grande j’ai passé des heures dans les musées, les églises… je voulais boire la splendeur de Paris, la beauté de la vie, cela me calmait…
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— La main qui te frappe est la même qui te nourrit. D’un côté elle était méchante, elle m’humiliait, me rabaissait, elle avait la gifle facile et toujours son regard sombre et cruel quand elle me fixait, mais à côté de cela et c’est là où c’est pervers, elle me retenait auprès d’elle. Elle me voulait tout le temps à ses côtés lorsqu’elle n’était pas avec ses petits amis. Puis lorsque j’avais douze ans, j’avais souhaité aller en pension, elle s’y était opposée. J’étais une méchante gamine qui l’abandonnait. Elle me faisait constamment culpabiliser. J’étais comme coupable de tous les maux qui arrivaient. Si une machine tombait en panne au foyer, j’étais la cause du dysfonctionnement. Puis, elle était ambivalente, en me parlant du monde extérieur, elle voulait m’effrayer, peur des autres, peur des hommes, peur de la vie. Elle me disait toujours que je n’arriverais à rien, que je serais incapable de travailler, d’être autonome, que j’aurais besoin d’elle et que je serais son bâton de vieillesse. — Elle vous retenait captive Nina…
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Certains êtres semblent totalement dénués du mécanisme de l’empathie, ils agissent un peu comme des bactéries dans la nature et font, ils exécutent ce qu’ils ressentent avoir à faire. Ces êtres n’intellectualisent pas, ils n’ont pas de mécanisme conscient de leurs actes, ils peuvent s’avérer être des prédateurs redoutables, car seule la délectation les guide et leur jouissance peut se faire au détriment des autres. Ce sont ces êtres qui devraient être le plus souvent empêchés dans leurs actions, n’ayant pas de discernement de leurs gestes, ils peuvent tout faire, tout est permis dans leur monde projeté.
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Certaines mères empêchent leur enfant de vivre leur vie. Il y a comme une maladie des mères qui germe en silence. La mère donne la vie, certaines mères peuvent la reprendre. La mère est une femme jugée, mythifiée, déifiée, accablée. Mais la mère reste sacrée. Que faisons-nous de notre mère lorsqu’elle ne nous a pas aimés ? Lorsqu’elle ne fut pas suffisamment bonne ? Que devient l’enfant non aimé, mal aimé, pas câliné, pas entouré, et jamais rassuré ? Que devient celui qui a été battu, abusé, violé, humilié ?
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Teresa ne libérait aucun sentiment face à sa fille Nina, son corps restait froid, son cœur vide, elle n’échangeait pas de douceur, pas d’affection et la tendresse lui était étrangère. Nina se sentait gênée par la présence de sa mère, le simple fait de la savoir à ses côtés la rendait mal à l’aise. C’était un ressenti invisible, qui n’était ni du dégoût, ni de la haine, ni du mépris, c’était un sentiment étrange qu’on ressentirait face à quelque chose qui ne serait pas humain.
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