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EAN : 9782021238082
432 pages
Seuil (02/02/2017)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Début 2002, peu après le 11 Septembre. Alors que les Israéliens assiègent Ramallah, une forte tension agite les rues du Caire, où Makana file tant bien que mal la Bentley de Me Ragab, que sa femme pressent d’adultère. En réalité, l’avocat va voir sa protégée, Karima, une jeune fille gravement brûlée dans l’incendie de son domicile. La police croit à un accident, il soupçonne un crime d’honneur commis par le père de la victime, un djihadiste en cavale. Makana se rend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Après avoir découvert cet auteur avec "Les écailles d'or", je reste avec lui en Égypte. Le détective privé, ancien policier, réfugié soudanais me plaît. Le titre le dit bien "Les ombres du désert". L'action de cet opus se déroule plutôt à Siwa, loin de la capitale qu'est le Caire . Makana, est engagé par un riche avocat afin de découvrir ce qui est réellement arrivé à une jeune fille brulée dans l'incendie de son logement. Arrivé à Siwa, oasis d'origine de cette jeune fille, notre détective fera face à des êtres parfois plus sauvages que cette terre aride.
Il met carrément les pieds dans une petite société, corrompue, pays de la cupidité, des vieilles rancoeurs, des secrets, de la méfiance, des traditions insensées, de l'hypocrisie religieuse. Les personnages sont "gros" dans ce roman. Le flic ripou, l'autre haineux, le juge corrompu, le médecin alcoolo, les méchants des méchants, bref des personnages caricaturaux. Est-ce voulu ? Est-ce pour mieux souligner que tout n'est-il pas "gros" dans ces contrées qui nous semblent si lointaines et si incompréhensibles ? Tout parait excessif chez ces personnages. Aucune nuance. Et bien sûr, notre héros fera encore une fois face à ses vieux ennemis de toujours: ceux qui l'ont chassé du Soudan et ceux qui le surveillent de près en Égypte.
Personnellement, "Les écailles d'or" m'avait paru plus achevé, plus probable, moins rocambolesque que ce titre. Petite déception mais qui ne gâche pas totalement le plasir de la lecture ne serait-ce que pour le constat sans la critique du sort fait aux femmes dans ce monde d'hommes.
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Au fil de ses romans, Parker Bilal a fait de son héros Makana, un des détectives « exotiques » les plus reconnus de la thrillersphère. Au même titre qu'Oussama Kandar, le qomaandaan de Cédric Bannel dans ses romans sur l'Afghanistan (Kaboul express, Baad) et bien d'autres. Makana qui vit d'enquêtes au Caire est un ancien policier soudanais, chassé de Khartoum par la révolution et des collègues peu scrupuleux. Il y a perdu sa femme et sa fille, mais il a toujours espoir que l'une ou l'autre ou les deux soient toujours vivants. Cette obsession le suit dans tous les romans de Bilal. Son intelligence, sa probité, sa curiosité le mènent à résoudre des énigmes qui, de prime abord, sont très complexes voire insolubles surtout grâce à une philosophie très différente de celle des personnes qu'ils côtoient en Egypte.
Dans cet (ancien) opus, il est amené à enquêter sur une jeune fille, soi-disant morte accidentellement dans l'incendie de son magasin. Il n'en croit pas un mot d'autant que le père de la victime, un ancien truand et djihadiste serait revenu d'un voyage lointains en Europe. Les pérégrinations et le flair de Makana vont le conduire dans une ville éloignée Siwa. L'hostilité des habitants, des commerçants, d'une police corrompue même vont aller de pair avec des disparitions mystérieuses dont on va lui donner la paternité. Mais l'homme a plus d'une corde à son arc et d'une ruse dans sa besace. Malgré tout le monde ligué contre lui, il va résoudre les meurtres de Siwa et celui de Karima la jeune fille, pour un final surprenant.
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Troisième enquête de Makana, l'ancien flic soudanais refugié politique en Egypte. Après les bas-fonds du Caire, le voila parti à l'ouest du pays, pas bien loin de la frontière lybienne, dans un coin reculé du désert où Alexandre le Grand fut conforté dans son statut de pharaon par un oracle.

Une vieille ville sur une colline, et à ses pieds, une cité où règnent comme partout en Egypte, la corruption et l'influence grandissante des djihadistes.
La galerie de portraits offerte dans ce roman va du médecin alcoolique au flic un peu pourri et dévoré par l'ambition (des classiques du genre), de pères incestueux au commerçant un peu trop prospère, du simplet au cadi (juge), ces deux derniers ayant un commun d'être sauvagement assassinés…

Mais ce qui se dessine dans ce polar, ce sont surtout des portraits de femmes : veuves misérables, gamines violées et asservies, femmes voilées et soumises, féministes en lutte contre la société ancestrale machiste. Des femmes que l'islam avilit, cache dans les niqabs : aucun jugement pourtant, juste un constat qui donne de la matière à ce polar plutôt réussi !
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J'ai beaucoup apprécié de partir à la découverte d'une Egypte éloignée des cartes postales touristiques ou des épouvantails sécuritaires. Les ombres du désert se passe à Siwa, qui est une ville coincée entre plusieurs oasis, au Nord-ouest de l'Egypte, et à proximité de la frontière libyenne. L'auteur réussi parfaitement à retranscrire la chaleur sèche et l'omniprésence oppressante du désert, ainsi que l'isolement de la ville.

Isolement géographique, bien sûr, mais aussi isolement administratif. On comprend que la conception de la justice, là-bas, n'est pas la même qu'au Caire, trop éloignée, inaccessible.

Ecriture, style, construction, Parker Bilal maîtrise tout cela, ce qui est déjà énorme dans le panorama du polar actuel. La mécanique policière est implacable, et, quand on devine le qui?, reste toujours en suspens le pourquoi ?

Les ombres du désert est donc un bon polar tout court, mais aussi un bon polar ethnique.

J'ai quand même des critiques à émettre.

La fin est un peu longuette. Ca n'en finit plus de rebondir, et ça finit par rebondir pour rien, simplement pour intégrer ces événements dans un contexte plus large qui ne s'intègrent malheureusement à l'histoire. Ce n'est pas parce que le livre évoque trois ou quatre fois des événements en Palestine qu'il s'inscrit dans ce contexte.

Malgré toutes ses qualités, j'ai mis du temps à le lire. le reposer n'était pas un problème, le retrouver n'était pas spécialement une fête, bien que la fin m'a gardée rivée. Pourquoi ?

L ‘auteur n'a pas réussi à m'impliquer dans son histoire. Je me fichais comme d'une guigne de qui avait tué et pourquoi. Je n'avais pas d'empathie pour les victimes, aussi différentes soient-elle. Je voyais nulle part où était réellement abordée la place des femmes dans l'Islam, pas d'histoire secondaire ou d'anecdote qui y soit reliée – à ça ou n'importe quel thème. Juste le suivi têtu d'un ancien policier qui quittait le Caire pour une petite ville éloignée tandis que l'Intifada faisait rage dans les territoires occupés. Je lisais une histoire certes bien racontée, mais en deux dimensions.

De même, aucun des personnages ne m'a touché – sauf une personne, mais à la fin -. Ils sont pourtant tous, à un degré divers, intéressants, dotés de qualités et de faiblesses, de zones d'ombre et de bravoure. Et pourquoi ça ? Parce que je n'ai pas été impliquée dans leur existence, évidemment, mais aussi, encore, toujours, parce que l'auteur utilise beaucoup trop la description au lieu d'utiliser l'exposition (le fameux « Show, don't tell »). Il me dit comment sont les différents protagonistes au lieu de me le montrer. Il a fallu attendre la fin du livre pour que je ressente un peu ce que c'était qu'être une femme dans cette ville. Les personnages parlent, s'agitent, mais l'auteur ne nous fait pas plonger dans leur coeur, ne nous pose pas sur leur épaule pour voir le monde avec leurs yeux.

Et alors que ce roman a quasiment tout ce qu'il faut pour un polar (une bonne histoire, un bon héros, une structure travaillée, un bon style), je ne peux que me raccrocher à des éléments techniques et objectifs pour le qualifier de « bon ».

Il m'a manqué le plus important, l'émotion.
Lien : https://celinederoany.com/le..
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Perdu dans les dunes du désert...

La dernière page de Meurtres rituels à Imbaba s'achevait sur les images du World trade center en train de s'effondrer. Ce qui promettait une ambiance paranoïaque et explosive pour ce troisième volume des enquêtes de Makana. Las l'auteur a refroidi les attentes avec une intrigue qui s'éparpille beaucoup trop.

Les problématiques qui secouent l'Égypte et qui pourraient donner un bon polar ce n'est pas sa qui manque. Entre le sexisme d'état et religieux, la corruption rampante et la lutte contre le terrorisme, le Moyen-Orient est une mine d'or pour les conteurs d'histoires sombres. le problème c'est que l'auteur a jugé bon de tous les incorporer à son récit. Créant ainsi un enchevêtrement d'intrigues qui se rejettent entre elles, rendant le récit inutilement complexe.

De plus l'auteur ne parvient pas à instaurer une véritable atmosphère dans ce village perdu de Siwa où l'on suit Makana qui pose des questions auxquelles les habitants répondent de manière évasive. On s'ennuie le temps que l'enquêteur rassemble les pièces du puzzle, le tout pour une intrigue qui se révèle prévisible sur bien des aspects.

Enfin c'est la première fois depuis que j'ai commencé à lire ses enquêtes que le caractère placide de Makana m'a paru incompréhensible, il est bien trop souvent spectateur de drames qu'il aurait pu éviter. Signalons aussi qu'il a tendance à se sortir indemne de situation épineuse de manière un peu trop aisée.

Une saga qui vaut toujours le détour de par le dépaysement qu'elle offre mais ce troisième opus se perd dans les dunes sableuses et fait miroiter une intrigue palpitante qui ne s'amorce que bien trop tard.

Lien : https://culturevsnews.com/
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Nombreux étaient les attraits qui avaient motivé l’arrivée des artistes à Pont-Aven, dans le vieux pays celtique de la Bretagne – l’Armorique, « le pays du bord de mer », comme les Gaulois avaient coutume de le nommer. Il y avait les paysages magiques, témoins de l’époque mystérieuse des menhirs et des dolmens, des druides et des grandes légendes, mais aussi l’exemple de Monet, qui travaillait déjà depuis un moment sur Groix, une île visible à l’œil nu depuis l’estuaire de l’Aven.
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1989 était l’année où tout avait basculé pour lui. Un nouveau régime était arrivé au pouvoir et, soudain, sa position d’inspecteur de police à Khartoum s’était trouvée remise en cause. Et il n’y avait pas eu que le Soudan. En Allemagne, le mur de Berlin s’effondrait. En Chine, les étudiants en colère occupaient la place Tian’anmen. En Afghanistan, les dernières troupes soviétiques se retiraient du pays.
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La nation voulait envoyer aux Américains un message de compassion. Cela faisait bien rire Musab. Quelles fadaises ! Mais, peu après, il avait senti le changement. Des chauffeurs de taxi étaient brutalement délogés de leurs véhicules et tabassés parce qu’ils portaient un turban. Ce n’était pas une coiffure de musulman, mais personne ne s’en souciait. Des femmes se faisaient arracher leur foulard en pleine rue. Des enfants étaient agressés par leurs camarades de classe. Lui-même, on lui avait craché au visage dans une gare. Personne n’avait bronché. On aurait dit que le 11 Septembre avait libéré une haine qui, depuis toujours, couvait sous la surface.
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Enfin, ils prirent place sous un tilleul magnifique, à proximité de la roue du moulin. En heurtant les pierres, l’eau produisait un clapotis charmant. Dupin ne connaissait pas l’histoire des nombreux moulins de Pont-Aven. C’étaient ceux- ci, en effet, bien avant la venue des artistes, qui avaient fait la célébrité du village.
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Dans ce genre d’affaires, la preuve était toujours difficile à apporter. Selon la jurisprudence islamique, trois témoins étaient nécessaires pour prouver un adultère – exigence qui, aux yeux de Makana, était une façon habile d’esquiver le problème. En effet, quelles étaient les chances de trouver trois personnes disposées à jurer qu’un couple avait eu des relations sexuelles ? De toute façon, ça n’allait jamais aussi loin. Si un homme et une femme étaient vus en train de parler ensemble, cela suffisait souvent à les condamner. Coupables par association. Dans une société préoccupée de pureté, le sexe devenait une obsession malsaine.
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