Olympien, chat(toyant), «
le Dit du Mistral » est oeuvre. Comme on est bien dans cette lecture entre l'ombre et la lumière ! Les pierres sèches où fusent les poésies renouvelées. le charme clair d'une région (La
Provence) en apogée. L'écriture est aérienne, souffle chaud, une terre annoncée en pans de renom. Restez ici, entre les lignes où l'invitation au voyage est diapason, herbes vives à peine brûlées par le Mistral. le voici, le filigrane qui attise les chuchotements d'un vent victorieux. Ce roman vivifiant est nourricier. Si beau, que la nuit n'enclenche pas le point final. Cet hymne dédié à Bosco,
Giono,
Pagnol, au passage des grands noms est un hommage au terroir. A la grandeur salvatrice des légendes, aux mythes, évidences révélées dans les chemins à peine heurtés par l'isolement et la solitude. On reste accroché aux gestes lents, aux attitudes nobles, aux regards spéculatifs. L'histoire est à l'instar d'une dictée que l'on écoute avant de prendre pur soi-même cette corbeille aux senteurs vives. Un chat sur les lignes souples, parabole de «
le Hussard sur le toit » de
Giono prononce l'anthropomorphisme. Toujours là au bon moment, observateur, intuitif, malicieux ; libre, immensément libre. Deux antres, à peine séparés, deux familles qui ne se savaient pas. Et là, le Mistral prend vigueur. M. Sécaillat, âgé, solitaire, sa femme égarée dans les limbes d'une mémoire défaillante. le narrateur (doublé de l'auteur) et sa femme Blanche, ornent les pages de ce splendide récit, naturaliste, régionaliste, posé pierre après pierre. L'histoire devient le liant. le Luberon est cartographie, passage et rite. « Qui de nous deux allait donner le premier coup de pioche. » Voilà nos deux affirmés en quête, creusant à coup de pioche, de curiosité, de désirs, les profondeurs magnétiques, vestiges du passé. La fusion entre ces laborieux est régénératrice, complice et insistante. Signature d'un rituel. Les mots sont rares. Les gestes heureux. D'un mur de pierres sèches pourvoit le passage d'un relationnel pudique parce que nécessaire. le Mistral enclenche ses degrés, ses volontés persistantes. Tout est plénitude ici. Dans cette région dont le lecteur devine l'importance du silence. La beauté encore vierge, éclatante. L'admirable dignité d'une fraternité naissante entre ces deux hommes. le Mistral choisit sa feuille de route, sa force, sa parabole. Dire le secret des trésors enfouis ? Non. Lisez ce livre délicat. Les mythes, légendes, langage de Babel, essence d'une trame mature, poétique, ésotérique, imprègnent les plus beaux tracés. « Apa, quand avièn set, es tout ço que i'a de meiour. » « L'eau, quand on a soif, c'est ce qu'il y a de meilleur. » Magnétique, solaire, la réalité oeuvre et devient levier. Les racines légendaires, le vent qui se signe. Ce récit est un entrelac, le Mistral gagnant. Les cinq éléments sont la géographie des coeurs. Les rencontres, le macrocosme. Ici, c'est la vie qui s'agite et s'abreuve à la source-mère. «
le Dit du Mistral » de
Olivier-Mak-Bouchard est un clair de lune. Un chant d'amour, noblesse d'un terroir. L'historique origine de ce qui ne se nomme pas. Un livre initiatique, dédié aux croyances ancestrales. Un livre bleu nuit. Magistral. Publié par les majeures
Editions le Tripode.