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Corinna Gepner (Traducteur)Dominique Laure Miermont (Traducteur)
EAN : 9782752905161
267 pages
Phébus (03/02/2011)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Dès 1925, Klaus Mann - il n'a que dix-neuf ans, rappelons-le - a rendu hommage à la culture française et à ses écrivains. Dès l'avènement d'Hitler, il n'a pas cessé de clamer son admiration pour cette civilisation et ses chantres, quitte à être montré du doigt et traité en pestiféré. Il alla même plus loin : il fit de cette aspiration à une Europe symbole de paix la pierre angulaire de son combat contre les nazis. ...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Nous retrouvons ici grâce aux éditions Phébus Klaus Mann que j'ai heureusement découvert avec « Point de rencontre à l'infini » et dont la vie passionnée et l'engagement politique me touchent beaucoup.

Il ne s'agit pas ici d'un roman mais d'une compilation de courts textes que cet intellectuel allemand a écrit de 1925 à 1949, date de sa mort. Publiés à travers l'Europe ou depuis les États-Unis, rédigés en allemand ou en anglais et manifestant sa connaissance pointue du français, ils reflètent l'éclectisme et l'humanisme de cet européen convaincu, ce penseur dont la foi enthousiaste en l'humanité a été mise à rude épreuve par les tourments de ce début de siècle, cet homme convaincu de la responsabilité sociale de l'intellectuel, profondément choqué et au fond mortellement tourmenté par la barbarie qui s'est emparée de son pays et qui a fait basculer l'Europe dans un chaos que les grands génies du XIXème siècle n'ont pas pu empêcher.

« La calamité qui a pour nom fascisme-nazisme n'est pas née uniquement du caractère problématique de deux nations spécifiques ; elle n'est pas seulement la résultante de bévues de telle conférence de paix ou de la situation sociale d'un après-guerre chaotique, elle vient aussi de la profondeur et de la complexité abyssales de la pensée européenne. Il est indéniable que le climat intellectuel de l'Europe a nourri pendant de nombreuses années le virus qui est devenu aujourd'hui si meurtrier.
La littérature du XIXe siècle – un des développements les plus fascinants de la culture humaine – était chargée de potentialités inquiétantes ou équivoques. » (1943)

Qu'il s'agisse d'extraits de conférences, de réflexions isolées éditées ultérieurement sous forme de recueil, d'articles parus dans les journaux ou de préfaces d'ouvrages, toutes les contributions littéraires présentées ici témoignent de la grande richesse culturelle de cet homme amoureux des belles lettres, curieux des nouvelles idées, ce critique à la fois bienveillant et éclairé de ses contemporains, ce pourfendeur d'idéologies aliénantes et abjectes qui n'a cessé d'élargir ses horizons et lutté contre le fascisme, le nationalisme et toute autre forme de repli sur soi et d'abandon de la raison au profit des peurs les plus primaires et des intérêts particuliers.

« Nous ne nous laisserons pas troubler, même par les signes les plus graves : ni par le réarmement des peuples, ni par les plans financiers, ni par les provocations, de droite comme de gauche. Il ne peut rien se passer contre la volonté de l'esprit si celui-ci a foi en lui-même. Ce qui a rendu possible 1914, c'est uniquement l'échec de l'esprit. Mais nous avons retenu la leçon.
Si je ne croyais pas en l'esprit et le royaume qu'il bâtira – car c'est une nécessité -, je ne serais pas digne de me nommer son serviteur ; pas digne de prendre la parole si je doutais de sa force magique ; pas digne d'être là devant vous. » (1930)

Alors il est vrai qu'il est à la fois captivant et très émouvant de lire les réflexions et les critiques de cet homme-là, si enthousiaste pour les belles choses, si enflammé par le monde des possibles, si inspiré par le pouvoir de la raison, mais dont on sent la désillusion de plus en plus amère et l'incompréhension de plus en plus désespérée gagner du terrain au fil des années noires de cette époque.

Pourtant, et l'index des noms en fin de volume est en cela édifiant, son érudition peut poser problème à des simples gens comme moi qui ne connaissent pas René Crevel, ni Jean Desbordes, ni André Maurois, ni Coudenhove-Kalergi, n'ont eu qu'une vague ou lointaine approche de l'oeuvre de Radiguet, Gide, Giraudoux, Henri Barbusse ou Julien Green.

Mais il ne faut pas s'arrêter à cet obstacle-là, bien au contraire ! C'est l'occasion pour nous de découvrir des grandes figures contemporaines de Klaus Mann. Et puis on peut toujours se raccrocher à ce qui nous est plus familier : Saint-Exupéry, Cocteau, Giono, Alain-Fournier, Balzac et se délecter des réflexions autour de leur oeuvre ou de leurs pensées ! Impossible de rester de marbre ou de bouder face à l'engouement si pétillant de cet allemand à l'auguste héritage !

Qu'avons-nous à défendre contre l'agression barbare des fascismes ? Cet esprit européen, précisément. Et à mon sens, c'est la littérature française qui le représente aujourd'hui dans toute sa pureté. C'est pourquoi cette littérature m'est chère. Et parce que je souhaite que l'Europe nous soit conservée, je souhaite que la France puisse être forte. » (1938)

Sans compter que l'analyse de Mann sur l'Europe, ses espoirs, sa vision, sa compréhension de cette entité culturelle et politique restent d'une actualité incroyable et font écho aux débats et préoccupations d'aujourd'hui.

« Une Europe devenue étrangère à ses sublimes traditions ne trahit pas seulement son rang universel, elle devient aussi une ennemie publique – extrêmement dangereuse pour la civilisation même qu'elle a contribué à créer. » (1943)

« Une Allemagne enfin redevenue consciente de la meilleure part d'elle-même se souviendra du même coup qu'elle est étroitement liée à la France – pour son propre bien et le bien de l'Europe. La République allemande à laquelle nous aspirons tendra la main à la République française. le pays de Goethe et le pays de Voltaire se trouveront : ceci n'est pas une vague utopie mais un espoir, un souhait, fondés sur des raisons indiscutables, et qui doit donc se réaliser un jour ou l'autre. C'est ensemble que l'Allemagne et la France – devenues amies – constitueront le coeur d'une Europe libre et unie. Une chose est sûre : l'avenir de l'Europe est là, ou il ne sera pas. » (1936)

Décidément, Klaus Mann est un auteur cher à mon coeur que j'aurais plaisir à retrouver, très probablement avec « Speed », fraîchement édité dans la collection Libretto, ou « Contre la barbarie », toujours aux éditions Phébus.

Lien : http://www.laruellebleue.com
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Klaus Mann était un intellectuel allemand de la première moitié du XX° siècle. Fils de l'écrivain Thomas Mann et neveu de l'antifasciste Heinrich Mann, écrivain lui aussi, l'aura de Klaus Mann pâtira de cette ascendance glorieuse. Il est pourtant l'auteur de textes marquants (romans, nouvelles, essais…) dont Méphisto (adapté au cinéma par Istvan Szabo), Speed, Contre la barbarie…

Klaus Mann relaya abondement les idées de Richard Nikolaus von Coudenhove-Kalergi, l'un des premiers à avoir proposé un projet moderne d'Europe unie. Il s'était engagé très tôt pour défendre cette idée.

« L'Europe unie naîtra, que ce soit aujourd'hui ou demain - : si nous le voulons. La libération sociale viendra, grâce à la technique - : si nous le voulons. » (p. 44) écrivait Klaus Mann en 1927.

L'acuité de ses analyses de la situation politique en Allemagne et dans le reste de l'Europe pendant l'entre-deux-guerres explique l'inimitié dont il fut victime dans son pays. Il dut d'ailleurs quitter l'Allemagne nazi dès 1933 et se réfugia en France puis aux États-Unis.

« Viendra finalement le temps du rapprochement fédéraliste des Etats, mouvement irrésistible qui mettra fin au gaspillage que constitue le repli sur soi des cultures, et qui donnera sens à l'idée du « prochain ». » (p. 46) – KM – 1927.

Admirateur de la culture française et de ses auteurs, il écrivit de nombreuses critiques et éloges. Il appréciait particulièrement André Gide et contribua notamment à faire connaitre des auteurs comme René Crevel, Raymond Radiguet outre-Rhin. Son admiration n'était pas exempte de lucidité, ses analyses instructives et contextualisées, tant des hommes que des mouvements d'idées, se révèlent dans les nombreux textes présentés dans cet ouvrage dans un ordre chronologique. Parmi les hommes citons aussi Jean Cocteau, André Maurois, Alain-Fournier, Jean Giono, Julien Green, Jean Giraudoux, Henri Barbusse, Jean Desbordes… quant aux idées ce pouvait être les mouvements littéraires du XIX° siècle, les mouvements idéologiques et politiques tels que marxisme, fascisme, nationalisme qui en côtoyaient d'autres plus multiformes comme le surréalisme (dont il écrivit que « [l]eur rapport à la politique relève davantage de la passion que d'un militantisme expert. » - p. 59) ou les mouvements de jeunesse ou d'écrivains…

Ses analyses littéraires ne pouvaient se départir de sa vision d'une Europe unie. Il ne pensait cette utopie réalisable que grâce à l'ossature indéfectible représentée par l'amitié franco-allemande. Son point de vue était aussi fortement influencé par une religiosité affirmée mais raisonnable. Son catholicisme était construit sur la base des idées philosophiques et ne l'empêchait pas de concevoir et d'accepter des points de vue divergents ou différents. Si René Crevel avait la religion en horreur, ce n'était pas suffisant pour amoindrir l'admiration que lui portait Klaus Mann.

« Viendra finalement le temps de la reconstruction de l'Eglise – institution éducative et thérapeutique centrée sur la métaphysique – donnant une nouvelle vision de l'intime, du silence, de l'aspect irrationnel de la vie humaine. » (p. 46) – KM – 1927.
L'engagement de Coudenhove-Kalergi contre le marxisme est habilement critiqué (notamment l'idée d'un nationalisme européen exclusif et ressemblant au nationalisme exacerbé des nazis) et renforce son argumentaire pour les idées paneuropéennes.

Klaus Mann écrivait à New-York, en 1936 : « le pays de Goethe et le pays de Voltaire se trouveront : ceci n'est pas une vague utopie, mais un espoir, un souhait, fondés sur des raisons indiscutables, et qui doit donc se réaliser un jour ou l'autre… Une chose est sûre : l'avenir de l'Europe est là, ou il ne sera pas. » (p. 183). Il se voyait aussi rassurant, quant en plein coeur du conflit en 1943, il déclarait : « [l'Europe] ne deviendra pas une province russe ou un musée pour touristes américains. » (p. 226).

Malgré son attachement viscéral à cette idée, malgré son engagement dans l'armée américaine pour libérer le vieux continent, les années d'après guerre auront raison d'un homme fragile (Klaus Mann était homosexuel et dépendant des drogues) qui ne sut trouver sa place au coeur d'une Europe alors en gestation. Il se suicidait à Cannes en 1949.

Klaus Mann reste cependant, un auteur, un penseur capital à découvrir aujourd'hui… et demain.
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L'auteur Klaus Mann se différencie des auteurs allemand du XXème siècle. Il vouait une adoration pour l'Europe mais principalement pour la France et ses nombreux auteurs à l'exemple d'Anfré Gide, René Crevel, Jean Cocteau, Julien Green, Alain Fournier, Jean Giono et Saint-Exupéry ainsi que Raymond Radiguet un jeune auteur qui fascinait Klaus pour son jeune âge qui n'entichait en rien à son esprit mature qui se décelait dans ces deux romans. Et bien d'autres encore. Dans son oeuvre Aujourd'hui et Demain, si les critiques positives se font nombreuses, celles sur André Gide reviennent souvent (3 fois) ainsi que pour Jean Cocteau (2 fois) mais les principales pages concernent malgré tout la France et L'Allemagne entre les années 1925 et 1949. L'auteur espérait une coopération possible et importante pour la jeunesse européenne et pour notre futur. Même si Klaus adorait son pays il préférait néanmoins la France pour ses penseurs et il était en penseur engagé dans les débats idéologiques et politiques de son pays. Et dans cette oeuvre on recent le besoin du combat pour la paix pour l'Europe tout entière.
J'ai pu constater à quel point Klaus Mann prenait plaisirs à étudier et surtout lire les oeuvres de divers écrivains ainsi qu'a mettre sur écris ses avis, souvent positive. On peut ressentir à quel point Klaus était un auteur qui n'était en rien imbu de sa personne, il était a vénérer les autres au point d'oublier son propre talent. Au fil et à mesure de ma lecture, les phrases se faisaient sonores et musicales à mes oreilles, il avait une manière de donner son avis qui faisait envie de lire les oeuvres qu'il critiquait. Il savait se faire entendre par ses belles paroles philosophiques notamment celle là qui m'a le plus fais d'effet « Toute vie était digne d'adoration, seul l'esprit critique était haïssable. » Il a su me transmettre son indignation face au fascine et naziste avec une philosophie et une poésie déconcertante. Malgré on recent une colère lors du passage sur le général Pétain. Pourquoi ? Parce qu'il touchait à SA France. J'ai aimé ce livre qui a été une lecture agréable qui m'a fait découvrir une France différente de l'époque contemporaine mais malgré tout une époque sombre qui a toucher malgré tout des allemands et des penseurs. Les critiques m'ont souvent donner envie de parcours les livres soulignés mais surtout d'apprécier les avis de Klaus sur une amitié possible entre l'Allemagne et la France, sur les dégâts du nazisme sur la France (et l'Europe en général) et sur son investissement sur l'avenir de la jeunesse Européenne. Je ne le pensais pas si philosophique que ça au départ, je ne sais pas tellement à quoi je m'attendais peut-être à une narration et à un avis sur l'époque avant et après la 2ème Guerre Mondiale (ce qui est en partie) mais les critiques m'ont ravis, ça été un avènement au sujet principale. En tout cas je me suis plongée dans l'époque de Klaus et c'est comme si je revivais ces pensées, ses souvenirs et surtout ses espoirs. A la fin du livre on a envie de répondre tout haut à l'auteur que ses espoirs n'ont pas été vain, qu'enfin la France est amie avec l'Allemagne mais qu'il y reste toujours des sentiments rageux contres les différences (à l'exemple du racisme).

Pour conclure je dirai que ça été une expérience de lire autre chose que la Fantasy Urbaine, elle fut positive même si par moment relire certains passages un peu trop philosophique plusieurs fois était ennuyant mais pour le coup ça en valait. Une lecture qui m'a fait prendre conscience que nous vivons une époque différente que celle du XX ème siècle mais qui recèle pourtant elle aussi ses noirceurs.
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Klaus Mann c'est d'abord le fils de Thomas Mann et le neveu d'Heinrich Mann et c'est ce qui fait que, pendant longtemps, entouré de ces deux géants de la littérature mondiale, il a été peu connu et peu lu. C'est dommage mais le mal est réparé voici peu et l'on redécouvre Kalsu Mann pour l'admirer.
Dans le livre publié par Phebus en ce début d'année : « Aujourd'hui et demain. L'esprit Européen 1925-1949 » nous découvrons des chroniques écrites par Klaus Mann pendant cette période et publiées, à l'époque, dans divers journaux et revues. Histoire ? Oui, mais aussi réflexions toujours d'actualité sur de grands écrivains, dont de nombreux français : André Gide, Julien Green, Raymond Radiguet, Jean Cocteau, Henri Barbusse et d'autres encore et ces analyses de grands écrivains n'ont pas pris une ride et se lisent avec plaisir.
Mais ce que l'on retrouve avant tout ce sont des chroniques dans lesquelles Klaus Mann, avec courage et une extraordinaire lucidité, analyse les évolutions politiques de cette période. Il ne se contente pas d'analyser mais donne aussi des perspectives à la jeunesse d'alors mais qui valent encore aujourd'hui.
La longue chronique qui donne son titre à l'ensemble du recueil « Aujourd'hui et demain. de la situation des intellectuels en Europe » analyse l'état d'esprit des jeunes pro-européens de son temps et, même si les conditions ne sont plus les même, on s'y retrouve et on peut encore tirer de ces textes des leçons pour aujourd'hui. C'est en cela que ce recueil est captivant et, lorsque l'on connaît le grand courage de Klaus Mann, sa lutte contre le nazisme, sa décision à un moment de ne plus écrire en allemand, sa prise de nationalité américaine et ses combats au côté du monde libre, on ne peut qu'admirer à la fois l'homme et l'écrivain.
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Le lecteur français pourra être surpris par cet amour puissant de la France, de ses écrivains, exprimé tout au long de ces pages par Klaus Mann.
Pourtant il est en cela le reflet d'une vision idéalisée de la France, de sa culture, de son art de vivre, formalisée pour la premiere fois à la fin du XIX siècle par Friedrich Sieburg dans "Gott lebt in Frankreich", Dieu vit en France.
Il n'est pas surprenant que durant les années tragiques que vécurent l'Allemagne, et sur un plan plus privé la famille Mann dans l'entre deux guerres, que Klaus, indubitablement très doué pour l'écriture, autant que son père peut être, rédige ces articles parus de 1925 à 1948.
Cet ouvrage est donc une suite d'articles à la gloire de la littérature, des artistes, de la France et de l'Europe, de la jeunese européenne.
On sent le poids d'une censure immanente, les interrogations face à un avenir très incertain, le précipice nazi, la culpabilité d'être allemand....Ici, moins de clarté dans l'expression que dans "Contre la barbarie", mais on mesure bien la détermination de Klaus Mann contre l'oppession nazie d'abord en construction, puis avérée.
Comme tout homme intelligent, Klaus Mann a cherché à proposer une alternative, il la voyait européenne,culturelle, littéraire et artistique. Sans doute à ce titre, tant son engagement est prémonitoire et convaincant, il faudra l'admettre un jour dans le cercle des fondateurs de l'idée européenne qui a aboutit au traité de Rome en 1957.
Les admirateurs de Gide et Cocteau trouveront de très belles pages sur ces deux auteurs, suscitant une admiration sans limites de Klaus Mann.
Ce qui plait dans ce livre, outre le fond, c'est bien sûr l'écriture si particulière de Mann. Elle est à la fois raffinée et simple, fluide comme un trait de pensée et détaillée, presque analytique par moments, elle est très riche d'un vocabulaire parfois désuet, mais tellement porteuse de sens. Pardon de la banalité, mais lire K. Mann, c'est retrouver ce ton engagé, exalté par des menaces concrètes, des espoirs d'absolu, tonalité devenue complètement obsolète dans nos sociétés aseptisées.
Il est donc totalement revivifiant de lire cet ouvrage, et de jouir avec humilité du compliment fait à la France et aux français. Il est utile aussi pour mesurer en quoi et comment peuvent se matérialiser, par l'écriture, le courage intellectuel.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous ne nous laisserons pas troubler, même par les signes les plus graves : ni par le réarmement des peuples, ni par les plans financiers, ni par les provocations, de droite comme de gauche. Il ne peut rien se passer contre la volonté de l’esprit si celui-ci a foi en lui-même. Ce qui a rendu possible 1914, c’est uniquement l’échec de l’esprit. Mais nous avons retenu la leçon.
Si je ne croyais pas en l’esprit et le royaume qu’il bâtira – car c’est une nécessité -, je ne serais pas digne de me nommer son serviteur ; pas digne de prendre la parole si je doutais de sa force magique ; pas digne d’être là devant vous.
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Vidéo de Klaus Mann
Homosexuel, toxicomane, citoyen allemand déchu, exilé puis engagé contre l’idéologie nazie, écrivain prolifique et visionnaire, résolument contemporain, il est l’un des plus éminents représentants de la littérature allemande… MAIS QUI EST KLAUS MANN ?
Après "Contre la barbarie" et "Point de rencontre à l'infini", paraîtront le 3 février 2011 aux Éditions Phébus "Aujourd'hui et demain" (http://bit.ly/h0er3J) et "Speed" (http://bit.ly/fMP5tS).
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