Partir avec la personne qu'on croit être son meilleur ami dans un cadre grandiose, en pleine nature, en randonnée en montagne, seuls, avec personne qui vive aux alentours, et se rendre compte que petit à petit, celui qu'on croyait connaître, n'est plus le même, et verse dans une folie meurtrière. Alors s'ensuit une course poursuite, une traque où la mort semble être la seule issue. Un huis-clos gigantesque avec les montagnes comme décor.
Si le second tiers du livre, concentré sur Bob cherchant à échapper à son soi-disant ami, épris de folie meurtrière, est palpitant, riche en rebondissements, les deux premiers tiers sont constitués des dialogues entre les personnages et l'absence de description du paysage, au début, peut gêner pour entrer véritablement dans l'histoire. L'action peut paraître longue à démarrer.
Cependant, le récit atteint peti à petit une intensité dramatique. La course poursuite s'accélère, le lecteur perçoit très rapidement l'anxiété et la peur qui gagnent le personnage. On vibre avec lui. L'émotion gagne aussi lorsque Bob rentre en communion avec faune et la flore locales.
Un bon petit thriller, divertissant et très palpitant malgé tout.
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Bien que j'apprécie généralement les histoires courtes de Matheson, j'ai plus de difficulté avec ses romans. Celui-ci, La Traque, m'a particulièrement déçu tant il semble calqué sur des recettes éprouvées et même éculées. On songe notamment à Délivrance de James Dickey : la nature sauvage et potentiellement hostile, un agresseur mentalement détraqué, une chasse à l'homme remplie d'un suspense convenu. Matheson n'a malheureusement rien d'original à apporter. Il se complait dans la description des souffrances et des sévices corporels que subit son personnage de victime. Le dernier tiers du roman tombe dans l'invraisemblance, voire le ridicule, et m'a fait regretter d'avoir perdu quelques heures dans cette lecture.
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Thriller au milieu de la nature et huis clos saisissants entre deux hommes dont l'un va devenir au cours d'une randonnée dans le Colorado le chasseur de l'autre. Premier intérêt: voir naître er croître cette tension entre les deux hommes, dans leurs attitudes et leurs dialogues.Deuxième intérêt: une poursuite meurtrière s'engage avec angoisse de l'homme traqué et suspense pour le lecteur. L'ensemble dans un milieu naturel sauvage fort bien mis en scène.
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- Les hommes passent leur vie à faire du mal aux autres. Ils trompent, ils mentent, ils corrompent. Parfois même ils tuent ou font tuer. Et certains d'entre eux meurent dans une magnifique demeure, entourés d'une famille aimante. Et ce serait cela la justice ?
- Qui l'a prétendu ?
- Alors cette vie n'a aucun sens, rétorqua Bob d'une voix devenue presque tranchante. Un bébé se fait écraser par un camion et ce serait justice ? Des leaders de gouvernement surveillent des massacres et ce serait justice ? Ils initient des guerres, mènent leur peuple en bateau. Ils organisent les ravages parce qu'ils sont avides et impitoyables. Et ils s'en sortent toujours, jamais ils ne paient pour leurs actions et ce serait justice ? Tant de criminels ne s'acquittent jamais du prix de leurs crimes. Tant de pauvres gens payent pour les crimes des autres. Et ce serait justice ? Existe-t-il une chose comme l'équité ? Selon moi pas vraiment, si tous ces crimes ne sont jamais punis. C'est pour cette raison que je crois à la réincarnation, afin que la justice puisse exister, peut-être pas dans cette vie mais dans l'autre. Ou plutôt dans celles qui sont à venir.
-- Et ce fermier... il en avait tellement marre des chasseurs abrutis qu'il avait peint le mot "VACHE" sur le flanc de son unique animal. Devine... Elle s'est fait descendre quand même!
Allongé sur le flanc contre un affleurement rocheux de la colline située à leur droite, un puma s'étirait au soleil.
Durant quelques instants, une sorte d'inconfort tendit Bob. Il avait déjà vu des pumas, mais en cage ou du moins en situation de confinement. C'était une tout autre histoire que cette proche présence. Du moins le fauve semblait-il peu éloigné d'eux, en liberté. Un sentiment d'appréhension, de menace même, l'envahit.
Bob éprouva des difficultés à se concentrer alors que Doug poursuivait par une véritable conférence sur le "principe des couches", chaque élément vestimentaire intervenant dans une sorte de puzzle qui devait permettre de faire face à toutes les conditions météo possibles, qu'elles virent à la fournaise ou au blizzard.
Les hauts pins minces ressemblaient à des lances avec leurs épaisses aiguilles gris vert et leurs cônes écailleux jonchant le sol. Les immenses feuilles des érables se transformaient en hasardeuses tâches jaunes au milieu de la voûte végétale d'un vert si ténébreux.
Vidéo de Richard Matheson