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Jean-Pierre Carasso (Traducteur)
EAN : 9782070421619
212 pages
Gallimard (17/06/2003)
2.97/5   57 notes
Résumé :
Fâcheries, querelles, ennui... Mary et Colin se connaissent trop. Leur amour n'en finit pas de mourir dans cette ville de canaux bordés de palais et d'églises. Tout bascule le jour où ils rencontrent Robert et son épouse, la mystérieuse Caroline. Sous l'influence de ce couple étrange, Colin et Mary se retrouvent dans un brusque regain de sensualité. Mais s'ils se serrent l'un contre l'autre, c'est que le jeu leur échappe et que commence une descente aux enfers rigou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De longues promenades où ils s'égarent dans une cité lacustre chargée d'histoire (Venise ?) en soirées paresseuses Mary et Colin, en villégiature, s'ennuient un peu. Bien que jeunes encore, ils découvrent l'alourdissement de leur corps désormais adultes, et s'interrogent sur leur relation. Mais un homme rencontré par hasard fait basculer leur routine amoureuse, donnant une renaissance inattendue à leur passion — prélude à une descente aux enfers insoupçonnée.

Dans un monde flottant où quelque chose échappe à la compréhension, nonobstant une description des lieux des faits et gestes précise, comme les héros aux contours mouvants on avance égaré, perdu. Jouant avec nos nerfs, énigmatique et inquiétant, Ian McEwan ménage ses effets jusqu'au final proche d'une effarante symphonie macabre.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Ouh la la... Troublante rencontre que celle de ce roman et de M. McEwan, que je ne connaissais pas avant! Ce fut déroutant, c'est le moins qu'on puisse dire, car sur fond de langueur estivale et de monotonie douce, l'auteur nous mène sans qu'on le voie venir vers les eaux plus troubles de la sensualité et de la passion. de l'amitié au désir et de l'amour à la folie, il n'y a qu'un pas, et McEwan semble décidé à nous le faire franchir. Avec un style efficace et un suspense grandissant, "Un bonheur de rencontre" est un livre qu'on ne lâche pas avant d'en avoir découvert les dernières pages! Attention cependant, car il risque de ne pas vous lâcher non plus... Ce fut mon cas et la puissance et la perversité du roman m'ont laissé un gout bizarre pendant plusieurs semaines après ma lecture, et aujourd'hui encore, quand j'y repense, je tremble un peu...
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Je n'avais jamais entendu parler de ce roman, trouvé par hasard à ma médiathèque.
Colin et Mary sont en couple depuis quelques années, ils passent des vacances tranquilles à Venise, ils s'ennuient même un peu, ne se parlent guère et se perdent dans les rues de Venise.
Ils vont rencontrer par hasard un couple assez particulier Robert et Caroline. Cette rencontre va rebooster leur libido pendant un temps. Mais cela se finira très mal.
Un roman étonnant, troublant et qui met très mal à l'aise.
Si vous aimez être surpris et dérangé, n'hésitez pas à le lire. En tout cas, je ne l'oublierai pas de sitôt car sujet fort et c'est très bien écrit.
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Colin et Mary sont en vacances à Venise et s'y ennuient gentiment. Ils traînent dans les rues le matin en se perdant entre deux attractions touristiques, traînent l'après-midi dans leur chambre, avant de se pomponner pour l'apéritif et le dîner.

Un soir qu'ils ont quitté l'hôtel trop tard pour trouver encore un restaurant ouvert, ils s'égarent et sont abordés par un inconnu providentiel, Robert, qui les entraîne dans un bar. Bientôt il leur présente son épouse Caroline, fille d'un ambassadeur canadien, souffrante et fragile, isolée dans son palais vénitien. le lendemain et les jours suivants, tout excités d'avoir rencontré un Vénitien, Colin et Mary connaissent un retour de flamme. Ils ne tardent pas à retrouver l'étrange couple dont ils ont récemment fait la connaissance.

"Nous savions que vous reviendriez. Nous vous attendions, nous faisions des préparatifs".

Difficile d'en dire plus, au risque de déflorer ce qui fait précisément l'intérêt du bouquin. Difficile aussi de la chroniquer dans ces conditions. Autant j'avais adoré Expiation, autant je m'étais ennuyée avec Samedi, autant je reste perplexe devant Un bonheur de rencontre. On est là face à un roman curieux, inclassable, face auquel on ne sait pas bien sur quel pied danser. Puis-je dire que j'ai aimé ? Difficile à déterminer.

Malgré une première moitié un peu lente à mon goût, on est obligé de reconnaître le talent de McEwan pour la subtilité de ses descriptions, et la manière habile dont il distille les jalons essentiels de sa trame narrative ; on est bien sûr décontenancé par la tournure que prend le roman dans son dernier tiers, au travers d'une accélération savamment menée et assez brutale. le cadre vénitien est maîtrisé, et apparaît finalement indispensable à l'histoire telle qu'elle nous est comptée, avec une mise en écho troublante.

"C'était l'absence complète de circulation automobile dans la ville qui conférait aux visiteurs la liberté de se perdre si facilement. Ils traversaient les rues sans regarder et, sur un coup de tête, s'engageaient dans des ruelles qui les avaient attirés parce qu'elles s'incurvaient pour se perdre dans une obscurité prometteuse ou dégageaient une appétissante odeur de poisson grillé. Il n'y avait pas de panneaux indicateurs. Sans but précis, les visiteurs choisissaient un itinéraire comme ils auraient choisi une couleur, et la précision même de la manière dont ils se perdaient exprimait la somme de leurs choix successifs et dépendait de leur volonté" (C'est si vrai !)

Un roman sensuel, à la croisée de la psychologie d'un Monsieur Ripley et du mystère de Place de Sienne, côté ombre. Donc, avis mitigé. McEwan à ré-ré-réessayer.

"Ce qu'il y a avec les vacances, quand elles sont réussies, c'est qu'elles donnent envie de rentrer chez soi".
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Un bonheur de rencontre (The Comfort of Strangers, 1981) est un livre adapté pour le cinéma en 1990 par Paul Schrader; le titre en français du film est Étrange séduction et le scénario est écrit par Harold Pinter. En terminant cette lecture j'étais si horrifiée que je n'avais aucune envie de voir le film; mais en lisant des critiques, plusieurs fois, j'ai lu que le film était meilleur que le livre, ce qui est rare, raison pour laquelle je crois que je me dois de le voir, ne serait-ce que pour Helen Mirren dans le rôle de Caroline.

C'est un livre qui baigne dans l'ambigu le plus total et qui termine dans l'horreur la plus complète. Il rentre tout à fait dans le cadre inquiétant de la teneur des livres de McEwan. J'avais repéré ce livre il y a pas mal de temps, suite à une critique extrêmement favorable , ce qui m'avait induit a le noter sur ma PAL.

Mais ce livre est une oeuvre violente et cruelle qui met en miroir deux couples. le premier couple est formé par Colin et Mary, ensemble depuis 7 ans et dont la passion s'étiole. Ils sont en vacances dans une ville cernée par des canaux où il est d'usage de se perdre; et ils vont se perdre comme se perd leur amour (Venise n'est jamais nommée mais clairement reconnaissable). Un soir, à la recherche d'un restaurant ils vont tomber sur un étrange personnage, Robert, qui les guide vers un troquet où ils pourront se restaurer. Robert en est le propriétaire, et au cours de cette soirée il va leur raconter par le détail sa vie, une vie marquée par l'image forte du père. Puis, Robert insistera pour les emmener chez lui, afin qu'ils rencontrent son épouse, Caroline. Voici le deuxième couple : Robert et Caroline.

Colin et Mary vont céder et arriver dans un vaste et assez luxueux appartement où non seulement ils feront la connaissance d'une étrange Caroline, mais ils vont y rester pour la nuit. Caroline se déplace si mal qu'elle ne peut plus sortir de l'appartement qui comporte des escaliers.

Caroline va raconter son étrange vie et la raison de son handicap à Mary. On sent une atmosphère oppressante et les rapports d'influences, voire de fascination et de manipulation entre les couples. Colin et Mary vont avoir du mal à partir, la situation est réellement venimeuse.

A la suite de cette expérience, ce couple à l'agonie va retrouver de l'ardeur et ils vont s'aimer avec excès plusieurs jours. Lors d'une excursion sur la plage du Lido, sur le retour, ils voudront rendre visite à Caroline et Robert afin de les remercier pour leur accueil. Et ce sera le dénouement de cette aberrante histoire, racontée de main de maitre et qui devrait ravir les amateurs d'histoires scabreuses, malsaines, perverses.

La première partie du roman est assez léthargique, mais c'est pour nous préparer à un réveil en fanfare. Franchement, je trouve que le titre en français est, pour le moins, férocement ironique. L'écriture d'Ian McEwan est brillante et subtile.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
... ils se connaissaient l’un l’autre aussi bien qu’eux-mêmes, et cette intimité, comme un trop grand nombre de valises, les embarrassaient perpétuellement ; ensemble leurs déplacements étaient lents, maladroits, parsemés de compromis lugubres, attentifs au moindre changement d’humeur, au colmatage des brèches. Individuellement, ils n’étaient pas susceptibles ; mais ensemble, ils s’arrangeaient pour s’agacer de mille manières inattendues ; puis le coupable — cela s’était déjà produit deux fois depuis leur arrivée — en venait à s’irriter de l’écœurante hypersensibilité de l’autre et ils poursuivaient l'exploration des ruelles tortueuses coupées de places soudaines en silence, et à chacun de leur pas la ville se dérobait tandis qu’ils s’enfermaient de plus en plus dans la présence l’un de l’autre.
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À plusieurs reprises, ils abordèrent le sujet du vieillissement ... de l’alourdissement de leur corps qui avait cessé d’être une machine autorégulatrice qu’on pouvait ignorer pour devenir au contraire un objet de surveillance et de soins constants qu’il fallait faire fonctionner consciemment et consciencieusement.
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Tout voyage est une agression. Il vous contraint à faire confiance à des inconnus et à perdre de vue le confort familier du foyer et des amis. On est en perpétuel déséquilibre. On ne possède rien en dehors de l’essentiel — l’air, le sommeil, les rêves, la mer, le ciel —, toutes choses qui tendent à l’éternité ou du moins à ce que nous en imaginons.

Cesare Pavese
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... c’était en prenant le contrepied de l’opinion exprimée par l’autre que l’on avait le plus de chances de faire le tour d’un sujet donné, même si cela ne faisait pas tout à fait justice à sa propre opinion ; la contradiction elle-même avait plus d’importance que le fait de présenter une opinion réfléchie.
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C'était l'absence complète de circulation automobile dans la ville qui conférait aux visiteurs la liberté de se perdre si facilement. Ils traversaient les rues sans regarder et, sur un coup de tête, s'engageaient dans des ruelles qui les avaient attirés parce qu'elles s'incurvaient pour se perdre dans une obscurité prometteuse ou dégageaient une appétissante odeur de poisson grillé. Il n'y avait pas de panneaux indicateurs. Sans but précis, les visiteurs choisissaient un itinéraire comme ils auraient choisi une couleur, et la précision même de la manière dont ils se perdaient exprimait la somme de leurs choix successifs et dépendait de leur volonté.
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Videos de Ian McEwan (111) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ian McEwan
Rencontre avec Ian McEwan à l'occasion de la parution de son roman Leçons aux éditions Gallimard.


Ian McEwan a passé une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient, en Afrique du Nord (en Libye), et en Allemagne, où son père, officier dans l'armée britannique, était envoyé. Il a fait ses études à l'université du Sussex et l'université d'East Anglia, où il a été le premier diplômé du cours d'écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, l'oeuvre de Ian McEwan surprend par ses tours de force de concision et d'humour. L'auteur joue avec les énigmes qui sont l'essence de la narration. Tous ses romans affichent une parenté lointaine, sous forme de simulacre, avec l'énigme policière. Il a publié plusieurs nouvelles et romans pour adultes et, en 1994, le Rêveur, un recueil de nouvelles pour la jeunesse.
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13/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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