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Sylvia Bi (Autre)Dominique Kugler (Traducteur)
EAN : 9782211002868
336 pages
L'Ecole des loisirs (22/03/2023)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Cora n'avait aucune envie d'aller à cette fête chez Les Hawkins, dans cette maison luxueuse et froide où une pyramide de paquets cadeau attend le héros du jour. Le héros, c'est Adrien Hauwkins, 13 ans, un garçon si spécial qu'il ne va pas à l'école. Cora s'attendait à détester cet Adrien, mais c'est impossible. Adrien est trop drôle, trop charmant, et surtout, il est comme elle, inadapté et inclassable. Une amitié lumineuse naît entre eux. Avec son nouvel ami, Cora ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A Londres, Cora Byers se rend à une fête donnée en l'honneur du fils du patron de son frère Gregor. Elle rencontre ainsi Adrien Hawkins, le fils de Magnus Hawkins qui dirige l'Institut Grenade. Elle est autiste et il a un trouble de déficit de l'attention et hyperactivité - TDAH et ils deviennent immédiatement amis.

En effet, depuis que sa meilleure amie Zoé est partie en Australie, Cora est seule au collège et ni ses professeurs ni ses camarades de classe ne l'aident à s'intégrer, elle est même victime d'injustices flagrantes. Adrien est déscolarisé et il suit des cours à la maison car ses parents peuvent se permettre ce luxe.

En intégrant la famille Hawkins, Cora peut visiter l'Institut Grenade qui met au point des hologrammes capables de reproduire l'apparence, la conversation et les sentiments d'un être humain. Ces gadgets d'intelligence artificielle élaborés par la professeure Sabrina Gold permettent déjà de reproduire des stars mais le but ultime serait de conserver la mémoire des êtres disparus pour mieux surmonter un deuil : les clients de l'institut pourraient continuer à rencontrer leurs chers disparus.

Quand Adrien est renversé et tombe dans le coma, la professeure Sabrina Gold propose à Cora un marché : Cora pourra passer du temps avec l'hologramme d'Adrien a l'institut en échange de sa participation comme cobaye au programme de recherche.


Elle McNicoll est une écrivaine écossaise, elle a été diagnostiquée autiste lorsqu'elle avait dix ans et elle milite pour une reconnaissance des neuroatypiques. Elle a travaillé sur la représentation des neuroatypiques dans la littérature pour la jeunesse, elle a constaté dans son mémoire qu'il n'y a quasiment pas de héros autistes dans la littérature pour la jeunesse.

Elle a tout d'abord écrit , A Kind of Spark, dans lequel le héros suit les efforts d'une fillette autiste de onze ans, Addie, pour établir un mémorial aux procès des sorcières dans sa ville natale.

Ce premier roman, Les étincelles invisibles, a été traduit et publié en 2021 par l'Ecole des loisirs.

Elle McNicoll continue son travail de représentation des neuroatypiques dans la littérature pour la jeunesse en mettant en scène une héroïne diagnostiquée autiste et un héros diagnostiqué trouble du déficit de l'attention et hyperactivité (TDAH), leur amitié et leurs difficultés dans la vie quotidienne dans la première partie du roman.

Dans une seconde partie, elle nous emmène dans un thriller de science-fiction, reprenant le thème que nous avions lu dans La maison des reflets de Camille Brissot : la science permet de créer des doubles numériques de personnes disparues afin que leurs proches endeuillés puissent continuer à avoir un lien avec leurs disparus. L'exploitation de ce thème permet à l'autrice d'aborder l'eugénisme, fut-il numérique et de célébrer la différence et l'inclusion.

C'est donc un roman intéressant malgré quelques maladresses, nous pouvons notamment nous étonner que l'héroïne préfère passer son temps avec le clone de son meilleur ami alors que celui-ci est toujours vivant, certes dans le coma mais il a besoin tout autant d'elle durant cette période. Enfin, la couverture de ce roman aurait pu être un peu plus attractive.
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" Telle que je suis".

Ce qui nous a convaincu d'aller plus loin que les premières pages:
Cette drôle d'amitié intéressante et cocasse.

On a jamais dit que les amitiés étaient faciles étant enfant, certains même abandonneront l'idée en devenant adulte.
Les enfants seront sans doute plus courageux, plus en demande, plus curieux, ils pourront encore accepter l'idée de déformer leur espace personnel et de l'adapter en accueillant des gens dont ils n'attendent rien (raisonnement d'adulte) mais qui cachent un possible plus précieux: l'amitié.
Enfant, on se plaira à offrir nos services amicaux comme un témoin de Jéhova, autant de fois qu'il le faudra et ainsi se frotter à des caractères, des univers, pour polir ou améliorer les siens ou bien pour trouver son parfait reflet, quelqu'un qui aimerait les choses et s'amuserait comme soi.
On croit encore à l'importance du " Meilleur ami" à cette belle époque, on sait de façon convaincu que c'est important.

Les protagonistes de " Telle que je suis" offriront une situation atypique pour un début d'amitié, rien ne le prédisposerait.
La situation:
Le frère de Cora la présentera à la famille de son employeur, créateur visionnaire d'AI (appelons un chat un chat, derrière ces créations holographiques qui doivent ressembler à des gens défunts et réagir comme eux). le vrai but sera d'offrir pour son entreprise un modèle de personnalité autistique parmi ses offres commerciales holographiques au public.
Pas très sympa. Mais on comprendra que dans ce geste intéressé pour se faire bien voir le grand frère ne pensera pas à mal.
Il faudra voir au delà des apparences et les relations entre individus sont parfois plus fines à décoder qu'elles n'y paraissent.

Nous serons servi avec Cora: 12 ans, autiste, déja passionnée de journalisme et un poil sauvage quand il s'agit de sortir du confort de ses habitudes.
Cela commence mal: un professeur lui rétorquera que le journalisme n'est pas fait pour quelqu'un comme elle.
Deuxième plat pour le lecteur: Adrien. Même âge, fils des employeurs du grand frère et décrit comme "un fils de riches" par Cora. D'un enthousiasme hostile, selon Cora.

Les deux se complèteraient bien mais ça n'est pas simple:
Adrien est scolarisé à la maison et il déborde d'enthousiasme à l'idée de s'attacher à une nouvelle amie, il n'aura pas forcément conscience des limites à ne pas dépasser pour ne pas se montrer trop " original" (en gros, bizarre suivant les critères sociaux d'un collège).
Adrien est très extraverti et il va bousculer Cora qui le trouvera un peu collant, sans-gêne à l'approcher de trop près partout.
Nous prendrons le temps de les connaitre et de définir leurs qualités peu à peu, de deviner les embûches pour leur futur, avec leur défauts de comportements sociaux.
Cela promettra dès le départ d'être pince-sans-rire et certainement touchant car les deux seront pleins d'attentes.
Comment deux pré-ados pourront-ils arriver à se supporter en étant pas très à l'aise avec les autres?
Un vrai défi ou un conte de fée comme on pourrait les aimer dans les romans.
Sur cette base, nous avons accroché.
Et vous?



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Des romans de SF jeunesse, il y en a plein maintenant, mais un roman écrit par une neurodivergeante qui parle d'eugénisme, je crois que c'est une première et une première fort réussie !


Découverte avec Les étincelles invisibles, j'avais beaucoup aimé et était touchée par l'univers d'Elle McNicoll, cette neuroatypique utilisant sa différence pour créer des histoires originales et percutantes montrant combien on traite mal les gens différents de nous et tout le chemin qu'il nous reste à parcourir pour améliorer cela. Après un premier texte plongeant au coeur d'une famille touchée par le phénomène, elle change son braquet et propose cette fois un récit d'anticipation des plus surprenant.

Dans un futur extrêmement proche du nôtre, un institut développe une science permettant de cloner les souvenirs et la personnalité des gens dans des hologrammes, ce qui permettrait de pouvoir continuer à voir les gens qui nous sont chers même après leur mort. Cora, jeune autiste, a son frère qui travaille dans cet institut. Ce dernier aimerait bien la rencontrer pour pouvoir l'utiliser afin de développer un profil crédible pour les gens comme elle : autiste. Au cours d'une fête organisée par le patron de l'entreprise, elle rencontre le fils de celui-ci : Adrien, avec qui elle devient vite ami. Et Adrien va changer sa vie !

Au-delà de l'aspect SF que je développerai plus tard, j'ai beaucoup aimé suivre la rencontre et la naissance de la relation entre Cora et Adrien, qui lui est TDAH. L'autrice, comme dans son précédent titre, décrit à merveille le quotidien d'une jeune fille différente dans un monde non adapté pour elle. Elle nous raconte ce que c'est que d'aller au collège avec des camarades et des professeurs qui ne nous comprennent pas et nous jugent mal. Elle explicite très bien ce qui passe alors par la tête de Cora et toute la frustration et l'injustice qu'elle peut ressentir. du coup, sa rencontre avec Adrien est comme une oasis dans le désert. Ce genre garçon déscolarisé qui est TDAH est solaire. Même si sa situation familiale n'a rien à envier à ce que vit Cora au collège, il voit toujours la vie du bon côté et va tout faire pour l'aider à se sentir bien, ce que l'autrice va raconter lors de scènes magiques entre eux, comme lorsqu'ils dansent ensemble de manière décomplexée à une fête du collège. Mais un drame va survenir et tout va changer.

Il y a en effet deux salles, deux ambiances dans ce titre. D'un côté une histoire sociétale sur les troubles de nos héros et de l'autrice une intrigue de SF pure autour de la question du clonage et de l'eugénisme. J'ai adoré ce versant qui vient discrètement mais sûrement s'insérer dans l'histoire jusqu'à exploser dans la seconde partie et révéler un scénario bien inquiétant. En effet, la société du père d'Adrien : Grenade, a un vrai programme pour obtenir une forme de vie éternelle mais pas n'importe quelle vie et c'est ce que nous allons découvrir quand Cora va accepter de suivre le programme suite à un incident qui va la bouleverser. Entrer dans cet institut rappelle bien des films, séries et lectures du genre où on pénètre dans ce genre de lieu mystérieux où les adultes ne sont pas ce qu'ils semblent être. La découverte de ce qu'ils cachent est insidieux mais tellement logique. C'est ainsi une très bonne porte d'entrée pour de jeunes lecteurs afin de les pousser à réfléchir sur ces sujets.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé qu'on nous questionne sur notre rapport à la différence et la façon d'en parler. Peut-on dire que l'autisme ou le TDAH est une maladie ? Comment considérer ceux qui le sont, peut-on les accepter ou peut-on chercher un remède pour "les soigner" ? N'est-ce pas plutôt à nous de nous adapter et de leur offrir une société assez ouverte pour qu'ils s'y sentent à l'aise ? Quand on est parent comment réagir face à un enfant différent ? L'autrice propose énormément de pistes de réflexion et même si j'aurais envie de dire qu'elle ne juge pas, en fait si, elle juge et critique au bout d'un moment, dénonçant quand même les gens sectaires qui réduisent les neuroatypiques à leur différence justement au lieu de voir tout qu'ils ont de chouette comme tout le monde.

Roman et expérience puissante, Telle que je suis est vraiment un texte singulier proposant une vraie réflexion pertinente et intéressante sur un sujet qui tient à coeur à l'autrice : les personnes neuroatypiques, dans un cadre futuriste réaliste proche de nous où clonage et eugénisme sont au centre. Un émouvant et percutant mélange que j'ai adoré. Deux romans, deux quasi coups de coeur, décidément voici une nouvelle autrice puissante qui a un vrai message à porter.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Après avoir une lecture passionnée de Les Étincelles Invisibles, premier roman d'Elle McNicoll, je me suis jetée sur son deuxième livre dès que je l'ai aperçu, avec la crainte, cependant, d'être déçue tellement mon attente était grande (oui, Les Étincelles Invisibles est un livre assez incroyable). Verdict, après un temps trop court à mon goût : encore mieux.
Tout comme dans son premier roman, on suit l'histoire d'une autiste (Cora), toujours dépeinte avec autant de talent et de brio, tout en finesse. Cette fois-ci, pas de rencontre avec un passé tortueux mais plutôt avec Adrien, un jeune homme d'une douzaine d'années. Naît entre eux une relation éclatante, qui me fait beaucoup penser à Nos étoiles contraires. Et sans vous dévoiler toute l'histoire, ce roman aborde des questions très actuelles par un moyen innovant, celui de l'entreprise du père d'Adrien.
Comme à son habitude, la plume d'Elle McNicoll est toujours aussi tendre et merveilleuse, très poétique, mais assurant néanmoins une belle fluidité de lecture. Mention spéciale pour l'extraordinaire couverture.
Bref, comme on l'aura compris, j'ai adoré ce livre, autant pour l'histoire que les mots qui lui permettent d'avoir une vie, et je ne peux que vous conseiller la lecture !
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Une lecture qui me laisse mitigée. J'ai apprécié les questions de fond sur la réalité virtuelle et les problèmes éthiques que cela engendre, quoique la réflexion reste légère et se répète un peu. Par contre, je ne me suis pas du tout attachée aux deux personnages principaux, censés souffrir de troubles de l'attention et d'autisme. Pourtant, rien dans leur description, action ou pensées ne reflète vraiment cette réalité. Après avoir lu les Autodafeurs de Marine Carteron où Césarine l'autiste - pardon l'artiste ! - a tellement de consistance avec sa sensibilité particulière, je ne peux être que déçue.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je m’aime bien. Pas tous les jours, ni à longueur de journée, mais la plupart du temps quand même. J’aime bien mon cerveau. J’aime bien mon rythme.
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L'amour, c'est accepter et glorifier quelque chose ou quelqu'un pour chacun de ses traits moraux ou physiques. Ce que l'on doit aimer le plus chez l'autre, c'est justement tout ce qu'il ne peut pas changer.
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Le chagrin est comme la pluie. Quand on est dehors, sous une averse, trempé, gelé, on ne sait plus ce que ça fait d'être au chaud et au sec. On peine à imaginer cette sensation et à se dire qu'on la retrouvera un jour.
Mais certaines personnes sont des parapluies. Elles vous protègent des pires effets de la tempête.
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Les monstres n'existent pas [...] Il faut seulement que nous cessions de considérer les autres, ceux qui nous semblent différents, comme des monstres. Les monstres n'existent que si vous ne posez pas de questions. Que si vous laissez libre cours à votre imagination pour inventer des mensonges.
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J'ai le droit d'être exactement telle que je suis [...] Il n'y a rien à jeter chez moi.
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