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EAN : 978B0BPM9KN97
412 pages
Librinova (09/12/2022)
4.46/5   85 notes
Résumé :
Depuis leur mariage, Clara et Nicolas ont tout pour être heureux. Ils vivent dans une magnifique maison dans le pays de Gex, entre Jura et Léman. Ils ont tous les deux un travail qu’ils aiment et ils attendent un enfant. Pourtant, les premières affres de la grossesse et les tensions qui s’accumulent dans leur couple pour des broutilles déstabilisent Clara qui n’ose se confier à sa famille.
Lorsqu’elle apprend qu’une plainte pour harcèlement au travail a été ... >Voir plus
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Qui connaît le chant de la grenouille ?
Avant de lire ce livre très émouvant, je ne connaissais pas cette expression mais je ne dévoilerai pas son explication (en espérant que d'autres me suivront).
Un très bon récit dont le thème est le harcèlement conjugal d'une part, moral d'autre part.
Nicolas épouse Clara, ils s'aiment et vivent des moments d'amour fou, ils attendent un bébé, habitent une belle maison, ont tous les deux un job qu'ils aiment. Tout baigne. Et bien non, contrairement à ce qu'on pourrait croire, Nicolas n'est pas le mari rêvé, il a un bon job mais a un gros défaut, il est égocentrique et il n'hésite pas à abaisser tous ceux qui l'entourent et plus particulièrement son épouse.
Jusqu'au jour où il est accusé de harcèlement moral par l'une de ses assistantes, en arrêt maladie suite à un burn out.
Lucie la gendarme chargée de l'enquête découvre petit à petit les dysfonctionnements du comportement de Nicolas et….. (Non ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus !)
Mais comment va réagir Clara suite à ces accusations ? elle se laissait traîner dans la boue par Nicolas et, malgré elle, continuait à l'aimer et à espérer.
Une histoire difficile et tellement d'actualité, la violence faite aux femmes, même si dans ce roman elle n'est pas corporelle, mais la violence morale est terrible aussi.
Elle a une très belle plume Sandrine Meilland-Rey. le roman est bien rédigé, il est addictif et le lecteur est mis en alerte à tout moment par les rebondissements de l'enquête qui, bien que discrète, est la base du déroulement de l'histoire. Inutile de dire que cette lecture ne laisse pas le lecteur indemne. C'est beaucoup d'émotion et de stress.
Mesdames, suivez mon conseil, lisez ce roman et surtout faites attention de ne pas subir « le chant de la grenouille ».

J'ai lu ce livre dans le cadre du prix des Auteurs Inconnus (PAI)
https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/
https://www.instagram.com/prixdesauteursinconnus/
https://twitter.com/prixdesai



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Chronique de juillet du Prix des Auteurs Inconnus (PAI) 2023 dans la catégorie « Littérature blanche »

L'histoire : le jeune couple formé par Clara et Nicolas incarne un bonheur sans nuages. Ils habitent en effet une superbe villa entre Jura et Léman, s'épanouissent tous deux dans leur travail et un événement heureux se prépare. Un modèle de réussite qui fait rêver. En apparence seulement, car toute face a son revers, bientôt, ce tableau idyllique va se fissurer et la réalité dévoiler son terrible visage quand une plainte pour harcèlement au travail est déposée contre Nicolas par une ex-collaboratrice. Déconcertée, Clara entend d'abord soutenir son mari. L'opiniâtreté d'une jeune gendarme, qui met un point d'honneur à défendre la vérité va faire émerger le passé de Nicolas. Et tout sera remis en question.

L'enjeu : le Chant de la Grenouille analyse la façon dont la violence psychologique s'installe insidieusement dans le couple et s'intéresse à l'influence du milieu, en l'occurrence familial, pour démontrer comment certains schémas de conduite peuvent se répéter. Ici, outre le harcèlement au travail, l'ouvrage se concentre sur les violences psychologiques sous l'angle de la perversion narcissique. Et analyse plus spécifiquement le phénomène de l'emprise.

Concernant ma première approche du livre et de son contenu – impressions sur la couverture et le résumé – il y avait de quoi m'interpeller sur un sujet épineux. En son temps, un important chantier de recherches m'avait en effet fait me documenter sur certaines formes de harcèlement dont beaucoup d'entre nous, hélas, peuvent souffrir à un moment ou à un autre. Cela à une époque où il m'était impossible de mettre des mots sur certains maux. À la lecture de différents ouvrages dont la « Bible » en la matière le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien de l'éminente Marie-France Hirigoyen, j'avais donc été éclairée, cernant mieux ce qui passait par la tête des tourmenteurs lambda. J'en avais conclu que je ne comprendrai jamais quel plaisir sadique pouvait animer de tels individus, même si en cherchant bien, on peut sûrement trouver une explication à leur comportement délétère. Aider à comprendre, c'est bien, mais que faire face aux personnalités difficiles, voire toxiques ? Pas grand-chose à vrai dire puisque les harceleurs ne se voient pas tels qu'ils sont. Ils sont dans le déni permanent et si d'aventure la victime se rebelle, trop tard le plus souvent, cela se retourne contre elle. Ici, Carole, l'assistante administrative harcelée, a porté plainte contre Nicolas, lequel a le réflexe de vouloir contre-attaquer illico pour diffamation, sans oublier de proférer un paquet d'insultes à son encontre. Ce qui en dit long sur le bonhomme. Aux yeux du brillant architecte qu'est Nicolas, cette « cruche » de Carole n'est rien d'autre qu'une incompétente qui, pour masquer son insuffisance professionnelle, a trouvé un stratagème : se plaindre d'un chef tout bonnement exigeant. Ce serait donc elle la perverse !
Avec raison, sa femme Clara temporise, elle dit à son mari : « Ne va pas trop vite en besogne. Attends que tout soit terminé. Tu verras après. »
Et en effet, il faut bien départager les points de vue. Arbitrer. Après tout, une frontière ténue pourrait se faire jour entre un management autoritaire et des pratiques harcelantes.

Le mécanisme du harcèlement se transpose ainsi dans n'importe quel domaine où existe un rapport de domination : violences familiales dès le plus jeune âge, puis à l'école et, évidemment, dans le cadre professionnel ; puisqu'il faut bien se nourrir, la porte est grande ouverte aux abuseurs de tout poil qui ont les coudées franches, protégés par un sentiment d'impunité. le plus souvent, la victime, en position d'infériorité, n'a pas d'autre choix que d'opter pour l'omerta. C'est-à-dire souffrir en silence.

Debriefing :

Avant d'aborder cette lecture, des sentiments contradictoires sont apparus. D'un côté, je souhaitais fortement découvrir l'histoire, de l'autre, j'appréhendais, car ce n'était peut-être pas la bonne période. En ce moment, j'ai envie de sujets beaucoup plus légers, mais la peur n'évite pas le danger…

Intéressons-nous un peu au titre du livre et à sa couverture très explicite qui induisent qu'une victime de harcèlement se retrouve piégée. Pour faire comprendre la situation, l'auteure évoque l'instinct de survie de la grenouille qui, mise en contact avec de l'eau bouillante, a le réflexe de s'échapper d'un bond. En revanche si l'amphibien est plongé dans l'eau froide dont la température monte graduellement, celui-ci va s'accommoder aux changements pour finir ébouillanté.
Ce parallèle montre que la personne harcelée se retrouve elle aussi piégée et, d'une certaine manière, se complaît dans ce statut ignoble de victime consentante. Clara mijote métaphoriquement dans une marmite d'eau progressivement portée à ébullition : elle habite une jolie demeure digne des honneurs d'un magazine de déco et a priori, elle a tout pour être heureuse selon les critères habituellement mis en avant par la société. La plainte pour harcèlement contre son mari va alors servir d'électrochoc. Malgré ses questions légitimes au sujet de son époux, elle ne peut croire ce qui lui tombe dessus. L'auteure fait défiler les différents états par lesquels va passer l'épouse soucieuse de préserver le statu quo d'autant qu'elle attend un enfant et se retrouve, par la force des choses, animée d'un instinct naturel de protection.
Tout observateur pétri de bon sens se demandera : « Qu'attend donc cette femme pour se libérer de ce monstre ? » Mais rien n'est jamais simple et tranché comme l'explique la suite de l'histoire. L'auteure va ainsi dépeindre avec précision ce mécanisme d'autodestruction et comment une victime se soumet de son plein gré à l'impensable.

Cependant Clara, l'épouse prise au piège, et Carole, la secrétaire harcelée, auront l'heur de trouver des soutiens sur leur chemin de croix ; l'une peut compter sur sa famille, l'autre sur une femme gendarme déterminée à faire éclater la vérité.
Or, dans la réalité, il est très compliqué pour les victimes de harcèlement de prouver leur bonne foi et encore plus de trouver des alliés indéfectibles. À une époque où se multiplient les féminicides tandis que prolifèrent les marches blanches dédiées aux victimes de harcèlement scolaire, poussées au suicide par leurs pairs, tout tend à prouver que la route est encore très longue pour sauver les victimes de l'irréparable et même obtenir justice une fois que le mal est fait.

Par ailleurs j'ai trouvé la prise de conscience de Clara quant à sa situation un peu trop évidente. Elle a beau bénéficier de la compréhension de ses proches, l'isolement dans lequel l'a cantonnée Nicolas, tout comme son état de grossesse, serait plutôt de nature à accentuer sa vulnérabilité. de même, le fléau du harcèlement concerne n'importe quel milieu : tant les classes aisées inquiètes pour leur train de vie que les plus modestes qui triment pour survivre. Dommage que ce dernier aspect soit passé sous silence.
Ce texte a toutefois le mérite de s'intéresser à ce qui a conditionné le comportement de Nicolas et façonné la personnalité d'un bourreau, somme toute ordinaire, qui dans son âge tendre a subi les abus d'une mère indigne.

Cette histoire entend donc cerner les ressorts psychologiques du harcèlement au travail ou ailleurs. Comme chaque situation est particulière, on comprend qu'un harceleur ne se définit pas par un profil type, ce serait à la fois trop facile et hasardeux. On peut toutefois affirmer qu'un pervers a besoin de détruire sa victime pour se sentir exister, un genre d'individu très difficile à détecter, car celui-ci a coutume d'avancer masqué. Ici Nicolas, le mari de Clara, impose à cette dernière certains choix de vie ; des décisions lourdes de conséquences pendant que, lui, conserve le beau rôle. Aux yeux de tous, il passe pour un homme charismatique avec une bonne situation qui se démène pour construire l'avenir et choyer sa bien-aimée. Se dessinent là les contours de cette perversion narcissique dont on entend tant parler.
L'air du temps pourrait aussi laisser penser qu'on ne peut plus tolérer ni même excuser les violences faites aux femmes en général et celles perpétrées dans la sphère privée en particulier. Certes le mot féminicide, qui est entré dans le langage courant, ne fait plus autant débat, mais ce sujet n'en reste pas moins tabou.
J'ai coutume de dire que l'acte d'écrire porte en soi une intention politique et ce livre pointe indéniablement du doigt un problème de société, hélas, loin d'être réglé.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Livre lu dans le cadre du #Prix des Auteurs Inconnus 2023, catégorie Blanche dont je suis l'un des jurés. https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/
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https://www.prixdesauteursinconnus.com/

Ce livre n'entrait pas d'emblée dans mes votes dans cette catégorie et s'est retrouvé malgré tout dans les cinq finalistes présélectionnés, comme quoi il devait avoir quelque intérêt pour mes collègues jurés. Ainsi, démocratie oblige, je me suis astreinte à l'obligation qui m'était faite de lire ce livre en son entier, et je ne suis pas mécontente de l'avoir fait car cela m'a permis de découvrir une auteure avec un évident potentiel, pour peu qu'on aime son style plutôt consensuel.

Néanmoins, l'impression d'ensemble plutôt fade et maussade que j'avais eue de ce livre lors de la découverte de sa couverture (que je trouvais graphiquement trop scolaire et décalée par rapport à la thématique), de son résumé (bien que plutôt attractif, lui, car il y avait l'idée d'une enquête policière) et de son extrait présélectionné (plutôt pas trop engageant et quelque peu "plan-plan") s'est hélas confirmée à la lecture du livre complet.

Comment dire ? C'est propre, très bien écrit même si c'est dans un registre de langue plutôt courant et simple. La syntaxe est bonne ainsi que l'orthographe. L'écriture est fluide ainsi que la progression narrative... Mais, je n'ai vraiment pas été transportée dans cette histoire somme toute tellement banale des difficultés naissantes dans un couple (qui, manifestement, ne se connaît pas vraiment bien) et de leurs conséquences.

Je me suis ennuyée à l'évocation de la vie quotidienne de Clara, trentenaire, gentille petite fille de ses parents aimants, gentille petite femme soumise à son mari, vivant dans un magnifique et paisible paysage du Pays de Gex (entre Jura et Suisse) dans une belle maison cossue, sans travail ni autre enfant, et disposant de moyens financiers confortables, qui n'a somme toute d'autres préoccupations que celles de se préparer à l'arrivée de son premier enfant et de préparer le nid de celui-ci.

Une trentenaire qui ne semble pas vraiment concernée par la réalité de sa vie conjugale (on dit qu'il n'y a pas plus aveugle que celui ou celle qui ne veut pas voir) hormis celles liées aux contingences matérielles (le ménage, les courses, tout faire pour que son cocon soit le plus confortable possible), ni par les "absences" de son mari, alors même qu'il est physiquement dans sa maison.
Drôle de conception du couple, plutôt largement patriarcale ! Drôle de modèle de la femme qui pourtant, pendant des décennies, s'est battue pour obtenir l'indépendance par le travail et par la concrétisation de ses objectifs personnels et professionnels. Mais, je concède, que chacune est libre de vivre comme elle l'entend... pour peu qu'il s'agisse réellement de son choix. Et on verra que c'est loin d'être évident.

Par contre, ce qui m'a surtout intéressée c'est cette façon subtile de montrer "l'effet papillon" que peut avoir un événement lointain (dans le temps, ou dans les lieux) vécu dans une autre réalité sur sa propre réalité.
Définition (source : L'internaute.fr : Expression nous venant de l'anglais « butterfly effect » tirée d'une conférence d'Edward Lorenz. L'effet papillon est matérialisé par une chaîne d'événements qui se suivent les uns les autres et dont le précédent influe sur le suivant. Ainsi, on part d'un événement insignifiant au début de la chaîne pour arriver à une chose catastrophique (ou du moins très différente de la première) à la fin.

Car ce n'est qu'à la faveur d'une plainte déposée contre son mari par une ancienne salariée (partie suite à un burn-out) pour "harcèlement moral" et de l'enquête menée par une commissaire particulièrement impliquée (on le sait, la réalité est loin d'être celle-ci dans les commissariats) que Clara verra son quotidien se transformer de façon conséquente. Quoique, elle n'est dans un premier temps, que spectatrice subissant les événements, et reste toute convaincue de la non culpabilité de son mari. D'ailleurs, elle s'en fait la principale avocate, n'imaginant pas un instant que l'image projetée par son mari ne puisse être la réalité de sa personnalité. Crédulité quand tu me tiens !
On se demande ce qu'elle serait devenue s'il n'y avait eu, sur sa route, cette volonté d'une autre femme de faire entendre sa voix.

On verra aussi que l'effet papillon a également agi, sur un plus long terme, dans l'histoire du mari, lui-même confronté à une violence insidieuse au sein du couple de ses parents, violence qui a forgé certains aspects de sa personnalité. D'ailleurs, ce n'est pas anodin si le livre commence par une scène de violence conjugale où deux enfants se retrouvent terrorisés par les cris entendus. Ceci explique cela... Même si je crois que l'on ne peut généraliser.

Donc, en tant que lectrice, c'est plutôt par l'enquête menée par la commissaire pour découvrir la réalité de cette personnalité que j'ai été intéressée. Notamment, par l'évocation de ce qui constitue une situation de harcèlement moral dans l'entreprise et ses conséquences professionnelles et personnelles (burn-out) sur la personne qui en fait les frais. Pour l'avoir vécu, cette évocation est plutôt réaliste.

J'ai apprécié aussi la façon dont l'auteure explique ce qu'est le "chant de la grenouille" et cette métaphore très signifiante- que je connaissais déjà - qui tend à montrer et démontrer les conséquences d'être régulièrement confrontée à une violence insidieuse qui ne semble pas en être une mais qui néanmoins laisse sa marque indélébile... Comme dirait l'autre, cela a le mérite d'être dit clairement... Et toutes les lectrices (et j'espère les lecteurs aussi pour contrôler leurs réactions premières) qui en prendront connaissance seront de fait avertis et peut-être un peu plus vigilants.

Donc, un livre un peu longuet (345 pages dont à mon sens on aurait pu enlever une centaine), avec une fin certes positive mais vraiment trop peu développée, qui a le mérite d'aborder deux thèmes de société importants : le harcèlement moral en entreprise et la violence faite aux femmes dans un couple, mais qui, à mon goût, a manqué de punch, de revendication (hors la commissaire qui se bat pour d'autres), de rythme.
Peut-être que la solution formelle pour y parvenir aurait-elle consisté à intercaler des chapitres où le mari prendrait la parole et dévoilerait ainsi son côté sombre et marquerait ainsi le décalage entre perception et réalité ?

Enfin, j'ai particulièrement apprécié en fin d'ouvrage la présence d'une bibliographie sommaire détaillée permettant d'aller plus loin sur ces différents thèmes (pervers narcissiques, harcèlement moral, femmes sous emprise...) des sources précieuses pour des lectrices susceptibles, comme Clara, d'ouvrir les yeux sur leur vécu et d'agir en faveur de leur délivrance.
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Alors que les fėminicides sont toujours trop nombreux et révoltants, Sandrine Meilland-Rey a choisi, pour son nouveau roman, ce sujet difficile qu'elle traite avec beaucoup de justesse et de brio. Même si cela est "tabou", elle décrit, au travers de ses personnages, les relations toxiques, le harcèlement moral et les violences psychologiques.
C'est un roman très fort, émouvant et bouleversant. On ressent l'atmosphère pesante et malsaine en présence de cet homme que l'on abhorre dès les premières lignes. le roman est très bien construit ; une fois commencé, on a du mal à arrêter la lecture tant on a envie d'en connaître la suite. Que d'émotions au fil des pages ; j'ai eu envie de prendre la main de Clara pour la soutenir et l'aider sur le lent chemin de la reconstruction. Heureusement, en plus de sa famille aimante, elle va croiser sur sa route des personnes bienveillantes qui vont lui tendre la main et la soutenir sans faille. En refermant le roman, dont on ne peut sortir indemne, on ne peut que saluer le travail de l'auteure ainsi que celui des associations qui s'occupent des femmes blessées, dans tous les sens du terme.

J'ai découvert l'auteure en mai dernier avec son premier roman "Le choix d'une vie" que j'avais beaucoup aimé. Aussi, en cette fin d'année propice aux souhaits, je fais le voeu qu'une Maison d'Editions la remarque afin d'être connue d'un public plus large que celui de l'auto-édition.
Merci Mme Meilland-Rey pour ce superbe roman et bravo ❤
A vous lecteurs, laissez vous séduire par sa belle plume fluide et faites la connaitre autour de vous ! La très belle couverture ne vous donne-t-elle pas envie ? Elle est à la hauteur du roman et en lisant, vous en comprendrez le titre.
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Une belle journée de juin, un anniversaire fêté en famille, l'annonce d'un bébé à venir, cela ressemble au bonheur. Pourtant une note dissonante presque imperceptible vient ternir pour Clara la fin de cette journée parfaite. Peu à peu sa relation avec Nicolas, son mari, se dégrade.  Ce ne sont au départ que des vétilles qui la remplissent de perplexité,  dont elle n'ose même pas parler à ses parents ou à sa soeur. Puis une plainte pour harcèlement au travail est déposée  contre son mari. Bien qu'elle soit prête à le soutenir de tout son amour, elle doit affronter un comportement de sa part de plus en plus perturbant alors qu'elle-même est contrariée par un début de grossesse difficile, ce dont son mari semble se ficher royalement. Et ce qu'elle va apprendre au cours de l'enquête menée par une jeune femme gendarme  opiniâtre risque bien de faire voler en éclats ses certitudes...

Comme avec son premier roman le choix du bonheur, Sandrine Meilland- Rey m'a tenue en haleine! Elle a un vraie talent de conteuse et son histoire est très bien construite, alternant avec subtilité le présent du couple et le passé de Nicolas qui permet de comprendre à petites touches comment il s'est construit.  le mécanisme d'emprise et de perversion est analysé avec justesse. Ses personnages sont formidablement  incarnés.
Les pervers narcissiques réifient leur femme et se comportent de façon tellement ignoble, allant jusqu'à la tuer pour l'empêcher de partir ou ...la pousser au suicide ! Une facette plus méconnue des violences conjugales, inscrite dorénavant dans la loi  comme circonstance aggravante. La seule solution c'est d'informer, de parler pour que ces femmes et leur entourage sachent qu'il y a un autre avenir possible.
En écrivant ce roman, dédié à toutes les femmes, aussi addictif qu'un polar, à la tension psychologique croissante, Sandrine contribue à cette information.
Vous y ajouterez le plaisir de lire un beau roman plein d'espoir et de lumière porté par une plume fluide et pleine d'humanité. Alors ne passez pas à côté ! Quant à ce titre, vous avez bien une petite idée, non?
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Surtout pour celui qui ne vit que dans le rapport de force pour combler un manque d’assurance en lui, une faille narcissique en quelque sorte. Ce type de harceleur là est dénué de tout affect. Il a besoin de détruire sa victime pour se sentir exister. C’est le plus dangereux, car il agit masqué. En société, il apparaît comme affable, souriant, séduisant. En privé, il dénigre, il insulte, il démolit. » (de « Le Chant de la grenouille: un roman bouleversant pour aider les victimes d'emprise psychologique conjugale.
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Elle avait eu un sommeil agité, elle aussi. Certainement parce que sa surprise avait été gâchée et qu’elle était déçue qu’ils n’aient pas fait ce repas en amoureux. Elle devra comprendre qu’elle n’est pas le centre de tout, et le bébé non plus d’ailleurs. Ce qui lui arrive est bien plus grave. Hier, Nicolas n’a eu aucune envie de lui raconter pourquoi il était rentré si tard. Quand il a passé le pas de la porte, il l’a vue rayonnante avec sa robe rouge, et cette vision l’a agacé au plus haut point. Le bonheur qu’elle affichait et sa mine réjouie l’horripilaient, après ce qu’il venait de vivre. Il avait besoin de calme, de solitude et surtout de ne pas recommencer avec elle une conversation inutile. Mais il sait qu’il ne peut pas cacher sa convocation à la gendarmerie à sa femme.
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imaginez une grenouille adulte, de taille moyenne, en pleine forme. Qui fait de jolis bonds, qui chante aussi tous les soirs. Un jour, vous l’attrapez et vous la jetez dans une marmite d’eau bouillante. À votre avis, qu’est-ce qu’il se passe ? — Elle saute en dehors sûrement. — Exactement : elle donne un coup de patte et elle sort illico presto. Maintenant, notre grenouille, on va la remettre dans la casserole, mais avec de l’eau à peine froide. Là, elle ne bouge pas, elle se sent même bien. Puis on va allumer un feu très doux, de sorte que la température monte lentement. Que va-t-il se passer ? — Elle se laisse cuire ? Antoine a cessé de prendre des notes, il attend que Betty lui réponde. — Elle va s’adapter à l’augmentation progressive de la température. Lorsque l’eau est chaude, elle ne chante plus. Lorsqu’elle est vraiment très chaude, elle a perdu tous ses réflexes de survie. Si on continue de chauffer la casserole, elle va mourir sans avoir tenté quoi que ce soit. — Alors que si on la plonge directement dans de l’eau bouillante, elle saute immédiatement en dehors, conclut Lucie. — C’est ça. L’être humain est comme une grenouille. Il réagit, quand il rencontre une situation dangereuse : il fuit, il se soumet ou il combat. Par contre, s’il baigne dans un environnement qui au départ est très positif, et que peu à peu, par petites touches, l’ambiance devient toxique, il va s’adapter, sans même en avoir conscience. D’après notre psychologue, la métaphore de la grenouille explique le phénomène d’emprise qu’on retrouve dans les cas de harcèlement, que ce soit au travail ou dans la vie familiale.
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Mais quand même, quand vous n’avez que des reproches, des récriminations sur vous et sur votre personnalité, qu’on vous pousse à prendre des décisions qui ne sont pas dans votre intérêt, que vous préférez mentir sur des choses anodines, car sinon cela conduira à un conflit, que vous perdez vos amies parce que votre conjoint les critique sans cesse, que vous arrêtez de travailler à sa demande et que donc vous n’accédez plus à la carte bleue… je pense qu’on peut se dire que vous vivez une relation toxique.
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[...] Mais quand même, quand vous n'avez que des reproches, des récriminations sur vous et sur votre personnalité, qu'on vous pousse à prendre des décisions qui ne sont pas dans votre intérêt, que vous préférez mentir sur des choses anodines [...] je pense qu'on peut se dire que vous vivez une relation toxique.
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