« Un peu plus près des étoiles
Au jardin de lumière et d'argent,
Pour oublier les rivages brûlants.
Un peu plus près des étoiles
À l'abri des colères du vent,
À peine un peu plus libres qu'avant ».
Gold, j'ai touché de l'or à la masse critique mauvais genre, merci à Babelio et aux éditions M+.
Mauvais genre, ce n'est pas le bon terme, imaginaire aurait été plus approprié.
J'ai encore des étoiles plein les yeux, ébloui par ce conte philosophique qui illumine cet automne atone. de quoi me ressourcer et me redonner de l'énergie, avec en toile de fond cette matinée calme et ensoleillée, qui m'incite à vous communiquer le plaisir que j'ai eu à lire «
L'inaccessible étoile ».
Je ne connaissais pas
Philippe Meisburger, qui en est à son troisième roman.
Il a su me passionner, avec une écriture simple et rythmée qui incite à tourner les pages dans cette aventure poétique dont les personnages principaux sont des oiseaux.
La couverture est attirante, un oiseau blanc et doré en plein vol, qui regarde derrière lui, comme s'il quittait avec nostalgie un territoire connu, mais en souhaitant découvrir d'autres horizons, petit oiseau libre décidé à prendre sa vie en main, ou plutôt à déployer ses ailes.
Petit Rainbow, je t'aurais imaginé cheval, galopant dans des prairies verdoyantes d'Asie centrale, un Crin-blanc des steppes, sans limites et sans frontières. Mais non, tu es multicolore, tu ne pouvais qu'être loriquet, aux plumes étincelantes, aux couleurs de l'arc-en-ciel.
« Tu as soif d'idéal, attiré par les étoiles ».
La constellation de la Croix du Sud et l'Alpha du Centaure, tu les as vues de ton nid, dès que tu as brisé la coquille, petit oisillon déjà à l'écart de la foule sans vif mental.
Observer, comprendre, appliquer, telle est ta devise, petit Rainbow, warrior pour la liberté.
Tu ne comprends pas pourquoi certains secteurs de ton territoire sont interdits, notamment la merveilleuse cascade que tu as découvert, en allant vers le Sud.
« Elle entre dans notre champ visuel, magnifique, sublime, splendide, luisante comme une chute d'étoiles sous la lumière lunaire, qui n'éteint que peu les autres joyaux de la voûte céleste, à commencer par la voie lactée, merveilleuse, qui traverse le ciel de part en part ».
Tu voudrais profiter de la vie, de sa beauté, tu voudrais améliorer la vie de tes semblables, asservis par la routine, manger, transmettre la vie.
Toujours le même trajet pour atteindre l'arbre aux baies, en évitant les toiles des mygales, et revenir aux nids, dans la forêt luxuriante.
Pourquoi ?
Parce que c'est comme ça, la vie n'est pas un plaisir, c'est un combat, il faut remplir l'existence, et ne pas se faire remarquer, l'éternel recommencement du cycle de la vie.
« Il est inutile de vouloir changer le monde, car la majorité ne sait même pas se représenter le monde autrement. Il est tout aussi inutile de vouloir le sauver. .. car le monde ne veut pas être sauvé ! Il faut faire profil bas et ne pas réfléchir. Jamais réfléchir. Juste obéir. C'est le seul moyen de s'en tirer dans la vie. Ne pas sortir du rang, ne pas être le clou qui dépasse, celui qui attire le marteau. C'est comme ça... croire qu'on peut changer le cours des choses, c'est... c'est puéril... »
Pauvre petit Rainbow, même le sage Archibald et l'amie Mathilda entrent dans le système, et ce n'est pas les discussions dans l'agora qui pourront changer les choses, il y aura toujours un Cyrus pour haranguer la foule et se la mettre de son côté. La loi du plus fort, plutôt de celui qui parle le plus fort, le plus bête peut entraîner la majorité silencieuse.
Alors, on ne sort pas du moule, on se la coule douce, car ça pourrait être pire, avoir à manger, c'est déjà ça…
« Quand on a tout pour être heureux, on ne doit plus se battre pour sa vie, et donc on ne se bat plus dans la vie. Et quand on ne se bat plus, on perd l'expérience, on oublie tout, jusqu'au fait que la vie est un combat. Par conséquent, à la première contrariété, on en sort forcément perdant... voilà pourquoi le bonheur à perpétuité est impossible... le bonheur peut exister de manière transitoire, mais seuls le malheur et l'adversité sont faits pour durer... »
Et quand la cascade disparaît, c'était bien la preuve qu'il ne fallait pas aller vers le Sud. le petit HPI Rainbow hait les « hache pays » qui ont bâti la digue, mais il est trop tard.
Car le monde des bipèdes, je vous le concède, n'est pas très mature, et pourtant il dure, malgré les pandémies et les guerres, oui mais toutes ces ratures dans le paysage, ça fait pas très sage, et dame nature, elle sature, de cette aventure, pas très sûre.
Alors, ça part en vrille, la forêt grille, l'humain vacille, mais cette étoile qui brille, c'est là-bas l'espoir, Elatum, le monde élevé, le paradis, puisqu'il n'est pas terrestre, autant s'élever, prendre la voie des airs, quitter ce désert, laisser les ventre à terre, monter au firmament, il n'y a rien d'infamant, à essayer ce médicament, se brûler les ailes, et la Terre quitter, faire encore du zèle, pour l'éternité.
Comment ça finit ? C'est celui ou celle qui le lit qui le sait ! Ne comptez pas sur moi pour divulgâcher cette quête, ce conte, cette fable, ce bijou d'innocence, cette perle de jouvence, ce récit visionnaire, cette histoire hors du temps.
Un cadeau de Noël avant l'heure, oui, assurément, au pied du sapin, un joli présent.
Mais ne croyez pas qu'il soit réservé aux enfants, il est pour tout âge, celui de raison et celui de déraison, mais surtout celui qui croit encore aux histoires, celui qui a besoin d'espoir, pour la magie d'un soir, quand le monde incertain, peuplé de crétins, nous éteint, presque chaque matin.
Faut aussi que j'vous dise comment c'est écrit.
C'est Rainbow qui raconte, du je permanent, employé au présent, c'est indicatif, mais pas vindicatif, avec de l'italique pour tout ce qui est pensé, ça allège le contenu, et le rend aérien.
Normal pour une histoire d'oiseau, chaque voyelle a sa couleur, oiseau les a toutes, les voyelles et les couleurs, un arc-en-ciel dans l'espace, qui jamais ne s'efface, car il est exceptionnel, proche de l'éternel.
« Une île de lumière, un vent de liberté, trop loin, trop loin pour l'emporter ».