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EAN : 9782366510966
200 pages
Paul&Mike (06/04/2017)
3.57/5   14 notes
Résumé :
« Nos experts sont formels, coco ! Le réchauffement climatique joue pour nous. Dans moins d'un an, le bord de mer se trouvera ici, à deux pas du centre-ville... »
Bogart est un habitué des boulots insolites : il a été testeur de grille-pain pour un magazine féminin. Lorsque le très sérieux bureau d'accommodation des vieux diplômes lui propose un poste de gardien de phare, il accepte sans hésiter. La mer est pourtant loin, mais les spécialistes sont formels : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Alors franchement j'ai hésité grandement. Soit c'était une vaste fumisterie et ça n'était pas drôle du tout, du coup c'était totalement hors sujet et c'était consternant; soit c'était génial et drôlissime… Après réflexion, J'ai opté pour la seconde solution.

En effet, ce roman aux accents loufoques et décalés nous offre une vraie bouffée d'air frais dans le Paysage Littéraire actuel.

L'histoire est celle d'une petite ville de province dont les « experts » décrètent que la mer arrivera bientôt à ses portes en raison du réchauffement climatique. Afin d'aborder ce tournant historique dans les meilleures conditions possibles, la ville et son maire se dotent donc d'infrastructures adéquates : phare, port de pêche, plage, pontons etc…. Un magasin tourne à plein régime : le magasin « tout en suédois » dont on devine aisément de qui il s'agit…

Tout cela est décrit avec force humour et calembours plus ou moins « heureux » mais globalement hilarants. Nous suivrons les tribulations de Bogart et Miss Gable, d'Artaban et bien d'autres, au gré de leurs excentricités.
Improbable et invraisemblable on pense fatalement à Boris Vian sans pour autant qu'il y ait imitation. Non, Bertrand Menut a un style bien à lui qui peut plaire ou ne pas plaire. A mon avis c'est tout l'un ou tout l'autre : ça passe ou ça casse !!

Pour ce qui me concerne j'ai trouvé ça très rafraichissant par rapport à mes lectures habituelles que sont les thrillers bien noirs et bien glauques et j'ai accueilli cette « parenthèse » vivifiante avec le plus grand plaisir. Je recommande donc pour un "entre-deux"... ça délasse :-)
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Rafraîchissante, cette fable dont le propos ne vient-il pas s'engloutir dans les vagues pourtant tant attendues de cette mer que le réchauffement climatique nous promet. Quelques accents de Beckett, beaucoup de Vian et une logique implacable à l'Ionesco. Oui, ce roman procède aussi du théâtre. À dévorer !
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Bogart rejoint le bureau d'accomodation des vieux diplômes, il est attendu par le maire qui a une mission hors du commun a lui confier : il sera gardien de phare en plein milieu de la ville.

Etrange ! Un phare démonté pièce par pièce et reconstruit sur la petite colline dans la ville. En effet, les experts sont formels la mer approche suite au réchauffement climatique. Elle s'arrêtera dans sa ville de province qui deviendra une grande station balnéaire.

Un pitch tentant vous en conviendrez ! Après cela je ne savais pas trop à quoi m'attendre ? Il y a comme un air de surréalisme vous ne trouvez pas ? Normal l'auteur est bien de notre plat pays.

Bertrand Menut nous convie dans ce premier roman dans un voyage hors du commun, dans un monde étrange avec des personnages et des situations déjantées où vivent parfois des personnages sans queue ni tête , un petit voyage en absurdie quoi que ...

Artaban est un pote de Bogart, amis depuis leurs années "d'universiteries", il dissoudra l'école "Je m'en foustiste" après avoir assisté à une conférence sur les ammonites, rencontré l'amour de sa vie, il participera à un holp up... Il viendra régulirement voir son ami Bogart et Miss Gable dans son phare.

Le magasin "Tout en suédois" a un franc succès car les intérieurs ne sont meublés que de ces meubles en kit, avec un détail à chaque fois de la page du célèbre catalogue. Vous l'avez compris, ce roman ne manque pas d'un certain humour.

Il y a aussi une machine PiR-Hal1 qui crée des rondelles de bois en veux-tu, en voilà. Et le personnage de Paul Claudel se promène allègrement dans le récit.

Humour décalé au rendez-vous. de petites saynètes décalées se suivent et ne se ressemblent pas formant un tout agréable à lire. Mentions spéciales pour les annotations qui sont un roman à part entière, j'ai beaucoup ri.

Un univers bien particulier qui se laisse lire avec un certain plaisir, j'ai vraiment été surprise car je ne m'attendais pas à celà. Je ne sais pourquoi mais durant la lecture j'ai pensé à Vian, Sartre, Perec et Magritte. C'est truffé de clins d'yeux à la littérature, au cinéma, un chouette voyage en absurdie.

Et ce qui ne gâche rien le livre objet est magnifique tant au visuel qu'au toucher. Merci aux éditions Paul & Mike de m'avoir donné l'occasion de faire cette découverte.

Ma note : 8/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Dès le début, le ton est donné, avec Bogart, le héros, qui se laisse littéralement porter par une manifestation et utilise donc celle-ci comme moyen de transport ! On pense immédiatement avoir à faire avec une des innombrables tentatives plus ou moins réussies d'imitation de Boris Vian. C'est un peu le cas de ce livre sauf que l'originalité et la créativité sont au rendez-vous. L'écriture est fluide, les chapitres courts, ce qui apporte un dynamisme très agréable à ce récit totalement irracontable mais vraiment surprenante et sympathique.
Sous la loufoquerie de l'histoire, se cache à peine une féroce critique de la société et de la politique.
« … un jeune couple s'y trouvait déjà et pétillait devant la promo du jour : « Achetez un lit deux places, n'en payez qu'une seule, nous vous offrons la seconde ! » C'était un cadeau généreux, mais déjà, au sein du couple, une lutte s'engageait pour s'adjuger la place gratuite... »
Et quand, dans ce roman, quelqu'un est « sur un petit nuage », c'est au sens propre ! On assiste aussi à un hold-up perpétré par Paul Claudel et il faut noter l'obsessionnelle référence à un constructeur de meubles en kit suédois que l'on retrouve tout au long du livre...
Pour la fête d'inauguration de la nouvelle plage, est prévu, outre un duel de boulistes et une régate de pédalos, une démonstration de noyade, un dépistage d'enfants perdus et un râtelage de boulettes de fioul.
Quand au délicieux petit déjeuner de monsieur le maire, il est constitué de toasts à la confiture d'escargot et à la gelée de pingouin.
Bref, vous avez compris qu'ici la loufoquerie est permanente et assumée mais que le résultat offre un beau petit moment de lecture. Pour ma part, après un court moment d'appréhension devant une histoire vraiment « barrée », je me suis vite plongé avec délice dans ce roman délicieusement barjo.
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[...]

Comprends-moi bien, je ne partais pas du tout avec un mauvais à priori sur ce bouquin. Loin de là.
Il se peut donc que ce soit ce qui a rendu la chute si vertigineuse.

Dés la première page tu comprends le principe. le style se veut drôle et absurde. Tu sais que tu vas être confronté.e à des situations bien loufoques et, si tu es comme moi, ça ne te dérange pas. Il se peut même que tu te dises « Chic, voilà quelque chose qu'on ne voit pas assez ». L'ennui, c'est que l'absurde ça se dose avec doigté, au risque de tomber dans le lourd et le prétentieux.

Il serait facile de cataloguer d'idiots et d'incultes les gens n'accrochant pas avec le style « absurde mais pas trop » de l'auteur. Qui, bien qu'il semble vouloir partager un secret avec ses lecteurs, n'est pas parvenu à le faire voyager jusqu'à moi. Parce que le coup du « j'emploie des mots compliqués pour avoir l'air intelligent alors que mon histoire est grotesque et que c'est justement là que se cache toute la beauté et la dualité de mon oeuvre » ça n'a, à mon sens, rien d'un secret. C'est tout au plus une astuce grossière pour se mettre un certain type de lectorat dans la poche.

Après, je n'exclus pas la possibilité qu'il n'y ait qu'à moi que ça n'ait pas parlé. Ce qui, en toute logique, devrait me pousser à me remettre en question. C'est fou comme il est facile de virer vieux con.

Eh oui, ça ne t'aura pas échappé, avec ses lecteurs. Pas avec ses lecteurices.
J'ai peine à croire que Bertrand Menut ait pu imaginer une seule seconde que son oeuvre puisse plaire un seul instant à la gent féminine. En fait, je pense qu'il n'a tout simplement pas pensé à cette moitié de la population quand il a écrit son roman.
Ou alors il y a pensé mais avec un tel dédain et paternalisme crasse qu'il aurait mieux fait de juste l'oublier.

Eh oui, il est temps de passer au second gros point noir de cette histoire : Les femmes. Ou plutôt le traitement des femmes.
La totalité des personnages féminins n'est là que pour décorer.

Ouep. Il ne s'agit ni d'une grande majorité ni de presque toutes. Non.
Toutes. Les. Femmes. De. Cette. Histoire. Sont. De. Jolis. Pots-de-fleurs. Dotés. (Parfois). De. Paroles.
[...]

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Lien : http://kobaitchi.com/la-stat..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[...] Très vite il (le taxi) arriva en vue du carrefour de la chienlit. D'ordinaire, il évitait de passer par là, mais cette fois-ci, c'était différent. La chienlit était un endroit vraiment unique en son genre. Malgré son allure de rond-point, ce carrefour était parallélépipédique: les faces opposées étant toutes égales et parallèles entre elles. Point de jonction des boulevards affluents, c'était un lieu d'embouteillages permanents. Des observateurs attentifs avaient remarqué qu’il y tournait plus de véhicules qu'il n'y avait de place pour les accueillir.

A l'origine c'était un rond-point prioritaire. Les automobilistes qui y circulaient jouissaient donc d'une priorité absolue sur ceux qui voulaient s"y engager. C'était très excitant.Trop sans doute, car on dénombra rapidement des abus de ceux qui, accrochés à leurs volants comme à leurs privilèges, refusèrent de quitter le rond-point. Ils respectaient les règles du Code de la route, mais pas celles de l’alternance démocratique. Le carrefour se retrouva vite saturé.

Une enquête de terrain, diligentée par un institut de sociologie, avait démontré que la plupart de ces automobilistes ne faisaient aucun effort pour éviter ce rond-point en optant, par exemple, pour un itinéraire bis. Personne n'avait, par ailleurs, songé à emprunter un moyen de locomotion alternatif. La conclusion des sociologues était sans appel: c'étaient tous des emmerdeurs et il n'y avait aucun raison de privilégier un individu plutôt qu'un autre.

Au lendemain de cette révélation cinglante, aucune priorité ne fut plus accordée à personne. [...]
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Comme ils étaient fort nombreux et que la salle était trop petite pour accueillir tout le monde, le directeur leur avait demandé de laisser leur ego au vestiaire puis d'aller "se fondre au papier peint ou se coller au plafond...mmh,mmh je m'en fiche".
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Après des mois d'attente, la mer était enfin là. Bogart et Miss Gable, du haut du phare, avaient été les premiers à l'apercevoir. Une énorme masse d'eau, à l'horizon, s'avançait lentement. C'était un spectacle terrifiant. La mer avalait tout sur son passage; les routes, les champs, les haies vives et les derniers arbres qu'on n'avait pas eu le temps d'abattre. En quelques minutes, elle réduisait en miettes les maisons et les granges qui entravaient sa progression. Rien ne pouvait l'arrêter, mais les experts étaient formels : ce mouvement était sur sa fin. Bientôt, la mer cesserait de monter.
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Bogart fonçait vers le bureau de Miss Gable. Ce poste de gardien de phare lui plaisait et il avait hâte de lui en faire part. Il se voyait déjà face à une mer immense, ses poumons gonflés d'air marin. Il fumerait tranquillement sa pipe, emmitouflé dans un gros pull qui gratte, ses cheveux bien au sec sous un bonnet de laine. Sa barbe sentirait un peu les embruns et il marmonnerait, les jours de tempêtes des poèmes plus ou moins inspirés que le vent se chargerait d'emporter vers le large.
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Bogart et Miss Gable s'étaient accoudés à leur balcon. Il avaient vu la mer ceindre le pied du phare et condamner à jamais la porte d'entrée. L'eau était rapidement montée et avait déjà enseveli la plupart des immeubles de la ville. Quelques toits émergeaient ça et là, mais plus pour très longtemps.
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