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EAN : 9782021540710
60 pages
Seuil (06/10/2023)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Une démonstration implacable des ravages causés par la domination d'un Occident raciste sur des peuples qu'il désigna comme noirs, à l'opposé de lui-même.

La domination d'un Occident raciste, à l'intérieur de ses frontières et au-delà, n'a pu que renforcer les préjugés à l'encontre des personnes définies comme Noires, partout où elles se trouvent. Parce qu'il en est ainsi,il est illusoire d'envisager que l'on se dise Blanc par simple convention, sans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mon papa m'a prêté cet essai sur la blanchitude, complexe de supériorité développé par les puissants de ce monde. C'est très intéressant car la constatation générale que l'on peut faire, c'est qu'en fait l'histoire se répète tout le temps et qu'on est toujours l'étranger ou l'immigré de quelqu'un. Finalement, je me demande si ce n'est pas le propre de l'homme de bâtir et entretenir des hiérarchies qui n'existent pas seulement pour les Noirs ou les Blancs mais aussi pour les femmes et les hommes, et surtout les pauvres et les riches. La haine de l'autre entretenue par cette croyance de supériorité permet la division du peuple et par la même renforce les pouvoirs des puissants. Conclusion, on n'est pas prêt à en sortir.
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critiques presse (1)
LesInrocks
11 octobre 2023
Dans “L’Opposé de la blancheur – Réflexions sur le problème blanc”, l’autrice de “Rouge Impératrice” signe un essai sur un sujet qui reste un point aveugle du débat public : la reconnaissance des ravages du colonialisme et de l’esclavage.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La colonisation européenne eut bien un volet religieux, puisqu'elle consista à évangéliser des peuples ayant alors leurs propres croyances et relation avec le divin. C'est au nom d'un dieu plus vrai, dont le message se voulait universel, que les Subsahariens furent débarrassés de leurs objets culturels - que l'on conserva néanmoins. Le dieu véritable est désormais oublié dans la France qui continue à mettre en scène, dans ses musées, des artefacts jadis considérés comme sataniques. Ce n'est pas seulement le dieu chrétien qui est de nos jours mis au rebut, mais une bonne partie des valeurs, du mode de vie qui l'accompagnaient. La France de notre temps, qui se veut meilleure que celle de ses pères, en particulier par son progressisme - on reprendra le mot sans chercher à le définir tant sa signification est la plupart du temps insaisissable -, semble différente de celle qui s'abattit sur les Subsahariens, les forçant à un remodelage sans lequel ils se seraient condamnés à mort. Aujourd'hui, il faut réapprendre à faire partie du vivant, renoncer à c qui était présenté comme le sommet de la modernité, retrouver frugalité et naturel. Il convient désormais de combattre la forme de patriarcat que l'on imposa aux Subsahariens et qui sapa le pouvoir des sociétés de femmes. L'exposition par les femmes de leurs corps est dorénavant un acte de liberté, l'affirmation d'une souveraineté, quand celles de nos aïeules qui vivaient poitrine nue furent perçues comme sauvages. On informe les Subsahariens que les races n'existent pas, que la faute est imputable à l'ignorance des prédécesseurs, mais puisque cela ne modifie en rien leur quotidien, ils entendent conserver la race qui leur fut attribuée. On leur explique qu'il faut accepter toutes formes de sexualité quand beaucoup parmi eux le faisaient autrefois et qu'on leur apprit alors que le dieu véritable voyait en cela une abomination.
Et tandis que ce discours est tenu, ce que l'on ne mesure pas, c'est la violence réitérée. D'abord, on piétine les croyances de gens au nom des siennes propres qu'on amène à adopter. Puis, on explique que ce en quoi on disait avoir foi n'était que fadaises obscurantistes et qu'il s'agit maintenant de se montrer rationnel. Ce "Dieu Tout-Puissant" qui fut invoqué dans les premières lignes de l'Acte général de la conférence de Berlin, laquelle scella en 1885 le partage de l'Afrique entre Européens de l'Ouest, n'était-il qu'une mauvaise plaisanterie? Que furent alors ceux qui acceptèrent le christianisme et le transmirent à leur descendance? Qu'on le dise clairement, c'est le moment. Car ceux des Subsahariens qui s'en réclament sont nombreux et n'envisagent pas de le répudier. Ce que la blanchité voudrait à présent transformer chez les Subsahariens, c'est ce qu'elle leur apporta jadis comme vecteur de civilisation voire d'humanisation. A combien de mutations identitaires peut-on soumettre les autres, à quel rythme et au nom de quoi exactement, si ce n'est la supériorité de l'occidentalité? Ce que
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A propos de la manière dont les pôles blanc et noir se mirent en place dans le contexte colonial, les psychanalystes Sophie Mendelsohn et Livio Boni écrivent :
Alors que "Noir" n'est défini que comme signe du "non-Blanc", "Blanc" n'est jamais construit dans l'espace symbolique comme le signe du "non-Noir" : il y a un référent, Blanc, et il y a ce qui se construit en référence à ce référent, par comparaison avec lui. En tant que référent, Blanc opère à la limite des possibilités du symbolique comme un signifiant se signifiant lui-même.
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La peau du native American que l'on revêt à travers les accessoires popularisés par les films états-uniens notamment ne sert pas à communiquer avec lui. Elle n'est que le pelage de la bête sauvage abattue.
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Vidéo de Léonora Miano
Romancière, essayiste, prix Médicis en 2013, Léonora Miano s'interroge dans son nouveau livre sur ce qu'elle nomme « le problème blanc » et la blanchité. de quoi décontenancer tous ceux qui veulent évacuer la question fondamentale du racisme et du colonialisme. Entretien dans « À l'air libre », où il est aussi question de mémoire, de migrations et du couple hétérosexuel.
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